Présenté comme un monde ouvert dans l’univers des gangs de motards américains des années 60,
Ride to Hell : Retribution
avait de quoi séduire les amateurs, d’autant plus que les jeux inspirés de l’univers « biker » sont plutôt rares. Annoncé en 2008 pour une sortie mi-2009, le titre de
Deep Silver est rapidement tombé dans les oubliettes pour ressortir « miraculeusement » plus de quatre ans après. Avec un tel délai de développement, les joueurs ne peuvent que s’interroger sur le travail des gars de chez
Eutechnyx : ont-ils su mettre à profit ce délai pour sortir un jeu à la hauteur des espérances ou se sont-ils contentés de racler les fonds de tiroir ?
Born to be wild...
Ride to Hell propose aux joueurs un thème intéressant sur fond de vengeance, mais complètement massacré par une réalisation déplorable ! Premièrement, les graphismes sont plutôt représentatifs de ce qui se faisait pour la génération précédente de consoles, avec des textures grossières et des décors vides, sans parler des gerbes de sang, amas vaguement triangulaires de pixels. Les cadavres disparaissent instantanément, les environnements donnent l’illusion d’être vastes mais sont en fait saucissonnés en mini-zones desquelles il est impossible de s’éloigner sous peine de réapparaître un peu plus loin. Les bugs sont légion : bugs de collisions à foison, musique qui se coupe, mais surtout, problèmes de scripts qui ne se déclenchent pas, bloquant totalement la progression. Si certains passages ne sont pas réussis du premier coup, il faut carrément sortir du jeu et retourner sur les menus de la console pour le relancer et espérer voir réapparaître certaines armes ou démarrer les scripts, car à partir du second essai, rien ne va plus ! Et que dire de l’I.A., si ce n’est qu’elle a été codée avec les pieds : certains ennemis font des allers-retours à découvert dans tous les sens en attendant sagement de se faire canarder... Quand ce n’est pas un malheureux masque habillant un des ennemis clonés à outrance qui protège le personnage aussi bien qu’une armure totale... Une virée en enfer...
Parfois, un jeu à la technique douteuse se rattrape par un gameplay particulièrement agréable ou une ambiance soignée, malheureusement, ce n’est pas le cas ici. Le titre est d’un ennui rarement vu, avec des mini séquences qui s’enchaînent interminablement : un petit tour en moto, du blabla, quelques mandales et on recommence... Pour attirer le chaland, les développeurs ont ajouté des scènes de sexe qui laissent songeur : à peine le héros a-t-il secouru une demoiselle ou même parlé avec, qu’il se retrouve dans son lit. Les scènes sont très explicites, mais attention, les personnages gardent tous leurs vêtements, cela frise le ridicule ! Tout comme certains méchants tout droit échappés de YMCA... Les phases en moto sont inintéressantes et presque uniquement en ligne droite, avec quelques obstacles à éviter et quelques tartes à distribuer par l’intermédiaire de QTE, récurrents dans tous les combats à pied ou à moto. Ces QTE sont pénibles et dénués d’intérêt, sans aucune difficulté et de surcroît répétitifs, d’autant plus que lors de ces phases, la trajectoire de la moto est gérée automatiquement et que l’on en perd totalement le contrôle pour se trouver sur des rails. Les QTE débouchent bien parfois sur quelques finishes sympas, mais cela ne suffit pas à relever le niveau. Comble de l’hérésie, certaines Harley produisent même le son d’une tondeuse... Pour en rester sur le son, les bruitages sont assez pauvres, seule la musique vient égayer le tableau, avec des morceaux plutôt sympathiques de rock des 60’s.
La moto n’encaisse aucun dégât en cas de collision et rebondit aussi bien qu’une balle de flipper sur les obstacles... Des murs invisibles imposent par exemple de glisser sous un camion alors que l’on pourrait très bien le contourner. Au bout d’un certain quota de dégâts, le héros réapparaît brutalement à un point de sauvegarde, de façon très déconcertante. Les phases de FPS ne valent pas mieux, outre les poings, le personnage principal peut mettre la main sur quelques armes, mais il n’y a rien de bien folichon. A l’arme blanche, on se contente de matraquer la seule et unique touche de coup, de briser la garde avec une autre et d’esquiver avec la dernière, le tout entre deux QTE poussifs. Les phases avec des armes à feu restent très basiques. Cerise sur le gâteau, pour plomber encore plus ces combats mollassons à la maniabilité lourde, la caméra est tout bonnement affreuse ! Quelques petits plus tentent de convaincre mais en vain : bonus à ramasser, sur lesquels on tombe plus par hasard qu’en cherchant partout, filles à sauver de leurs vilains agresseurs (avec à la clé une « petite récompense »...) et une ville, sorte de base dans laquelle le joueur est supposé pouvoir évoluer, qui ne sert pas à grand-chose. Enfin si, elle permet d’accéder à son garage et bricoler son custom, un point plutôt sympathique du jeu, avec des possibilités de personnalisation relativement nombreuses (pièces, peintures et décors), même si encore une fois la réalisation vient troubler la partie et empêche d’apprécier vraiment sa création du fait de graphismes à la traîne.
Point completInutile d’y aller par quatre chemins,
Ride to Hell : Retribution est totalement raté ! Entre des graphismes d’un autre temps, un gameplay mou, répétitif, lourd et peu intéressant, et des bugs à foison, le titre semble ne pas avoir été fini et frise souvent le ridicule. On s’ennuie ferme en sautant d’une séquence de jeu à une autre, et la narration, sans être totalement mauvaise, est loin d’être fantastique. Dommage, car le thème de la vengeance entre gangs de motards aurait pu donner un jeu sympathique...
On a adoré :
+ Le thème
+ La musique
+ Créer son custom
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On n'a pas aimé :
- Les graphismes
- Le gameplay raté
- Les innombrables bugs
- Répétitif et mou
- Problèmes de caméra
- Tout est tronçonné
- I.A. affligeante
- Combats lourds et ennuyeux
- Environnements vides
- Ennemis clonés à la chaîne
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