En octobre 2009,
Activision tentait de diversifier son catalogue de jeux musicaux avec un
DJ Hero
fort agréable qui est parvenu à se trouver un public en dépassant progressivement le million d’exemplaires écoulés. Sachant que l’éditeur aime exploiter ses franchises à succès à plein régime, on pouvait logiquement s’attendre à ce qu’une suite soit rapidement en préparation. Et en effet,
DJ Hero 2
arrive douze mois plus tard sur nos consoles, toujours développé par les petits gars de chez
FreeStyle Games. Ce deuxième opus s’accompagne de plusieurs fonctionnalités inédites, d’un mode multijoueur plus complet, de fonctions karaoké et, bien entendu, d’une toute nouvelle tracklist avec toujours plus de stars. Reste dès lors à savoir si une année aura suffi aux développeurs pour réellement nous proposer une suite digne de ce nom…
Ca part en Freestyle !
Les possesseurs du premier épisode s’en réjouiront, l’accessoire de jeu principal n’a pas changé dans
DJ Hero 2
. On retrouve donc la platine en plastique assez bien pensée et amplement personnalisable (orientation des boutons, platine à droite ou à gauche au choix) avec l’ajout cette année d’un microphone qui n’est malheureusement inclus que dans le pack le plus cher, à savoir celui contenant le jeu et deux platines DJ. En revanche, il est à noter que l’éditeur a eu la judicieuse idée d’inclure gratuitement le premier
DJ Hero
dans les packs contenant un ou plusieurs accessoires ; l’initiative est plus qu’appréciable surtout au vu de la qualité de cet opus original. La platine DJ est toujours composée de trois boutons colorés, d’un cross-fader et d’un potentiomètre rotatif. Son utilisation est intuitive mais cela n’empêche pas le soft de proposer une partie d’initiation très bien conçue détaillant pas à pas tous les mouvements de base en prenant soin de placer les nouvelles subtilités de cet opus dans un menu séparé pour plus de clarté. Même si les commentaires de Mouloud Achour sont un peu mous et creux sur ces didacticiels, ces derniers seront fort utiles aux nouveaux venus comme aux habitués en guise de préparation ou de piqûre de rappel avant de se lancer dans l’action proprement dite. Le principe de base du gameplay reste le même. Trois pistes colorées défilent à l’écran et il s’agit d’effectuer diverses actions au bon moment : appuyer sur les boutons de la platine en rythme, scratcher (parfois dans un sens précis), passer d’une piste à l’autre grâce au cross-fader, balancer des effets via le potentiomètre lorsque la chose est possible et déclencher des moments d’« Euphorie » (une fois cette dernière engrangée) permettant de doubler le multiplicateur de score et d’automatiser le cross-fading, temporairement bien sûr.
Le tout est très agréable à prendre en main (malgré certains scratchs parfois peu ergonomiques) et la difficulté sur cinq niveaux est toujours aussi équilibrée et adaptable à tous les niveaux. Ceci dit, plusieurs nouveautés sont également au programme. Ainsi, outre l’ajout des actions soutenues (bouton ou scratch à maintenir pendant un certain temps), une plus grande place a été laissée à l’improvisation grâce à diverses sections
Freestyle. Le joueur peut ainsi laisser libre court à son imagination lors de certains passages en décidant lui-même comment il souhaite scratcher ou changer de piste. Une évaluation récompense ces performances d’improvisation selon leur rythme et leur musicalité. En outre, les
Rewinds obtenus grâce aux suites d’actions ont été agrémentés d’un système de checkpoints. Ainsi, lorsqu’on déclenche un retour en arrière (en faisant faire un tour complet à la platine), on se retrouve toujours au début de la section en cours plutôt que de revenir seulement une poignée de secondes en arrière, dans des passages parfois difficiles à négocier. Au final, le cumul de ces quelques nouveautés ajoute tout de même pas mal de variété et de technicité au gameplay dans sa globalité. En effet, à l’intérieur des sections spécifiquement prévues pour les
Freestyle, les effets du scratch et du cross-fading se montrent plutôt réalistes et permettent de s’essayer à toute une palette de gestes techniques que pourrait réaliser un véritable DJ.
On se prend facilement au jeu même si on peut regretter le peu d’influence de ces passages
Freesytle sur le score ainsi que l’absence d’un mode de jeu totalement libre, avec du
Freestyle d’un bout à l’autre des morceaux, qui aurait pu se révéler intéressant. Enfin, les amateurs de vocalises possédant un microphone découvriront une fonction karaoké qui n’a pas grand-chose à envier aux piliers du genre, la reconnaissance du rythme et de la tonalité se montrant plutôt au point bien qu’elle ne soit pas excessivement exigeante. La difficulté tient surtout au fait que, comme les tracks sont des mixes de deux morceaux, elles sont très souvent remplies de coupures et d’autres effets de style qui viennent perturber l’ordre connu des paroles. Il s’agit donc de bien connaître non seulement les deux morceaux du mixe, mais également la manière dont ce dernier est organisé afin de réussir ces parties vocales, d’autant plus que les portions rappées, scandées ou parlées sont fréquentes, souvent rapides et difficiles à suivre sans un peu d’entraînement. Malgré cela, cette fonctionnalité sera tout de même la bienvenue notamment pour le jeu entre amis ou tout simplement pour diversifier quelque peu les phases de jeu.
Des stars et des étoiles…
Côté musique, si la tracklist de 83 mixes est légèrement moins fournie que celle du premier épisode qui en proposait 93, elle s’avère tout de même plus variée et, finalement, plus complète. La plupart des pistes sont une fois de plus des mash-ups, à savoir des mixes de deux morceaux qui n’en forment alors plus qu’un. Nombre d’entre eux sont assez réussis et, s’il est clair que certaines chansons s’assortissent mieux que d’autres, ce sont parfois les ‘mariages’ les plus improbables qui rendent le mieux alors que des mélanges plus évidents peuvent se montrer assez quelconques. Cependant, l’ensemble est très agréable et contient plusieurs petites perles. Mais la grande force de cette tracklist tient à son éclectisme. S’y côtoient en effet une centaine d’artistes aussi divers et variés que 2Pac, Justice, les Jackson 5, 50 Cent, Damian Marley, RZA, DJ Tiësto, Diplo, Lady Gaga ou encore Metallica ; et la liste est encore longue. Entre house, hip-hop, pop, électro, funk, reggae et même rock, il y en a pour (presque) tous les goûts, et ce sans que le tout ne semble jamais trop hétérogène, notamment dans le mode Empire ou les morceaux sont bien regroupés par style et passent rarement du coq à l’âne. De plus, l’équilibre entre la musique récente et des morceaux plus anciens est assez bien trouvé, à l’instar du mélange savant entre hits planétaires et titres un peu moins connus. Du côté de la présentation par contre, peu de choses ont changé. Si l’interface in-game a été quelque peu revue, ses fondations n’ont pas bougé et elle reste donc très claire, bien organisée et jamais surchargée, même avec deux DJ et un chanteur jouant simultanément sur la même console. L’aspect visuel des clubs est sympathique sans forcément plus et la foule est toujours aussi peu convaincante. Malgré leur faible importance dans un jeu de ce type, on aurait aimé voir des animations plus variées et des actions du joueur ayant une influence sur ce qui se passe dans la salle. Or, ce n’est pas le cas.
En revanche, les DJ que l’on peut incarner sont plus nombreux et globalement fort bien retranscrits. En plus de David Guetta, Deadmau5, DJ Tiësto, RZA, etc., on a désormais la possibilité de mettre directement son Avatar derrière les platines et il faut avouer que le résultat est assez sympathique. Si les possibilités de personnalisation ne sont pas énormes (choix du casque et des platines assez limités), il faut tout de même noter l’apparition des « Super Platines » qui, une fois débloquées et choisies, peuvent octroyer divers bonus fort appréciables (temps d’Euphorie doublé, amélioration du multiplicateur de score, Rewind plus étendu, etc.) ; on pourra alors choisir son instrument selon son style de jeu. En sus, on constate que les développeurs ont également fait un effort en ce qui concerne les menus et l’organisation des modes de jeu, qui étaient assez brouillons dans le premier épisode. Or, un menu principal épuré, très clair et adroitement ordonné, a fait son apparition. On peut ainsi accéder aux options, aux classements, à un fil d’info en temps réel, à la boutique de morceaux en ligne et à tous les modes de jeu. Outre les tutoriels, la simple partie rapide et un mode soirée - permettant d’enchaîner les morceaux sans se prendre la tête en contrôlant ou non le(s) DJ(s) ou le chanteur, le tout avec un drop-in/drop-out admirablement géré - nous avons également droit au mode Empire. Proposant un embryon de scénario (seulement quelques lignes durant certains chargements), cette sorte de mode carrière vous permet de créer votre club (en lui choisissant un nom et un logo) et votre DJ pour les amener au sommet. Au fil de chaque mixe, le score fait monter une jauge déterminant le nombre d’étoiles (cinq au maximum) qui vous sera attribué à la fin selon votre réussite. Au fil du jeu, ces étoiles vous permettront de débloquer de nouveaux clubs (Londres, Berlin, Sydney, etc.) et de nouveaux morceaux dont la difficulté augmentera graduellement. Il vous propose aussi de rencontrer certains DJ célèbres, de les incarner le temps de « mégamix » fort sympathiques (où plusieurs mixes s’enchaînent sans temps mort comme dans une véritable boîte de nuit), puis de les affronter lors de battles plutôt intenses qui viennent diversifier le tout.
Mais une attention toute particulière à été portée au mode multijoueur pour cet opus. En effet, qu’ils soient en local ou en ligne, plusieurs types de battles s’offrent désormais aux joueurs. Certains nécessitent de réaliser des suites d’actions sans faute et de les enregistrer au bon moment pour en avoir plus que son adversaire, ce qui peut être assez prenant. D’autres, divisés en plusieurs parties par des checkpoints, récompensent le joueur ayant réussi un plus grand pourcentage d’actions dans plus de sections que son adversaire. Les simples battles d’étoiles (ou de score) avec ou sans « Super Platines » ainsi qu’un système de points d’expérience et de titres (surnoms) à débloquer en ligne viennent encore compléter ce programme. En ligne, la recherche de parties est presque entièrement personnalisable puisqu’on peut choisir la durée de la battle (un, trois ou cinq mixes), le niveau de son adversaire et le mode de jeu. L’un des seuls bémols de ce mode vient surtout du fait que la rencontre entre des joueurs utilisant des réglages de difficulté différents est possible et assez fréquente, ce qui déséquilibre parfois considérablement les parties. On regrettera peut-être encore l’absence, dans les parties en ligne, de certaines fonctions telles que le Rewind et le karaoké, par exemples. Hormis ces détails, ce multijoueur se montre tout de même fort bien pensé et très complet dans son ensemble d’autant plus que des fonctions communautaires plutôt sympathiques ont également fait leur apparition, comme la possibilité d’indiquer aux autres utilisateurs qu’on « aime » un mixe ou d’envoyer des défis à ses contacts du Live directement depuis le menu de fin de partie.
Point completPlus complet et plus technique que son aîné,
DJ Hero 2 s’impose comme un jeu musical très réussi, pour peu qu’on ne soit pas totalement allergique aux musiques électroniques (house, hip-hop, électro, pop, dance) qui constituent la majeure partie de sa tracklist, au demeurant excellente. La platine DJ fait toujours aussi bien son travail au travers d’un gameplay qui a gagné en variété et en technicité, avec une difficulté toujours bien équilibrée qui vise large. Outre des menus plus clairs et un mode multijoueur plutôt complet, avec ses divers modes de jeu bien pensés, les développeurs ont intégré une fonction karaoké assez appréciable même si l’organisation des mixes peut se montrer déroutante au début et parfois pas adaptée du tout à cette fonctionnalité. De plus, quelques détails demeurent perfectibles, notamment en online ou encore du côté de la prestation du public. Les non-initiés seront ravis de retrouver des didacticiels très complets (bien qu’animés par la voix d’un Mouloud Achour au charisme discutable) ainsi que le premier épisode de la licence inclus gratuitement dans les packs contenant des accessoires.
On a adoré :
+ Tracklist variée et excellente
+ Les stars à incarner
+ Les sections Freestyle
+ Didacticiels clairs et complets
+ Gameplay plus varié…
+ Et toujours aussi solide
+ La clarté de l’interface
+ Difficulté bien équilibrée
+ Multijoueur assez complet
+ Premier opus offert avec les packs d’accessoires
+ Fonction karaoké sympathique…
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On n'a pas aimé :
- …mais pas toujours adaptée au style ‘mash-up’
- Certaines animations
- Voix de Mouloud Achour
- Moins de titres que son aîné
- L’ergonomie de certains scratchs
- Quelques détails perfectibles en ligne
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