
Habituellement réservés au monde du PC depuis un petit moment, les jeux de gestion ont refait leur apparition sur console avec des licences comme Tropico et Cities Skyline. Un nouveau challenger a fait son apparition il y a quelques mois. Il se nomme Railway Empire et est signé Gaming Minds Studios. Il demande de recréer le réseau ferroviaire américain en commençant dans les années 1800. Mode western, gestion, console, est-ce que ce mélange fera effet sur nos machines ?
Road to America!
L’ambiance est posée dès le menu principal. Musique et décors western, pas de doute nous sommes aux USA. Le titre propose plusieurs modes de jeu, dont une campagne scénarisée et un mode bac à sable. On commence par le mode scénario qui fait office de « tuto ». Divisé en cinq chapitres, il nous fait voir du pays à la conquête des chemins grâce à l’ingénierie de l’Union Pacific et la création du Transatlantique. Vous allez donc ouvrir votre propre compagnie ferroviaire à la conquête des grandes plaines dans ce premier chapitre ! Pas le temps de lambiner, vous voici dans la région d’Omaha pour lancer l’histoire de votre société et surtout construire vos premiers rails, ouvrir votre première ligne. Si ce premier chapitre fait office de tutorial, on est déçu de voir qu’il n’est pas du tout complet, ni précis, d’autant plus qu’il est bien trop court ! Il existe bien un menu « aide » en jeu mais même avec ce dernier il arrive d’être perdu ou bloqué sur des choses basiques du gameplay, comme ces foutus panneaux d’interdiction/croisement. A force d’essayer, les subtilités rentrent et le jeu devient plus évident et plus agréable. Néanmoins, les néophytes pourraient bien vite lâcher l’affaire, justement à cause de ces manques de précision pourtant assez basiques et indispensables…
Chaque scénario, et donc chaque chapitre, donne une liste d’objectifs à atteindre. Après quelques objectifs complétés en trois clics, nous arrivons à d’autres missions demandant des heures de jeu… et de casse-tête car rien n’est simple ici. Il faut d’abord construire une gare de départ, une d’arrivée, les relier avec une voie, y associer une ligne et donc une locomotive. Chaque tracé peut vous coûter les yeux de la tête selon la topologie du terrain : plat, pentu, tunnel à creuser, pont, voie à surélever, etc. La liaison doit-elle directe ou non ? Le joueur s’aperçoit rapidement que le temps, c’est de l’argent ! En plus chaque objectif doit être réalisé dans un temps imparti. La moindre action qui semble basique peut vite tourner au casse-tête et il nous est arrivé quelque fois de reprendre une sauvegarde précédente quand nous nous sommes aperçus des mauvais choix qui nous pénalisaient sur le moyen terme. En plus des trajets de voyageurs (à faire au plus rapide bien entendu), le jeu demande de gérer le transport de marchandises. Chaque ville a des besoins particuliers, à nous de faire le nécessaire pour que ceux-ci soient comblés. A nous de faire en sorte que la marchandise arrive à bon port, en quantité et en temps voulus. Les petites gares ne possédant qu’une voie, il faudra les agrandir, gérer le trafic avec des voies d’évitement… sans oublier que votre matériel s’use et peut tomber en panne. Il faudra donc des bâtiments de maintenance, des ravitaillements, etc. Bien entendu le premier impact sera votre portefeuille et on ne rigole pas ici !
Money, money, money!
La gestion de votre compte bancaire prend une part très importante dans Railway Empire. Vous devez faire face à la concurrence, suivre et gérer le cours des matériaux disponibles en bourse afin de voir quand investir ou revendre. Le jeu propose donc un système financier complet et complexe (peut-être même trop des fois). Vous pourrez acquérir des sociétés, en faire fusionner, etc. Il donne tous les outils possibles pour s’enrichir bien et rapidement en plus de notre commerce ferroviaire mais cela demande de la sueur et du temps pour tout assimiler et surtout réussir. On a une simulation pure et dure. Petit plus, tout l’aspect boursicotage / acquisition d’entreprises est 100% optionnel, nous pouvons très bien nous en passer mais l’aspect économie reste des plus importants, à s’en demander s’il ne prend pas le pas sur la construction. Qui dit simulation de train, dit forcément locomotive ! Il est possible de débloquer tout un tas de locomotives, wagons, technologies via un système de frise montrant les options déblocables. Via ce système, c’est toute votre entreprise et tout votre réseau qui évoluera : amélioration des locomotives, de la fiabilité des machines et de la maintenance... Vous pourrez aussi doter vos trains de personnels compétents, comme des conducteurs ou des ingénieurs. Encore une fois, chacun d’eux tapera dans votre compte. Cet aspect est vraiment sympathique mais, encore une fois, le temps c’est de l’argent. Une locomotive plus robuste qui va moins souvent en maintenance est un gain, une vitesse moyenne plus élevée idem…
Sur Xbox One X, le jeu se veut plutôt agréable à regarder. Dès lors que nous zoomons sur la map, nous voyons de la vie en ville, il est possible de se « coller » au train lors de ses trajets. Pas de problème de fluidité rencontré, le rendu global est vraiment sympa hors zoom comme collé au sol. De ce point de vue-là, rien à redire. Le jeu est localisé en français : voix, textes, sous-titres, tout. Pour un jeu de cet acabit, l’inverse aurait sûrement été très pénalisant. Manette dans les mains, sur console, l’interface n’est pas dégueulasse et se veut plutôt bien pensée pour retrouver ce que l’on cherche même si le titre vous laisse trouver pas mal de choses par vous-même. Il se montre assez répétitif et chronophage pour les non aficionados du genre. Les actions de construction ne sont pas toujours des plus ergonomiques et la prise en main pas des plus simples. Il nous est arrivé assez régulièrement de pester contre le jeu et de reprendre une sauvegarde précédente, à cause d’informations manquantes ou d’une voie qui fait une boucle de malade sans raison apparente. Une fois tout cela bien assimilé, les soucis s’envolent, laissant la patience prendre le relai. En plus du monde campagne évoqué précédemment, le jeu propose un mode bac à sable dans lequel vous avez accès au monde sans contrainte ou restriction budgétaire. C’est open bar ! En plus, il y a un mode scénario, un peu à l’image du mode campagne, avec plusieurs difficultés disponibles. Niveau durée de vie, comptez quelques dizaines d’heures entre la campagne et les scénarios, celle-ci se multiplie sans fin avec le mode bac à sable.
L’avis perso d’Hervé // Simu de train ou simu d’éco ? Pour la faire simple : je ne conseille clairement pas Railway Empire aux néophytes du genre. Autant un joueur averti et habitué va y prendre du plaisir, autant la complexité du titre en fait un jeu de niche. J’ai réellement eu l’impression d’être lâché dans la nature ou de jouer sur la partie d’un joueur qui avait pas mal avancé, comme si j’avais loupé l’introduction au jeu. De ce fait, j’ai souvent tourné en rond, repris d’anciennes sauvegardes pour ne pas perdre mon pécule dépensé pour le test avorté. Une fois ce point-là éclairci, il faut reconnaitre que Railway Empire peut être une expérience amusante et intéressante. Le rendu visuel et l’ambiance qui se dégage du titre aident clairement à rentrer dedans. Le jeu nous propose de nombreuses options, une gestion complexe et complète, tout y est pour en faire un titre au top pour peu que ce genre vous botte. Dès lors que vous voulez découvrir les jeux de gestion, allez vous faire les dents sur un jeu autre, clairement. Si vous êtes un joueur aguerri du genre et que l’aspect finance vous intéresse, Railway est du coup LE jeu qu’il vous faut. |
Point completRailway Empire est un bon jeu, bien construit, complet, complexe et vraiment intéressant… A condition de bien connaître le genre et d’être un joueur aguerri. Sans cela, vous allez galérer, la faute à un tutorial qui est beaucoup trop sommaire. Les néophytes seront perdus, risquant de lâcher l’affaire rapidement. Même en étant habitué au genre, tout l’aspect économique reste très présent, prenant souvent le pas sur la construction. Une fois que l’on a bien conscience de ces (gros) points noirs, on peut se lancer dans l’aventure pour quelques dizaines d’heures en prenant un malin plaisir à tout gérer.
On a adoré :
Ambiance et rendu agréables
Jouer l’âge d’or du train aux US
Système d’évolution et amélioration
Un vrai jeu de gestion sur console
Technique et rendu
Durée de vie
Gameplay profond, complet et complexe…
|
On n'a pas aimé :
Même un peu trop ?
Pas de vrai tuto
Aspect économie trop présent
Pas pour les néophytes
La finance surclasse la construction
|