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Brothers in Arms évite de tomber dans la simplicité des missions qui ne se suivent pas pour nous proposer une aventure épique. Car vous l’aurez compris, Brothers in Arms s’affiche comme une sorte de blockbuster à la sauce hollywoodienne avec une mise en scène dramatique, des dizaines de minutes de cinématiques et un scénario travaillé. L’histoire du jeu suit les péripéties d’un petit groupe de soldats qui va cette fois-ci se rendre aux Pays-Bas pour livrer bataille aux forces nazies. Bien sûr, le scénario reste extrêmement classique avec son lot de drames, d’atrocités et de scènes larmoyantes. Raison pour laquelle la plupart des joueurs choisiront de zapper ces passages qui n’apportent pas grand-chose à l’aventure… D’un autre côté, il faut reconnaître que Gearbox Software a fait un très gros effort pour nous immerger pleinement dans cette Seconde Guerre mondiale. Les amateurs de sensations fortes et de films de guerre seront donc sans doute aux anges, et ce malgré le manque d’originalité du récit.
Passé la découverte du scénario et des différents acteurs, le joueur incarne un soldat qui va mener à la guerre son petit groupe d’hommes. Dès la première mission, le ton est donné : Hell’s Highway est un soft qui offre des phases de jeu variées. On passe du traditionnel combat de groupe à la phase de sniping, en passant par la lente balade en char, le sauvetage et même une courte scène d’infiltration totalement ratée. L’expérience de jeu est donc continuellement renouvelée, même si toutes les séquences de jeu sont loin d’être réussies… L’aventure solo se découpe en 10 missions principales, elles mêmes découpées en plusieurs « actes ». Au total, il vous faudra entre 7 et 10 heures pour expédier l’aventure, selon votre manière de jouer et le niveau de difficulté sélectionné. La durée de vie du titre est donc plus qu’honnête, d’autant que le jeu est loin d’être désagréable à prendre en main !
Hell’s Highway n’est pas un jeu de tir bête et méchant dans lequel on avance en tirant sur tout ce qui bouge. Le titre dispose d’un côté tactique qui ne déplaira pas aux amateurs de Rainbow Six et autres Ghost Recon. Il vous est en effet possible d’assigner des ordres aux plusieurs groupes de soldats qui vous accompagnent. Chacun d’eux est composé de trois hommes et dispose d’une identité propre (groupe d’assaut, groupe de mitrailleurs, lance roquette…). Pour avancer dans le jeu, vous devrez les utiliser, que ce soit en les envoyant à l’attaque, en les obligeant à vous couvrir ou en leur ordonnant de tirer sur une cible bien précise. La prise en main est simple et efficace et le système de jeu a déjà fait ses preuves par le passé. En pratique, Hell’s Highway n’est donc pas qu’un simple FPS, mais il ne lorgne pas pour autant du côté de la simulation !
Les niveaux que vous traverserez sont en effet excessivement linéaires. Pour faire court, disons que vous devez vous déplacer d’un point A à un point B en traversant de longues allées qui sont parfois entrecoupées de zones de jeu sensiblement plus larges. Concrètement, vous allez toujours tout droit et vous avez parfois l’opportunité de prendre à revers les ennemis pendant que vos hommes tirent dessus et les occupent de l’autre côté. Le concept bien assimilé, le titre n’offre plus beaucoup de résistance. Bien sûr, quelques passages sont plus complexes, notamment lorsque les blindés pointent le bout de leur tôle ou que l’on s’approche de la fin de l’aventure… Mais dans l’ensemble, Hell’s Highway n’est pas particulièrement difficile, ni même réaliste. La démarche pour venir à bout des ennemis est toujours la même : contourner. Quant aux hommes qui se trouvent en face de vous, ils ne sont ni stupides ni intelligents, ils se contentent la plupart du temps de se planquer et de vous arroser. A vous de trouver le bon chemin pour les surprendre et les éliminer. Mais ce qui est certain, c’est que vous ne les verrez jamais appeler des renforts ni se regrouper pour tenter une attaque frontale. Hell’s Highway n’est clairement pas un jeu de guerre réaliste, mais il l’est tout de même plus qu’un quelconque FPS orienté arcade dans lequel on se contente de tirer sur tout ce qui bouge. Ici, il faut se planquer et imaginer une tactique. D’ailleurs il faut reconnaître que le gameplay offre quelques phases de jeu particulièrement agréables.
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On signalera également la présence d’un nouveau système de couverture, à la Splinter Cell, qui vous permet de vous planquer contre le mur pour arroser tranquillement les ennemis. L’idée était plutôt bonne, mais en pratique, le système est complètement raté. Il est en effet assez difficile de « quitter » cette position sans se prendre une balle et les déplacements lors de ces courtes séquences sont loin d’être précis. Au final, le soft se contente donc d’apporter quelques très maigres nouveautés qui n’exciteront guère les foules. Les fans seront sans doute ravis de retrouver un épisode en HD, mais on était clairement en droit d’attendre autre chose qu’une simple mise à jour… En ligne, l'expérience de jeu change sensiblement puisque vous n'affrontez plus des planqués mais bel et bien des joueurs humains. Le soft permet de se mesurer à 19 autres joueurs simultanément sur des cartes de taille moyenne et à travers un seul et unique mode de jeu qui s'avère être un mélange de capture de zone et de capture du drapeau. Le point positif, c'est qu’il n’y a pratiquement pas de lag et que le jeu est assez plaisant. Malheureusement, le principal défaut du solo se répète encore ici puisque le mode de jeu manque cruellement d'originalité et que les cartes sont très peu nombreuses. Dommage, une fois encore...
D’un point de vue technique, le jeu oscille entre l’excellent et l’honnête. La bande sonore a eu droit à une attention très particulière avec des musiques larmoyantes, des doublages d’excellente facture et des bruitages réalistes, tandis que le moteur graphique n’est qu’une maigre mise à jour des deux premiers volets et que la synchronisation labiale lors des cinématiques est tout simplement médiocre. Hell’s Highway a une esthétique léchée et quelques éléments du décor sont destructibles, mais dans l’ensemble, le soft apporte trop peu de nouveautés pour convaincre tous ceux qui avaient évité d’investir dans les deux précédents épisodes. Certains points démontrent même à quel point Gearbox Software s’est contenté du minimum syndical : les décors n’offrent pratiquement aucune alternative à notre progression, les textures sont baveuses et les modélisations s’affichent parfois avec plusieurs secondes de retard. Cet opus donne clairement l’impression d’être un jeu bâclé. D’un autre côté, on appréciera les quelques effets de style que Gearbox a ajouté, que ce soit les ralentis lors des « tirs miraculeux », qui montreront vos exploits sous un nouvel angle, ou les quelques effets gores avec les corps des ennemis qui éclatent ou se découpent en plusieurs parties lors des explosions. Il faut reconnaître que c’est plutôt réussi et que ça apporte un peu de fraîcheur au titre…
Point complet
On a adoré : + Quelques éléments du décor destructibles + Des phases de jeu variées + La bande sonore + L’univers graphique + Le scénario travaillé + Le petit côté technique |
On n'a pas aimé : - Quelques phases de jeu ratées (tank, infiltration) - Des niveaux trop linéaires - Les ennemis qui ne font que se planquer - Le système de couverture - Finalement une simple mise à jour de la série - Le multijoueur, bancal |
Consulter les commentaires | Article publié le 15-10-08 par Etienne F. |