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Def Jam : Icon



Développeur
EA Chicago
Genre
Combat
Statut
Disponible
Date de sortie
  22.03.2007
  06.03.2007
  21.07.2007
Nombre de joueurs
1 à 2
Online
- Jeu en ligne
Classification PEGI
Résolutions gérées
720p, 1080i, 1080p
Son
5.1
Prix de lancement
69,00 €
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Une fois n’est pas coutume, Electronic Arts a préféré jouer la carte de l’originalité avec un jeu de combat au design particulièrement inspiré et basant son scénario sur la vie des plus grandes stars du Hip Hop. Un changement d’orientation qui avait été vivement critiqué dès l’annonce du jeu, et qui risquait de nuire considérablement à la série des Def Jam. Malgré les avertissements, Electronic Arts a poursuivi le projet et nous livre aujourd’hui la nouvelle mouture de l’une de ses séries phares. La déception est-elle toujours à l’ordre du jour ?

L’étoile montante du Hip Hop




Difficile de s’appeler Icon. Il est vrai que les deux premiers Def Jam ont eu droit à un sacré succès, avec leur système de combat à part et leur violence impressionnante. Changer radicalement de style, alors que tout se déroule bien, est une action très risquée. Et encore plus lorsque l’on tente tant bien que mal d’introduire un design qui change radicalement avec l’ambiance des précédents opus…

Mais revenons-en aux bases d’Icon. Conscient de la montée au pouvoir du Hip Hop, Electronic Arts tente ici de nous faire vivre la vie d’un vrai rappeur, avec ses hauts et ses bas. Outre les nombreux combats que vous aurez à livrer, vous devrez régulièrement lire vos mails, changer votre look en vous rendant dans différentes boutiques de vêtements, bijoux et autres tatouages, gérer vos relations avec le sexe opposé et veiller à ce que vos albums décrochent des récompenses en surveillant l’attribution du budget. De très bonnes idées de base qui sont malheureusement trop peu nombreuses pour que Def Jam mérite l’appellation de Sims-like. Vous l’aurez compris : Icon mise tout ou presque sur les combats entre stars du Hip Hop et se contente de quelques « gadgets » pour nous immerger dans l’univers de la rue. Difficile dans de telles conditions d’acclamer ce léger changement d’orientation qui fait plus office de bonus que de réelle innovation.

Le mode Créer un Label, qui représente le mode Carrière solo du titre d’EA Games, est sans aucun doute le cœur névralgique d’Icon. Et si le scénario n’est finalement qu’un prétexte pour mettre des mandales à la figure des plus grands rappeurs, on appréciera tout de même la mise en scène et les textes d’introduction expliquant les raisons des combats. L’univers Hip Hop semble plutôt bien respecté, avec son lot de trahisons, le lien entre vos combats et vos ventes de CD et les confrontations entre les différents rappeurs issus de la vague US.

Le gameplay d’Icon se révèle néanmoins nettement moins inspiré que celui de Fight For New York. Nous irons même jusqu’à dire qu’Icon va à contre courant des productions actuelles en insufflant une vitesse de jeu très lente comparée à un Dead or Alive, un Virtua Fighter ou un Tekken. Certes, le titre d’EA ne joue pas dans la même catégorie, mais de là à nous proposer un titre lent et ennuyant, plus proche d’un Backyard Wrestling que d’un jeu de combat de rue, il y a une sacrée marge…

Contrastant radicalement avec le gameplay des deux premiers opus, Icon ne dispose que de très peu d’arguments pour lui. Pour peu, la licence régresserait presque en supprimant l’intégralité des armes, en limitant les styles de combat à six et en ne proposant qu’un nombre très limité de coups. Une version amputée de toute profondeur qui tente tant bien que mal de nous satisfaire en incluant des attaques couplées aux vibrations des musiques. Vous l’aurez compris, Icon base son gameplay sur le lien entre la musique et les combats. Les vibrations des différents sons affectent effectivement les éléments qui nous entourent. Libre à vous de les manipuler à coup de remix ou au contraire, de pousser votre ennemi contre une pompe ou de le projeter dans les flammes. Il en résulte une mise en scène plutôt impressionnante, servie par un moteur graphique magnifique et des effets spéciaux hallucinants de réalisme.




En dehors de cet aspect « light », on regrettera avant tout le manque de profondeur du jeu qui se limite au minimum syndical pour convaincre les quelques rappeurs du coin. Les vrais amateurs de combats 3D risquent d’être plus déçus que convaincus par un titre lent et nettement moins violent que ses prédécesseurs.

Le principal défaut de ce nouvel opus sera néanmoins la trop grande importance prise par les projections et les interactions avec les décors, certes jouissives, mais déséquilibrantes au niveau des combats. Deux ou trois projections, quelques coups de poing et un envoi dans une pompe à essence suffiront en effet à mettre K.O. votre adversaire. A quoi bon s’amuser à effectuer de belles séries de coups lorsque l’on sait si facilement mettre K.O. notre adversaire ? Une orientation trop arcade qui nuit gravement à l’intérêt des combats. Autre défaut plutôt handicapant : l’absence totale de jauge de vie, qui a disparu au profit d’une meilleure immersion. L’idée n’est pas dénuée d’intérêt mais dans les faits, il est difficile de savoir l’issue du combat avant que l’écran de Game Over ou de Win ne s’affiche… Une conception originale qui aura le don d’énerver les puristes.

Pour ce qui est de la durée de vie, le mode Label devrait vous tenir en haleine pendant une bonne demi douzaine d’heures, avec de nombreux combats et un scénario somme toute très basique. Fort heureusement, le jeu dispose également d’autres modes de jeu, dont l’inévitable multijoueur off et online, le mode entraînement qui vous apprendra les bases, deux modes de jeu « combats » très classiques et le mode Mixtape, exclusif à la version Xbox 360. Ce dernier propose de démolir un adversaire au son de nos propres musiques stockées sur le disque dur de la console. Une option sympathique mais qui ne rallongera que de peu la durée de vie solo d’un soft qui se boucle finalement en un minimum de temps. Toujours est-il que les amateurs de Hip Hop devraient apprécier le divertissement, tandis que les simples amateurs du genre se contenteront de quelques combats en ligne pour pallier aux faiblesses du mode solo…

Beau à être damné




D’un point de vue purement technique, Icon s’en sort nettement mieux qu’en ce qui concerne son gameplay. Tout d’abord au niveau de la bande sonore, composée de nombreux titres de la vague Hip Hop nord américaine. Outre du Sean Paul, on retrouve quelques hits de T.I, mais aussi du Fat Joe, du Redman et tout un tas d’autres pistes tirées des meilleurs albums Hip Hop du moment. Les amateurs du mouvement Hip Hop seront aux anges, les autres apprécieront au moins l’effort d’EA de proposer autant de perles aussi récentes. Malheureusement, le studio européen d’EA n’a pas jugé utile d’inclure des voix françaises. Le géant mondial du jeu vidéo s’est en effet contenté de quelques sous-titres lors de cinématiques accompagnées des traductions complètes des menus et interfaces, of course. L’un dans l’autre, ce n’est pas très dérangeant, mais toujours est-il que connaissant le chiffre d’affaire de la société, on aurait pu espérer une plus grande immersion dans l’univers du Hip Hop…

Au niveau des graphismes par contre, rien à redire. S’il est vrai que le style graphique ne plaira pas à tous, avec son aspect irréaliste et ses couleurs parfois trop criardes, tous s’accorderont à dire que les modélisations des personnages et décors sont à pleurer de bonheur. Difficile dans de telles conditions de critiquer ce qui est sans aucun doute l’un des plus beaux jeux disponibles à l’heure actuelle sur les consoles nouvelle génération… D’autant plus que le moteur physique suit parfaitement, avec des objets du décor qui se brisent, glissent, explosent, giclent et coulent d’une manière très réaliste. Hallucinant, tout simplement.

Point complet

Difficile de trouver quoi que ce soit de positif dans ce Def Jam : Icon qui change radicalement d’orientation après un Fight For New York époustouflant. Malgré toute l’originalité dont il fait preuve, Icon n’arrive pas une seule seconde à nous convaincre du bien fondé de ce changement de direction. Difficile donc de rester objectif devant cette ambiance « de la rue », avec des buildings qui sautent, des décors qui dansent sur les sons de T.I et l’absence totale de barre d’énergie. On regrettera néanmoins nettement plus l’aspect gestion, plus que minimaliste, qui aurait pu donner plus de profondeur à la série. Quoi qu’il en soit, Icon a posé les bases avec des graphismes magnifiques et une bande sonore tout simplement géniale. Raison pour laquelle la déception n’en est que plus grande.

On a adoré :
+ Graphismes magnifiques
+ Design original
+ Excellente bande sonore
+ De bonnes idées
On n'a pas aimé :
- Des fautes de mauvais goût
- Lent et ennuyant
- Peu de coups
- Pas de doublage français
- Un peu court
- Aspect gestion minimaliste
- Trop irréaliste


Consulter les commentaires Article publié le 04-04-07 par Etienne F.


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