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Mais revenons-en aux bases d’Icon. Conscient de la montée au pouvoir du Hip Hop, Electronic Arts tente ici de nous faire vivre la vie d’un vrai rappeur, avec ses hauts et ses bas. Outre les nombreux combats que vous aurez à livrer, vous devrez régulièrement lire vos mails, changer votre look en vous rendant dans différentes boutiques de vêtements, bijoux et autres tatouages, gérer vos relations avec le sexe opposé et veiller à ce que vos albums décrochent des récompenses en surveillant l’attribution du budget. De très bonnes idées de base qui sont malheureusement trop peu nombreuses pour que Def Jam mérite l’appellation de Sims-like. Vous l’aurez compris : Icon mise tout ou presque sur les combats entre stars du Hip Hop et se contente de quelques « gadgets » pour nous immerger dans l’univers de la rue. Difficile dans de telles conditions d’acclamer ce léger changement d’orientation qui fait plus office de bonus que de réelle innovation.
Le mode Créer un Label, qui représente le mode Carrière solo du titre d’EA Games, est sans aucun doute le cœur névralgique d’Icon. Et si le scénario n’est finalement qu’un prétexte pour mettre des mandales à la figure des plus grands rappeurs, on appréciera tout de même la mise en scène et les textes d’introduction expliquant les raisons des combats. L’univers Hip Hop semble plutôt bien respecté, avec son lot de trahisons, le lien entre vos combats et vos ventes de CD et les confrontations entre les différents rappeurs issus de la vague US.
Le gameplay d’Icon se révèle néanmoins nettement moins inspiré que celui de Fight For New York. Nous irons même jusqu’à dire qu’Icon va à contre courant des productions actuelles en insufflant une vitesse de jeu très lente comparée à un Dead or Alive, un Virtua Fighter ou un Tekken. Certes, le titre d’EA ne joue pas dans la même catégorie, mais de là à nous proposer un titre lent et ennuyant, plus proche d’un Backyard Wrestling que d’un jeu de combat de rue, il y a une sacrée marge…
Contrastant radicalement avec le gameplay des deux premiers opus, Icon ne dispose que de très peu d’arguments pour lui. Pour peu, la licence régresserait presque en supprimant l’intégralité des armes, en limitant les styles de combat à six et en ne proposant qu’un nombre très limité de coups. Une version amputée de toute profondeur qui tente tant bien que mal de nous satisfaire en incluant des attaques couplées aux vibrations des musiques. Vous l’aurez compris, Icon base son gameplay sur le lien entre la musique et les combats. Les vibrations des différents sons affectent effectivement les éléments qui nous entourent. Libre à vous de les manipuler à coup de remix ou au contraire, de pousser votre ennemi contre une pompe ou de le projeter dans les flammes. Il en résulte une mise en scène plutôt impressionnante, servie par un moteur graphique magnifique et des effets spéciaux hallucinants de réalisme.
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Le principal défaut de ce nouvel opus sera néanmoins la trop grande importance prise par les projections et les interactions avec les décors, certes jouissives, mais déséquilibrantes au niveau des combats. Deux ou trois projections, quelques coups de poing et un envoi dans une pompe à essence suffiront en effet à mettre K.O. votre adversaire. A quoi bon s’amuser à effectuer de belles séries de coups lorsque l’on sait si facilement mettre K.O. notre adversaire ? Une orientation trop arcade qui nuit gravement à l’intérêt des combats. Autre défaut plutôt handicapant : l’absence totale de jauge de vie, qui a disparu au profit d’une meilleure immersion. L’idée n’est pas dénuée d’intérêt mais dans les faits, il est difficile de savoir l’issue du combat avant que l’écran de Game Over ou de Win ne s’affiche… Une conception originale qui aura le don d’énerver les puristes.
Pour ce qui est de la durée de vie, le mode Label devrait vous tenir en haleine pendant une bonne demi douzaine d’heures, avec de nombreux combats et un scénario somme toute très basique. Fort heureusement, le jeu dispose également d’autres modes de jeu, dont l’inévitable multijoueur off et online, le mode entraînement qui vous apprendra les bases, deux modes de jeu « combats » très classiques et le mode Mixtape, exclusif à la version Xbox 360. Ce dernier propose de démolir un adversaire au son de nos propres musiques stockées sur le disque dur de la console. Une option sympathique mais qui ne rallongera que de peu la durée de vie solo d’un soft qui se boucle finalement en un minimum de temps. Toujours est-il que les amateurs de Hip Hop devraient apprécier le divertissement, tandis que les simples amateurs du genre se contenteront de quelques combats en ligne pour pallier aux faiblesses du mode solo…
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Au niveau des graphismes par contre, rien à redire. S’il est vrai que le style graphique ne plaira pas à tous, avec son aspect irréaliste et ses couleurs parfois trop criardes, tous s’accorderont à dire que les modélisations des personnages et décors sont à pleurer de bonheur. Difficile dans de telles conditions de critiquer ce qui est sans aucun doute l’un des plus beaux jeux disponibles à l’heure actuelle sur les consoles nouvelle génération… D’autant plus que le moteur physique suit parfaitement, avec des objets du décor qui se brisent, glissent, explosent, giclent et coulent d’une manière très réaliste. Hallucinant, tout simplement.
Point complet
On a adoré : + Graphismes magnifiques + Design original + Excellente bande sonore + De bonnes idées |
On n'a pas aimé : - Des fautes de mauvais goût - Lent et ennuyant - Peu de coups - Pas de doublage français - Un peu court - Aspect gestion minimaliste - Trop irréaliste |
Consulter les commentaires | Article publié le 04-04-07 par Etienne F. |