En septembre 2007,
Electronic Arts a sorti un tout nouveau jeu de skateboard répondant au nom de
Skate.
, tout simplement. Rafraîchissant et innovant, cet opus a enterré la concurrence en révolutionnant quelque peu le genre. A côté de cela, la licence des Tony Hawk continuait sa décente vers le fond, touché en 2009 avec l’épisode RIDE (toujours pas sorti en France). En janvier 2009, fort de son premier volet, EA a proposé une suite. Toutefois, même si le jeu était toujours excellent, un certain manque d’innovations et un sentiment de version 1.5 ont laissé un arrière-goût amer en bouche. Tout le monde attendait donc des changements notables pour
Skate 3
afin de renouveler l’expérience de jeu. Les développeurs ont-ils pris les remarques en compte ou se sont-ils reposés sur leurs lauriers en assurant le minimum syndical ? Telle est la véritable question…
L’emballage change, le produit pas vraiment !
Après deux volets demandant de skater dans San Vanelona, les développeurs ont enfin décidé de changer de lieu en nous proposant un Port Caverton découpé en trois quartiers (industriel, universitaire et centre ville). Si le level design a bien été travaillé pour nous offrir une bonne liberté et divers espaces permettant d’enchaîner les tricks, il faut bien reconnaître qu’il y a quelques ressemblances avec la précédente ville, ce qui limite assez le dépaysement. De plus, malgré une orientation plus réaliste sur le papier, Port Caverton ressemble au final à un skate park géant qui manque relativement de vie, sans compter que la plupart des textures sont pauvres et que les décors sont souvent bien dépouillés. Le moteur graphique n’a que peu été retouché et si le jeu reste très correct à l’œil, il commence à accuser le poids des années. Le pire, c’est que le frame rate n’est pas optimal, que la physique des chutes est bien étrange et que les bugs de collisions sont toujours bien présents. On sent que l’équipe a négligé tout cet aspect, et ce malgré des animations appréciables. En revanche, les passages à pied ont été retravaillés et se révèlent bien plus souples et pratiques que dans le précédent volet. Les mauvaises langues diront que ce n’était pas bien difficile et elles ne seront pas loin de la vérité.
Ceci dit les déplacements sont plus agréables et on peut alterner les phases en skate et les marches/courses pour accéder aux spots assez facilement, pour enchaîner rapidement des figures, pour remonter un escalier par exemple ou pour aller bouger quelques objets. En revanche, le fait de voir notre personnage, qui a laissé tomber son skate, sortir une planche de sa manche par magie donne un sacré coup au réalisme. Ce n’est pas bien méchant et cela n’enlève strictement rien au fun que procure ce nouvel opus. Au niveau des nouveautés, on note au passage l’intégration de deux modes de « difficulté » supplémentaires qui permettent d’avoir un gameplay plus permissif en mode Easy ou au contraire plus exigeant en Hardcore. Les différences par rapport au mode normal sont bien perceptibles même si elles restent de l’ordre du détail pour le joueur qui maîtrise déjà son sujet. D’ailleurs, les habitués de la série retrouveront très rapidement leurs marques puisqu’il n’y a aucun bouleversement. Le tutorial animé par le coach Frank (Jason Lee) leur sera inutile. Les néophytes, quant à eux, ont tout intérêt à s’y arrêter pour bien comprendre le système de base. En ce qui concerne les tricks, on a enfin le plaisir de pouvoir faire des underflip, darkslide et dark catches. Toutefois, plusieurs mouvements manquent encore à l’appel alors qu’ils sont présents chez la concurrence. Les développeurs auraient pu faire un effort supplémentaire à ce niveau…
Ils ne se sont pas foulés…
En revanche, ils se sont plus penchés sur le multijoueur avec notamment un aspect coopération beaucoup plus poussé. Le système de progression du titre est basé sur la formation d’une équipe et l’évolution de celle-ci. Plutôt accessoire en solo, cette idée prend toute son ampleur avec d’autres joueurs humains, sans compter que des outils communautaires ont été incorporés. Ainsi, une application dans le genre Facebook permet de passer des annonces de recrutement pour son équipe en indiquant les critères recherchés, etc. On envoie des invitations, on en accepte ou non, bref c’est convivial, plutôt bien fichu et même si ça ne révolutionne en rien le titre, ça y ajoute un plus non négligeable. En revanche, ce que l’on gagne en multijoueur en ligne, on le perd en hors ligne puisque le studio de développement a purement et simplement supprimé le jeu à deux sur une même console. Dans un autre registre, le système de prise de photos ainsi que les éditeurs de vidéos (avec possibilité d’enregistrer à tout moment) et skate park répondent présents dans des versions améliorées, mais le partage de ses créations nécessite un code fourni avec tout exemplaire neuf.
Ceux qui achètent le jeu en occasion doivent donc débourser une dizaine d’euros supplémentaires pour avoir les mêmes droits que les autres… Heureusement, c’est la seule restriction et tout le monde peut profiter pleinement de cette nouvelle aire de jeu qui recèle de défis en tous genres. Il n’y a rien de transcendant comparé aux épisodes précédents mais on retrouve avec plaisir les défis compétitifs, les courses, les défis de points, les prises de spots, la boucherie (le but étant de faire les gamelles les plus impressionnantes), les défis aux figures imposées, etc. Même si les défis au tour à tour sont un peu ennuyants lorsqu’on attend, il faut bien reconnaître que ce nouveau volet reste très plaisant à parcourir. Il profite de toutes les solides bases de la licence et s’impose comme la référence du genre avec deux angles de caméras immersifs (surtout le proche au ras du sol toujours aussi grisant), un gameplay solide, des skateurs pros ci et là (la cinématique d’introduction fait d’ailleurs sourire), un système de progression assez souple, etc. Dommage tout de même que le manque de concurrence ait permis aux développeurs de n’assurer que le minimum syndical sans tenter de pousser encore plus loin l’expérience…
Point completSur le papier,
Skate 3 est bel et bien la nouvelle référence du genre. Ce nouvel opus profite de toutes les très solides bases de la série et y rajoute quelques nouveautés tout en apportant des corrections ci et là. On découvre donc avec un certain plaisir une nouvelle ville, malgré un certain manque de vie, ou encore des modes Easy et Hardcore offrant un gameplay plus permissif ou exigeant. Chacun trouvera son bonheur à coup sûr, surtout que les défis sont nombreux et variés à défaut d’être originaux. Toutefois, on ne peut que constater avec regret que les développeurs se sont beaucoup trop reposés sur leurs lauriers. Peu de tricks ont été ajoutés, les bugs de collisions font toujours taches, le frame rate vacille alors que le moteur graphique n’a quasiment pas bougé et le multi offline a été supprimé, sans compter le code nécessaire (fourni avec les exemplaires neufs - à acheter en ligne sinon) pour partager ses skate park, vidéos et autres photos. Au final,
Skate 3 est une sorte de Skate 2.5, qui était lui-même un Skate 1.5. En d’autres mots, ce troisième volet est très bon mais il représente plus le deuxième opus que l’on aurait souhaité en 2009. A moins d’être un fan pur et dur de la licence ou quelqu’un ne s’étant pas procuré le précédent, l’achat de ce
Skate 3 paraît bien dispensable au prix fort. A 30 euros en revanche, on ne peut que le conseiller…
On a adoré :
+ Les qualités de la série
+ Plein de défis
+ Phase à pieds retravaillées
+ Coopération plus poussée
+ Aspect communautaire
+ Modes Easy et Hardcore
+ Quelques nouveautés et améliorations…
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On n'a pas aimé :
- Mais juste le minimum syndical
- Frame rate vacillant
- Des bugs de collisions
- Un code pour le partage
- Multi offline passé à la trappe
- Ca manque de vie
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