Depuis Dynasty Warriors 3, la série de Koei n’avait guère évolué, les développeurs se contentant de nous proposer chaque année 2 à 3 variantes du titre original, avec quelques très maigres nouveautés et un moteur graphique vieillissant. Nouvelle génération de console oblige, Omega Force a du travailler dur pour nous concocter une suite digne de ce nom. Outre un nouveau moteur graphique, ce sixième volet offre donc quelques nouveautés en matière de gameplay mais, malheureusement, toujours pas de mode multijoueur en ligne. Peut-on pour autant penser qu’il s’agit là d’un mauvais titre ?

Retour sur le devant de la scène

Difficile de perdre une mauvaise habitude, encore plus lorsque ça rapporte de l’argent. Pourtant, Omega Force s’est enfin décidé à changer le moteur graphique et à peaufiner le gameplay de sa série phare. Dynasty Warriors 6 débarque donc avec des tas de belles promesses et une esthétique entièrement retravaillée. Mais que les fans se rassurent, le concept du jeu n’a pas changé d’un iota et les quelques ajouts permettent de rendre les combats plus dynamiques tout en gardant les qualités des précédents opus.

Le solo s’architecture donc toujours autour du mode Musou qui représente en fait le mode Carrière ou scénario. En début de partie, le joueur sélectionnera donc son personnage parmi les quelques héros disponibles. Il est important de noter que chacun d’eux dispose de ses propres aptitudes et de son propre style de combat. Mais ce n’est pas tout puisque chaque scénario est unique. D’ailleurs, tous se situent généralement sur des cartes différentes et nous permettent de découvrir le point de vue de chacune des factions en guerre. Vous l’aurez compris, Dynasty Warriors est un jeu qui traite de la guerre et plus spécifiquement des batailles de la Chine antique au cours desquelles quelques grands héros émergèrent après avoir terrassé des milliers d’ennemis grâce à leurs techniques de combat très poussées. Passé le choix du personnage, l’aventure commence enfin. Chaque scénario nous propose de participer à une demi douzaine de batailles, dont la durée de chacune varie généralement entre 30 et 90 minutes. Après quoi vous débloquerez de nouveaux personnages mais aussi de nouvelles campagnes jouables en solitaire. Inutile de dire dès lors que la durée de vie est tout bonnement énorme, même si le contenu s’avère un tant soit peu plus limité que par le passé.

L’art du combat

Mais avant de se lancer sur le champ de bataille, il est important de bien se préparer en sélectionnant son armement (que vous modifierez à loisir selon les objets que vous trouverez), mais aussi sa monture, et en regardant la carte du champ de bataille qui donne de précieuses informations sur le but de la partie (le général à tuer) et la position des forces ennemies. Le reste n’est généralement qu’une simple partie de plaisir. On avance, on tue, on avance, on tue, on détruit une porte, on avance, on tue. Simple comme bonjour. Néanmoins, Dynasty Warriors 6 se pare d’une atmosphère vraiment très particulière. Quel plaisir en effet de ne pas se battre seul et d’avancer arme au poing avec ses troupes tout en tailladant sec les forces ennemies ! Rarement un jeu de guerre n’avait transmis autant de sensations. De ce point de vue là, DW 6 améliore considérablement le gameplay et l’approche des combats de la série, et ceci grâce à une foule de nouveautés. Tout d’abord, le soft instaure un arbre des caractéristiques. Celui-ci consiste en fait en quelques améliorations que vous pourrez effectuer grâce aux points de compétences gagnés sur le champ de bataille. Vous pourrez améliorer votre défense, découvrir de nouvelles techniques, améliorer votre santé, votre attaque, etc. Bref, un petit côté RPG bien sympathique.

D’autre part, une partie « siège » a également fait son apparition. En fait, lorsque vous attaquerez un château ou une porte, vous devrez bien entendu combattre les troupes au sol, mais aussi tenter de prendre la place forte en secondant vos troupes qui attaqueront à l’aide de catapultes, de béliers et d’échelles (auxquelles vous pourrez grimper bien sûr). Ces quelques ajouts ne bousculent pas considérablement l’ordre établi par les précédents volets, mais ils permettent de rendre le champ de bataille plus réaliste et apportent beaucoup à l’ambiance. Enfin, il faut savoir que le personnage se déplace plus rapidement, qu’il peut à présent grimper et nager et que les animations ont été retravaillées. Autant de petits plus qui permettent de rendre le divertissement nettement plus attractif d’un point de vue ludique.

Pour ce qui est de la progression dans le niveau, il faut savoir que tout se passe en temps réel, DW 6 étant un beat them all. Comprenez par là que la bataille se passera sans vous si vous ne faites rien. Alors bien sûr, tuer de malheureux soldats c’est fun, mais il ne faut pas oublier d’éliminer les commandants ennemis pour faire fuir quelques soldats peureux et baisser le moral des troupes adverses, sans oublier de réaliser quelques objectifs qui feront pencher la balance en votre faveur. L’objectif principal restant bien entendu la mort du général ennemi qui s’avère, tout comme les lieutenants, nettement plus résistant et puissant que les soldats. Bien entendu, ce qui vaut pour l’un vaut pour l’autre. Si par malchance vous faites les mauvais choix et que votre général succombe dans la partie, vous devrez la recommencer et tenter un autre chemin, la carte demeurant assez vaste et offrant de nombreuses possibilités tactiques. Malheureusement, on déplorera que l’intelligence artificielle soit toujours aussi peu poussée, le soft se résumant le plus souvent à un martèlement pur et dur de la manette. Toujours est-il qu’en plus des modes de jeu traditionnels, DW 6 offre également une partie coopérative pour l’intégralité des missions. Un plus non négligeable, surtout que cette option permet de se partager les tâches et d’ajouter un facteur de complémentarité. En revanche, on regrettera l’absence pure et dure de mode multijoueur en ligne et de mode duel. Dommage. Mais vu que le soft demeure relativement long, on ne lui en tiendra pas trop rigueur.

Une grosse mise à jour

Depuis le temps qu’on l’attendait, on ne va pas s’en plaindre ! Omega Force a enfin décidé de remettre à jour le moteur graphique de sa série phare. Si le soft demeure relativement en deçà de ce que l’on a l’habitude de voir, on saluera néanmoins l’initiative qui nous permet de découvrir une esthétique nettement plus propre et soignée qu’auparavant. Pourtant, il est clair que le soft souffre toujours de bugs d’affichages et que certains décors demeurent assez moches. Mais dans l’ensemble, la mise à jour technique est assez convaincante et le soft parvient sans trop de difficulté à nous faire oublier les mauvaises habitudes que la firme avait prises dans le passé. Il ne faut d’ailleurs pas oublier de rappeler qu’il s’agit d’un beat them all et que de nombreux personnages sont affichés simultanément à l’écran. Malheureusement, si l’on peut trouver des excuses à ce léger (très léger même) retard technique, on ne peut en aucun cas excuser les quelques rares chutes de frame rate en coopératif qui handicapent un peu les combats. Mais fort heureusement, celles-ci demeurent peu nombreuses.

Pour ce qui est de la bande sonore, on saluera l’initiative d’avoir enfin supprimé les doublages français qui étaient tout bonnement exécrables. Néanmoins, si les sous-titres demeurent relativement bien traduits, on regrettera que les doublages anglophones demeurent presque aussi mauvais que leurs ex-homologues francophones. On s’en serait aisément passé et on aurait même préféré goûter aux doublages japonais. Ceux-ci auraient peut-être eu le mérite d’apporter un peu plus d’authenticité au soft… Mais qu’importe au final, car le rythme est là, le plaisir de jeu aussi et les musiques demeurent toujours aussi entraînantes.

Point complet

On a adoré : + Une mise à jour graphique ! + Toujours aussi fun + De nouvelles possibilités + Un gameplay plus dynamique + Les phases de « siège » + Le mode coopératif

On n'a pas aimé : - Pas de jeu en ligne - Aucun duel en local - Très proche des précédents volets - L’I.A. - Le doublage en anglais

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Article publié le 09-03-08 par Etienne F.