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Uwe Boll : la naissance d’un génie
Le cinéma et le jeu vidéo sont deux univers qui sont vraiment très proches. Ceci s'est notamment vu ces derniers temps avec de nombreuses adaptations de films en jeux mais aussi de jeux en longs métrages comme le fait Uwe Boll. Afin de faire le point sur ce célèbre réalisateur, nous vous proposons un dossier spécial traitant de sa vie, ses oeuvres, ses projets et de bien d'autres surprises qui sont à découvrir ci-dessous.
Né le 22 juin 1965 à Wermelskirchen en Allemagne, le petit Uwe Boll est dès son enfance un grand admirateur du septième art. Passionné par les films d’aventures et les westerns, il décide de se lancer dans la réalisation de films amateurs dès sa jeunesse et tournera tout d’abord German Fried Movie en 1991, film dans lequel il tiendra d’ailleurs l’un des rôles principaux. Commence alors pour lui une période plutôt sombre, où il essaye désespérément de se faire connaître au grand public avec des films qui ne parviennent jamais à arracher une cote potable auprès des critiques. Après Heart of America, Uwe Boll se lance dans une nouvelle catégorie de films en réalisant l’adaptation du jeu vidéo House of the Dead en 2003.

C’est le début une rapide ascension sur les marches de la gloire grâce à ce House of the Dead, qui attire l’attention des fans du jeu vidéo, et qui ne tarde d’ailleurs pas à se vendre comme des petits pains en DVD. Passé de l’anonymat le plus complet au rang de réalisateur le plus en vue de la toile, Uwe Boll commence petit à petit à prendre du galon, et rachète de nombreux droits d’adaptation de jeux vidéo pour les porter sur grand écran, certain d’avoir mis la main sur la recette miracle.
En 2005, Uwe Boll sort l’adaptation d’Alone in the Dark, qui connaît de nouveau un franc succès lors de sa sortie en DVD. Il faut dire que le célèbre survival horror joue en la faveur du réalisateur, qui engage pour l’occasion un casting plutôt impressionnant pour un film de ce rang, avec le trio Christian Slater (MindHunters) – Stephen Dorff (Riders)– Tara Reid (American Pie).
Bien décidé à doubler la mise, Uwe Boll se lance dans l’adaptation de BloodRayne, avec un casting de haute volée, composé notamment de Kristanna Loken (Terminator 3), Michael Madsen (Reservoir Dogs, Sin City), Udo Kier (183 films à son actif), Michelle Rodriguez (Lost, Resident Evil) et Ben Kingsley (Romeo + Juliet). Un film qui sera d’ailleurs la première production honnête du célèbre réalisateur, avec un budget revu à la hausse et un scénario nettement plus intéressant qu’auparavant. Le succès du DVD poussera d’ailleurs Uwe Boll à s’autoproclamer le meilleur réalisateur de tous les temps.
Fin 2006, Uwe Boll décide de défier les auteurs des critiques les plus vilaines à son encontre sur un ring de boxe. Sur de son coup, il oublie de préciser à ses adversaires qu’il a été boxeur professionnel quelques années auparavant, et il les met tous K.O en l’espace de quelques minutes. De nouveau, Uwe Boll gère tout cela de main de maître et les vidéos de ses combats ne tardent pas à faire leur apparition sur
YouTube, où elles remportent un franc succès, contribuant ainsi à la promotion du réalisateur. Il déclarera ensuite « Un poing dans la gueule, c’est le meilleur moyen d’aimer mes films », un phrase qui témoigne d’une grande ouverture d’esprit et d’une véritable philosophie de la vie.
La même année,
une gigantesque pétition est lancée sur Internet pour mettre fin au carnage. Les organisateurs espèrent ainsi endiguer les agissements d’Uwe Boll. Si la pétition remporte un franc succès (avec plusieurs milliers de signatures), le teuton n’y prête strictement aucune attention et poursuit sa carrière, certain d’être sur le droit chemin.
2007 sera d’ailleurs l’année Uwe Boll, avec pas moins de quatre films tournés en l’espace de quelques mois, auxquels s’ajoute un cinquième film produit. En vrac, on retiendra donc la sortie d’House of the Dead 2 en DVD, mais aussi l’arrivée du film In The Name of The King (l’adaptation de Dungeon Siege), qui sera pour l’occasion découpé en deux volets, à la manière du Seigneur des Anneaux. De nouveau, Uwe Boll parvient à réunir un casting de haute volée, avec Emmanuelle Vaugier dans House of the Dead 2 (l’actrice de NFS Carbon), Jason Statham (Le Transporteur, Hyper Tension), Leelee Sobieski (The Wicker Man), Burt Reynolds (Shériff fais moi peur), Claire Forlani (Les Experts, Hooligans, Antitrust), Kristanna Loken, Ron Pearlman (Desperation) et Ray Liotta (Identity) pour Au Nom Du Roi. Il signera également le film Seed, qui n’est pour sa part inspiré d’aucun jeu-vidéo, mais aussi Blood Rayne 2 : Deliverance, qui nécessitera un nouveau casting suite au départ de Kristanna Loken (remplacée par Natassia Malthe, qu’on avait déjà rencontrée dans Dead or Alive : The Movie). Enfin, Uwe Boll terminera son line-up 2007 avec l’adaptation du jeu le plus irrévérencieux de tous les temps, le bien nommé Postal.
Bien connu des possesseurs de PC, Postal est un jeu de tir à la première personne qui n’a strictement aucun tabou. Intrigués par le tournage de ce film, la presse anglo-saxonne n’a pas tardé à crier au scandale en découvrant une œuvre fantoche qui n’hésite pas à se moquer de quelques sujets plutôt sensibles Outre-Atlantique, parmi lesquels le 11 septembre, Ben Laden, George Bush et les handicapés. De son côté, Uwe Boll n’hésite pas à qualifier Postal de chef d’œuvre, qui, toujours selon lui, se révèlera sans doute comme le plus grand film de ces cinq dernières années.
Déçu par les critiques négatives allant à son encontre, Uwe Boll crache systématiquement sur les festivals, auxquels il n’est jamais invité. Il qualifie même le Festival de Cannes de grosse arnaque, où quelques rares habitués sont invités chaque année pour assurer le spectacle. Selon lui, Postal vaut mieux que ce ramassis de bouses, et il compte bien le prouver.
Blasé du grand public, il va jusqu’à menacer de mort les gens qui ne l’apprécient pas et clame à plusieurs reprises qu’il est le nouveau messie, le nouveau Martin Scorcese. De leur côté, les opposants du réalisateur le surnomment plutôt du nouvel Ed Wood, tandis que la presse anglo-saxonne va jusqu’à l’appeler le « Master of Error ».
Avec Postal, Uwe Boll compte dévoiler son opinion à la Terre Entière et, mot pour mot, « écraser la gueule de tous les stupides idiots religieux ». Un parti pris contre les islamistes bien sûr, mais aussi contre George W. Bush, qu’il hait de toute son âme. Il avoue d’ailleurs être inquiet par la politique menée par les Etats-Unis d’Amérique, tant au niveau international qu’en ce qui concerne le réchauffement planétaire. Il compte dénoncer ces irrégularités dans Postal, qui devrait s’avérer être un « miroir de la réalité ». Enfin, il n’hésite pas à dénoncer le parti pris des distributeurs français, qui refusent de mettre ses films à l’affiche. Allant jusqu’à les nommer de « couilles molles », il dénonce la censure de ses films et le tabou porté sur le monde islamique en général, qui s’oppose à toute caricature.
En attendant la sortie de son film dans les salles, Uwe Boll se félicite du succès de la bande annonce de Postal sur la toile, qui aurait été visionnée plus de 600 000 fois en l’espace de quelques semaines seulement.
Alors que l’année est déjà bien remplie avec la sortie de ces quatre principaux projets, Uwe Boll ne compte pas s’arrêter en aussi bon chemin. Il travaille actuellement sur le tournage de l’adaptation de Far Cry, qui devrait sortir en 2008 Outre-Atlantique. Pour faire un peu de publicité, le réalisateur teuton n’a d’ailleurs pas hésité à vendre une place de son casting sur Ebay. Le gagnant étant invité à jouer un second rôle dans la production, et à payer lui-même ses frais de déplacement et de logement (un comble !).
Mais ce n’est pas tout, car le teuton travaille aussi sur le film Alone in the Dark 2, qui devrait voir le jour en 2009, sans oublier les licences Hunter the Reckoning et Fear Effect, auxquelles il devrait bientôt s’attaquer.
Autre projet plutôt ambitieux : la création d’un film et d’un jeu vidéo en simultané. Tunel Rats est en effet un film qui a été tourné en Afrique cette année et qui est simultanément adapté en jeu vidéo par une équipe d’Uwe Boll basée à Hambourg. Le projet est attendu pour l’été 2008 sur PC et Xbox 360, et selon l’équipe de production, Uwe Boll aurait pris part de manière active au développement du jeu vidéo.
Les critiques de ses films
House of the dead

En 2003, Uwe Boll fait le pari un peu fou de porter la célèbre série de jeux de tir House of the Dead sur grand écran. Néanmoins, le réalisateur allemand se heurte à un sérieux problème : comment adapter une série de jeu dont le scénario tient sur deux lignes ? C’était sans compter sur la poigne de fer du teuton, qui va décider de rédiger un scénario n’ayant pour ainsi dire rien à voir avec le jeu vidéo dont il est question (comme dans tous ses films d’ailleurs). Partant sur un synopsis de départ simple, Uwe Boll nous propose de découvrir le départ d’un petit groupe de jeunes sur la Isla de la Muerte, où va se tenir une gigantesque fête en plein air. Bien entendu, le bateau qui devait les emmener sur l’île est déjà parti sans eux, et ils se tournent alors vers un vieux marin qui est également trafiquant d’arme. Après être débarqués sur l’île, ils ne tardent pas à se rendre compte que quelque chose cloche. Les lieux sont déserts et d’étranges bruits résonnent au loin. Commence alors une lutte contre la mort de notre petit groupe d’aventuriers, qui va devoir survivre à une véritable armée de zombies assoiffés de sang… Une approche très classique du cinéma d’épouvante, qui aurait tout de même pu donner lieu à un bon film d’horreur. Malheureusement, la réalisation technique est sans nul doute le plus gros point faible de cette production, avec des zombies qui ressemblent plus à des abrutis déguisés qu’à de véritables créatures monstrueuses, des scènes Bullet Time à la pelle qui n’amènent strictement rien au film et des scènes du premier jeu de Sega qui viennent entrecouper l’action. Dans la catégorie mauvais goût, il était difficile de faire pire. Le comble étant le fait que ce cher Uwe Boll a choisi de nous proposer une scène de combat grandiose, avec plusieurs centaines d’intervenants lors du combat qui a lieu devant la maison de la mort. Résultat ? Une mise en scène ridicule qui nous montre des acteurs ultra-stéréotypés en train de buter du zombie pendant près de 10 minutes. Inutile de dire que l’intérêt vole au raz des pâquerettes. Quant à ce qui concerne le casting, Uwe Boll a tout simplement opté pour la facilité en engageant des acteurs inconnus et de nombreuses jeunes femmes dévêtues histoire d’assurer le spectacle. Malgré ces nombreux défauts, qui en font d’ailleurs un énorme nanar, House of the Dead dispose de ce petit quelque chose qui fait qu’il plait au grand public. Vous savez cette dose de comique involontaire qui fait qu’on ne peut s’empêcher de s’esclaffer en regardant à peu près toutes les scènes du film. Faute de nous proposer une réelle adaptation, Uwe Boll nous offre un grand moment d’hilarité, avec des acteurs pas crédibles pour deux sous et une réalisation qui a le mérite de nous faire rire à grands éclats.
1/5
The House of the Dead 2 : Dead Aim

Après un House of the Dead plutôt catastrophique, Uwe Boll continue sur sa lancée en produisant House of the Dead 2 : Dead Aim, qui est confié à Michael Hurst, le réalisateur des séries Xena et Hercule… Pour l’occasion, le jeune réalisateur choisit deux jeunes acteurs pour incarner les deux principaux rôles de l’aventure, à savoir Ed Quinn, qu’on avait déjà entre-aperçu dans plusieurs navets comme Starship Troopers 2, mais aussi la jeune Emmanuelle Vaugier, apparue notamment dans le jeu NFS Carbon et dans les films Saw 2 et 40 ans toujours puceau. Cette fois-ci, le scénario raconte l’évolution de la contamination. Un scientifique un peu fou mène en effet de drôles expériences dans un campus universitaire. Il tente désespérément de rendre la vie à de jeunes gens qu’il s’amuse à tuer pour l’occasion. Malheureusement, l’expérience tourne mal et sa dernière victime se relève d’entre les morts plus tôt que prévu… S’en suit une nouvelle contamination que le gouvernement va devoir contrôler coûte que coûte. Et pour l’occasion, ils décident d’envoyer un groupe de commandos accompagnés de nos deux scientifiques afin de retrouver le patient zero et créer un antidote.
De prime abord, on aurait pu croire que ce second épisode serait encore plus mauvais que le premier, mais force est de constater que la réalisation a été revue à la hausse avec des zombies nettement plus crédibles et un scénario qui se prend plus que jamais au sérieux. L’idée était plutôt sympa, même si le rapport avec le jeu est plus que minime, mais encore une fois, la mise en scène catastrophique du réalisateur et le jeu d’acteur des seconds rôles a du mal à suivre, notamment lors des scènes censées être humoristiques. Soulignons au passage cette scène horriblement ridicule où l’un des soldats prend dans ses bras un cadavre de femme totalement nue pour prendre quelques photos souvenir. Ou encore cette scène où le héros décide de s’enduire de sang pour passer inaperçu au milieu des zombies. On nage en plein grand guignol, mais malgré tous ces défauts, le film est relativement agréable à suivre. Pour le reste, le réalisateur reprend les trames classiques des films de zombies, avec beaucoup de nudité, beaucoup de gunfights et un final pour le moins explosif. Gageons sur le fait que la saga ne s’arrêtera sans doute pas en si bon chemin…
1/5
Alone in the dark

Après le succès de The House of the Dead, Uwe Boll a décidé de s’attaquer à une autre franchise du jeu vidéo, à savoir la célèbre série de survival horrors Alone in the Dark d’Atari. Et une nouvelle fois, les sirènes de la facilité ont chanté aux oreilles du réalisateur allemand, qui a décidé de faire table rase sur le scénario du jeu pour le réécrire à sa manière. Résultat : un film d’horreur de série B qui n’a presque rien à voir avec la licence. L’histoire retrace les aventures du détective Edward Carnby part sur une île pour enquêter sur le meurtre d’un de ses amis. Il découvre une étrange malédiction et décide de s’allier à la jeune anthropologue Aline Cedrac pour enquêter en ville. Un changement d’orientation radical pour ce film d’horreur grand guignol, qui se révèle carrément barbant à suivre du début à la fin. Uwe Boll dévoile ici sa véritable nature dans un film lent, mal fichu et à l’ambiance pesante. Sérieux de bout en bout, Alone in the Dark tente tant bien que mal de nous tenir scotché à notre canapé avec des combats au corps à corps d’une longueur fatigante, des discussions inutiles et des scènes d’action on ne peut plus cheap. Uwe Boll a décidément beaucoup de talent pour dépenser un minimum d’argent dans la réalisation d’un film, avec des caméras qui ont du mal à suivre l’action, des acteurs pas crédibles pour deux sous et des flashs représentant les coups de feu. A mourir de rire… Le seul rapport avec le jeu étant les objets Abkanis, les fans auront décidément beaucoup de mal à retrouver l’ambiance du jeu. D’autant plus que les principaux acteurs, qui ont pourtant obtenu une certaine renommée à Hollywood, ont décidément beaucoup de mal à rentrer dans leur rôle, tant pour les deux héros, Christian Slater et Stephen Dorff que pour l’héroïne incarnée à l’écran par Tara Reid. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand-chose au final, avec un film au rythme très lent et à l’intérêt extrêmement limité. Le comique grand guignol des deux House of the Dead ayant totalement disparu, il n’y a décidément plus rien à sauver dans ce navet. Notons au passage que Uwe Boll s’est retenu d’inclure la moindre scène de nudité, chose plutôt rare pour un réalisateur qui apprécie tout particulièrement de filmer ce type de scène…
0/5
BloodRayne

Après trois énormes navets, Uwe Boll est revenu sur le devant de la scène avec l’adaptation d’un jeu d’un tout autre genre, à savoir la fameuse série BloodRayne de Terminal Reality. Et si à première vue, le constat paraît toujours aussi catastrophique que dans ses premières productions, il faut reconnaître qu’une fois le film entièrement visionné, le résultat final est plutôt honorable. Contrairement au jeu, le scénario prend comme scène de départ la Roumanie du 18 ème siècle. Depuis plusieurs années, Rayne fait figure d’attraction dans un cirque où les gens peuvent venir observer ses canines en toute sérénité. Depuis la mort de sa mère, Rayne est pourtant en rébellion contre elle-même, et désire plus que toute autre chose venger sa mère en tuant le roi des vampires Kagan. Echappée du cirque, Rayne décide de se nourrir du sang des autres vampires et de mettre ses talents de Damphir (être mi-humain mi-vampire) à contribution pour aider la veuve et l’orphelin. Pour progresser plus facilement, Rayne décide de rejoindre la société secrète Brimstone, qui va l’envoyer défendre les 3 reliques sacrées, qui pourraient donner aux vampires la toute puissance… Rappelons tout de même que dans la série de Terminal Reality, Rayne évoluait dans un univers contemporain, et était chargée de tuer des armées entières de nazis pour le compte d’une organisation secrète américaine. Très peu de ressemblances donc entre le jeu vidéo et le film, si ce n’est bien sûr l’héroïne, l’organisation secrète et les mouvements de Rayne. Néanmoins, le divertissement est plutôt agréable à suivre, notamment grâce aux scènes d’action plutôt bien rendues et au rythme nettement plus soutenu du film. Uwe Boll a en effet bénéficié d’un budget de 20 millions de dollars pour la réalisation de ce film, qu’il a judicieusement investi dans un casting de rêve et dans une mise en scène nettement plus fluide et réaliste. On regrettera néanmoins la simplicité du scénario, qui ne vole guère très haut, mais aussi quelques dialogues simplistes qui n’amènent franchement rien à l’histoire. Un constat nettement plus positif qu’auparavant donc, notamment grâce au talent des acteurs, et aux quelques scènes gores qui permettent de mieux rentrer dans l’univers de Rayne. Du côté des questions, on se demande toujours pourquoi donc Kristanna Loken a-t-elle eu à prendre des kilos pour jouer Rayne ? Certes, elle n’est pas « obèse », mais il faut avouer qu’elle a quelques rondeurs dans ce film. Difficile de cautionner cette erreur de mauvais goût du réalisateur, qui se disait sans doute qu’un vampire devait certainement peser plus de 70 kilos au vu du nombre de litres de sang qu’il ingurgite. Notons également qu’Uwe Boll n’a pu s’empêcher d’inclure quelques scènes érotiques histoire de faire monter l’audience, une caractéristique qui semble décidément être propre à tous ses films… Pour le reste, BloodRayne est un film franchement surprenant, même s’il est loin d’égaler la plupart des films d’horreur ou de vampires de ces dernières années, mais qu’à cela ne tienne, car le divertissement laisse présager des films un tantinet plus réussis dans l’avenir, ce qui semblait encore inespéré il y a quelques mois à peine…
3/5
Le jackpot du siècle !
Beaucoup de gens se demandent comment Uwe Boll peut produire des films avec d’aussi gros budgets alors que dans l’ensemble, ceux-ci s’avèrent être de très gros navets. Soyons clairs : les producteurs ne sont pas fous, au contraire même puisque Uwe Boll engrange des sommes d’argent tout simplement astronomiques.
La plupart de ses films sortent au départ au cinéma aux Etats-Unis, pour être ensuite transposés en DVD, puis sortir directement en DVD en Europe. Prenons comme exemple la sortie d’House of the Dead, survenue en 2003 aux Etats-Unis. Le film, qui était projeté dans de nombreuses salles a pourtant fait un véritable flop et n’était potentiellement pas rentable. Avec 12 millions de budget, House of the Dead n’a rapporté que 10,2 millions de dollars de recettes lors de sa sortie dans les salles. Difficile dans de telles conditions de comprendre le succès du réalisateur, et surtout son financement.
Uwe Boll s’appuie en fait sur deux créneaux qu’il maîtrise à la perfection, à savoir l’évasion fiscale et la sortie en DVD. Il faut savoir qu’en Allemagne, les réalisateurs peuvent gagner beaucoup d’argent grâce à une erreur dans le système des taxes. Ce « Tax Break » se base en fait sur les déductions d’impôt des investisseurs. En gros, il produit un film de 15 millions de dollars, il n’en rapporte que 10, il fait donc un flop, et vos investisseurs peuvent déduire 100% de la somme totale à payer aux impôts. Après cette « arnaque » pure et simple, qui a été considérée comme totalement légale jusqu'en 2005, date à laquelle le Tax Break a été supprimé, Uwe Boll profite des recettes générées par la sortie mondiale du film, puis ensuite des recettes de la sortie en DVD. Pour information, House of the Dead et ses 12 millions de dollars de budget ont rapporté plus de 40 millions de dollars rien qu’aux Etats-Unis, somme à laquelle s’ajoute d’autres recettes qui n’ont pas été communiquées, mais selon toute vraisemblance, cela représente un sacré paquet de billets verts. D’autant plus qu’House of the Dead s’est classé dans le Top 10 mensuel des films à l’affiche en Amérique du Sud, qu’il a été numéro 3 dans les ventes de DVD en Russie, et qu’il s’est également très bien vendu dans la plupart des pays européens…
Une technique qui rapporte donc énormément et qui se révèle pour l’instant tout simplement impossible à combattre. En effet, dans le cas où les fans des jeux seraient vexés d’apprendre ça et qu’ils boycotteraient purement et simplement tous ses prochains films, Uwe Boll engrangerait beaucoup d’argent grâce à ses investisseurs, qui gagnent également de très grosses sommes dans cette affaire. Un peu à la manière du film Les Producteurs si on veut… Contrairement à cela, si les fans décident d’aller voir en masse le film lors de sa sortie ciné et d’acheter le DVD, Uwe Boll y gagne aussi en générant de très grosses recettes, tandis que les investisseurs ne gagneront rien, mais ne perdront rien non plus étant donné que la somme sera juste déduite à moindre frais. Grosso modo, Uwe Boll était donc impossible à atteindre jusqu'à ce jour. Heureusement, le système ayant été modifié, l'arnaque n'est plus possible. Mais malgré cela, le teuton continue de s'en sortir haut la main grâce au succès de ses ventes en DVD...Comme quoi, le teuton enragé est loin d’être aussi stupide qu’il n’y paraît…
Ses projets :
House of the Dead : Director’s Cut
Qui dit film culte dit généralement Edition Collector. Pourtant, House of the Dead n’a pas encore bénéficié d’édition Collector jusqu’à ce jour. Raison pour laquelle Uwe Boll devrait sortir une version longue de sa première adaptation de jeu vidéo en film, avec pas moins de 45 minutes de film inédites et des dizaines de bonus à la clé.
Budget : inconnu
Alone in the Dark 2
Après l’énorme succès du premier film en DVD, Uwe Boll se prépare pour le tournage d’Alone in the dark 2, qui devrait débuter dès l’été 2008. Le scénario nous comptera la suite des aventures de l’inspecteur Edward Carnby qui devra combattre une armée de créatures ne sortant que la nuit…
Budget : 7 millions de dollars
Tunnel Rats
L’histoire d’un groupe de soldats d’élite américains qui vont devoir combattre les Viet Kongs en s’infiltrant dans leurs tranchées…
Budget : inconnu
Far Cry
Le célèbre jeu vidéo d’Ubisoft sera très bientôt porté sur grand écran, avec en guest stars Jack Carver et Valerie, qui tiendront les rôles principaux de ce film d’action. Le scénario nous racontera l’histoire de Jack, un ancien soldat en vacances qui voit son bateau couler sous les tirs de roquettes. Après avoir miraculeusement survécu à l’incident, Jack s’allie à la journaliste Valerie Constantine vont tenter de découvrir le terrible secret que cache cette île paradisiaque. Après une longue virée dans la foret ils découvrent enfin des docks où sont entreposés d’immenses containers contenant des expériences secrètes du docteur Krieger. Le scientifique a en effet tenté de créer une race de combattants ultimes, censés aider ses mercenaires…
Budget : 40 millions de dollars
Postal
L’histoire un peu folle d’un terrible looser qui va vivre une journée d’enfer le 11 septembre. Politiquement incorrect, Postal est l’adaptation du jeu vidéo éponyme qui avait fait rugir les familles américaines lors de sa sortie Outre-Atlantique.
Budget : 20 millions de dollars
BloodRayne 2
La suite des aventures de Rayne, avec en guest star Nattassia Malthe (Elektra, DOA), qui remplace Kristanna Loken pour l’occasion. L’histoire du film racontera les aventures de Rayne qui devra lutter contre Billy the kid et son armée de démons en plein Far-West.
Budget : 10 millions de dollars
In the name of the King : A Dungeon Siege Tale
Sans nul doute le plus gros film d’Uwe Boll, avec un budget faramineux et une flopée de stars. Basé sur la célèbre série de jeux vidéos de Microsoft Games, Au nom du roi racontera le voyage de Farmer, un pauvre homme comme tant d’autres qui deviendra un véritable leader de la guerre. Il devra croiser le fer avec une armée de démons sortis de nulle part qui ravage les environs. S’allieront à lui un vieux roi qui désire retrouver sa femme et une petite compagnie de soldats, qui tenteront de la sauver des griffes des démons…
Budget : 60 millions de dollars
Le Best of
Dernière rubrique de ce dossier, l’inévitable Best of. Difficile en effet de ne pas parler de ce qui choque chez Uwe Boll, ce qui fait de lui le véritable Jean Claude Van Damme des réalisateurs, avec sa philosophie de bas étage et ses techniques financières honteuses…
Commençons tout d’abord par parler de lui et de sa formation. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Uwe Boll n’a jamais terminé ses études de cinéma. Il s’est contenté de suivre les cours pendant 5 mois avant de quitter purement et simplement le campus pour voler de ses propres ailes. Et force est de constater que cette technique s’est avérée plus que payante !
Avec son tout premier film, l’inévitable German Fried Movie, Uwe Boll a généré des recettes qui lui ont permis de commencer sa carrière de réalisateur pro, pourtant, aucun acteur n’a été payé, et Uwe Boll a par conséquent empoché le pactole dès ses débuts.
Uwe Boll est un grand amateur de Western mais aussi de films de guerre et de science fiction. Il a tout particulièrement apprécié Independance Day et The Partiot, qui sont de véritables chefs d’œuvre à ses yeux… Pour ce qui est du cinéma d’horreur, il reconnaît avoir énormément flippé devant le film Shining.
Son plus gros budget pour l’un de ses films s’élève à 60 millions de dollars, et il s’agit d’Au nom du roi, le fameux film Heroic-Fantasy qui débarquera bientôt en DVD.
Dans House of the Dead, Uwe Boll a choisi par lui-même d’insérer des scènes du jeu pour entrecouper l’action. Il explique cette décision en disant que « cela dévoile des informations supplémentaires sur le reste du film… ». On se demande encore en quoi une bande de zombies en fausse 3D en train d’exploser en gerbes de sang apporte quoi que ce soit au film. A noter que ses jeux préférés sont Quake, Hitman et la série des Silent Hill.
Il considère tous ses films comme des chefs d’œuvre, mais aussi comme des introductions aux jeux vidéos correspondants. Avant de se lancer dans la réalisation d’un film, il joue beaucoup au jeu vidéo dont il est question, et tente de s’« imprégner » de son atmosphère afin de retranscrire le mieux possible celle-ci dans le film. Outre le métier de réalisateur, Uwe Boll a été boxeur, mais aussi acteur. Il a récemment renoué avec cette discipline en incarnant un… soldat nazi dans Postal.
Parmi les films qu’il aimerait réaliser figurent Half Life, Perfect Dark, Hitman (qui a réussi à trouver un autre réalisateur) et Metal Gear Solid. Ce dernier ayant été pendant de longs mois discuté avec Kojima. Pour l’instant, Uwe Boll demeure très occupé, et on ne sait pas encore s’il pourra ou non réalisé ce film. Toujours est-il qu’il a promis à Kojima pas moins de 10% des recettes générées par la sortie du film contre l’échange des droits d’adaptation.
Cela fait déjà plusieurs années qu’Uwe Boll compte produire un jeu vidéo. Son rêve va d’ailleurs enfin se réaliser avec Tunnel Rats. En cas de succès, l’expérience sera sans doute renouvelée. Uwe Boll précise également qu’il lui reste beaucoup d’idées en tête pour ses futurs projets. Un futur acteur du petit monde du jeu vidéo ?
Parmi les acteurs avec qui il aimerait bien jouer figurent notamment Heath Ledger, The Rock et Naomi Watts. Pendant le casting de BloodRayne, Uwe Boll désirait une femme sensuelle pour interpréter Rayne. Il s’est dès lors tourné vers Jessica Alba, Jessica Biel et Angelina Jolie, qui ont toutes refusé d’y participer.
Uwe Boll apprécie tout particulièrement réaliser des films d’horreur pour des raisons d’ordre sentimental et intellectuel : « J’aime le gore et le sexe, je déteste les films qui ne sont pas interdits aux moins de 13 ans… ». Enfin, quand on lui demande pourquoi il réalise des films basés sur les jeux vidéos, Uwe Boll répond avec une voix calme et posée, tel un disciple de Jesus : Parce que ça rapporte plus de fric !

Conclusion