A l’occasion des 24 heures du Mans, Microsoft et Turn 10 nous ont conviés dans la Sarthe afin de nous présenter le très attendu Forza Motorsport 3 qui débarquera le 23 octobre prochain en exclusivité sur Xbox 360. Cet événement nous a permis de mettre la main sur le titre afin de nous forger un premier avis sur celui-ci. Nous ne pouvions donc pas résister à l’envie de partager avec vous nos premières impressions « à chaud ». Attachez les ceintures, c’est parti !
Le rugissement du lion…
Forza Motorsport est sorti en 2005 sur Xbox première du nom et plus de deux millions de fans de jeux de course s’en sont procuré un exemplaire. Deux ans plus tard, sur Xbox 360, c’est le deuxième opus de la licence qui réalise un joli score avec près de quatre millions d’unités écoulées. Vu le succès de la série, il était tout à fait logique que Turn 10 travaille sur un nouvel épisode. Pour le coup les développeurs ont mis les petits plats dans les grands en annonçant la présence de 400 voitures de 50 constructeurs différents et autant de vues cockpits différentes, 100 courses dont celle du Mans, 200 événements en mode carrière et des centaines d’heures de jeu. A cela il faudra ajouter un mode de jeu en ligne dans la lignée de celui du précédent opus avec des voitures personnalisables, une salle des ventes et bien entendu de nombreux défis sur le Xbox Live pour voir qui est le meilleur pilote virtuel de la planète.
Comme dans FM2, la communauté sera un des centres névralgiques du titre et permettra de multiplier le contenu et les interactions entre joueurs. Mais ce n’est pas tout puisque l’équipe de développement a aussi retravaillé le gameplay, les graphismes et la physique afin d’offrir un titre qui se rapproche le plus possible d’une simulation tout en offrant une approche modulable satisfaisante à la fois pour les habitués du genre et les néophytes. Ainsi, outre une nouvelle fonction qui sera détaillée ci-dessous, nous aurons le droit à un moteur graphique permettant l’affichage de 60 images par seconde, à des véhicules modélisés avec dix fois plus de polygones que dans la précédente mouture, à des textures avec une résolution quatre fois supérieure, à un moteur physique cadencé à 360 hertz, à une dynamique de déformation des pneus plus réaliste et à des calculs de l’aérodynamisme encore plus performants. Mais que ceci donne-t-il vraiment une fois la manette ou le volant dans les mains ?
Carrosserie reluisante mais présence de quelques rayures avant le coup de pinceau final
Première impression et non des moindres lorsqu’on prend le jeu en main, la modélisation des véhicules est très soignée et les graphismes sont plus qu’à la hauteur de nos espérances. La profondeur de champs nous offre des paysages magnifiques que l’on peut apprécier tout en conduisant. En chipotant un peu on peut signaler un léger aliasing assez visible mais celui-ci devrait être atténué, voire supprimé, lors de la sortie de la version finale. Nous en prenons donc plein les mirettes même si nous avons le droit à une petite caresse sur la joue plus qu’à une claque graphique. Enfin soit, les développeurs ont bien pensé à inclure plusieurs vues et tout le monde devrait y trouver son compte. Reste que la vue cockpit, très appréciée pour son immersion, souffrait d’une chute constante de framerate à 30 images par seconde donnant un rendu plus lent qu’avec les autres vues, ces dernières permettant au titre de tourner en continu et sans souci à 60 images par seconde.
Pour en finir avec les petites déceptions, notons que quelques bugs étaient perceptibles ci et là (inversement de l’image dans les rétros par exemple), que les environnements, bien que très réalistes et fort jolis manquaient de vie (tribunes et bords de routes vides), que la gestion des dégâts était surréaliste (une voiture fonçant à plus de 200 km/h dans le décor s’en sortant avec un feu cassé, une vitre ébréchée, un avant gondolé et quelques rayures sur la peinture) et que l’intelligence artificielle était vraiment mauvaise, même en difficile (malgré un comportement « humain » avec quelques erreurs de pilotage, elle semblait suivre la trajectoire prédéterminée sans se soucier du reste). Enfin, notez tout de même que l’équipe de développement a encore plusieurs semaines devant elle pour développer le titre et le peaufiner. Ne nous focalisons donc pas sur ces quelques défauts relevés, qui seront très certainement corrigés d’ici le 23 octobre prochain, pour nous concentrer sur les qualités du soft.
Accélération fulgurante
Outre son esthétique fort appréciable, Forza Motorsport 3 est pourvu d’un gameplay bien solide. La prise en main est rapide, voire même intuitive pour peu que l’on ait déjà joué à un des précédents volets. Le comportement des voitures est vraiment bien géré et chaque véhicule demande une approche différente de la course selon ses diverses caractéristiques. Lors de l’événement nous n’avons pu que régler les paramètres des assistances liés à la difficulté, mais gageons que la version finale permettra à chacun de faire ses propres réglages plus en détails. En tout cas, rien qu’avec cette configuration, nous avons pu remarquer que la prise en main variait quasiment du tout au tout selon que l’on ait toutes les assistances activées ou non.
Là où les néophytes se régaleront avec un titre côtoyant quelque peu l’arcade avec toutes les aides activées, les amateurs et les habitués du genre en désactiveront certaines, voire toutes, pour profiter d’un jeu tendant vers la simulation. Il faut d’ailleurs bien avouer qu’avec cette dernière configuration (toutes les assistances inactives), le comportement des bolides est vraiment très réaliste, on ressent chaque choc, chaque changement de surface et le contrôle demande un certain doigté. De plus, comme nous l’a confié Stéphane Sarrazin, pilote de l’équipe Peugeot Sport et consultant auprès de Turn 10, les circuits officiels intégrés au jeu sont extrêmement fidèles aux vrais, à tel point que les temps que l’on peut réaliser dans le jeu sont identiques à ceux réellement établis. Il nous a même précisé qu’il s’entraînait sur le titre avant d’aborder une course afin d’avoir une très bonne approche du circuit sur lequel il arrive plus confiant. Nous le croyons sur parole et ce premier essai nous a vraiment rassurés sur la qualité des moteurs graphiques et physiques, sans compter que les bruitages sont d’excellente facture !
Dernier élément et non des moindres, les développeurs ont rajouté une nouvelle fonction, nommée Rewind, associée au bouton Select. Celle-ci permet à tout moment d’arrêter le temps dans le jeu et de revenir en arrière par tranche d’une poignée de secondes, et ce jusqu’au début de la course si on le souhaite. Cette option, qui paraît incompatible avec le côté réalisme du jeu, a surtout été intégrée pour les néophytes et tous ceux qui désirent « effacer » les conséquences d’une erreur commise ou d’un petit moment d’inattention, sans avoir à recommencer toute la course. Ainsi, malgré une trajectoire déviante, une sortie de route ou un heurt inattendu, on peut revenir quelques secondes/minutes en arrière pour reprendre la course comme si de rien n’était en évitant de refaire les mêmes bêtises. Bien entendu cette fonction disponible à tout moment et en toutes circonstances ne vise qu’à offrir une meilleure accessibilité aux joueurs tout en laissant l’opportunité à ceux qui le désirent de ne pas s’en servir ! Il fallait y penser…
Premier avis sur le jeu, conclusionSi on oublie les défauts perçus lors de l’événement (IA, quelques bugs ci et là , chute constante de framerate en vue cockpit, environnements manquant de vie, aliasing) qui seront très certainement atténués voire complètement corrigés dans la version finale, il faut bien avouer que ce Forza Motorsport 3 nous a tout de même séduit. Les moteurs graphiques (modélisations de qualité et profondeur de champs très appréciable) et physiques sont d’excellente facture, au même titre que les bruitages, et le gameplay semble être très solide. La prise en main est rapide. D’ailleurs, néophytes et habitués devraient être ravis puisque, avec le jeu des assistances, on peut profiter d’un titre un poil arcade mais très accessible ou d’un soft très réaliste mais plus réservé aux habitués ayant un certain doigté, du moins lorsque l’intelligence artificielle sera rehaussée ou lors des parties en ligne. A cela il faut rajouter la fonction Rewind permettant à ceux qui le souhaitent de revenir dans le temps pour reprendre la course avant de commettre une erreur, un contenu consistant et toute une partie concentrée sur la communauté et le jeu en ligne qui devrait être dans la lignée de celle du précédent volet. Il reste encore quelques semaines de développement et gageons que Turn 10 fera le nécessaire pour peaufiner son soft et améliorer les mauvais points relevés, du moins nous l’espérons fortement puisque ce Forza Motorsport 3 se pare déjà de sérieux atouts…