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La Pensée d'Oni #5 - Le Xbox Game Pass

- Publiée le 09.10.2019, à 17:22
- Par Vincent P.
La Pensée d'Oni #5 - Le Xbox Game Pass

Si Microsoft a brillé avec sa Xbox 360, il faut bien reconnaître que la Xbox One a eu bien plus de mal à s’imposer, surtout par rapport à la concurrence qui domine le marché. Je ne reviendrai pas sur les erreurs de communication et les retournements de veste qu’il y a eu à l’époque, ceci c’est un autre sujet. En revanche, je tenais à évoquer aujourd’hui une idée de Microsoft mise en place en juin 2017 : le Xbox Game Pass. Pourquoi ? Simplement parce qu’il a apporté une autre façon de consommer le jeu vidéo en reprenant d’une certaine façon ce bon vieux principe de la location avec abonnement, principe déjà éprouvé au niveau des films et séries avec des géants du streaming comme Netflix ou Amazon Prime pour ne citer qu’eux. Ce n’est pas pour rien que beaucoup de journalistes ont fait leurs choux gras de l’appellation « le Netflix du jeu vidéo » (faut bien vivre dans cette société de sur-buzz perpétuel)…

Le Xbox Game Pass… Quésaco ?

Pour faire très simple, c’est un service qui permet d’accéder en permanence à un catalogue de plus de 100 jeux moyennant un abonnement. Comme son nom le suggère un peu, il est disponible sur Xbox One. De base, sur Xbox One, l’abonnement est de 9,99€/mois, sans engagement (on peut donc arrêter et reprendre quand on le souhaite). Il permet également de profiter de quelques remises et autres offres exclusives, dont des réductions (jusqu’à 20%) lorsque vous souhaitez acheter des jeux, notamment lorsqu’ils sortent du programme par exemple. Il y a également jusqu’à 10% de remise sur les extensions et les consommables connexes.

Comment cela fonctionne ?

C’est très simple, dès lors que vous êtes abonné, vous pouvez aller sur votre console, dans Mes Jeux et Applications. Il vous suffit alors de vous rendre à la rubrique dédiée au Xbox Game Pass pour découvrir une partie de la sélection. Sinon, vous pouvez également aller sur le site Xbox pour consulter en permanence la liste des jeux, avec quelques filtres (les plus populaires, les ajouts récents, les indés, l’âge conseillé, les fonctionnalités – 4K, coopération, multijoueur, HDR -, etc.) en prime pour vous aider à faire votre sélection plus rapidement. Quand votre choix est fait, il suffit simplement de télécharger le jeu et d’y jouer. Celui-ci reste disponible dans son intégralité jusqu’à ce qu’il soit retiré du programme. Il y a des ajouts tous les mois et des retraits également pour assurer le roulement.

Une idée de génie ?

Un peu moins d’un an après la mise en place du programme, Microsoft a réfléchi à la manière d’offrir encore plus de plus-value à celui-ci. L’idée est sûrement venue naturellement : intégrer tous les jeux first-party au Xbox Game Pass. Quoi Philou, tu veux faire mieux ? Un peu mon neveu ! Tous les jeux seront ajoutés dès leur sortie (et même dès leur avant-première dans le cadre des accès anticipés) ! Ce n’est pas moi, c’est Philou qui l’a dit. Sea of Thieves, State of Decay 2, Crackdown 3, Forza Horizon 4, Gears 5 et tout un paquet de jeux indépendants supportés par ID@Xbox, voilà un peu les cartouches (on ne juge pas la qualité des jeux) qui donnent encore plus d’essor au service.

Hé le génie, t’as d’autres idées ?

Dans l’optique de mettre le joueur au centre de sa vision à long terme, au détriment du support du jeu, Microsoft avait déjà fait un premier pas en avant en indiquant que les futures productions sortiraient aussi bien sur PC que sur Xbox One, ce qui a anéanti d’ailleurs le principe même des exclusivités sur Xbox One (mais passons). Pour aller encore plus loin, la firme de Redmond a développé le Xbox Play Anywhere (pour jouer à certains jeux partout où on le souhaite et ce qu’on soit sur Xbox One, sur PC, que l’on commence la partie sur l’un des supports et qu’on la poursuive sur l’autre…), sans parler de la mise en place du cross-play (Sony se joignant désormais à la danse après des mois de refus). Bref, tout ça pour dire que Microsoft a voulu aller plus loin en proposant le Game Pass pour PC (sous Windows 10, faut pas déconner non plus), avec un tarif similaire (exception faite de l’offre de lancement à 3,99€) et le même principe, à savoir un catalogue de plus de 100 jeux (dont certains exclusifs à l’écosystème PC), des remises et des jeux Xbox Game Studios ajoutés dès leur avant-première. Je publierai un gros avis signé Damien / Damzema sur le Game Pass pour PC un peu plus tard.

Quoi, tu veux encore plus ? T’as maté la Pub Ford avec Teddy toi…

Le 16 avril dernier, lors d’un Inside Xbox, Microsoft va encore plus loin dans sa démarche en proposant le Xbox Game Pass Ultimate, une offre à 12,99€ par mois regroupant le Xbox Game Pass, le Game Pass pour PC et le Xbox Live Gold, soit la totale pour profiter pleinement des jeux sur PC, sur Xbox One, en solo et en ligne. Mieux encore, pour inciter toujours plus de joueurs à opter pour cette offre, la firme de Redmond propose aux joueurs uniquement abonnés au Xbox Live Gold de tester le Xbox Game Pass Ultimate avec un mois à 1€. Là où c’est malin, c’est que Microsoft applique un ajustement par rapport à la date d’échéance de l’abonnement Gold en cours. En somme, s’il vous reste 1 an de Live Gold et que vous optez pour le XGP Ultimate, alors Microsoft vous permet d’avoir le XGP Ultimate dès le jour où vous souscrivez avec une échéance fixée à un mois après la date d’échéance de votre abonnement Gold. Cet ajustement peut être fait sur un délai maximum de 3 ans. En somme, si vous achetez à bon prix 3 ans de Xbox Live Gold et que vous allez ensuite prendre un mois d’essai de XGP Ultimate à 1 euro, alors vous vous offrez trois ans et un mois de XGP pour 1 euro. Autant dire que l’offre est alléchante.

Juste parce qu’il ne faut pas l’oublier…

Exactement comme pour les jeux offerts aux joueurs Xbox One dans le cadre des Games with Gold, tous les jeux accessibles dans le Xbox Game Pass sont accessibles en location. Comprenez par là que vous ne détenez jamais la licence du jeu. Vous avez le droit d’y jouer tant que vous êtes abonné et que le titre est disponible dans le programme. Si l’une de ces deux conditions est rompue, vous n’y avez tout simplement plus accès, à moins bien sûr de payer le jeu ou du moins la licence pour y jouer. Je sais, c’est bête, cela va de soi, mais c’est toujours bon de le souligner.

Mes craintes… Parce que je suis un c*n pessimiste !

Je dois bien l’avouer, au début j’étais un peu sceptique face à l’abonnement. Electronic Arts avait déjà lancé son EA Access, un service à abonnement pour ses jeux offrant une partie similaire, à savoir un Coffre avec des jeux anciens auxquels les abonnés peuvent jouer gratuitement, en plus d’offrir des essais anticipés des jeux à venir et diverses réductions. Avec Microsoft qui reprenait une partie du principe de ce programme, je me suis dit : « oula, si ça commence comme ça, chacun va sortir son abonnement et ça va être la foire ». Pour l’heure, mes craintes se sont envolées mais elles restent tout de même au-dessus de ma tête, surtout quand je vois qu’Ubisoft s’est lancé à son tour, sur PC uniquement pour le moment, avec son programme Uplay+.

Au-delà de ça, j’ai peur que ce programme représente un énième coup de poignard au marché de l’occasion. Alors certes, à l’heure de la dématérialisation, ce n’est pas le plus important, mais ça reste une façon différente de consommer le jeu vidéo qui évince a fortiori des acteurs de l’industrie, à commencer par les revendeurs de jeux d’occasion (ok, je vous l’accorde, à part Micromania qui a été sauvé par Zing et les produits dérivés, la plupart des autres magasins spécialisés dans les jeux vidéo ont coulé, laissant le marché de l’occasion aux magasins de type Cash). J’ai également peur qu’un certain monopole du programme mène à des hausses successives, comme a pu le faire Netflix par exemple, sous couvert de la justification d’apporter plus de contenu. Le programme a de beaux aspects, et je vais en parler après, mais je tenais à faire part de quelques pistes de réflexion sur les éventuelles dérives que cela pourrait engendrer ou du moins certains impacts à moyen et long termes qui pourraient survenir.

Le sceptique que je suis a quand même succombé…

Après plusieurs mois de résistance (ok, je n’avais juste pas le temps de profiter du programme entre mon petit, mon travail et mes tests à assurer), j’ai fini par faire la mise à niveau avec le Xbox Game Pass Ultimate. Et pour le moment, pour l’euro que cela m’a coûté pour deux mois (c’était une offre que j’ai saisie), qui se sont transformés en plus d’un an et demi d’abonnement (voir plus haut le principe), je dois avouer que je suis plutôt satisfait. Je ne vais pas rentrer dans les détails de tous les jeux auxquels j’ai joué, ce serait long et inutile dans le cadre de cette Pensée d’Oni. Je vais donc m’attarder sur deux exemples concrets. Le premier, c’est Gears 5. Comme nous n’avons pas reçu de code de la part de Microsoft pour en assurer le test, j’ai pu tout simplement récupérer le titre sans pour autant me l’acheter. Du coup, j’ai pu y jouer un petit peu dès sa sortie alors que sans ça je n’y aurai probablement pas touché avant au moins l’an prochain.

Le deuxième, c’est Jump Force. Etant un gros fan de shônen, j’avais forcément une envie malsaine de jouer au titre de Bandai Namco Games, et ce même si tous les trailers que j’ai vus me disaient : « ne déconne pas, tu vas souffrir… encore ! ». Grâce au Xbox Game Pass, j’ai pu y jouer, profiter du plaisir coupable de faire combattre Ryô Saeba, Seiya et Naruto ensemble. J’attendais honnêtement que le titre finisse à 10€ dans un bac de supermarché pour me l’offrir mais avec le XGP, j’ai pu y jouer bien plus tôt qu’espéré et je sais désormais que je ne l’achèterai pas au-dessus de 5€. En somme, pour moi, le XGP a plusieurs avantages. Il permet de jouer à des titres récents sans frais supplémentaires, il permet de profiter des titres first-party de Microsoft en gardant ses sous pour d’autres jeux qu’on n’aurait pas acheté autrement et il offre l’opportunité d’essayer des jeux qui, s’ils nous plaisent et viennent à sortir du programme, peuvent finir dans notre panier d’achat. De même, cela permet d’essayer des titres que l’on n’aurait peut-être même pas vu passer autrement.

Quand Microsoft t’agite une carotte supplémentaire…

Si vous connaissez le programme Microsoft Rewards, alors vous savez qu’il permet de gagner des points à échanger par la suite contre certains lots, dont des mois d’abonnements ou des cartes cadeau de 5 ou 25€. Je ne vais pas vous faire le topo sur toutes les façons de gagner des points mais je vais m’attarder sur une façon plutôt ingénieuse poussant les joueurs à explorer plus de jeux. En effet, la firme de Redmond a mis en place des Quêtes Xbox Game Pass dans le programme Microsoft Rewards. Ainsi, les joueurs ont des cartes à remplir, avec des objectifs pouvant aller de faire X ou Y choses dans le jeu ou plus simplement de débloquer X Succès. Il suffit de remplir les conditions, de valider la carte dans le Microsoft Rewards et de récolter les points. Les objectifs poussent parfois à télécharger certains jeux auxquels on n’aurait pas touché autrement, un moyen de gonfler les stats pour Microsoft et de découvrir certains titres pour le joueur.

Et les développeurs dans tout ça, ils s’en sortent ?

Le point de vue des joueurs c’est bien, mais celui des développeurs c’est mieux… Après tout, s’il n’y a pas de développeurs pour garnir le service, à terme, il n’y a plus de service. N’ayant pas été en contact avec des développeurs sur ce sujet dernièrement, je m’appuie sur les retours de certains confrères qui ont posé la question. Par exemple, Eurogamer a pu s’entretenir avec Dino Patti de PLAYDEAD et avec Fred Wester de Paradox Interactive. Le son de cloche est un peu différent. Si les deux s’accordent à suggérer qu’ils sont contents de voir que cela permet à un maximum de joueurs de jouer à leurs jeux, le premier parle d’un modèle économique qu’il considère comme équitable quand le deuxième trouve qu’ils ne sont pas suffisamment payés. Sean Krankel, co-fondateur de Night School Studio, avait lui aussi déclaré au micro du Major Nelson lors de la dernière PAX East que le XGP a permis de toucher des joueurs qui n’auraient même pas essayé leur Oxenfree autrement. Il est même allé plus loin en disant que cette opportunité a permis d’augmenter les ventes du jeu alors que logiquement, on peut penser que tous ceux qui en profitent avec le programme auraient tendance à ne pas acheter le titre, surtout s’ils ont le temps d’en faire le tour dans le cadre du XGP. Pour ce dernier, l’expérience est plus que positive puisque les développeurs peuvent toucher une audience plus large sans penser à devoir intégrer des mécaniques free-to-play par exemple.

Du côté de GamesIndustry.biz, on retrouve Mike Rose de No More Robots (Descenders) qui lui aussi se dit très satisfait du service malgré ses réticences de base. Il considère que le jeu est sur la page d’accueil en permanence, ce qui lui offre une véritable visibilité permanente, associant le XGP à un panneau publicitaire. A titre d’exemple, son Descenders a été joué par plus de 600 000 joueurs et les ventes ont quadruplé lors du lancement du jeu par rapport à la période passée en accès anticipé, et ce sans réduction. Il attribue ce mérite à la visibilité offerte par le XGP. Bien entendu, ce ne sont que quelques exemples dans un océan de studios qui ne se sont pas tous exprimés, d’autant que ce sont des développeurs plutôt modestes qui vantent les mérites du programme. Toujours est-il que contrairement aux idées reçues, la formule serait bien profitable aux développeurs et ça c’est une super nouvelle. Il faut juste la confirmer dans les années à venir…

Le XGP aurait-il pu sauver Kinect ?

Le sujet Kinect est vaste et il fera justement l’objet du prochain numéro de la Pensée d’Oni. Néanmoins, suite à un échange que j’ai eu avec Anthony / Grievous32 au sujet du Xbox Game Pass, il en est ressorti qu’aborder la question du lien entre Kinect et le service pouvait lancer une réflexion introduisant justement le prochain article sur cet accessoire. Après tout, si tous les jeux Kinect, ou du moins une bonne partie, avaient été ajoutés au Xbox Game Pass, n’y aurait-il pas eu la possibilité de sauver l’accessoire et de permettre de lui donner une nouvelle vie ? En se basant sur le principe que le XGP est une merveilleuse publicité et en laissant le choix d’un Kinect optionnel, l’ajout des jeux compatibles au programme aurait sans doute permis à toute une partie de joueurs de se lancer dans les jeux compatibles le temps d’une soirée ou deux. En enlevant le coût des jeux Kinect, l’investissement dans le périphérique deviendrait bien plus rentable… Du moins s’il n’avait pas été abandonné de la sorte… Mais ça, c’est le prochain sujet !

Les derniers mots d’Oni : Une autre façon de consommer le jeu vidéo !
J’étais sceptique par rapport au Xbox Game Pass et je garde toujours dans ma tête qu’il peut encore y avoir des dérives. Néanmoins, à l’heure actuelle, si on peut critiquer Microsoft sur bien des points, il faut reconnaître que le Xbox Game Pass, soit dans sa formule basique pour la Xbox One, soit dans la formule Ultimate (avec le Gold et le Game Pass pour PC), est des plus intéressants. Il est clair qu’on ne possède pas les jeux du service, ça reste une sorte de location à abonnement sans engagement… Toujours est-il que ça permet de profiter de tous les jeux first-party dès leur sortie sans frais supplémentaires, que ça permet de s’essayer à des jeux auxquels on n’aurait jamais prêté attention sinon. Ca permet également de jouer à des titres qu’on a envie d’essayer sans pour autant les acheter plein pot. Pour moi, c’était le cas avec Jump Force. En attendant de le voir à moins de 5 euros, j’ai au moins pu me faire plaisir/souffrir (rayez la mention inutile) avec la version finale dans le Xbox Game Pass. Je n’ai pas acheté les DLC pour autant mais il est clair que celui qui n’a pas payé pour le jeu peut être tenté de s’offrir les contenus supplémentaires du coup. Toujours est-il qu’avec des ajouts réguliers (et des retraits aussi, faut bien assurer le roulement), avec un catalogue vraiment varié et avec un prix très bon marché, le Xbox Game Pass a tous les arguments pour vous faire sauter le pas. Pour l’heure, je suis conquis, les quêtes XGP pour Microsoft Rewards sont un petit plus non négligeable. J’espère juste que ce qui est devenu la star de Microsoft ne prendra pas le pas sur la production des jeux first-party mais en voyant les récents achats de studios par la firme de Redmond, je me dis qu’elle va essayer de se rattraper pour la prochaine génération en jouant aussi bien sur le tableau des jeux que des services, la vision étant de mettre le joueur avant le support…

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