Dossier > Critique : BD Gears of War Tome 1
Fin 2006, les amateurs de jeux de shoot à la troisième personne ont pu découvrir en exclusivité sur Xbox 360 une toute nouvelle licence répondant au nom de Gears of War. Celle-ci a rapidement attiré l’œil des joueurs, notamment grâce à sa plastique fort attrayante, et de nombreux fans ont émergé. Deux ans plus tard, les développeurs nous ont servi un deuxième volet qui, à l’image de son aîné, a rencontré un véritable succès commercial. La licence a encore très certainement de beaux jours devant elle dans le milieu vidéoludique mais pas seulement. En effet, comme pour une grande majorité des séries à succès, des produits dérivés officiels sont apparus sur le marché. Si bien souvent il s’agit d’adaptations cinématographiques plus ou moins ratées, dans le cas présent, nous pouvons retrouver Marcus Fenix et l’équipe Delta en bande dessinée. Mais que cela vaut-il vraiment ? Premier élément de réponse avec cette critique du Tome 1 du comic Gears of War paru le 22 avril dernier en France aux Editions Soleil dans la collection Fusion Comics.
Merveilleuse adaptation !
Alors que les Américains attendent impatiemment la sortie du dixième tome de l’adaptation en comics de Gears of War, les Français peuvent découvrir depuis peu le tome 1, celui-ci ayant été localisé. Nous soulignerons d’ailleurs que quelques fautes (manque de la double négation principalement) se sont glissées dans les textes. Néanmoins, celles-ci ne sont pas vraiment à retenir puisqu’elles apparaissent dans les bulles de dialogues des soldats qui ont un langage bien familier. La localisation reste donc fidèle au style employé. Que ce soit en anglais ou en français, nous devons le scénario à Joshua Ortega, les dessins à Liam Sharp et l’encrage (« coloriage ») à Jonny Rench. Commençons donc par le commencement : l’histoire.
Si celle-ci, à l’image du jeu, n’est pas bien évoluée (ou du moins approfondie dans ce premier tome), il faut bien avouer qu’elle reste très captivante et qu’elle permet de faire (un peu pour le moment) la lumière sur les événements qui ont eu lieu entre le premier et le second jeu (exactement : quatorze ans depuis l’émergence et deux mois après la bombe et Timgad). Les dialogues s’enchaînent à merveille, l’humour est omniprésent, le langage populaire, voire vulgaire, est en accord avec l’univers et quelques bulles (principalement les bleutées traduisant les pensées de Jace, autrement connu sous le pseudo du « Gamin ») amènent quelques réflexions sur des conceptions telles que la vie ou la mort, la peine ou encore certains clichés qui sont ancrés dans les mœurs. On se délecte donc d’un bout à l’autre du comic sans manquer de lire une seule bulle.
Mais la plume du scénariste ne fait pas tout puisque les dessins sont magnifiques. Les 72 pages couleurs qui nous sont proposées sont d’excellente facture et mettent en avant le talent du dessinateur. Celui-ci nous offre des personnages très fidèles à leurs homologues vidéoludiques (que ce soit Marcus Fenix, les membres de l’équipe Delta ou encore les Locustes) avec parfois des images au coup de crayon un peu vague afin d’accentuer les transitions entre les événements marquants (affrontements, dialogues…) et beaucoup d’autres aux détails incroyables. Ces dernières flattent la rétine et l’encrage rend hommage à ce travail avec des couleurs minutieusement choisies et placées pour renforcer le côté brutal et hostile de l’univers. Les visages sont très expressifs, les gerbes de sang bien rendues et on ressent toute l’intensité des combats.
Bien entendu, cette bande dessinée se destine à un public mature. La violence, caractéristique principale du jeu vidéo dont celle-ci s’inspire, étant ici extrêmement bien retranscrite. A défaut d’avoir un scénario profond, malgré quelques remarques pertinentes, nous avons un univers fidèle et violent, voire gore, qui sent bon la testostérone. Les trois chapitres qui composent ce tome 1 nous amènent de la zone de Pirnah, au sud-est de Jacinto, à un camp de réfugiés près des Dorados, entre Jacinto et Montevado, en une grosse poignée de minutes sans jamais nous ennuyer. Le mieux, c’est qu’une fois la dernière page atteinte, on n’a qu’une seule envie : découvrir la suite. On note d’ailleurs que les trois pages d’illustrations qui suivent la fin de l’histoire de premier tome sont tout bonnement éblouissantes de beauté.
Caractéristiques
- Titre : Gears of War #1
- Editions : Soleil
- Collection : Fusion Comics
- Langue : Français
- Scénariste : Joshua Ortega
- Dessinateur : Liam Sharp
- Encreur : Jonny Rench
- Format : 214 x 320
- Nombre de pages : 72 (couleurs)
- isbn : 2-35616-029-4
- Prix unitaire : 13,50 euros
- Parution : 22 avril 2009
Notre avis :
Un véritable must-have !ConclusionLe trio Ortega, Sharp et Rench fait des merveilles et nous offre une excellente adaptation en comic de la très célèbre licence Gears of War. Même si le scénario n’est pas très poussé (les événements se déroulent entre ceux du premier et du deuxième opus), à l’image de ceux des deux jeux, il faut bien avouer que les dialogues sont prenants, que les dessins sont magnifiques et que l’encrage est vraiment parfait. Un sans faute en somme. Beaucoup d’images offrent un niveau de détails incroyable, l’univers de la licence est fidèlement retranscrit, il en va de même pour les personnages, et ce volume 1 respire la testostérone et la violence. Les fans de la licence ne regretteront en aucun cas les 13,50 euros qu’il faut débourser pour s’en procurer un exemplaire puisque, même si les 72 pages se parcourent rapidement, il faut bien avouer qu’en plus de l’excellente adaptation, ce comic fait office de véritable objet de collection. Les images et les illustrations sont magnifiques, la couverture, bien que très sobre, est jolie et une fois la dernière page parcourue par des yeux émerveillés, on n’a qu’une seule envie : découvrir la suite.