Annoncé lors de l’E3 dernier par Epic Games, qui avait racheté le talentueux studio Chair quelques mois auparavant, Shadow Complex est un jeu d’action à grand spectacle qui tente de dépoussiérer les jeux à straffing horizontal en nous proposant un titre aussi abouti qu’ambitieux. Reste alors à vérifier si toutes les promesses des développeurs se sont concrétisées…

Un revival fabuleux !

Chair est un studio qui a un certain curriculum vitae. On lui doit le très ambitieux mais malheureusement trop bogué Advent Rising sur Xbox et PC et, dans un intervalle de temps plus proche du nôtre, l’excellent shoot them up aquatique Undertow qui est disponible sur le Xbox Live Arcade. Rien d’étonnant dès lors à ce que leur dernier projet en date, Shadow Complex, réalisé avec l’aide de l’Unreal Engine et des dernières technologies d’Epic, soit une nouvelle fois un projet très ambitieux. Cependant, à la différence d’Advent Rising, Chair a désormais les moyens de réaliser ses ambitions et cela se voit ! Shadow Complex reprend grosso modo la même recette que des dizaines de jeux d’aventure à l’ancienne, façon Metroid et autres Castlevania. Le joueur y incarne un jeune homme parti en week-end avec sa fiancée qui est enlevée par de dangereux militaires sous ses yeux. Il décide alors de les pourchasser pour sauver l’amour de sa vie. Mais plus il avance dans le complexe, plus il se rend compte que celui-ci est immense et regorge de terribles secrets. Vous l’aurez compris, le ton est à la science fiction. Comme d’habitude, les développeurs ont choisi de faire confiance à leur auteur préféré, Orson Scott Card, qui avait déjà œuvré sur leurs deux précédents projets. En résulte donc un scénario plutôt efficace sur fond de menace militaire. Cela dit, ne vous attendez pas à de grosses surprises : le scénario demeure très simple à suivre dans l’ensemble, jeu téléchargeable oblige.

Pour le reste, Shadow Complex mélange divers éléments propres à certains types de jeu. On y trouve un gameplay à straffing horizontal façon Metroid justement, l’utilisation de divers pouvoirs (grappin, jetpack…) qui rappellent Bionic Commando, des décors en 3D réalisés avec l’Unreal Engine, un univers visuellement très proche de celui de Metal Gear Solid, un héros qui ressemble trait pour trait au héros d’Uncharted (et qui en a même la voix en version originale !), une carte ouverte et gigantesque qui se débloque petit à petit en fonction des mécanismes activés et de vos pouvoirs, des passages aquatiques qui rappellent ceux d’Undertow et des passages en full 3D (sur des tourelles notamment) qui nous immergent parfaitement dans un TPS façon Gears of War. Vous l’aurez compris, le jeu regorge de références et non des moindres ! A vrai dire, il est un formidable mélange d’idées, brassées autour du thème de l’infiltration et de l’action dans un scénario digne d’un grand film de science fiction. Le gameplay du jeu est tout simplement parfait. Non seulement parce qu’il mêle à la perfection action (avec gunfights effrénés, système de couverture, lancers de grenades, roquettes, tourelles) et infiltration (meurtres silencieux, tentatives d’esquives des ennemis, caméras à éviter, etc.) mais en outre parce qu’il ne cesse d’évoluer tout au long de l’aventure.

Le personnage découvre en effet de nouvelles armes, passant du simple pistolet à la grosse mitrailleuse et au lance-roquettes, de nouveaux pouvoirs (courir sur l’eau, utiliser un grappin, défoncer certaines portes…), il peut ouvrir de nouvelles portes ou débloquer des passages inaccessibles auparavant sur la carte, il affronte des ennemis de plus en plus puissants et, surtout, il découvre des améliorations particulièrement bien cachées qui augmentent sa force, son énergie, le nombre de munitions qu’il peut porter, etc. Pour profiter pleinement du jeu, il faut bien entendu opter pour un mode de difficulté assez poussé. Le mode difficile permet de voir le titre sous ses meilleurs aspects et oblige le joueur à se planquer, à utiliser des grenades et à jouer finement, tandis que le mode facile est forcément plus permissif. Niveau durée de vie, il faut compter six à sept heures en facile et entre huit et quinze heures en difficile, selon votre faculté à choisir le bon chemin et à affronter les ennemis de la manière la plus intelligente. Un joueur lambda devrait donc boucler le jeu en une dizaine d’heures. Inutile de dire que vu ses qualités incroyables, sa réalisation dantesque et sa durée de vie, Shadow Complex vaut largement ses 1200 MS Points. A vrai dire, le soft de Chair aurait largement pu être vendu à un prix supérieur. Seuls quelques petits bugs graphiques viennent ternir le tableau, sans ajouter de réels défauts au soft, tout cela restant assez peu commun et surtout pas très gênant. Enfin, en ce qui concerne la bande sonore, on a droit à des bruitages d’une qualité exceptionnelle (Epic oblige), à des voix entièrement en français ET des doubleurs de renommé dans le milieu, sans compter sur des musiques d’ambiance d’excellente facture et de véritables singles, notamment à la fin du jeu.

Point complet

On a adoré : + Des graphismes superbes + Un gameplay aux petits oignons + Une difficulté parfaitement dosée + Une bonne durée de vie + Mélange d’infiltration et d’action réussi + Des décors variés + Rapport qualité/prix très correct (1200 points)

On n'a pas aimé : - Quelques petits bugs

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Article publié le 20-08-09 par Etienne F.