L’été dernier, Timur Bekmambetov nous a proposé une adaptation cinématographique de la petite série de comics Wanted de Mark Millar. Comme souvent avec les superproductions, des développeurs se sont mis à plancher sur l’adaptation vidéoludique, et c’est GRIN qui s’y est collé pour le compte de Warner Bros. Interactive Entertainment Inc. Si d’ordinaire le jeu sort en même temps que le film pour des raisons purement marketing, les développeurs ont décidé de ne pas se précipiter et de sortir leur bébé dès que celui-ci sera prêt, le temps pour eux de le peaufiner. A quelques jours de l’arrivée du soft dans nos contrées (prévue pour le 2 avril prochain), l’éditeur nous a fait parvenir une version preview du jeu, l’occasion idéale pour vous faire part de nos premières impressions.
Un ballet de projectiles
Afin de préserver le mystère du scénario jusqu’au bout, les développeurs nous ont concocté une version preview composée de plusieurs passages du jeu permettant d’avoir un éventail des différentes possibilités du gameplay et du level design sans nous permettre d’en voir plus. Si nous savons que l’aventure se composera de neuf chapitres, nous ne pouvons en aucun cas nous avancer sur la qualité du scénario ou encore sur la durée de vie. Ceci dit, on notera que les développeurs ont intégré un tutorial plutôt bien pensé afin de se familiariser rapidement avec le jeu, même s’il faut avouer que la prise en main est rapide et quasi instinctive pour peu que l’on ait déjà joué à un Army of Two ou à un Gears of War. Effectivement, le système de couverture pour commencer en est complètement inspiré puisqu’il est possible à tout moment en appuyant sur un bouton de se mettre à couvert derrière un mur, une rambarde ou un objet afin de tirer sur les adversaires à l’aveugle en restant bien caché ou de sortir la tête pour viser.
D’ailleurs, GRIN a rajouté un système permettant de progresser sur des parties d’un niveau tout en restant à couvert en usant de son joystick et du bouton A. Ainsi, grâce à une petite roulade, glissade ou autre course rapide, notre héros passe d’une couverture à une autre avec la possibilité, en appuyant sur Y au lieu de A, de ralentir le temps afin d’accompagner le déplacement de quelques tirs tout en prenant le temps de viser. Autrement, les plus bourrins peuvent toujours foncer dans le tas en tirant rapidement sur tout ce qui bouge en courant ou en se déplaçant plus lentement tout en ayant la possibilité d’ajuster leurs tirs. En cumulant toutes ces manières de jouer, il faut bien avouer que le rendu final est dynamique et prenant, l’action ne manquant jamais. Autre petit point fort appréciable, une action contextuelle permet d’achever son ennemi au corps à corps en quelques secondes de différentes façons (mais toujours d’une manière relativement violente) ou de le prendre en otage comme bouclier humain. Là encore il n’y a rien de révolutionnaire mais les développeurs ont bien fait de recycler cette idée.
Tu pointes ou tu tires ?
En revanche, si on a pu découvrir un passage au sniper et un avec une tourelle de défense, il faut bien avouer que tout le reste de notre progression s’est avéré être un poil monotone puisque nous n’avions à notre disposition qu’un pistolet. Le bon côté c’est qu’il est possible d’utiliser la grosse nouveauté qui nous rappelle qu’il s’agit bien d’une adaptation : la possibilité d’incurver les balles. En effet, en appuyant sur une gâchette, un faisceau de lumière rouge nous indique la trajectoire que prendra notre balle. En jouant des joysticks, il est possible de modifier cette dernière jusqu’à ce que le faisceau devienne blanc, ce qui signifie que nous avons la trajectoire idéale pour toucher le pauvre bougre qui se pense à l’abri. En théorie, l’idée est très bonne et le système de limitation de l’utilisation de cette fonctionnalité est bien réglé pour éviter que le titre se transforme en un vulgaire ball-trap. En pratique, il faut bien ajuster la caméra avant de déclencher cette possibilité, sans quoi la trajectoire potentielle est loin de ce que l’on souhaite. Ce système est un peu plus délicat à appréhender mais après quelques minutes de jeu, on s’y habitue et c’est un véritable plaisir que d’y avoir recours, surtout lorsque le tir s’accompagne d’un petit ralenti montrant l’impact.
Notons par la même occasion que le jeu est plutôt facile, même en mode difficile, mais que l’intelligence artificielle réagit plutôt bien. Le peu que nous avons pu voir de la mise en scène restait correct avec même un passage en « hyper concentration » demandant, dans une phase tout en ralenti, de tirer sur les ennemis et sur les balles bien placées qu’ils ont tirées. Côté graphismes et bande sonore, il est par contre plus délicat de juger cette version preview puisque celle-ci nous a offert un beau lot de bugs (tête du personnage coincée dans une direction, bande-son désynchronisée, certains bruitages peu convaincants, etc.). Bien entendu il faudra attendre la version finale pour réellement critiquer cet aspect mais on peut déjà dire que si le titre n’équivaut pas graphiquement aux plus beaux jeux du genre, il reste plutôt agréable à l’œil, surtout que les interactions avec le décor ont bien été implantées (poussières et traces d’impacts lors de tirs dans les murs, pots de fleurs qui explosent, etc.). Une réalisation donc des plus honnêtes même s’il faut avouer que le tout manque de charme et de charisme et que la progression, comme pratiquement tous les jeux du genre, est très dirigiste. Finissons sur une petite note pour les fans qui seront ravis de savoir que bon nombre de bonus seront à débloquer en récoltant certains items dans les niveaux.
Premier avis sur le jeu, conclusionCette version preview de Wanted : Les Armes du Destin (Weapons of Fate pour les anglophones) nous a finalement laissé une bonne impression générale. Le gameplay, qui n’est pas sans rappeler celui d’un Gears of War ou d’un Army of Two, est plutôt bien pensé et permet d’avoir des séquences de jeu dynamiques. Le système de couverture est pratique, la possibilité d’incurver ses balles demande un petit temps d’adaptation avant d’être vraiment appréciée, l’intelligence artificielle réagit plutôt bien malgré une difficulté peu corsée, les actions contextuelles pour prendre un ennemi en otage et s’en servir comme bouclier humain, ou pour le mettre hors d’état de nuire en quelques secondes permettent de varier les plaisirs et les séquences de jeu. Toutefois, il faut bien reconnaître qu’à part un passage demandant d’utiliser un sniper et, un autre, une tourelle de défense, l’arsenal se limitait à son seul pistolet. Un peu léger… De plus, malgré une réalisation technique des plus honnêtes, voire de bonne facture malgré de nombreux bugs propres aux versions en développement, le titre manque de charme et de charisme, en sus de proposer une progression assez dirigiste. Néanmoins, il faudra encore attendre la version finale pour véritablement juger le soft de GRIN mais il se pourrait bien que l’on ait le droit au final à un bon petit jeu d’action. Infirmation ou confirmation dans quelques jours !