
Imaginé par Tomas Sala, l'univers de The Falconeer nous projette dans un shooter aérien avec un lore extrêmement riche et bien travaillé, dans un monde d'alliances, de trahisons mêlant quelque peu Dune, Mad Max et Waterworld. Ce jeu arrivera-t-il à vous faire grimper au septième ciel ?
"Fais comme l'oiseau ! Ca vit de guerre pure et d'eau de mer, un oiseau !"
L'Ursée est le monde dans lequel nous évoluons. C'est une immense mer parsemée de grands rochers où ont été bâtis des villages, des villes, des forteresses… Plusieurs factions s'y trouvent et sont en guerre depuis de longues années : l'Empire, les Flibustiers, les Manciens et les Pirates. Les forces impériales sont omniprésentes à travers l'Ursée, c'est un peu la civilisation dominante si on peut dire. Les Manciens sont comme une secte de religieux et scientifiques, cachant les mystères que renferme l'Ursée. Enfin, les Flibustiers sont un groupe de personnes vivant sous la surface de la mer, caché dans l'obscurité, et les pirates ne possèdent pas réellement de quartier général, se contentant de piller et attaquer les marchands à l'aide de leurs navires et de leurs faucons.
Et oui parce que forcément, dans The Falconeer, à un moment donné, il va bien falloir parler des faucons ! Au départ, les fauconniers n'étaient utilisés que pour amener l'âme des morts dans l'au-delà, mais la situation s'avère très tendue lors des événements du jeu, et les faucons sont maintenant plus utilisés comme des armes de guerre. Ils sont donc montés par un fauconnier que l'on choisit au début de chaque chapitre. Comprenez par là que vous ne conservez pas un seul et même personnage au fil du scénario, et de toute façon, considérant l'implication de notre personnage, ça n'a pas de réel impact. Vous devez donc choisir un visage, mais au final, hormis lorsque vous appuierez sur le bouton Menu, vous ne le verrez jamais, donc choisir un personnage n'a pas réellement d'importance.
Notre personnage monte en revanche un faucon dont les capacités seront différentes selon que vous choisissez une classe plutôt qu'une autre. Elles sont au nombre de deux et une fois encore, ça n'interfère qu'au début. Vous voyez donc votre oiseau avec des compétences plus ou moins élevées parmi la Santé, la Régénération, la Vitesse, l'Endurance et la Maniabilité. Au fur et à mesure que vous progresserez, vous gagnerez évidemment des points d'expérience jusqu'à un niveau où votre oiseau se retrouvera avec une puissance maximale de 5 dans toutes les compétences. Peut-être qu'il aurait été intéressant de limiter le nombre de points gagnés et de les attribuer au faucon au bon vouloir du joueur, afin de ne pas se retrouver avec un faucon ayant des capacités poussées au maximum partout. Cela aurait ajouté un intérêt à choisir une classe, tout comme cela aurait ajouté un intérêt au commerce dans le jeu.
"Près de moi, dans un bruissement d'ailes… Comme tombé du ciel..."
En effet, pour espérer évoluer, il vous faudra faire du commerce. Comprenez dans le commerce accomplir des missions secondaires ou acheter et vendre divers objets. Vous jouez un fauconnier indépendant, donc vous ne faites pas réellement parti d'une quelconque faction. De fait, lorsque vous jouez, vous êtes amené à acheter des permis ou des jetons nécessaires pour commercer dans les différentes villes du jeu. Rien ne vous empêche de vous poser sur un perchoir dans une ville fraichement découverte, mais si vous n'avez pas de quoi entamer les négociations avec ses habitants, n'espérez pas acheter ou vendre quoi que ce soit chez eux. Dans le cas contraire, vous trouverez des choses diverses en fonction de l'endroit où vous vous trouvez. Cet aspect n'est pas poussé à l'extrême, donc vous trouverez parfois un même objet à trois endroits différents. Positif ou négatif ? A vous d'en juger… De mon point de vue, je trouve que ça limite l'intérêt de tout explorer ou d'acheter tous les permis, mais en même temps, ça évite aussi la frustration de ne pas avoir accès au marché d'un lieu spécifique…
Toujours est-il que certains objets, notamment les armes, ne se trouvent qu'à un point de vente bien précis. Il s'agit d'une sorte de marché flottant dans les airs. On y trouve des armes très puissantes mais au prix extrêmement élevé ! Si on utilise de base un lance foudre, les fusils Magnétar sont une variante à la cadence de tir moins élevée mais à la puissance accrue. On trouvera aussi les Grocanons ou d'autres armes apportant des subtilités comme des dégâts de feu ou chimiques, ces derniers s'avérant très efficaces contre les cibles vivantes. Parmi les autres objets, il y a aussi des injections que vous pouvez donner à votre oiseau, permettant de booster une compétence spécifique en sachant que vous disposez de cinq emplacements d'injection. D'autres objets offrent une amélioration passive, permettant par exemple de regagner de la santé pour chaque ennemi aérien vaincu ou récupérer les Eclats (la monnaie du jeu) de plus loin. Enfin, on trouve aussi des consommables qui sont utilisés automatiquement au décollage et jusqu'au prochain atterrissage, permettant d'être plus résistant, plus rapide, plus maniable... Encore une fois, ces boosts peuvent s'avérer intéressants au début de l'aventure, mais une fois l'oiseau amélioré, ils n'ont plus aucun intérêt… De plus, compte tenu du prix des consommables, il est bon de réfléchir à l'utilisation de son argent, en sachant qu'une mort de votre oiseau est aussi synonyme de perte d'Eclats. Petit tips maison... Quand vous pouvez marchander avec la ville de l'Eclat, vous trouverez au sud la région de Bouchardente. Il s'agit d'une région volcanique où vous trouverez donc des orages volcaniques, permettant donc à votre oiseau de récupérer la foudre volcanique, donnant des munitions de feu. Ces munitions s'achètent 200 Eclats, mais elles se revendent tout aussi cher. Vous pouvez donc aisément récupérer de l'argent grâce à cette méthode.
"Lentement, les ailes déployées. Lentement, je le vis tournoyer !"
Attardons-nous maintenant sur le gameplay du jeu. Il y a peu de choses à prendre en compte. Votre oiseau dispose d'une jauge d'endurance avec laquelle il peut accélérer. Pour récupérer de l'endurance, il suffit de passer dans une tornade vous propulsant dans les airs, passer dans un courant rapide en hauteur, ou bien simplement plonger vers l'avant. Il est possible de faire une descente en piqué ou de freiner, de suivre la cible visée avec la caméra, de changer de cible (changer d'ennemis ou bien viser les sous-systèmes d'un gros véhicule), tirer et ramasser et larguer des bombes. Le bouton permettant de larguer des bombes permet aussi de manger un poisson. L'oiseau ramasse d'ailleurs automatiquement les mines marines ou les poissons si vous passez dans l'eau proche d'eux. Avec le bouton d'accélération, il est aussi possible d'effectuer des tonneaux qui permettent un minimum d'esquiver les tirs, et à tous les coups de se détacher des mines aériennes qui sont des ballons explosifs rattachés par des câbles. Toucher un câble force le joueur à esquiver pour ne pas voir le ballon être tiré jusqu'à votre monture. C'est assez simpliste et on ressent bien une évolution en augmentant de niveau, tout comme le jeu gagne en dynamisme lorsqu'on a bien fait grimper ses caractéristiques ou que les ennemis sont plus nombreux. Petit souci dans le maniement du faucon : il panique assez rapidement à l'approche d'un objet, et il m'est déjà arrivé de me suicider dans des murs alors que l'oiseau pouvait tout à fait passer dans une petite ouverture formée par des roches... Compte tenu de ce souci, les phases dans les grottes, même si peu nombreuses et rapides, ne sont pas forcément aussi cool qu'elles auraient dû l'être. Il aurait fallu des environnements souterrains bien plus grands, presque comme une mini-map à eux seuls. Dommage qu'ils ne se contentent que d'être des couloirs.
En parlant de ça, les ennemis sont plus ou moins variés. Il y a quatre factions à affronter et vous serez amené à coopérer avec trois d'entre elles. Faucons, dragons, insectes géants, raies manta volantes, murènes volantes, dirigeables, navires pirates, cuirassers... Tout ceci se retrouve dans l'aventure et si certains ennemis comme les insectes géants et les faucons donnent un peu l'impression d'être des copies, la différence se fera sur leurs armes, puisque les Flibustiers utilisent énormément d'armes anti-organiques, là où les Manciens utilisent des armes de feu. L'ambiance lors des plus grandes batailles est vraiment agréable et donne un sentiment assez épique. Malheureusement, elles tardent beaucoup à arriver, et pour cause, il n'y aucune montée de difficulté au fil des missions qui ne soit définie par autre chose que le nombre d'ennemis ou éventuellement des ennemis plus résistants. Les premières missions vous feront affronter quatre ou cinq ennemis en même temps, mais ils seront impitoyables, et demander à votre ailier d'attaquer vos cibles pour vous débarrasser des gêneurs sera impératif. Certaines missions nous offrent même la compagnie d’un cuirasser ou dirigeable extrêmement puissant, et au final, c'est ce monstre qui risque de faire les trois-quarts du travail.
Concernant les types de missions, et c'est ce pourquoi faire du commerce chez toutes les villes n'apporte encore plus que peu d'intérêt : elles sont toutes pareilles. Défense de base, défense d'une autre ville éloignée, chasse à la prime, apporter du courrier... Tout ça se retrouve sur toutes les villes et donc le fait de commercer à un endroit ou un autre n'apporte finalement pas grand-chose même dans les missions secondaires... Certaines missions permettent heureusement d'avoir quelques affrontements épiques autour des forteresses et il vous faudra de toute façon quelque peu farmer les missions secondaires pour faire grimper le niveau de votre faucon, et espérer acheter de nouvelles armes plus efficaces. Parmi les missions secondaires, vous pouvez aussi ponctuellement tomber sur des événements aléatoires comme des navires marchands naviguant de ville en ville et ayant besoin d'escorte, ou tout simplement un navire justement sans escorte et attaqué par un navire pirate. Détruire le navire pirate ou accompagner le navire marchand jusqu'à sa destination, vous donnera un supplément d'Eclats pour vous enrichir un peu plus. Reste les missions d'escorte qui ne sont pas toujours des plus passionnantes, surtout lorsqu'il s'agit d'escorter un cuirasser qui, vue sa puissance de feu, n'a même pas besoin de notre aide.
"Mais jamais rien n'empêche l'oiseau d'aller plus haut !"
Visuellement, la patte artistique se veut assez simpliste. Ne vous attendez pas à voir des villes bourrées de PNJ, vous resterez sur votre perchoir et verrez directement les visages des personnages vous parlant, mais rien de plus. Les dirigeables, les navires... n'auront eux non plus aucun équipage. Seuls les faucons, insectes volants, dragons ont un petit personnage chevauchant les bêtes, mais dans le feu de l'action de toute façon... On ne s'en rend pas vraiment compte. Ce qui est sûr c'est que la DA simpliste des personnages et les assets n'enlèvent rien à l'ambiance de l'univers avec ses grandes structures ou cette immense faille dans l'Ursée, appelée la Mâchoire. Les effets de lumière des explosions et des orages fonctionnent très bien, les nuages et la mer aussi. Le mode photo permet même de gérer l'horaire lorsque vous souhaitez faire quelques clichés du jeu ! Du côté des sons, c'est plutôt propre dans l'ensemble. Le doublage est vraiment cool, on retrouve même Philippe Catoire (l'Arbiter ou la nouvelle voix de Dark Vador) lors du chapitre 2. Parcourir les contrées de cet univers est plutôt plaisant et nombreux sont les récifs qui permettent de faire quelques belles prises de vues !
L’avis perso de Vincent // Malgré tout, je n’ai pas accroché... Anthony a entièrement rédigé cet avis et je le respecte pleinement… Toutefois, je tenais à ajouter ma petite note personnelle parce que je suis beaucoup plus nuancé que lui au niveau de l’expérience de jeu. Je ne vais pas rentrer dans tous les détails (je le ferai avec plaisir en commentaires pour ceux qui le veulent), mais je dois avouer que je n’ai pas du tout accroché au jeu. Je ne vais pas trop m’attarder sur les qualités, Anthony les ayant pas mal évoquées, mais je tiens à souligner les défauts qui m’ont rebuté. Si la direction artistique est appréciable, que les effets météo sont bien rendus et que le jeu tourne bien sur Xbox Series X, il faut reconnaître que c’est aussi dû au fait que l’univers est bien vide. L’histoire, aussi travaillée soit-elle, surtout pour un jeu du genre, est assez morcelée, à tel point que j’ai décroché des dialogues, que je n’ai pas ressenti les enjeux. Pire, le perso et la monture n’ont aucun lien, aucune interaction.
Ce sentiment a été accentué par le fait que les quêtes sont majoritairement du type FedEx, que le faucon vole assez lentement, même si c’est avec grâce (la maniabilité est bonne), et que pour moi le système d’endurance (utilisé pour accélérer mais aussi pour faire les vrilles afin d’esquiver lors des dogfights) est extrêmement mal foutu, voire frustrant. Il faut sans cesse alterner entre le piqué et la remontée pour recharger l’endurance, ce qui donne des déplacements lourdingues et des affrontements peu naturels. Même lorsque les ennemis sont en nombre, je me suis souvent ennuyé, d’autant qu’on ne ressent pas vraiment la puissance des nouvelles armes acquises (on voit qu’elles permettent de se débarrasser plus efficacement des ennemis, mais on ne ressent rien de plus). Et je ne parle pas du système de recharge et surtout de surcharge des cartouchières… A trop vouloir complexifier l’expérience, Tomas Sala en a oublié l’essentiel, le plaisir. C’est ça qui m’a manqué tout au long de l’aventure, et encore je ne parle pas des autres points négatifs qui ont contrebalancé les divers points positifs. C’est dommage à mes yeux parce que The Falconeer est assurément un bon petit jeu, fait avec amour, mais il n’a jamais réussi à me conquérir. Au contraire, je l’ai terminé comme si c’était une corvée (et je n’exagère qu’à peine). |
Point completThe Falconeer offre un univers superbement travaillé qui aurait pu faire l'objet d'un film ou d'une série. Il s'agit en revanche ici d'un jeu et son gameplay simple reste très efficace. La difficulté du titre incite à faire grimper les capacités de notre oiseau et à débloquer des armes plus puissantes, faisant bien ressentir la montée en puissance du faucon, à travers différents types de missions qui peuvent s'avérer très cool comme tout à fait anecdotiques, voire inintéressantes. La direction artistique simpliste n'entache en rien la cohérence et le style de l'univers dans lequel on évolue et rappelant plusieurs productions comme Waterworld, Mad Max ou Dune. Prenant en compte le peu de personnes ayant travaillé sur le jeu, sa durée de vie s'avère plutôt bonne, et son gameplay permet de se faire rapidement aux contrôles de l'oiseau pour devenir un bon Fauconnier le temps de cette bonne aventure.
On a adoré :
L'univers et le lore
Certaines batailles vraiment épiques
Le doublage est très bon
La DA et les sons fonctionnent bien
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On n'a pas aimé :
Missions parfois inintéressantes
Certaines mécaniques de gameplay frustrantes
Les grottes mériteraient d'être plus grandes
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