Le premier
Two Worlds
, un clone catastrophique des Elder Scrolls, avait semé le doute quant à la qualité d’une nouvelle série, qui risquait bien de se faire oublier avant même son lancement. Heureusement, le studio
Reality Pump a décidé de lui donner une seconde chance et de travailler dur sur une suite directe qui corrigerait la plupart des défauts du premier épisode. Faisant table rase du passé, le studio a tenté une nouvelle approche du RPG tout en suivant les standards du genre. Examen réussi ?
Une suite nettement meilleure
Le premier
Two Worlds
était un titre catastrophique, laid, buggué et bourré de défauts au niveau du gameplay. Pas étonnant dès lors que le studio de développement ait choisi de jeter tout le contenu de leur soft pour repartir de zéro. Cela implique tout d’abord un aspect technique entièrement revu. Oubliez les graphismes laids et froids de
Two Worlds
, sa suite vous invite dans des contrées plus chaudes et surtout nettement plus jolies. Si le soft n’est pas une bombe graphique, il n’en demeure pas moins un titre très agréable à l’œil, avec des décors variés et détaillés dans lesquels évoluent des dizaines d’espèces animales, allant du babouin à l’autruche. Cela donne non seulement un côté très vivant au titre mais également une ambiance agréable tout au long de l’aventure. Seules les animations font toujours un peu défaut, uniquement à certaines occasions, la plupart des actions à retranscrire étant réalistes à l’écran. En revanche, ce qui l’est moins, c’est la bande sonore. D’une part car les musiques sont tout juste honnêtes et passent globalement au second plan, et d’autre part parce que les bruitages et la version française sont littéralement désastreux.
Côté scénario, nos amis polonais de
Reality Pump ont également choisi la simplicité en plaçant l’histoire cinq ans après celle du premier épisode. D’un certain côté, la plupart des joueurs s’en moqueront éperdument, puisque rares sont ceux à avoir eu le courage de finir le précédent, et surtout parce qu’une fois encore, même si l’univers est un minimum travaillé, le scénario ne l’est pas du tout. L’histoire nous place dans la peau d’un guerrier, sauvé par ses ennemis d’hier, qui va devoir retrouver sa sœur emprisonnée par l’ignoble Gandohar et sauver le monde de la puissance détenue par votre propre frangine… Inutile de dire que l’on fait difficilement plus basique en matière d’Heroic Fantasy, d’autant plus que tout le côté dramatique est éclipsé, que la mise en scène est pénible et les dialogues en français à mourir de rire. Dans de telles conditions, on a plutôt du mal à suivre l’histoire, déjà pas très intéressante, et on finit bien vite par zapper les cinématiques pour se concentrer sur l’essentiel : le gameplay. Et il faut l’admettre, ce dernier est particulièrement riche.
Tout commence donc avec l’inévitable création de personnage, plutôt poussée qui, en plus de nous permettre de personnaliser le look de notre héros, nous octroie la chance de customiser ses pouvoirs. L’une des qualités du soft, c’est qu’il ne vous cloisonne pas à l’une des trois classes disponibles (archer, guerrier et mage). Vous faites évoluer votre personnage selon vos souhaits et il s’avère que généralement, cela donne un mixe plutôt efficace des différents personnages. Votre expérience vous permettra par la suite de faire évoluer les différentes caractéristiques de votre héros. Une fois lâché dans l’univers open world du jeu, c’est en revanche une cruelle désillusion. On se rend tout d’abord compte que le monde que nous a promis
Reality Pump n’est pas aussi vaste qu’on l’espérait. Le soft est divisé en plusieurs cartes qui sont elles mêmes assez dirigistes. Difficile donc de ne pas crier au scandale, même si le soft reste agréable à parcourir. Niveau prise en main, on éprouve rapidement quelques difficultés à s’en sortir, la raison principale étant l’utilisation du pad et les possibilités multiples. Concrètement, le pad offre peu de boutons et les développeurs ont choisi d’attribuer plusieurs actions par bouton, en fonction de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Cela n’est pas nécessairement très gênant une fois que le soft est maîtrisé mais, au début, on a un peu de mal à se débrouiller…
Une certaine richesse
En revanche, en ce qui concerne le gameplay, il n’y a pas grand-chose à critiquer. Le studio a rendu un excellent travail, non seulement sur la progression du personnage, mais également sur les actions réalisables et sur l’aventure en elle-même. Le héros est capable d’effectuer des centaines d’actions comme pouvoir monter à cheval, courir, lancer des sorts, tirer avec des flèches, frapper avec son bouclier, se protéger, poser des pièges, etc. Pour un RPG,
Two Worlds 2
va assez loin dans les possibilités. Et c’est d’autant plus appréciable que le système de combat est assez dynamique et agréable, que les possibilités stratégiques d’attaques sont variées en fonction de vos pouvoirs/armes et que l’univers parcouru regorge de surprises. Chaque monde est en effet très différent du précédent. On mettra tout spécialement en avant l’univers des plaines africaines, absolument magnifique et surtout très différent de ce qu’on a l’habitude de voir en général dans ce type de jeux. Le bestiaire n’est pas en reste avec son lot de monstres et animaux, très variés, demandant à chaque fois des approches totalement différentes lors des combats.
Côté créativité, le studio est allé plutôt loin : il est possible de créer ses propres sorts, mais également de détruire certains de ses objets pour en récupérer certains éléments pouvant être attribués ensuite à d’autres objets. Cela permet entre autres de récupérer des espèces de runes pour rendre certaines armes plus puissantes. Enfin, votre réputation influence directement vos relations avec les PNJ, ce qui s’avère être également l’un des petits plus du titre. Si tout cela ne vous suffit pas pour vous convaincre, sachez que le soft offre une durée de vie de 25 à 40 heures, en fonction de vos capacités à entrer dans un RPG rapidement. Les missions annexes ne sont pas nécessairement très intéressantes mais elles gonflent, encore une fois, la durée de vie. Côté multijoueur en revanche, il n’y a pas de quoi sacrifier une vache : il est possible de jouer jusqu’à huit en ligne, dans des modes Deathmatch, Capture du Drapeau et Duel. Un autre mode de jeu permettant de gérer son village et de proposer aux autres joueurs de le visiter est également disponible, mais il n’y a rien de bien intéressant à y découvrir. Vous y passerez tout au plus deux à trois heures supplémentaires. C’est toujours ça, mais tant qu’à faire, on aurait préféré que les développeurs consolident l’expérience solo !
Point completSi
Two Worlds 2 améliore considérablement la qualité de la série, après un premier opus désastreux, il faut reconnaître que le soft n’est néanmoins pas exempt de défauts. Plutôt raté du côté sonore, sans compter un scénario peu intéressant, des animations parfois ridicules et une prise en main plutôt maladroite au pad, le soft semble avoir été bouclé avec une date de sortie bien en tête et manque clairement de finition. De plus, la promesse du monde ouvert n’a clairement pas été tenue,
Two Worlds 2 étant scripté et divisé en plusieurs mondes. Cela dit, le jeu est plutôt joli, le gameplay est très riche, la durée de vie plutôt bonne et les amateurs de RPG devraient y trouver leur plaisir pour peu qu’ils ne s’attendent pas au RPG du siècle.
On a adoré :
+ Un gameplay riche et intelligent
+ De nombreuses possibilités
+ De jolis graphismes
+ Décors variés
+ La faune
+ La durée de vie
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On n'a pas aimé :
- VF désastreuse
- Bruitages ratés
- Scénario bancal
- Animations moyennes
- Prise en main maladroite
- Un RPG open-worldS
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