Le but premier de Kinect est de décoller les joueurs de leur canapé en leur demandant de bouger pour s’amuser. Dès lors, quoi de plus logique que de voir apparaître toutes sortes de simulations sportives sur la console. Cette fois-ci, c’est Michael Phelps, le nageur aux plusieurs médailles, qui apporte sa pierre à l’édifice en parrainant
Michael Phelps : Push the Limit
(une simulation de natation). Développé par
Blitz Games et édité par
505 Games, le soft parvient-il à convaincre les joueurs d’enfiler leur maillot au beau milieu du salon ?
Passage par la douche froide !
Comme son nom le laisse supposer, les joueurs sont coachés par Michael Phelps, le champion de natation. En pratique, on le voit dans de courtes vidéos montrant les mouvements, puis modélisé dans quelques épreuves, ainsi que sur la page de chargement. Le jeu propose un mode carrière en trois saisons, plutôt consistant, composé de 60 événements, entrecoupés par les jeux annuels. Certes, ce mode vous tiendra en haleine plusieurs heures… Mais encore faut-il trouver le courage de le finir car le soft s’avère incroyablement répétitif malgré quelques changements d’environnement et de nages. Cette carrière de nageur professionnel débute avec un mode de création de personnage plutôt complet permettant de modeler un champion selon ses désirs. On voit que la modélisation des nageurs a été soignée, tout comme le rendu de l’eau plutôt honnête. Hélas, cela ne suffit pas à convaincre. Même si plusieurs nages sont proposées (crawl, brasse, dos et papillon), le principe reste toujours identique : obtenir le soutien du public en agitant les bras en l’air (avec à la clé un bonus de vitesse). Pour saluer les 100%, un effroyable « C’est trop de la balle !» vient lacérer vos oreilles déjà agressées par la musique pseudo-techno du menu, de quoi laisser sans voix... Bonus de vitesse en poche, il est temps de se mettre en position de départ et de se redresser bras tendus au signal, qui arrive brutalement, sans décompte. La perfection du plongeon est déterminée par le temps de réaction et par l’angle des bras.
Une fois dans l’eau, place à la nage, un espèce de métronome indiquant le rythme optimal des mouvements pour allier vitesse et endurance (des mouvements trop rapides fatigueront excessivement votre nageur). Rester dans la zone optimum fait monter la jauge ‘repousser vos limites’ qui servira plus tard. Quelques moulinets et quelques jurons (la faute à une reconnaissance de la vitesse pas toujours au top) plus tard, il est temps de négocier le virage en tendant le bras au moment opportun de la bien nommée barre de virage. Lors des épreuves les plus longues, une longueur d’endurance s’intercale, dans laquelle il s’agit de ramasser les pastilles d’énergie positive et d’éviter les négatives, non sans mal, du fait de la latence et d’une certaine imprécision. Vers le milieu de la dernière longueur, le nageur entre dans la zone ‘repousser vos limites’, où il faut nager le plus vite possible, aidé du bonus de vitesse obtenu tout au long de la course. Et, enfin, l’arrivée tant attendue, avec les bras baissés, puis relevés pour toucher le mur. Il est d’ailleurs très difficile de trouver le bon timing malgré les indications. Cette série va se répéter inlassablement tout au long de la soixantaine d’épreuves nécessaires à l’accomplissement de la carrière, matérialisée par une sorte d’arbre de progression. Pour débloquer l’événement suivant, il faut arriver dans les trois premiers, ce qui se fait aisément au début, mais devient de plus en plus ardu.
Pour chaque victoire, le joueur reçoit des points d’expérience à répartir entre les différentes compétences du nageur : plongeon, virage, vitesse, endurance et arrivée ; de quoi le booster et rivaliser avec les concurrents les plus coriaces. En outre, chaque course dispose d’un objectif secondaire qui rapporte aussi des points. Quelques épreuves de plongeon viennent aussi agrémenter le déroulement de la carrière dans des environnements plutôt soignés, mais peu nombreux, qui ajoutent encore au côté répétitif du soft. A cela il faut ajouter la reconnaissance vocale (uniquement en anglais !) qui fonctionne une fois sur dix lorsque l’on tente de passer les introductions des courses par un « skip » bien placé. Mais quel que soit le volume ou l’intonation, il est difficile de se faire comprendre et on se résigne finalement à regarder pour la quinzième fois la présentation du bassin et des concurrents... A noter également la présence d’un multijoueur, permettant de faire la course avec un ami, à condition de convaincre quelqu’un de s’y essayer, car franchement la perspective de « nager » dans son salon est loin d’être trépidante, surtout au vu des soucis de reconnaissance du titre... C’est donc un jeu que l’on peine à finir tant il est répétitif et manque d’intérêt, surtout que les courses deviennent de plus en plus ardues et demandent de multiples essais pour les réussir, sans que l’on ne comprenne trop le classement, achevant ainsi de nous décourager. Pour couronner le tout, c’est le genre de titre qui causera rapidement douleurs et tendinites aux épaules, car mouliner ainsi dans le vent est du plus mauvais effet sur le corps...
Point completParti de la louable intention de faire bouger les joueurs,
Michael Phelps : Push the Limit peine à trouver son public. Les adeptes de natation préféreront une vraie séance à la piscine. Quant aux autres, ils n’y trouveront que peu d’intérêt... Si on y ajoute la reconnaissance parfois hasardeuse et les commandes vocales inefficaces, on obtient un résultat plus que médiocre, que la modélisation soignée des nageurs et de l’eau ne compense absolument pas. Il aurait été sympathique s’il avait été accompagné d’autres sports mais, tout seul, on ne peut que le déconseiller. Remuer les bras en faisant semblant de nager dans son salon, ça va cinq minutes, mais guère plus !
On a adoré :
+ Les nageurs bien modélisés
+ Le rendu de l’eau correct
+ La création détaillée du nageur
+ Durée de vie correcte en Carrière...
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On n'a pas aimé :
- Mais archi répétitif...
- Et rapidement très lassant
- Intérêt quasi nul
- Parfait pour créer douleurs et tendinites
- Reconnaissance approximative
- Commandes vocales en anglais...
- Et très souvent inefficaces
- Classements hasardeux
- La musique du menu irritante
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