Après plus de cinq ans de développement, MADiSON est enfin disponible ! Bloodious Games propose sa vision de l’horreur à travers son nouveau projet qui reprend dans les grandes lignes ce qui a été aperçu sur la démo de Silent Hills P.T. (qui n’a jamais vu le jour) ou encore l’excellent Visage ! Le jeu a-t-il assez de qualités pour être considéré comme un digne successeur ? Ou avons-nous affaire à un énième walking simulator horrifique sans saveur ? Avant de rentrer dans le vif du sujet, précisons que le jeu a été testé sur Xbox Series X via une version numérique non fournie par l’éditeur. Important, précisons qu’une mise à jour sera très rapidement déployée pour corriger des problèmes liés aux Succès à débloquer. Nous tenions à vous le signaler et à vous indiquer que ce point allant être rapidement corrigé, nous n’en parlerons pas plus dans notre critique. Merci de votre compréhension et bonne lecture à vous !

Vous incarnez Lucas qui se réveille dans une pièce inconnue, voire lugubre. De l’autre côté de la porte, vous entendez un bruit sourd, plus précisément des coups de pied et de poing se font entendre. La tension commence à monter d’un cran ! La personne qui se trouve derrière cette porte, c’est votre père. Ce dernier vous accuse d’avoir détruit votre famille, tout en vous reniant définitivement (sympa le papounet !). Au sol, vous trouverez des photos de types polaroid. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas de photos de vacances, de moments forts sympathiques avec des amis ou de la famille ou encore des nudes de votre ex dans le style purement vintage ! Non, en réalité ces photos comportent quelque chose de plus macabre, des jambes, des bras, des cadavres en pagaille… Mais Diable, que se passe-t-il dans cette baraque !? Le temps presse (mais surtout votre père commence légèrement à s’impatienter…), il va falloir trouver un moyen de vous échapper ! Le scénario, sans être extraordinaire, reste plaisant à parcourir ! Il est bien ficelé, bien rythmé mais surtout très intrigant ! On comprend rapidement qu’une entité erre dans la maison et que le joueur semble lié à celle-ci, en plus d’un rapport aux grands-parents de notre protagoniste… A force de progresser les choses ne vont faire qu’empirer. Ah, les joies des histoires de famille, quel bonheur !


A force de progresser, vous trouverez votre nouveau meilleur ami ! Une hache ? Un canon scié ? Une machine à remonter dans le temps pour vous permettre de fuir cet enfer ? La réponse est non. Dans MADiSON, ne vous attendez pas à pouvoir vous défendre ou à tirer sur tout ce qui bouge ! Armé de votre fidèle appareil photo Polaroid (prenez-en soin, ça coûte cher ces appareils !) vous allez devoir utiliser cet outil (mais pas que !) afin de progresser dans cette fameuse maison. La plupart du temps, il vous servira à vous éclairer (avec le flash), faire apparaitre des indices, résoudre des énigmes, lancer des scripts permettant d’avancer dans l’intrigue ou tout simplement, si le cœur vous en dit, jouer les apprentis influenceurs d’Instagram ! Vous n’êtes aucunement limité en nombre de photos que vous pouvez prendre, alors faites-vous plaisir à poster vos plus belles photos sur les réseaux sociaux à coups de hashtag : MaisonQuiFaitPeur, YaUnDémonChezMoi , JeDeviensFou… Bien évidemment, vous l’aurez compris, c’était ironique !


Avis aux amateurs de sensations fortes, aux personnes qui souhaitent suer des fesses, vous allez être gâtés ! En effet, dans la lignée d’un Visage, MADiSON fera trembler les plus fragiles d’entre nous mais pourra également surprendre les « vétérans » du genre (on plaide coupable). Même si dans l’ensemble le soft reste classique dans ses situations, il faut tout de même souligner qu’il y a des passages plutôt originaux avec une bonne mise en scène horrifique ! Le jeu ne réinvente pas le genre et ne vas pas à l’encontre des « codes » des titres du genre, à tel point qu’il abuse parfois des facilités de placement des jumpscares ! Fort heureusement cela arrive très rarement. MADiSON puise clairement sa force dans son ambiance sonore, tout est fait pour vous faire flipper, notamment sur l’aspect de la spatialisation sonore qui est juste remarquable. Le moindre petit bruit vous fera sursauter ! Par contre, la voix stridente de notre personnage est vraiment insupportable ! On comprend que Lucas a peur (vus les événements, on ne lui jette pas la pierre).


Tout comme son confrère Visage, MADiSON dispose de quelques petits soucis de level design. En effet, ne soyez pas surpris de tourner en rond pendant des heures ! Où aller ? Quel objet utiliser pour progresser ? Cela manque cruellement de subtilité afin d’aider le joueur à suivre le cheminement de l’histoire. Il faudra être extrêmement minutieux, attentif (et un poil chanceux) afin de ne pas louper un objet important planqué dans le décor. A contrario, c’est à travers ses énigmes et sa narration environnementale que le soft parvient à sortir du lot. La cohérence entre la progression, l’histoire et les mécaniques est bien là, on sent tout le travail qui a été fait à ce niveau. Les énigmes elles-mêmes sont bien pensées, proposant parfois quelques casse-têtes originaux !

Quant à la difficulté de ces dernières, préparez-vous un stock de Dolipranes ! Du plus simpliste (code de cadenas à trouver) au plus complexe (voyager à travers des époques différentes), il y en a pour tous les goûts ! De plus, le soft propose la (fausse) bonne idée d’intégrer un inventaire ainsi qu’un coffre de stockage. Le problème ? Vous disposez seulement de huit emplacements (dont trois automatiquement imposés par le jeu), ce qui vous réduit à porter cinq objets maximum à la fois. Lors de certains moments, vous devrez utiliser par exemple un marteau, des pinces coupantes, un pied de biche, etc. Au vu du nombre d’items à porter, vous allez devoir faire beaucoup d’allers-retours jusqu'à vos coffres, un aspect qui en plus d’être pénible, gonfle artificiellement la durée de vie.


Côté technique, nous avons rencontré un souci d’optimisation lors du chapitre dans l’église, le framerate étant vraiment instable ! Côté graphismes, c’est dans la lignée de P.T. et Visage. Le jeu est relativement beau, notamment sur ses effets de lumière. La maison n’est guère rassurante, disposant d’une ambiance visuelle des plus « froides », à la limite de la claustrophobie. Le joueur n’aura qu’une hâte, quitter ce lieu maudit ! Le design des antagonistes est crédible et flippant, le type même de « monstres » que nous n’aurions pas envie de croiser chez nous à 4h du mat… La maison a des similitudes avec celle de Visage mais pas en termes de grandeur. En effet, la taille de notre « terrain de jeu » ou plutôt de survie est en adéquation avec la durée de vie du soft. Comptez six bonnes heures pour boucler cette aventure horrifique, une durée de vie correcte mais surtout « intelligente », évitant au soft de tirer en longueur inutilement. Pour les chasseurs de Succès qui souhaitent gratouiller quelques heures supplémentaires, il y a des collectibles à trouver.

Point complet

On a adoré : C’est flippant ! Ambiance maîtrisée Mise en scène de qualité Scénario simpliste mais intrigant Spatialisation sonore de qualité Visuellement correct Enigmes coriaces ! L’utilisation du Polaroid

On n'a pas aimé : Le framerate (chapitre de l’église) Aucune aide pour progresser Quelques jumpscares grossiers Inventaire trop petit Voix de notre perso insupportable

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Article publié le 18/07/2022 par Yoann L.