Deadlight
, c'est le pari un peu fou d'un studio espagnol,
Tequila Works, qui n'avait pour autre ambition que de créer un jeu d'aventure en 2D dans lequel le joueur serait confronté à une invasion de zombies. Lors de notre premier contact avec le jeu, nous étions sortis enchantés de l'expérience. Qu'en est-il avec la version finale ?
Un jeu à part
Qu'on se le dise,
Deadlight
n'est pas un jeu commercial. Il faut dire qu'en arborant des graphismes à contre-jour, qui rappellent vaguement l'esthétique d'un Limbo, le studio s'est mis à dos une bonne partie de la communauté de joueurs, peu enclins à tester les softs au design artistique. Mais qu'à cela ne tienne, le soft ne s'adresse pas à monsieur tout le monde. Visuellement, le jeu a beau être en 2D, il n'en demeure pas moins magnifique. Le style graphique en contre-jour permet de mettre l'accent sur l'arrière plan, en 3D quant à lui, très vivant et recelant de détails à observer. Les effets de lumière font partie intégrante de l'aventure, au même titre que les effets d'ombre, souvent traumatisants pour le joueur. Mais bien plus qu'une aventure visuelle,
Deadlight
est un jeu qui nous place dans la peau de Randall Wayne, un survivant d'une attaque de zombies qui cherche désespérément après sa famille dans un Seattle envahi par les morts-vivants. L'histoire en elle-même n'est pas vraiment marquante, mais les nombreux éléments à collecter pour le journal de Randall permettent de rajouter un peu de contenu à ce scénario certes assez classique, mais finalement aussi accrocheur qu'on l'eut espéré. Pourtant, les cinématiques pas très séduisantes et les dialogues peu engageants n'étaient pas vraiment prometteurs...
Le jeu en lui-même pioche quelques idées dans Limbo, que ce soit pour le design ou les quelques énigmes, mais également dans Prince of Persia, notamment pour ce qui est des séquences de plates-formes. Deux références qui se marient à la perfection dans cette belle aventure qui parvient à mixer avec brio plate-forme, réflexion et combats. Si le cocktail n'est pas vraiment original, il remplit pleinement son contrat et parvient à nous tenir scotché entre 3 à 4 heures, soit le temps de boucler le jeu. L'idée la plus intéressante reste le fait que plutôt que de nous faire affronter directement les zombies, Tequila nous pousse au contraire à les fuir pour nous concentrer sur notre quête. Certes, vous aurez bien l'occasion de faire voler quelques têtes, mais les combats ne représentent clairement pas le coeur du jeu. A vrai dire, il nous arrive plus souvent de tuer les ennemis avec des pièges en utilisant les décors à son avantage qu'en utilisant une hache ou une arme à feu. Un bon point, dans la mesure où la prise en main n'est pas forcément adaptée à un mode action... Très précis, le jeu procure dans l'ensemble de bonnes sensations grâce notamment aux événements inattendus qui surprennent le joueur. Malheureusement, le constat est également gâché par le manque relatif d'ambition du jeu, qui se contente trop souvent de nous faire progresser dans de magnifiques décors en 2D sans réellement innover et surtout sans apporter quoi que ce soit de neuf au gameplay, pourtant déjà très limité. Les quelques bugs de collisions nous ramènent également parfois à la dure réalité en nous menant directement à un joli Game Over. Heureusement, les checkpoints sont nombreux et les bugs plutôt rares...
Point completSi
Deadlight constitue finalement plutôt une belle surprise, le jeu de
Tequila Works ne parvient cependant pas réellement à épater, malgré une réalisation graphique sublime, un gameplay au poil et un concept qui sort des sentiers battus. Son manque d'ambition, ses quelques petits bugs et sa jouabilité qui peine à se renouveler lui empêchent d'accéder au titre honorifique de hit. Cependant, si vous cherchez depuis un moment une aventure qui sorte un peu des sentiers battus et aborde le thème des zombies de manière originale, ne cherchez plus :
Deadlight a été créé sur-mesure pour vous !
On a adoré :
+ La réalisation graphique
+ Plutôt fun
+ Une prise en main au poil
+ Les décors, superbes
+ Le concept, à part
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On n'a pas aimé :
- Quelques bugs
- Le gameplay peine à se renouveler
- Ca manque d'ambition
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