Ces derniers temps, la licence Need For Speed ne se portait pas au mieux, surtout après les opus ProStreet et Undercover bien en deçà des espérances. Avec Shift (franchisé depuis d’ailleurs), la série a réussi à redorer son blason, mais le changement d’orientation était si important que les fans de la première heure attendaient encore un bon « vrai » NFS. Du coup,
Electronic Arts a sorti ses plus gros atouts en demandant à
Criterion Games (à qui l’on doit les très appréciables Burnout) de développer un opus revenant quelque peu aux sources. Nommé
Need For Speed : Hot Pursuit
, ce nouveau volet joue sur la corde sensible des fans de la franchise. Mais le résultat peut être à double tranchant selon que le jeu soit ou non réussi. Reste donc à voir si Criterion a rempli son contrat avec brio ou non…
Besoin de vitesse ? Une dose d’adrénaline !
Criterion Games nous souhaite la bienvenue à Seacrest County et nous propose un menu de choix avec notamment un mode carrière. Sa particularité, c’est d’offrir la possibilité de suivre deux voies différentes : celle du fuyard ou celle du policier. Si la progression dans chacun des deux cas est similaire et plutôt classique (on enchaîne les défis, en déverrouille d’autres et continue ainsi de suite), il est agréable de pouvoir avancer les deux en parallèle, et ce de manière distincte. Ainsi, on peut très bien parcourir entièrement le mode en fuyard puis en policier ou inversement, ou alors enchaîner les courses de chaque côté comme bon nous semble. Dans les deux cas, le but premier est d’arriver premier de chaque défi et le second d’atteindre le niveau 20 pour chaque profil. En effet, à défaut de scénario, les développeurs nous poussent à jouer grâce à un système de progression à base de points à engranger. Primes à récolter en accomplissant des objectifs, conduite dangereuse, agressivité, etc. sont tout autant d’éléments qui permettent de récolter des points d’expérience et ainsi de monter en niveau, mais aussi et surtout de débloquer des voitures. C’est là le point fort de ce mode puisque la progression est fort bien rythmée avec des récompenses attribuées très régulièrement. Pour pallier quelque peu le côté répétitif de celui-ci, Criterion a eu l’excellente idée de varier les conditions des courses, certaines se déroulant sous un beau soleil, d’autres sur une chaussée détrempée, de nuit, etc.
Mieux encore, les prestigieux véhicules à déverrouiller, tous de grandes marques (Porsche, Lamborghini, Maserati, Dodge, BMW, Aston Martin, Subaru, Ford, Jaguar, etc.) offrent une conduite différente selon le modèle. Il ne faut pas forcément privilégier la vitesse puisque, sans contrôle, la puissance n’est rien. Voitures qui chassent, plus stables, plus rapides, il y en a pour à peu près tous les profils. Bien entendu, la conduite est très typée arcade et la prise en main est immédiate, même si le titre impose un certain doigté pour réussir les meilleurs chronos, notamment dans la négociation des virages (en drift le plus souvent ou à la corde). L’un dans l’autre, en essayant de piloter tous les bolides, on arrive à quelque peu oublier la répétitivité des épreuves relativement peu variées se résumant à des courses simples, des courses-poursuites avec plusieurs bolides, des duels ou encore du contre-la-montre. Là encore, quelques particularités sont à noter puisque nous avons à disposition quatre pouvoirs (pas toujours disponibles à améliorer au fil de la progression) permettant pour les deux profils de placer une herse sur la route ou d’endommager un autre véhicule en lui envoyant une impulsion électromagnétique. Les policiers peuvent en plus, quant à eux, dresser des barrages et faire appel à un appui aérien (hélicoptère) qui dressera une herse un peu plus loin sur le tracé.
Les fuyards pour leur part peuvent brouiller les éléments technologiques des forces de l’ordre (communication et impossibilité temporaire d’utiliser les armes) ou enclencher un turbo aidant ou à gagner en vitesse ou à forcer plus facilement un barrage. Dans tous les cas, il est toujours possible de remplir une jauge de boost en conduisant en sens inverse ou encore en driftant pour balancer la sauce par la suite afin de gagner en accélération ou atteindre plus vite sa vitesse maximale de croisière. Les fans de la première heure seront d’ailleurs surpris de trouver un tel système qui rend toutefois les courses encore plus vives, fun et dynamiques, sans compter que les sensations de vitesse sont grisantes tellement elles sont bien rendues. Dans le même ordre d’idées, on sent réellement l’influence des développeurs sur cet opus puisqu’il a un côté un peu bourrin et une certaine patte faisant penser à un Burnout déguisé. Cela se ressent notamment lorsqu’on incarne les forces de l’ordre puisque, pour appréhender un suspect, il faut impérativement dégrader son véhicule (en gros vider sa barre de vie). Pour les initiés, il faut faire des sortes de Takedown ! Dommage, on aurait préféré pouvoir jouer en finesse en s’interposant pour immobiliser la voiture du fuyard en se plaçant devant lui par exemple, surtout lorsqu’il y a plusieurs policiers dans la partie.
Un gros zest de Burnout
Enfin soit, il faut reconnaître que les accidents sont au moins bien mis en scène et, s’il est vrai que l’influence Burnout est assez forte, cela n’est en rien désagréable, au contraire même… Ce
Need For Speed : Hot Pursuit
propose d’excellentes sensations et on prend réellement du plaisir à alterner les deux profils, à changer de voiture et à se confronter aux différentes surfaces des sols qui agissent un peu sur le pilotage, surtout que les tracés sont assez variés et un minimum ouverts avec notamment des raccourcis qui peuvent se révéler être des portions rallongeant la course. Il est donc important de garder un œil sur la carte ou de bien mémoriser les courses pour prendre l’itinéraire idéal, surtout quand on désire battre des records. Histoire de mettre un peu plus de piment, on a le droit à un poil de trafic. C’est léger mais pas anodin… Quand il s’agit de battre des chronos sans heurter le moindre élément ou qu’on se sert des véhicules de la circulation pour planter un adversaire, on se dit parfois que ce n’est pas plus mal, sauf quand on est soi-même la victime. Au niveau de la difficulté, il faut reconnaître que les développeurs ont fait le nécessaire pour que celle-ci reste plutôt équilibrée. Pour cela, ils ont implanté une I.A. adaptative qui, comme son nom l’indique, s’adapte aux performances du joueur pour éviter qu’il ne gagne les courses trop facilement ou qu’il soit frustré par de nombreuses défaites.
Cela donne toutefois lieu à quelques situations improbables comme un bolide adverse qui donne l’impression de lever le pied pour nous attendre ou un autre qui fait une remontée totalement incroyable. Ceci dit, il n’y a pas que le mode solo à disposition. En effet, les joueurs peuvent aussi compter sur du multijoueur en ligne, du moins s’ils se dotent d’un Pass Online (fourni dans les versions neuves, à acheter dans les autres cas après les 48 heures d’essai). Avant d’aborder le sujet, on regrette profondément qu’il n’y ait ni mode en écran splitté ni même en local avec une liaison multiconsoles. Dans la théorie, ce mode multi est des plus classiques avec des parties rapides, des parties avec des amis, etc., le tout jouable en courses simples, courses-poursuites jusqu’à huit ou duels. Bien entendu, l’hôte de la partie a quelques options à disposition pour configurer la partie. Pour notre part, l’intérêt provient avant tout des courses-poursuites infernales dans lesquelles une partie des joueurs incarnent les chauffards et l’autre les forces de l’ordre. La magie qui opère, c’est de voir que généralement les joueurs d’un même camp coopèrent pour essayer de mener l’équipe à la victoire, et ce même s’il reste un enjeu entre eux (faire le plus d’arrestations d’un côté, arriver premier de l’autre).
Faut se sociabiliser !
Les courses sont intenses et souvent mémorables. D’ailleurs, il est possible à tout moment d’appuyer sur le joystick droit pour prendre une photo afin de la partager par la suite. Il en va de même dans le menu de sélection des bolides qui permet d’accéder à un mode photo. On regrette d’ailleurs que l’idée n’ait pas été plus exploitée avec l’intégration d’un outil vidéo pour sauvegarder nos plus belles arrestations, nos accidents les plus mémorables ou encore des portions de courses-poursuites effrénées. La question qui se pose, c’est bien sûr : mais quel en est l’intérêt ? Profiter du système Autolog implanté ! En effet, ce dernier représente une sorte de réseau social qui permet de partager ses photos en les publiant sur un mur (à la Facebook typiquement), de les commenter, d’inviter des amis, de s’en faire facilement de nouveaux, etc. Vraiment bien pensée, cette fonctionnalité permet surtout de gonfler encore plus la durée de vie du soft puisqu’elle nous suggère des défis à relever selon ce que font ses amis, publie sur les murs les résultats et invite à participer à un défi évoqué ou carrément à relever un défi suite à un ami qui a battu votre record, et ainsi de suite. Précisons au passage que le mode solo et le multi permettent d’engranger l’XP. Ainsi, on peut très bien évoluer uniquement en solo, uniquement en multi ou en associant les deux.
C’est très addictif quand on a le sens de la compétition. Outre un ou deux soucis de déconnexion intempestive, il faut avouer que le tout fonctionne parfaitement, les développeurs maîtrisant leur sujet. Même en ligne, les courses se déroulent sans un pet de lag, ce qui est fort agréable, surtout quand on va à plus de 350 km/h. Enfin, du côté de la réalisation, comme nous l’avons déjà dit, nous sommes très satisfaits de
Criterion Games. Les bolides sont très bien modélisés, les sensations sont là, ça va vite sans aucune saccade, les décors sont plutôt jolis et variés même s’ils paraissent parfois un peu vides et souffrent de quelques textures en deçà. Il y a aussi un peu d’aliasing ci et là, quelques collisions étranges et autres bugs, mais ne crachons pas dans la soupe, à pleine vitesse, le rendu est de qualité et le tout est plutôt solide. Il en va de même pour la bande sonore de haute volée et pour les bruitages très agréables. Reste à signaler que le titre propose trois vues différentes (capot, pare-choc et extérieur) fort appréciables bien que l’on aurait aimé avoir une vue cockpit pour encore plus d’immersion.
Point completAu final, même si le retour aux sources n’est pas total du fait de l’influence prononcée de l’expérience de
Criterion Games et de ses Burnout, il faut reconnaître que ce
Need For Speed : Hot Pursuit est vraiment réussi. Il parvient sans mal à redorer le blason de la licence quelque peu terni par les précédentes productions, exception faite de Shift qui s’apparente plus à une autre franchise. Fun, addictif, dynamique, offrant d’excellentes sensations de vitesse, des bolides fort bien modélisés, une bande sonore de haute volée, des graphismes très appréciables et un frame-rate qui ne bronche pas, ce nouveau volet est bourré de qualités. Bien entendu, tout n’est pas parfait et il y a même quelques manques qui se font plus ou moins sentir (pas de mode vidéo, pas de vue cockpit, pas de mode multi local), mais l’expérience est vraiment agréable, les courses-poursuites sont grisantes, les voitures de grandes marques sont superbes, le gameplay est aux petits oignons et le côté un peu plus bourrin donné à la licence lui apporte finalement un certain punch. Inutile de tergiverser, ce NFS Hot Pursuit est une réussite qui remet sur le devant de la scène la franchise Hot Pursuit tant appréciée à son époque, le contrat est donc rempli dans son ensemble !
On a adoré :
+ Flic ou voyou
+ De superbes bolides
+ Gameplay aux petits oignons
+ Excellentes sensations
+ Beau et fluide
+ Accessible…
+ Tout en demandant un certain doigté
+ Système de progression
+ Autolog bien pensé
+ Le mode photo
+ Tracés variés avec raccourcis
+ Parties online stables
+ Bande sonore
+ L’influence Burnout pour certains…
|
On n'a pas aimé :
- L’influence Burnout pour d’autres
- Pas de mode vidéo
- Peu de diversité au final
- Pas de mode multi local
- Pass Online
- Quelques détails
- Arrestations synonymes de destruction
|