Dossier > Critique Dead or Alive : le film
Dead or Alive est une série de jeux de combat de Tecmo surtout réputée pour ses filles aux formes généreuses combattant en petite tenue. Le premier opus est sorti sur Saturn en 1997. Après avoir fait un tour sur la Dreamcast et les PlayStation 1 et 2, la série a terminé sur les consoles de salon de Microsoft. Suite aux deux spins off de la série Xtreme, mettant en scène les filles dans des matchs de beach volley et autres mini-jeux, et en attendant le cinquième opus annoncé depuis novembre dernier, Tecmo a décidé d’adapter sa célèbre licence sur grand écran. Déjà sorti en Amérique, le film devrait arriver dans nos salles obscures dans le courant du mois de mai. A quelques jours de sa sortie européenne, une question nous brûle les lèvres : Réussira-t-il à remonter la popularité déjà bien basse des adaptations vidéoludiques ? La réponse avec la critique ci-dessous.
Les personnages principaux
Histoire de rafraîchir les mémoires, commençons par une rapide présentation des personnages principaux du jeu qui se retrouvent aussi dans le film. Les descriptions suivantes présentent les rapports qu'entretiennent les personnages dans le jeu. Vous retrouverez entre parenthèses le nom de l’acteur ou de l’actrice correspondant(e).
Kasumi (Devon Aoki) est une jeune princesse japonaise qui se retrouve à la tête d’un clan suite à la disparition soudaine de son frère Hayate (Sinq Nqai). Ce dernier a disparu au cours d’un tournoi appelé le DOA (Dead or Alive). Kasumi transgresse alors les règles et devient une shinobi (une interdite) pour tenter de retrouver son frère que beaucoup pensent mort. Elle pratique le Mugen-Tenshin.
Hayabusa (Kane Kosuqi) est un ninja japonais utilisant le Ninjutsu. Il est le meilleur ami d’Hayate et il s’occupe de protéger la sœur de ce dernier depuis sa disparition. Il s’est juré de lutter contre les forces du mal et d’accomplir son destin quoi qu’il advienne. La mort ne l’effraie pas.
Ayane (Natassia Malthe) est la demi-sœur de Kasumi et par conséquent celle d’Hayate. C’est une grande experte en Ninjutsu qui ne rêve que d’une chose : anéantir sa demi-sœur afin d’avoir Hayate pour elle toute seule. Reconnaissable par sa chevelure bleutée, cette charmante demoiselle est une sorte d’assassin aux attaques fulgurantes et aux coups dévastateurs. Une femme fatale prête à tout pour assouvir sa vengeance.
Helena (Sarah Carter) est la seule française de l’aventure. Fille du leader mondial Fame Douglas, elle pratique le Pi Qua Quan et cherche désespérément à retrouver le meurtrier de ses parents. Celui-ci serait lié au tournoi de la DOA. Ainsi elle se met en tête d’assouvir sa vengeance en se rendant à ce fameux tournoi pour retrouver et assassiner l’homme qui a fait d’elle une orpheline.
Tina (Jaime Pressly) est une jeune américaine de 22 ans qui pratique le catch à un niveau professionnel. C’est la meilleure dans sa discipline. Malheureusement, elle profite de la popularité de Bass Armstrong, son père, dont elle aimerait se détacher pour être prise au sérieux. Elle participe donc au tournoi pour prouver à tous qu’elle n’est pas seulement la fille de ce dernier et qu’elle mérite largement sa réputation de catcheuse professionnelle.
Bass Armstrong (Kevin Nash) est un américain approchant la cinquantaine. Très protecteur envers sa fille, il désire s’inscrire au tournoi pour pouvoir la surveiller du coin de l’œil et la protéger si besoin est. Il ne se rend pas encore compte que Tina est suffisamment grande pour se défendre toute seule.
Christie (Holly Valance) est une jeune anglaise pratiquant le She Quan, un art martial dont elle se sert activement pour mener à bien ses missions. C’est une tueuse au service de Donovan (Eric Roberts), l’actuel président de la DOA qui est chargé de garder un œil sur Helena. Elle doit à tout prix la sortir du tournoi afin de l’empêcher de découvrir toute la vérité sur les plans diaboliques du Dr. Donovan.

|
Zack (Brian J. White) est un américain extravagant facilement reconnaissable à ses cheveux verts. Bien que prenant souvent tout à la légère, il a la ferme intention de participer au tournoi pour gagner la récompense offerte au meilleur combattant. Cupide, il compte bien se servir du kick-boxing, art martial qu’il a appris en parfait autodidacte, pour arriver à ses fins. Un concurrent de taille qu’il ne faudra en aucun cas sous-estimer.
Sans oublier des personnages comme Lei Fang (Ying Wang), Gen Fu (Fang Liu), Jann-Lee ou encore Leon (Silvio Simac), pour ne citer qu’eux, qui sont bel et bien présents dans le film mais qui ne font que de la simple figuration. Le rapprochement entre le jeu et la mouture cinématographique est enfin fait, il est temps de passer cette dernière au crible.
La bourse, l’honneur ou la vie ?
Les premières minutes du film laissent augurer du meilleur avec un scénario mélangeant tradition et honneur japonais, une sorte de début dramatique qui met le fan du jeu dans une bonne situation. Sans avoir à le spoiler, disons simplement qu’il colle parfaitement à l’histoire développée dans la série vidéoludique. Et pourtant ce bonheur ne sera que de courte durée puisqu’à la quatrième minute toute la magie du début s’envole avec un parachute qui s’ouvre. L’histoire commence à devenir quelque peu abracadabrante et se disperse avec quelques passages montrant comment les héroïnes sont invitées au tournoi après avoir prouvé leur valeur. Même si la trame scénaristique en relation avec la princesse Kasumi est des plus intéressantes, il est regrettable de voir qu’elle n’ait pas été plus fouillée et plus présente tout au long du film. Au lieu de ça, on se retrouve avec deux passages dont le seul intérêt est de mettre en avant les atouts physiques des actrices. En effet, à défaut d’approfondir la personnalité de chaque personnage, le film se contente de montrer les formes généreuses des combattantes qui sont généralement vêtues du strict minimum syndical. Un côté très aguicheur qui en fera sûrement sourire un ou deux quelques secondes avant qu’ils ne s’aperçoivent que le scénario est aussi creux que la tête de Bayman, un combattant réputé pour sa force et son manque de réflexion. Histoire tout de même de rester dans l’esprit du jeu sachez que le film recèle de quelques clins d’oeil que seuls les véritables fans de la série verront. En plus d’un scénario catastrophique voire même aberrant, nous avons le droit à un casting assez mitigé.
Autant certains personnages tels que Gen Fu ou Zack sont des plus réussis, autant d’autres tels que Kasumi ou Jann-Lee, pour ne citer qu’eux, ont été complètement massacrés. Certes Devon Aoki ne manque pas de charme mais son visage est loin de nous rappeler les doux traits de l’héroïne du jeu. Quant à notre chinois préféré, il est totalement méconnaissable. Les moins pointilleux pourront toujours essayer de lui trouver un air de ressemblance avec sa réplique de pixels à l’annonce de son nom, mais le jeu n’en vaut pas la chandelle puisque de toute façon on ne l’aperçoit que quelques secondes. Alors que l’on assiste à un passage éclair de certains personnages essentiels au jeu, on n’a tout le temps d’admirer des acteurs, notamment Matthew Marsden, dans le rôle d’un voleur nommé Maximillian Marsh, qui sont totalement inutiles. Il en est de même du jeune Weatherby (Steve Howey) qui sans quelques passages farfelus viendrait faire tâche au beau milieu de ces combattants surentraînés. Un casting qui laisse donc songeur entre des personnages que l’on reconnaît au premier coup d’œil, d’autres moins réussis que l’on finit malgré tout par assimiler à son héros préféré et enfin d’autres dont on se demande encore s’ils ne se sont pas trompés de film. Alors que ça démarre très mal pour cette adaptation qui se rapproche de plus en plus du navet du siècle que d’autre chose, un homme réussit tout de même à sauver la majeure partie du film.
Le coup de trop ?
Il s’agit bien entendu du réalisateur Corey Yuen qui a, entre autres, réalisé le Transporteur 1 et 2, Héro et qui a signé toutes les chorégraphies virevoltantes de The One, de Roméo doit mourir, de X-Men, de l’Arme fatale 4, de Le baiser mortel du dragon et enfin de Casino Raiders. Avec un palmarès aussi impressionnant, on ne pouvait qu’espérer des combats dignes de ce nom. Et on avait raison puisque toutes les rencontres sont un véritable régal. Les coups pleuvent, les combats sont nerveux, chaque geste est exécuté au millimètre près, c’est un véritable travail d’artiste. Le tout est en plus accompagné de superbes décors et d’une bonne bande sonore qui s’avère tout de même être assez répétitive. Malgré tout, là où certains regretteront des bruitages parfois de piètre qualité, d’autres déploreront l’irréalisme de nombreux combats. Tous ceux qui n’aiment pas les combats tirés par les cheveux, dans lesquels le héros réalise plusieurs cabrioles sorties de nos rêves les plus fous, s’abstiendront donc d’aller voir ce film. A moins que la curiosité ne soit plus forte… Ceux qui apprécient le genre seront donc aux anges, et pourtant un détail dérange !
Les combats s’enchaînent, ils en mettent plein la vue mais ils se ressemblent étrangement. Dans un souci purement spectaculaire, le réalisateur a presque totalement oublié que la grande force du jeu venait de la coexistence de plusieurs combattants aux styles bien variés. Ainsi le jeu permet de faire s’affronter un maître en Jeet Kune Do et un expert de Xinyi Liuhe Quan. C’est l’un des éléments forts de la série qui impose aux joueurs les plus acharnés d’apprendre toutes les techniques non seulement de leur personnage, mais aussi celles de tous les autres qu’ils sont susceptibles d’affronter. De ce fait, cela oblige le joueur à élaborer une véritable stratégie qui permet des rencontres pimentées aussi variées qu’intéressantes. Or malgré quelques allusions à ces différentes techniques, les combats finissent par se ressembler plus ou moins et on en vient à se demander si le style de chaque combattant est vraiment respecté. Un gros point noir qui risque décevoir les plus fans d’entre-nous. Enfin les amateurs du genre pourront tout de même se consoler avec la beauté de ces luttes acharnées qui vont du un contre un à mains nues au héros seul face à son destin (soit à peu près une centaine de soldats armés). Il n’est alors plus question de courage mais de folie.
ConclusionAvec un scénario qui démarre bien et de superbes chorégraphies, le film laisse augurer du meilleur. Et pourtant, ce bonheur si exaltant ne sera que de courte durée puisque le scénario, une fois dépassé les quatre premières minutes, est totalement plat et sans intérêt. Les dialogues sont vides de sens et le film se rattache à la réputation du jeu : montrer de jolies filles aux formes généreuses. Voilà un point que nul ne pourra contester même si la réalisation finale que l’on espérait à la hauteur d’un Tigre et Dragon se rapproche finalement plus d’un American Pie. Les personnages sont plus ou moins réussis, certains ne servent strictement à rien et les passages ridicules ou dénués de sens viendront désespérer les inconditionnels de la série. A tel point que certains risquent bien d’éclater (nerveusement) de rire. Et pourtant, même si l’adaptation du titre de Tecmo est très loin de satisfaire les habitués de la série, certains réussiront tout de même à lui trouver un certain charme. Elle a le mérite d’exister, de proposer de beaux décors, de beaux combats et de charmantes demoiselles légèrement vêtues qui attireront plutôt le public masculin qu’autre chose. Mais cela reste insuffisant.
Notre avis :

Nous vous le déconseillons
Informations supplémentaires :
Réalisateur : Corey Yuen
Scénaristes : J.F. Lawton, Adam Gross et Seth Gross
Compositeur : JunkieXL
Distribution : Metro Goldwyn Mayer, U.S.A.
TFM Distribution, France
Disponible aux U.S.A. et en Mai en Europe
Durée : 1h27