Après avoir gagné le coeur des joueurs PC à travers une série de softs tactiques et stratégiques, dont le deuxième opus avait fait une belle mais timide apparition sur Xbox, voici que la console de Microsoft accueille le nouveau volet des Commandos. Baptisé Strike Force, ce dernier n'a pourtant plus rien à voir avec ces prédécesseurs. Adieu l'originalité du jeu, bonjour le classique FPS ! Pourquoi un tel changement de la part des développeurs de chez Pyro Studio ? Si l'explication se fait encore attendre, le jeu est quant à lui déjà disponible et fait une entrée bien timide dans le ( trop ? ) large monde des First Person Shooter inspirés de la seconde Guerre Mondiale.
1942 : un Commandos pour les sauver tous !
Rien de bien transcendant dans le scénario de cet opus Commandos Strike Force puisque ce dernier vous glisse tout simplement en plein milieu de la seconde guerre mondiale, à l'époque où la France occupée voit ses premiers groupes de résistants se formés. Votre commando équipé de trois personnes devra donc essayer de coordonner le tout afin de pouvoir organiser de périlleuses missions qui vous mèneront de la bonne veille campagne française en passant par la terrible ville de Berlin jusqu'au froid de Russie. Du classique, très classique même, pour un jeu dont la trame ne mérite pas plus d'attention que cela.
Alors que Natasha, qui faisait encore partie du commando dans le troisième volet, jouait de ses charmes afin de détourner l'attention de l'ennemi, il semblerait bien qu'elle ait tout simplement été mise sur la touche dans cet opus 100% action. Nous retrouverons donc uniquement le béret Vert, le tireur d’élite et l’espion et c’est à travers ces trois personnages que le scénario se mettra en place. Tout comme le jeu original, chacun possède ses propres caractéristiques qui devront être utilisées à bonne escient pour une parfaite progression dans le soft. Le fusil de sniper et le lancé d’armes blanches sont des exemples des caractéristiques de votre tireur d’élite alors que votre espion lui, par exemple, sera le roi de l’infiltration grâce au déguisement d’un sergent allemand qu’il pourra revêtir. Les fans apprécieront de retrouver ces caractéristiques propres à la série, d’autant plus que la simple pression d’une touche vous fera permuter d’un protagoniste à un autre. Une bonne initiative de la part des développeurs même si malheureusement, et nous allons le voir, le reste du jeu ne prête sûrement pas à la bonne utilisation de ces possibilités.
Adieu originalité et réussite...
Si Commandos 2 sur Xbox était réellement un bon soft qui prêchait tout de même par la difficulté de retranscrire un gameplay plutôt favorable au duo clavier et souris, que dire de ce Commandos Strike Force qui lui aborde un genre bien plus populaire sur consoles. Le constat n’est malheureusement pas si honorifique que ça puisque l’on se contente ici du tout juste bon. Certes les caractéristiques de nos protagonistes permettent de trouver une certaine variété dans cette jouabilité mais ces dernières ne sont malheureusement pas assez attractives. Oui l’on prend plaisir à se déguiser pour surprendre nos ennemis, oui nous aimons utiliser notre fusil de snipe mais force est de constater que la plupart du temps le fonce dedans est une solution bien plus efficace... La stratégie n’a donc plus guère de place et c’est exactement sur ce point que l’on aurait aimé que les développeurs s’attardent, en proposant un FPS tactique qui aurait dû reposer davantage sur la combinaison de nos trois amis.
Plus concrètement, la prise en main de ce Strike Force se fait dans une facilité telle que quelques secondes suffisent à assimiler les contrôles. Il est donc certain qu’il ne possède aucun défauts conséquents si ce n’est, comme nous l’avons déjà souligné, un manque cruel d’approfondissement. L’IA de vos ennemis n’est pas au beau fixe, ces derniers se contentant la plupart du temps à répondre à vos attaques sans la moindre réflexion et ce, dans un délai de réaction plutôt long. Encore plus déroutant, certaine partie de cette jouabilité frisent le ridicule. Prenons notre tireur d’élite qui, d’un lancé exceptionnel de couteau, est capable de tuer un ennemi d’un seul coup et à des distances phénoménal. Décidemment le coté furtif et tactique qui a tant fait le succès de ce que jadis Commandos était, semble n’être ici plus qu’un lointain souvenir. Il est indéniable que ceci est le plus déplorable dans le soft, la série perdant ainsi ce qu’on pouvait qualifier comme sa carte identitaire. Et forcement, moins de plaisir de jeu condamne un soft à rester des plus indifférents aux yeux des Gamers, sentiment que la réalisation graphique na va malheureusement pas nous enlever.
.. et bonjour banalité et médiocrité
Le First Person Shooter est donc le gros changement de Commandos et on aurait été séduit par ce virage à 180 degrés si la réalisation avait suivi. Mais là encore la déception est au bout du tunnel puisque nous avons à faire à des textures pauvres, des animations pas toujours convaincantes et des décors qui se fondent dans le coté sombre du contexte qu’est la Guerre Mondiale afin de cacher leur pauvreté. Bref rien de glorieux et on serait même tenté d’en rajouter une couche en signalant une modélisation des personnages inexistantes, à un point que l’on pourrait se demander si le soft n’avait pas une ou deux années de retard sur les plannings. De plus les bugs graphiques en tout genre sont au rendez vous avec, par exemple, des soldats ennemis et alliés qui se bloquent et se fondent dans un mur sans jamais pouvoir en ressortir. Le seul point positif qui mérite également de ressortir dans ce sombre tableau est une fluidité dans le jeu qui rien ne vient entraver. Un vrai miracle !
Qu’il était beau le temps durée de vie où les missions de nos commandons pouvaient parfois nous prendre plus de trois heures de temps, au point de proposer une durée de vie totale tout simplement énorme. Ici, même constat que pour la jouabilité du jeu, on se contente de tout juste s’adapter à la « mode » du moment avec environ dix heures de jeu pour peu que vous abordiez le soft en difficulté normale. Quant au mode Live, rien à rajouter si ce n’est qu’il sera vite abandonner au profit d’autres FPS en ligne bien plus attractifs. Fort heureusement il n’y a pas que du mauvais dans ce Commandos Strike Force et si les fans seront donc ravis de pouvoir utiliser les capacités des persos, les Gamers ne connaissant pas la série salueront également une version française avec des voix forts sympathiques et, ma foi, un plaisir de jeu un tantinet présent pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur ce qui constitue la forme du jeu.
Point complet
Derrière ce changement brutal de genre, beaucoup craignaient que Commandos Strike Force ne suscite que peu d’intérêt. Malheureusement ces doutes s’avèrent fondés, nous mettant face à un jeu peu original servi par une réalisation technique bien trop à la traîne. On saluera certes nos retrouvailles avec les possibilités offertes et spécifiques à chaque membre de Commandos mais encore une fois, le tout que forme le soft lui enlève totalement l’identité si attractive qui a fait son succès dans le passé. Une seule requête pour le prochain volet : le retour aux sources.
On a adoré :
+ Très facile d’accès
+ Les caractéristiques spécifiques des persos |
On n'a pas aimé :
- Réalisation à la traîne
- Très peu original
- Gameplay non approfondi
- Mode Live très anodin
- Ne fait pas le poids face à la concurrence |