Dans la grande bataille vidéoludique que se livrent les constructeurs de consoles, chacun compte sur ses franchises phares pour devancer l’autre. Et du côté de Sony, la saga Uncharted apparait clairement comme un « system-seller ». Après trois volets sortis sur sa grande sœur, la série s’offre un quatrième opus sur PS4, avec toujours aux commandes un certain Naugthy Dog. Pour ceux qui oseraient demander de qui il s’agit, sachez que le studio est à l’origine entre autres de la saga Crash Bandicoot. Et d’un côté plus terre à terre, disons que si Microsoft avait pris autant soin de Rare que Sony de Naughty Dog, on aurait eu droit à des exclusivités de fous furieux sur Xbox. Quoiqu’il en soit, cet Uncharted reprend à nouveau l’histoire de Nathan Drake, héros issu d’un mélange audacieux entre Indiana Jones et Lara Croft, qui va devoir reprendre sa casquette d’explorateur et dénicher un trésor de pirate pour sauver son frère… Impossible de commencer cet avis sans parler de l’objectif tant souligné lors de la promotion du jeu : la qualité graphique. Et franchement, c’est de la haute voltige. Si on pouvait être sceptique quant au timide bond graphique entre la génération précédente et celle-ci, Uncharted s’emploie à rabattre gentiment le caquet de tous ceux qui le criaient haut et fort (moi le premier). C’est très franchement une grosse claque graphique qui aurait même mérité un adjectif grossier commençant par « pu » et finissant pas « tain ». Chaque décor, en plus d’être varié, est travaillé et regorge d’une multitude de petits détails. Qu’on soit dans un manoir plongé dans l’obscurité éclairé par les torches des ennemis, dans la savane de Madagascar ou sur les plages d’une île paradisiaque, tout est absolument sublime. Des éclairages volumétriques de toute beauté, des effets de fumée extrêmement réalistes, une flore variée, épaisse et interactive, peu importe l’environnement, tout est toujours grandiose.

Aucune texture moyenne, aucun détail laissé au hasard. Franchement, on a beau chercher, à part quelques rares fois où la main de Drake passe furtivement à travers le décor lors des phases d’escalade et l’absence d’écume autour de certains pics rocheux au milieu d’une mer déchainée, il n’y a aucune fausse note. Mieux que ça, le jeu se paye même le luxe de nous cramer encore plus la rétine alors qu’on pensait avoir déjà vu le maximum, comme le passage dans un marché ou celui accroché à la grue d’un camion en mouvement. Il suffit de regarder les images ou les vidéos qui pullulent sur le net pour se rendre compte de l’intensité de la chose. Et le top, c’est que peu importe la quantité de détails affichés ou le nombre d’explosions à la seconde, le tout s’affiche avec un framerate constant et fluide sans même faire broncher la PS4. Un exemple d’optimisation ! Au-delà de la qualité esthétique indéniable, le jeu bénéficie d’une mise en scène cinématographique très léchée. Uncharted enchaine cinématiques et jeu avec fluidité, d’ailleurs, une fois le jeu lancé plus aucun écran de chargement ne viendra perturber l’aventure, même lors des phases de flashbacks sur l’enfance de Nathan. Le scénario tient la route, avec son petit lot de rebondissements, digne d’un vrai film de cinéma. Le doublage français est lui aussi très convaincant, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Niveau gameplay, on note trois grandes phases : l’escalade, le combat et l’exploration. Commençons par la dernière. Le jeu nous propose la plupart du temps d’évoluer dans des zones semi-ouvertes, ce qui permet de pouvoir s’adonner à la chasse de la centaine d’objets cachés, ou tout simplement de donner l’illusion de liberté. C’est d’ailleurs fort agréable car on a vraiment l’impression de pouvoir aller où on veut, alors que ce n’est absolument pas le cas, même lorsqu’on est à bord d’un 4x4 ou d’un bateau. Un joli tour de force. Quelques énigmes viennent ponctuer la progression, mettant souvent à profit le carnet que Nathan Drake traine tout au long de l’aventure et où il consigne des informations parfois salvatrices (si on a désactivé toutes les aides auparavant).

On aurait cependant aimé en avoir un peu plus pour vraiment pouvoir se la jouer Indiana Jones, mais ce n’est pas vraiment un gros point noir. Non, si vous voulez un vrai défaut, c’est sur les phases d’escalade qu’il faut se pencher. Alors ce n’est pas non plus horrible, mais bien trop facile et basique. Une touche pour sauter, une touche pour se lâcher et Drake tend automatiquement la main vers la corniche qu’il peut atteindre. On aurait aimé un peu plus de difficulté, quitte à mettre à profit le gyroscope de la Dualshock 4 ou le pad tactile. Du coup, on passe ces phases sans vraiment d’entrain. Heureusement, elles alternent varappe, lianes et glissades ce qui redonne un peu d’intérêt, mais ce n’est clairement pas là que vous risquez de flirter avec le game over. Peut-être déjà plus avec les phases de combat. Durant ces phases plutôt scriptées (traitement cinématographique oblige) vous aurez le choix de vous la jouer discret en usant de la verticalité des niveaux, des barricades destructibles et des hautes herbes vous dissimulant, ou de la passer en mode gros bourrin à base de « je cours sur les ennemis pour leur mettre une grosse taloche » ou « je fais pleuvoir les grenades sur leurs tronches ». Pour ce qui est du corps à corps, il s’agit d’une petite animation de quelques secondes où votre ennemi aura le loisir de se défendre, et qu’il faudra alors contrer.

Pour ce qui est des gunfights, Nathan ne peut transporter qu’une arme de poing et une arme lourde (en plus de 5 grenades), il faudra donc souvent choisir entre fusil à pompe, fusil d’assaut ou lance-grenades. On aurait aimé cependant avoir comme dans un certain Tomb Raider, la possibilité d’améliorer et de personnaliser ses armes plutôt que de leur donner ce côté « jetable ». Et les ennemis dans tout ça ? A part un manque de variété flagrant, on peut noter que niveau IA, on n’a en revanche pas vraiment changé de génération (côté ennemis comme alliés). A part se planquer, sauter partout de façon plutôt anarchique ou foncer droit sur vous pour les plus blindés d’entre eux, on ne peut pas vraiment dire qu’ils font preuve de tactique pour vous éliminer. Encore cette volonté de rendre le jeu accessible à tout le monde, et c’est plutôt dommage. Ceci dit, cela n’enlève rien à la nervosité des combats, et il est toujours grisant de tomber de 5 mètres de haut sur un ennemi le poing « armé » ou de voir des bouts de décors voler dans tous les sens. Dernier petit point avant de conclure, comptez 14h pour terminer le jeu en récupérant 1/3 des objets cachés, ce qui vous poussera sûrement à le recommencer une deuxième fois. Et si jamais ce simple enjeu ne vous suffit pas, sachez qu’une fois le jeu fini, vous débloquerez une multitude de « cheats » incluant de passer le jeu en mode miroir, mode 8 bit ou de supprimer la gravité. Et si ça ne suffit toujours pas, il existe un mode mulitjoueur plutôt sympathique et fréquenté.

L’avis perso de Vegakiller // Un indispensable Franchement, en voyant les vidéos, ça m’avait donné carrément envie. Je n’ai pas non plus acheté la PS4 uniquement pour ça, mais c’est sûr qu’il a joué en sa faveur dans la comptabilisation des exclus entre PS4/One. J’ai découvert la saga avec cet opus, je ne suis pas prêt de la lâcher maintenant !

On a aimé			On n’a pas aimé
Graphiquement irréprochable Décors variés et détaillés Histoire prenante et travaillée Sentiment d’être un vrai explorateur Combats nerveux Certaines scènes exceptionnelles			IA aux pâquerettes Phases d’escalade sans grand intérêt

Le savoir-faire Naughty Dog

Uncharted 4 porte haut les couleurs de la PS4, c’est indéniable. Quasiment rien à reprocher sur la forme, au contraire même vu à quel point le jeu peut être parfois époustouflant. Sur le fond, le scénario fait honneur au genre et le sentiment d’être un véritable explorateur est vraiment là. En revanche, les phases d’escalade sont un peu trop faciles pour être inoubliables et l’IA n’est pas à la hauteur du reste malgré des combats assez intenses. En conclusion, cet Uncharted 4 est un grand jeu, un de ceux qu’on a plaisir à agiter sous le nez de ses amis, malgré quelques petits défauts.

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