Cette génération de consoles a connu un nombre impressionnant de jeux de combats aériens, avec d'un côté le retour de franchises connues de tous, comme IL2, Heroes Over, Ace Combat, et de l'autre de nouvelles séries qui n'ont pas forcément fait l'unanimité.
Birds of Steel
appartient à la première catégorie. Le jeu, développé par Gaijin, est en réalité la suite inavouée d'
IL-2 Sturmovik: Birds of Prey
, également développé par le même studio à l'époque.
Vol au dessus d'un nid de coucous
Autant le dire d’entrée de jeu, le studio a déjà un certain niveau d'expérience ! Il n'en fallait pas plus pour exciter les fans de dogfights. Malheureusement, ces derniers risquent d'être sensiblement déçus par le contexte de ce nouvel épisode qui n'apporte, en quelques mots, rien de neuf tout en demeurant un excellent jeu de combats aériens. Tout d'abord, au niveau du contexte, il faut savoir que le jeu nous propose de prendre part à la guerre du Pacifique. Comme d'habitude, le tout est scénarisé à l'aide de vidéos d'époque qui font office de documentaires. Il n’y a vraiment rien de palpitant, le contexte étant assez habituel pour les fans du genre. L'inconvénient, pour le joueur, c'est que les décors seront forcément moins variés qu'avec un contexte européen. Ne vous attendez donc pas à voir du pays puisque le paysage se limite bien souvent à quelques îles et à l'océan. Cela a néanmoins le mérite de nous faire découvrir de superbes effets visuels dans les cieux.
Tout comme dans la plupart des jeux du genre,
Birds of Steel
vous permet d'incarner les deux camps dans la campagne solo. Un petit plus non négligeable du point de vue scénaristique qui permet surtout de prendre en mains plus d'avions. L'ennui, c'est que la campagne solo n'est pas forcément très longue. Ceci étant dit, les développeurs ont compensé cet impair avec de nombreuses missions additionnelles et un mode multijoueur ultra complet (versus à 16 et coopération à 4), sans oublier une difficulté échelonnée sur trois niveaux, de sorte que tous les publics s'y retrouvent. On regrette cependant que le soft soit finalement très convenu au niveau de son contenu, avec une période allant de 41 à 42 et tout l'attirail qu'on attend d'un jeu de dogfights... mais rien de plus. Aucune originalité, aucun petit plus qui lui permettrait de se différencier des concurrents. Heureusement, les missions sont assez variées, les développeurs ont quand même inclus quelques localisations "surprises" et il est possible de créer ses propres missions, ce qui est un plus pour les passionnés. Bref, il assure niveau contenu et fait même preuve d'un peu d'originalité (la coop en ligne, la création de missions), sans pour autant surprendre.
Son grand réalisme le rend forcément très sobre au niveau de la prise en mains, que les amateurs du genre trouveront au top, mais qui rend forcément les sensations de vol très maigres à haute altitude. Il en va de même en ce qui concerne le rythme des missions, parfois très mou du genou puisqu'il a tendance à traîner en longueur... N'espérez pas non plus de mise en scène hollywoodienne ou de mauvaise surprise puisque le jeu reste très convenu de ce côté là, et c'est sans doute ce qui fera son charme auprès des amateurs du genre. Avec ou sans aides (en fonction du mode de difficulté en fait),
Birds of Steel
demeure un dogfight exigeant, offrant la possibilité de piloter près d'une centaine d'avions de guerre de différents types et un réalisme à toute épreuve en vue cockpit. Dommage tout de même que les développeurs n'aient pas tenté d'ajouter un peu plus de sensations de vol et d'apporter un peu de fraîcheur au soft, qui donne un peu trop l'impression d'un univers aseptisé. Pour illustrer ceci, parlons par exemple des graphismes, dans l'ensemble très bons, qui bénéficient d'effets visuels sublimes mais qui donnent l'impression d'être immergé dans un univers d'une fadeur intense. Cette sobriété, on la retrouve dans les cinématiques, dans les décors, dans le gameplay et dans le rythme du jeu, ce qui fait que
Birds of Steel
est un titre qui s'adresse principalement à un public de niche malgré la possibilité de jouer avec toutes les aides activées en mode facile. Dommage, car le jeu avait plus d'une corde à son arc et qu’il demeure un bon dogfight, joli, complet et bénéficiant d'une bande sonore immersive. A réserver de préférence à ceux qui ont apprécié Birds of Prey !
Point completComme toute production made in Gaijin,
Birds of Steel est plutôt une bonne surprise. Le studio est parvenu à réaliser un bon jeu de dogfights, réaliste, joli plutôt long, mais qui souffre d'un manque profond d'ambition. Le réalisme du jeu le rend en effet très sobre et sans surprise aucune, ralentissant le rythme des missions à son minimum et ne proposant aucune mission réellement originale. Au final, même s'il est plutôt bon, on a plutôt l'impression de jouer à un énième shooter aérien dont on ne se souviendra plus du nom d'ici quelques années...
On a adoré :
+ Les effets de lumière
+ La réalisation graphique
+ Un gameplay au poil
+ Une bonne durée de vie
+ La bande sonore
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On n'a pas aimé :
- Style visuel très fade, sans vie
- Le rythme des missions
- Les fautes d'orthographe
- Très sobre et sans surprise
- Encore la WII, encore le Pacifique...
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