
Ces derniers temps, les titres "à l'ancienne" font leur grand retour grâce à l'explosion des jeux indépendants. Dans cette veine,
Shovel Knight
et son petit chevalier armé d'une pelle propose aux joueurs de venir à bout de la terrible Enchanteresse et de ses sbires. Il débarque sur nos consoles un an après sa sortie PC (financée avec succès sur Kickstarter). Ce portage Xbox One vaut-il le coup ou joue-t-il seulement sur la fibre nostalgique qui sommeille en nous ?
À vos pelles !
Shovel Knight se situe dans l'héritage direct des jeux 8-bits, avec ses graphismes pixellisés et sa musique délicieusement rétro. Mais attention de ne pas le classer trop vite comme vieillerie, car l'ensemble est d'une grande qualité, tant graphique que musicale. Les compositions sont prenantes et présentes, sans tomber dans l'excès et l'agacement, on se prend même à les réécouter grâce au ménestrel, proposant de nous rejouer les partitions dénichées dans les niveaux. Les dialogues sont très sympathiques et donnent envie de parler à tout le monde dans les villages. Les graphismes old school sont très beaux et colorés. Chaque niveau a une vraie identité, tout comme le boss associé, avec ses techniques propres à assimiler pour réussir à le battre. Les niveaux très bien pensés se parcourent agréablement et regorgent de bonus cachés et de salles secrètes. Les amateurs d'exploration se prendront au jeu d'examiner chaque mur suspect dans l'espoir de découvrir un passage. Les situations s'enchaînent mais ne se ressemblent pas, et le jeu offre une grande variété de situations, d'écrans et de pièges, se renouvelant ainsi jusqu'à la fin de la quinzaine de niveaux. On regrette juste qu'il n'y ait pas quelques niveaux supplémentaires tant l'aventure est agréable. Du côté du gameplay, Shovel Knight se présente comme un jeu d'action/plateforme traditionnel, avec ses pièges, ennemis et boss.
Le héros, armé de son "épelle", peut bondir dessus façon Duck Tales, ou encore s'aider des diverses reliques achetées (boules de feu, poing de fer, invisibilité...). Le village permet d'améliorer sa santé, sa magie (pour utiliser les reliques), son arme et son armure, et offre même un mini-jeu et des recoins à explorer. Certaines de ces reliques facilitent grandement les passages les plus délicats, en particulier le collier de phasage offrant une invincibilité temporaire face à certains dangers. Pour en rester sur les aides, le joueur peut compter sur l'étrange Carpomme pour remplir ses calices de potions, bien utiles pour éviter une fin prématurée. Ces coups de pouce facilitent le jeu, mais pour les plus habiles, il est tout à fait possible de s'en passer pour corser le challenge, de même qu'il leur est possible de détruire les checkpoints parsemant les niveaux de taille très honorable. La difficulté est présente, sans être frustrante, la mort est sanctionnée par la perte d'argent : les sacs perdus attendent que vous veniez les récupérer à l'endroit où vous êtes mort, en supposant que vous ne périssiez pas avant d'y arriver, sous peine de les perdre définitivement. En pratique, on meurt rarement sous les coups des ennemis, hormis les boss, mais on finit souvent empalé ou dans un gouffre... La carte (qui fait tout de suite penser à Super Mario) devient un endroit stratégique : elle permet bien sûr de naviguer entre les niveaux se débloquant progressivement, mais aussi de découvrir des niveaux bonus dédiés à l'utilisation de certaines reliques, ou encore de faire la rencontre d'ennemis voyageurs et d'accéder aux villages.
La progression se fait sans temps mort et on enchaîne les niveaux avec plaisir. Du côté de la maniabilité, rien à dire, le personnage se dirige impeccablement, même dans les passages délicats (sauts enchaînés et autres acrobaties), il n'y a qu'un seul petit bémol concernant les sorties d'échelles, moins optimisées que les autres déplacements. Les différents mécanismes de jeu s'apprennent sur le terrain, sans explication, ce qui est bien agréable et nous change des jeux plus récents dans lesquels le joueur est en permanence assisté, renouant avec le plaisir de la découverte. Gros point positif, le jeu s'est enrichi d'un DLC conséquent et surtout gratuit, déblocable une fois le jeu terminé, ou "à l'ancienne" en enchaînant une combinaison de touches sur la page de démarrage. Il permet de refaire les niveaux grâce à un nouveau personnage, Plague Knight, un des boss affrontés lors du premier passage. Ce personnage a un gameplay totalement différent de Shovel Knight et oblige donc à totalement revoir sa façon de jouer, avec une difficulté un peu plus corsée. Ce DLC ajoute également pas mal de challenge avec son mode défi, proposant pas moins de 29 challenges divers et variés (vagues d'ennemis, écran qui défile, boss...).
Point completCeux qui ne jurent que par des graphismes toujours plus perfectionnés risquent de passer à côté de cette pépite, car avec ses graphismes old school, Shovel Knight propose une maniabilité quasi-parfaite, une identité forte et des combats contre les boss excellents. On parcourt le jeu avec beaucoup de plaisir et sans temps mort, en découvrant toujours un nouveau mécanisme de jeu. On regrette juste qu'il n'y ait pas plus de niveaux, même si entre les nombreux secrets, les bonus et le DLC plus que fourni, il y a déjà de quoi s'occuper un bon moment. En bref, ce titre plaira à un large public, nostalgique ou non. Un jeu à découvrir absolument !
On a adoré :
+ Le gameplay très soigné
+ Les graphismes impeccables
+ Les différents artefacts
+ La musique superbe
+ Difficulté bien dosée pour tous
+ Excellente maniabilité
+ Les boss
+ Le DLC très complet et gratuit !
+ Une vraie identité
|
On n'a pas aimé :
- Sorties d'échelles parfois un peu lourdes
- On en veut plus !
|