La formule 1 est très certainement le sport automobile élitiste par excellence. Que ce soit au niveau des véhicules, des circuits ou de la vitesse atteinte, on a tout simplement droit à un spectacle époustouflant à chaque course. C'est en 2010 que
Codemasters s’est lancé dans l'aventure F1 avec un titre très réussi. Depuis, les développeurs se sont accrochés au filon et nous avons droit chaque année à notre nouvel opus. A l'honneur aujourd'hui,
F1 2012
. Voyons s'il est dans la lignée de ses prédécesseurs, s'il apporte son lot de nouveauté et d'améliorations…
Miser sur le bon cheval
En lançant le jeu pour la première fois, on est tout de suite happé dans une aventure qui ne laissera pas indifférent. L'entame se veut excellente, avec un tout nouveau mode de jeu, le « test des jeunes pilotes ». On se retrouve alors en école de pilotage, comme le petit nouveau, et l'on y apprend à conduire une monoplace, ces monstres de vitesse de plus de 600 kilos. Quelques exercices pratiques, des vidéos de théorie, bref, de quoi se faire une base de pilote simple et solide sans trop se prendre la tête. Il va falloir être attentif cependant, parce que maîtriser ces bolides qui tournent à plus de 700 CV en sortie de virage ne se révèle pas être une mince affaire. En plus, il existe aussi des moyens de prendre encore plus de vitesse, avec notamment le DRS qui s'utilise dans des zones prédéfinies, quand on se trouve à moins d'une seconde d'un concurrent, afin d'aborder le dépassement. Cependant cet outil, qui consiste à un simple pivotement de l'aileron pour favoriser la pénétration dans l'air, rend le véhicule bien moins stable et c'est en virage qu'il est périlleux de l'utiliser. Il existe aussi un système de Boost appelé KERS qui octroie un bonus de quelques CV, semblable à un système de nitro pour les amateurs de jeux de courses urbaines. La prise en charge du joueur se veut rapide et complète, on a directement l'impression de faire partie de la maison. Le didacticiel est assez court, juste ce qu'il faut pour se familiariser avant de se lancer sur les pistes pour éclater les chronos des plus grands.
Il suffira pour le conclure de faire un tour de circuit sous un temps donné pour être validé et accéder à l'écurie qui s'impose. Pas de Redbull ou Ferrari pour commencer, les premières écuries auront déjà beaucoup moins d'ambition, il faudra se faire sa place au sein des pilotes de renom avant de pouvoir être approché par des teams plus portées vers les premières places. On se retrouve donc dans une « petite » écurie qui a des objectifs plutôt modestes. Et le championnat commence immédiatement, pas de répit si on veut briller sur le podium, il va falloir montrer de quoi on est capable. On se retrouve alors en rivalité directe avec le second pilote de l'équipe. Le tout premier but est de faire mieux que lui pour devenir le pilote n°1 de l'écurie et bénéficier des améliorations sur le véhicule en premier, et surtout, d'obtenir des propositions plus reluisantes en fin de championnat. Car c'est clair et net, l'objectif principal est d'évoluer dans d'autres écuries pour obtenir des véhicules bien plus performants. Même si on commence à connaître les tracés et à se sentir vraiment bien sur la fin du tour, il y aura toujours un écart avec les premiers, qui lâcheront des chronos plus que parfaits. D'ailleurs, il est conseillé de garder au début du moins, les aides à la conduite, histoire de se faire la main sur chacun des circuits avant de réellement courir sans indication et autre aide mécanique. Les plus téméraires auront déjà tout supprimé avant d'avoir commencé la moindre course, Chuck Norris style.
Cependant, il est à noter que ce ne sont pas de vulgaires courses de quartier entre Ford Fiesta retapées par Jacky et Roger pour concourir au Street Race ou narguer les flics sur des courses-poursuites douteuses. La F1 est un milieu plus que sérieux et les places ne se gagnent pas aussi facilement. Il faut d'ailleurs un certain temps avant de terminer un événement à la première place. Patience et stratégie sont les maîtres mots. Il ne suffit pas simplement d'écraser l’accélérateur pour doubler la compagnie. C'est beaucoup plus fin. Chaque événement est composé de quatre passages distincts, le tout premier étant l'essai libre. C'est la phase introductrice au week-end qui permet de faire un premier abordage du circuit, pour aller traficoter son bébé afin de l'optimiser au maximum en fonction du tracé. Augmenter le poids à l'avant ou l'arrière du véhicule en fonction d'un tracé qui favorise la courbe ou la ligne droite, choisir les pneus en fonction de l'état de la piste, humide ou sec, partir avec un plein d'essence ou tenter d'en mettre le moins possible pour rendre le véhicule plus léger, et bien d'autres possibilités sont de la fête. Il faut s'y connaître un minimum avant d'aller faire l'erreur de se jeter dans l'arène avec un véhicule peu adapté. L'ingénieur est là pour aider de manière sommaire à se confectionner une bête dans la moyenne. L'étape est importante et est sans nul doute décisive pour la course. Puis, vient la phase des qualifications. Celle-ci consiste à faire les meilleurs chronos sur des tours libres afin d'obtenir la meilleure position possible sur la grille de départ.
En piste garçon !
Elle se passe en 3 temps, puisque les 16 plus rapides du premier tour vont au second, et que les 10 plus rapides du second peuvent accéder au troisième. Cela peut paraître long, mais le fait est que plus on conduit sur le circuit, plus on le connaît et plus on a de chances de battre les chronos, d'autant que le moteur, les pneus et les freins arrivent à une température optimale après quelques tours. Les allers-retours entre la piste et le stand seront fréquents afin de préparer au mieux son bolide. Cependant, le temps des qualifications est compté, il ne faut donc pas chômer et user de stratégie pour entamer la course dans les meilleures conditions possibles. Une fois sur le circuit, c'est à vous de jouer pour obtenir la meilleure place possible, et surtout, la maintenir. Le jeu propose trois difficultés (facile, intermédiaire et difficile). Sachez qu'en facile le jeu reste très abordable, mais le manque de challenge reste néanmoins trop important pour s'en contenter. Le mode intermédiaire est le plus conseillé, puisqu'il varie entre deux eaux. En effet, les courses sont coupées en deux parties, le premier peloton qui part d'entrée de jeu devant, pour tenter les chronos les plus rapides possibles, et l'arrière, qui reste stable, à une allure moins performante mais sans toutefois laisser trop de répit. Les attaques seront fréquentes. C'est dans ce seuil de difficulté que le joueur apprendra le plus à se frayer un chemin entre les autres monoplaces avant de se lancer, pour les plus téméraires, en difficulté maximale, qui pour le coup, montre bel et bien que ce sport réunit les meilleurs pilotes au monde.
En plus de ce mode carrière plutôt bien fourni, il est aussi proposé d'évoluer sur différents challenges à relever. Par exemple, le mode Défi Saison propose au joueur de choisir parmi tous les pilotes un adversaire à battre. Il faut alors tout simplement entamer une course avec des chronos corrects pour se placer au mieux sur la grille, encore et toujours, et finir la course (peu de tours, pas d'arrêt au stand) devant le rival en question. En 3 temps, c'est celui qui emporte le plus de victoires sur l'autre qui gagne le défi. Simple mais efficace pour flatter son ego, battre Hamilton ou Alonso étant un exercice des plus motivants. Le mode Banc d'essai propose quant à lui trois autres modes. Le nouveau mode Champions, qui consiste à affronter selon un scénario prédéfini 6 champions (Räikkönen, Hamilton, Button, Vettel, Alonso et Schumacher) et de les battre en rattrapant le retard accumulé par exemple. Puis, une fois les six affrontés individuellement, une épreuve ultime sur le circuit d'Austin au Texas permettra de les affronter tous en même temps. De quoi faire monter d'un cran le stress ! On passe maintenant au Scénario. Une course, un contexte, un objectif. Pourquoi se casser la tête alors qu'en faisant simple, on est sûr de faire efficace. Il s'agit ici de battre une voiture fantôme sur des tours libres, en la suivant au départ pour voir les bons gestes, puis en se faisant sa propre idée de la piste pour passer devant. Cependant la tâche n'est pas si aisée… Si battre le premier pilote fantôme se révélera plutôt facile et rapide, celui ci n'offre que la médaille de bronze.
Une fois vaincu sur la ligne d'arrivée, il est alors immédiatement remplacé par un autre fantôme plus rapide, qui sera lui aussi remplacé une fois battu par un autre, encore plus rapide. Donnant respectivement les médailles d'argent et d'or. Une chose est sûre, avant d'obtenir toutes les médailles d'or, il va falloir en faire des tours de piste. Et on finit ici avec le mode Contre-la-montre, son intitulé parlant pour lui. Il y a un chrono et il faut le battre. Pourquoi faire compliqué ? Pour en finir avec les différents modes de jeu proposés, penchons-nous sur le multijoueur. Pour les amateurs de coopération en local, pas de souci à se faire, l'écran partagé et la liaison multiconsole sont présents. Pour les autres, il y a le mode en ligne. Affronter des joueurs du monde entier sur le circuit de Monaco à bord d'un monstre, vous en rêviez ? C'est désormais possible. Bien que le mode soit agréable, il est quelque peu gâché par des comportements douteux, voire hostiles. Il y a des règles à respecter en F1, et pas tout le monde semble être au courant qu'avec ce genre de véhicules, on ne fait pas de rentre-dedans avec les autres, ce n'est pas spécialement prévu pour. Cependant, les courses (qui peuvent se jouer jusqu'à 16) commencent bien souvent avec un nombre élevé de participants, pour se terminer en comité restreint. La raison est simple, certains mauvais perdants préfèrent quitter la partie que d’assumer leurs erreurs. Résultat, le gain en XP est bien plus important et on monte bien plus rapidement les niveaux, le niveau 50 étant le maximum atteignable.
A quelle température les pneus mÔsieur ?
A noter aussi que les véhicules (option pouvant être désactivée) sont distribués au hasard avant la course. Ceci peut parfois, voire tout le temps, provoquer de grosses réactions venant de ceux qui doivent concourir contre de l'engin RedBull ou McLaren avec une Marussia. Pour ce qui est des graphismes, il n’y a pas de grosse amélioration notable par rapport à la version 2011. On n’est pas dans le gros jeu qui pète aux yeux, mais c'est somme toute assez agréable. Les véhicules sont bien modélisés, les personnages aussi. Les effets de chaleur sur la piste quand tous les concurrents sont à leur place de départ sont saisissants, et les conditions climatiques (qui influent grandement sur la conduite) réalistes. Quant à la bande-son elle est tout simplement remarquable. On parle ici notamment des bruits des moteurs, des crissements de pneus ou encore des conseils du technicien dans le casque qui tendent à favoriser grandement l'immersion… Mais aussi et surtout de la tracklist (avec un petit côté Tron Legacy qui n'est pas pour déplaire) plus qu'agréable. Une ambiance sonore léchée qui se veut à l'image du jeu. Venons-en à l'I.A. Comme dit plus haut, la F1 est régie par des règles et les courses évoluent dans un cadre strict. Ainsi, il n’est pas rare d’être pénalisé pour avoir heurté un concurrent ou pour avoir effectué un doublement pénalisant. Rendre une place pour avoir doublé en coupant un virage sera donc inévitable. Il faut la jouer fin stratège. Et c'est dans ce cadre-là que l'I.A. s’en tient à concourir. Bien que l'arrière de peloton soit un peu plus hésitant et moins aguerri quand vient l'heure de doubler, on ne peut pas en dire autant des 15 premiers.
Plus on avance dans le classement et plus on est contraint à patienter. En effet, l'I.A. porte bien son nom ici car elle est pourvue d'une intelligence de situation plutôt admirable. Elle ne se laissera pas faire sans toutefois pousser le joueur à la faute ou dans le décors. Les courses, malgré quelques petits accrochages au départ comme dans la réalité, se déroulent dans une atmosphère de fair-play et ça ne rend le jeu que plus attractif. Nous terminons en beauté avec le gameplay du titre. Une chose est certaine, les sensations offertes ont été travaillées. Avec un volant, le jeu est sans nul doute une merveille niveau conduite. Les véhicules réagissent complètement aux actions du joueur. Il ne faut pas oublier qu'il y a sous le capot plus de 700 CV, les glissades en sortie de virage seront constantes si l'on ne contrôle pas ses actions sur les freins et l’accélérateur. Il faut agir avec précision et réflexion. Les pertes d'adhérence sont savamment calculées. L'état des pneus influence réellement le maintien de la monoplace et, si le joueur par temps changeant fait l'erreur de ne pas rentrer au stand pour changer ses trains de pneus, il s'en mordra les doigts. Tout est basé sur une simple idée, l'immersion. Il faut donc rester constamment en alerte. Le véhicule réagit au quart de tour, tant et si bien que le moindre écart peut se révéler fatal. N'ayez crainte cependant il existe, à l'instar des Forza, un système de retour en arrière qui renvoie quelques secondes avant la catastrophe. Cependant, ce système reste limité et c'est toujours bien plus gratifiant de terminer une course sans avoir à s'en servir.
Point completCette année encore, la formule 1 se montre sous son meilleur jour et
Codemasters s'illustre avec un jeu complet et propre. Dès l'entrée en matière, le joueur se retrouve propulsé sur scène et le titre ne perd pas de temps pour poser les bases. L'immersion se veut instantanée et l'expérience n'en ressort que plus intéressante. Même si on regrette un peu de ne pas avoir la grosse nouveauté qui change tout, on reste quand même sur un soft qui vise les sommets. Ce
F1 2012 est un excellent jeu de course et on peut même aller plus loin en le qualifiant de très bon jeu tout court. On ne peut que saluer un tel travail !
On a adoré :
+ Entame excellente
+ Immersif à souhait
+ La bande-son
+ L'I.A.
+ Gameplay bien dosé
+ La Carrière en coopération
+ Pour tous les profils
+ Joueur directement pris en charge
+ Les sensations
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On n'a pas aimé :
- Peu de nouveaux modes
- Peu d'évolution graphique
- Manque d'originalité
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