La nouvelle série d’
Ubisoft,
Shaun White Snowboarding
, était parvenue à convaincre pas mal d’amateurs de glisse l’année dernière sur consoles HD, au point que l’éditeur avait immédiatement lancé le développement d’un spin-off intitulé
Shaun White Skateboarding
. Avec cette nouvelle franchise,
Ubisoft espérait séduire un tout autre public, tout aussi branché, mais peut-être un poil plus urbain. Pari réussi pour Ubisoft Montréal ?
Ca glisse pour lui
Depuis quelques années maintenant,
Electronic Arts et
Activision se partagent le marché des jeux de skate, avec d’un côté la simulation
Skate.
d’EA et de l’autre le titre arcade avec support en plastoc hors de prix d’
Activision (du moins ces derniers temps). Difficile de croire dans de telles conditions qu’un troisième prétendant puisse tirer son épingle du jeu d’un marché dont les ventes sont en chutes libres. Et pourtant,
Ubisoft a décidé de se joindre à la partie en lançant
Shaun White Skateboarding
. Pour se différencier de la concurrence, l’éditeur a introduit un concept unique. Nous incarnons en effet un, ou une, en fonction du personnage créé, jeune héros qui va devoir recolorer le monde et libérer Shaun White de prison. Ce bon vieux Shaun, autrefois champion de snowboard, est en effet devenu l’ennemi public numéro un depuis qu’il s’est reconverti. Il a été jugé terroriste et a été enfermé derrière les barreaux. D’entrée de jeu, le contexte est placé : on évolue dans un monde ouvert, sombre et triste, qu’on doit recolorer et rendre de nouveau funky. Pour cela, il faut accomplir des tricks un peu partout. Les changements se font en temps réel et le tout offre des visuels plutôt réussis, artistiquement parlant, puisque la route explose sous vos roues, pour laisser apparaître des tremplins, ou les décors moroses et les habitants vêtus de noir et blanc se transforment en hippies en l’espace d’une seconde. Les idées sont là et sont plutôt bien exploitées.
Le problème, c’est que le jeu demeure excessivement simple. On suit un fil conducteur basé sur un scénario original et plutôt drôle, mais les objectifs demeurent horriblement basiques, à quelques exceptions près, nous faisant détruire par exemple quelques hauts parleurs ou effectuer des figures pour colorer un parc. Niveau intérêt, on repassera. Heureusement, quelques missions sortent du lot, comme cette courte poursuite avec un hélicoptère sur des toits d’immeubles qui fait davantage penser à un jeu d’action qu’à un jeu de skate. Mais ces séquences de jeu sont bien trop peu nombreuses et le soft globalement trop court. En outre, ceux qui s’attendaient à un jeu de skate sont d’office déçus, car le titre s’apparente plus à un jeu d’action/aventure en skate, avec des objectifs basiques et un concept original, qu’à un jeu de skate à proprement parler. Les figures sont loin d’être aussi nombreuses que dans Skate, le jeu est horriblement facile, les contrôles ne sont pas très précis et même si on s’amuse à grinder et à effectuer des cascades, on se dit que tout cela a été développé bien trop rapidement et qu’
Ubisoft n’avait strictement aucun souci du détail.
Si on suit le scénario principal uniquement, le jeu peut se boucler en un temps record. Néanmoins, il y a tout de même moyen de participer à quelques défis secondaires et d’acheter de nouveaux tricks et équipements. En outre, les développeurs ont rajouté un mode multijoueur (off et online) jusqu’à huit, malheureusement assez dispensable en raison du gameplay peu précis et peu travaillé qui permet à n’importe quel débutant de battre un joueur confirmé. C’est marrant 30 minutes, mais on en fait très vite le tour. Au niveau des bons points en revanche, on retient bien entendu le design général, le concept, l’ambiance déjantée mais aussi et surtout les quelques idées assez intéressantes mais pas assez exploitées dans l’ensemble. Ainsi, Ubi a eu l’ingénieuse idée de vous donner la possibilité de décider du tracé puisque vous pouvez modeler des rails et rambardes à l’aide de vos sticks, afin de les faire arriver à l’endroit souhaité. Libre à vous d’aller à droite, à gauche, en haut ou en bas, du moment que vous arrivez au bon endroit. Si vous échouez, vous pouvez bien entendu recommencer la manœuvre autant de fois que vous le souhaitez. Bien sûr, la manœuvre n’est possible qu’aux endroits ou d’étranges flèches vertes apparaissent. Dommage tout de même que cela se limite la plupart du temps à quelques passages qui permettent de relier deux points. On aurait clairement apprécié que le studio ajoute quelques fonctionnalités et peaufine un peu le gameplay pour rendre son jeu plus appréciable, un poil plus compliqué et surtout un peu plus technique. En l’état, le titre donne trop l’impression de s’adresser à un public de débutants. En outre, le côté technique est complètement loupé, avec des graphismes d’une laideur choquante mais une bande sonore néanmoins assez convaincante avec des musiques rock du moment et des doublages pour les jeunes.
Point completAvec
Shaun White Skateboarding, Ubisoft Montréal nous livre un jeu de skate très différent de ce que l’on a l’habitude de voir sur nos consoles. Axé arcade, le soft se concentre sur un scénario qui sort des sentiers battus et nous oblige à redonner ses couleurs à un monde qui les a perdues. Fun et agréable, le titre remplit plutôt bien sa part du marché et exploite quelques idées assez intéressantes. Malheureusement, le plaisir n’est que de trop courte durée, le jeu est facile, laid et n’offre que trop peu de précision. Autant de défauts majeurs qui en font finalement un titre dispensable à plus de 20 euros...
On a adoré :
+ Concept original
+ Scénario original
+ Quelques idées intéressantes
+ Fun et agréable
+ Univers coloré
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On n'a pas aimé :
- Que c’est laid !
- Ca manque de précision
- Bien trop court
- Mode multi dispensable
- Trop facile
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