On ne compte plus les épisodes de la série Dynasty Warriors qui sont sortis à ce jour. A vrai dire, la série a été dupliquée en tellement de sous-séries et spin-off qu’il devient difficile de s’y retrouver. Avec
Dynasty Warriors : Strikeforce
, Tecmo-Koei comptait lancer un nouveau spin-off, se concentrant cette fois sur une approche plus tactique et multijoueur de la série. Un pari audacieux qui avait déjà fait ses preuves sur PSP et qui n’attendait que le signal pour débarquer sur consoles HD…
Du pareil au même
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, la série des Dynasty Warriors nous propose de découvrir la saga des Trois Royaumes et d’incarner des généraux et lieutenants des différentes grandes factions militaires de la Chine antique. Contrairement à ses prédécesseurs, Strikeforce opte pour une approche sensiblement différente et moins historique puisque boss, monstres et transformations sont au programme de cet épisode sous le signe du changement. Ainsi, on constate d’entrée de jeu qu’il n’est plus question de suivre une succession de missions entrecoupées de cinématiques en aidant nos alliés à éliminer les forces adverses sur de vastes cartes représentant des champs de bataille. Si le gameplay n’a pas changé d’un iota dans le fond (on matraque toujours les boutons d’attaques faible et puissante et on lance toujours la super-attaque Musou), de nombreux petits changements ont été effectués. Le plus notable, mais également le plus décevant, vient du fait que les aires de jeu sont désormais divisées en petites zones entrecoupées de temps de chargement. Cela s’explique par le fait qu’initialement le titre tournait sur PSP… Vu la puissance des consoles HD, on aurait clairement pu s’attendre à un traitement plus avantageux ! Puisqu’il n’en est rien, il faut donc faire avec ce gros désagrément qui dénature pas mal la série et rend vite les choses pénibles. Entre chaque mission, le joueur doit également rejoindre un campement depuis lequel il peut sélectionner sa prochaine mission, améliorer ses armes, sa magie, faire du troc, vendre ses objets, etc. Une petite dimension RPG est donc ajoutée, même si l’un dans l’autre, on aurait très bien pu se passer de ce gadget.
D’ailleurs, on remarque très rapidement que le système de progression de Strikeforce n’est pas très bien pensé, avec des missions secondaires nombreuses, faciles, répétitives et ennuyeuses qui entrecoupent les missions principales, autrement plus attractives grâce à leur durée, difficulté et les boss que l’on y affronte. Un autre gros changement vient du fait que désormais on affronte l’ennemi pratiquement seul puisque le soft est résolument tourné vers l’arcade. Fini donc les grosses bastons avec nos troupes et place à un simple beat them all… Ce qui a de quoi dérouter ! Cela dit, pour combler ce changement, les développeurs ont ajouté pas mal de features, allant de nouvelles sortes d’ennemis (soldats, armes mouvantes) à des boss plus tapageurs, en passant par de gigantesques monstres et la possibilité de se transformer en super guerrier qui a le pouvoir de lancer des attaques plus puissantes que jamais. Ce mode super guerrier remplace en fait le mode Musou et a pour effet de nous transformer en bête de guerre durant un long moment, la barre de Musou nécessitant de se vider pour reprendre son apparence normale. L’un dans l’autre, le mode solo de DW Strikeforce n’est donc guère très intéressant, même si le soft apporte enfin quelques nouveautés à la série, ce qui est toujours appréciable.
C’est en effet principalement du côté du multijoueur qu’il faut chercher les nouveautés, avec la possibilité de jouer à quatre en coopératif en ligne dans les dizaines de missions du mode solo. Concrètement, vous pouvez vous entraîner pour massacrer des hordes d’adversaires et éliminer des boss gigantesques. Le concept demeure plutôt fun mais on regrette que l’expérience soit entachée par ce gameplay qui a bien mal vieilli et qui n’a finalement pas tant changé, mais également et surtout par la réalisation graphique indigne de cet épisode. Ce dernier souffre d’une pauvreté graphique agaçante et d’une distance d’affichage tout simplement déplorable, les ennemis apparaissant parfois à deux mètres de soi. Pour compenser le manque d’intérêt du solo par rapport au multijoueur, Koei a intégré la possibilité de jouer avec des personnages contrôlés par l’I.A. L’idée est sympathique, mais vu que cette dernière demeure limitée, il faut admettre qu’on est loin de trouver le divertissement passionnant. Reste malgré tout un titre avec une solide durée de vie (imaginez seulement des dizaines de combattants et des centaines de missions !) et relativement fun, mais qui ne s’avère finalement être qu’une refonte des précédents opus, voire un gros mod, pas très bien pensé, pas très joli, principalement axé sur la coopération et souffrant d’une interface vraiment mal pensée avec un système de menus petits et compliqués.
Point complet
En apportant quelques nouveautés et un vrai mode multijoueur à Dynasty Warriors, Strikeforce lui redonne un peu de fraîcheur. Malheureusement, cela demeure trop peu et surtout trop tardif pour réellement convaincre, la faute à des graphismes et à un gameplay complètement dépassés. Certes, ce spin-off avait un certain potentiel, mais la tournure des choses est loin de le mettre à son avantage tant son interface, son système de jeu et la répétitivité de l’action rendent l’expérience finalement très moyenne. A conseiller uniquement aux fans et à tout petit prix.
On a adoré :
+ Une bonne durée de vie
+ Un peu de nouveautés, enfin !
+ Le multijoueur
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On n'a pas aimé :
- Techniquement à la ramasse
- Gameplay qui a pris de l’âge
- Interface lourdaude
- La division des missions en zones
- Les missions secondaires en solo
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