Avec une fin d’année marquée par les sorties de plusieurs AAA, de nombreux joueurs ont tendance à se focaliser sur ces derniers, loupant ainsi quelques titres moins médiatisés, dont
Manual Samuel
. Développé par le studio norvégien
Perfectly Paranormal, avec le soutien de l’éditeur britannique
Curve Digital, le jeu fait figure d’ovni vidéoludique, demandant au joueur d’effectuer toutes les actions quotidiennes manuellement. Respirer, cligner des yeux, se tenir droit, marcher… tout cela demande dès lors un effort considérable. Cette originalité suffit-elle cependant pour se distinguer parmi la pléthore de titres sortant actuellement ?
Rendez-vous avec La Mort
Samuel, jeune homme riche imbu de lui-même, boit une tasse de thé en compagnie de sa petite amie dans un café huppé de la ville dans laquelle il réside. Comme à son habitude, obnubilé par sa personne, il ne prête aucune attention à sa promise. Énervée, celle-ci sort de ses gonds et décide de le frapper violemment à la tête avant de le quitter. Amoché et peinant à retrouver ses esprits, Samuel parvient néanmoins à sortir du café et essaie de rejoindre sa copine de l’autre côté de la route. Malheureusement, alors qu’il traverse, un poids lourd le percute à toute vitesse. Samuel décède sur le coup. Il arrive alors en Enfer où il fait la connaissance de La Mort, un squelette rebelle vêtu d’un sweat estampillé « Death 4 Life » et habillé comme un adolescent, casquette vissée sur la tête et répétant « yo » à longueur de journée. La Mort n’a qu’une seule préoccupation, celle de réussir un kickflip avec son inséparable skateboard pour impressionner Guerre, son alter ego féminin avec qui il espère conclure. Lassée par ses interminables journées dans les entrailles de l’Enfer, La Mort décide de proposer un marché à Samuel. Si ce dernier parvient à survivre 24 heures manuellement, il lui redonnera la vie et le laissera tranquille jusqu’à la fin de ses jours. Dans le cas inverse, si Samuel venait à échouer, il périrait dans les flammes de l’Enfer en subissant d’atroces souffrances pour l’éternité.
Ce scénario original s’avère relativement plaisant à suivre au travers de huit niveaux tous aussi loufoques les uns que les autres. De la superbe villa avec piscine du protagoniste à son lieu de travail, en passant par le monde des Enfers, les décors sont variés et très réussis, les graphismes cartoon donnant un cachet indéniable au jeu. Si le gameplay, principalement à base de Quick Time Event (QTE), est plutôt simple à prendre en main, les phases de combat sont, quant à elles, complètement ratées. Deux niveaux proposent ainsi au joueur d’en découdre avec les ennemis, le premier mettant Samuel aux commandes d’un robot géant tandis que le second le voit incarner un soldat de la garde rapprochée de Satan. Le système d’attaque et de contres mis en place est assez brouillon, le joueur ayant vite fait de s’emmêler les pinceaux, d’autant plus qu’il doit également surveiller la santé de Samuel en le faisant cligner des yeux et respirer, tout cela en plein combat. A ce titre, l’affrontement final contre Satan en personne s’avère assez pénible, le joueur devant jongler entre esquives, contres et attaques tout en clignant des yeux, respirant et marchant. Pas très pratique lorsqu’on affronte l’incarnation du mal.
De plus, le titre n’étant disponible qu’en version originale sous-titrée, le joueur doit constamment garder un œil sur le bas de son écran pour lire les dialogues. Pour un jeu basé en grande partie sur les QTE et demandant de tout effectuer de façon manuelle, il aurait été préférable qu’une version intégralement française voie le jour. Un point d’autant plus regrettable que l’humour est omniprésent et qu’à moins de maîtriser à la perfection la langue de Shakespeare, certaines références échapperont au joueur. Ceci dit, les références humoristiques d’ordre visuel sont également de la partie, notamment lors des niveaux se déroulant dans le monde des Enfers lors desquels Samuel passe devant divers bâtiments, dont le « Hell Shopping Center » où des vêtements à l’effigie de Satan sont soldés à moitié prix.
En outre, Manual Samuel est beaucoup trop court. Il ne faut ainsi que deux heures montre en main pour voir le bout de l’histoire. Une durée de vie famélique pour un jeu vendu 10€, d‘autant plus qu’il ne dispose d’aucune rejouabilité. Une fois le solo terminé, le joueur a la possibilité de le disputer de nouveau dans un mode contre-la-montre totalement dénué d’intérêt. Aucun classement en ligne n’étant proposé, le joueur peut seulement comparer ses scores avec lui-même, ce qui ne s’avère pas très intéressant. Certes, le titre peut être joué à deux en coopération locale, une bonne idée à l’heure où de plus en plus de jeux abandonnent cette fonction, mais cela reste insuffisant au regard du prix de vente.
L’avis de Number One // Peut mieux faire…
Avec ses graphismes cartoon et son scénario original, le concept de Manual Samuel m’intriguait. Si le jeu s’avère réussi visuellement, la durée de vie extrêmement faible me dérange. Deux heures pour finir un jeu vendu 10€ sans aucune rejouabilité ni classements en ligne pour comparer ses scores et uniquement en VOST paraît quand même un peu abusif. Ajoutons à ces défauts des approximations de gameplay lors des affrontements et on obtient un jeu moyen, sympathique à parcourir, mais qui laissait suggérer de plus grandes ambitions. |
Critique rédigée par Number One - Membre XG+
Point completAvec son concept original, son scénario décalé et ses graphismes cartoon,
Manual Samuel avait de solides arguments pour se distinguer parmi la multitude de jeux sortant en cette fin d’année. Malheureusement, avec une histoire n’excédant pas les deux heures, une rejouabilité inexistante, un mode contre-la-montre inutile sans classement en ligne et l’absence d’une version française intégrale, le titre souffre de trop de défauts pour sortir du lot et retenir l’attention du joueur. Le prix, élevé comparé à la durée de vie du titre, ne joue clairement pas en sa faveur. Un tarif avoisinant les 5€ aurait sans doute été plus judicieux et aurait davantage incité le joueur hésitant à franchir le pas.
On a adoré :
Scénario original
Graphismes cartoon très réussis
Humour omniprésent
Coopération locale à 2 joueurs
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On n'a pas aimé :
Phases de combat ratées
Uniquement en VOST
Durée de vie famélique
Mode contre-la-montre inutile
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