L’ogre vert le plus dégoûtant du cinéma américain revient dans un monde vidéoludique qui n’avait pas forcément besoin de lui pour bien se porter. Quoi qu’il en soit, après un premier opus assez immonde et un second totalement passé inaperçu, voici un troisième portage consacré, forcément, au troisième film. L’occasion pour Activision de sauver l’honneur. Ou pas ? C’est ce que nous saurons avec ce test !

Comme une mauvaise odeur…

Basé sur l’histoire du troisième film éponyme, ce Shrek le Troisième s’appuie sur la montée en grade de l’ogre vert. Après la mort du roi, celui-ci se voit malgré lui rapidement sur le trône. Sans parler de sa future descendance qui s’apprête à sortir du ventre de la belle ogresse Fiona. Bref, un programme chargé pour Shrek qui va se voir aussi obligé de se battre contre une troupe de pirates venant semer la panique à Fort Fort Lointain. De son côté, le prince charmant n’hésite pas à mettre les moyens pour prendre le trône qui, selon lui, devrait lui revenir de droit. Une véritable armée se dressera face à toute la clique des héros ! Une charmante composition de personnages qui, si elle ne fait pas l’unanimité au cinéma, reste très touchante et charismatique.

Dans le jeu, les personnages sont eux aussi tous présents. Que ce soit l’âne ou le chat botté, ils ont tous leurs propres mimiques. Malheureusement, les doubleurs français (en l’occurrence Alain Chabat ou les voix officielles de Cameron Diaz ou encore Eddie Murphy) n’ont comme d’habitude pas été engagés pour doubler le jeu officiel. On se retrouve donc avec de très pales copies de ces doubleurs d’exceptions qui n’hésitent pas à casser tout le charme de certaines situations. Heureusement, celles-ci sont assez comiques pour ne pas faire mourir l’ambiance du jeu à petit feu. Que ce soit lors d’une visite d’une académie médiévale façon « Campus américain » ou la bataille entre un chef pirate sur un air extrêmement ressemblant à celui d’un concurrent de taille, Pirates des Caraïbes, les développeurs s’en sont donnés à cœur joie. Les contes de fée et autres légendes en prennent plein leur grade pour notre plus grand plaisir, même si on sent que le filon semble s'épuiser très vite avec ce troisième opus qui manque sérieusement de nouveauté.

Le jeu possède un gameplay tout ce qu’il y a de plus basique puisqu’il est question d’un classique Beat’em-all des familles. On avance dans des niveaux extrêmement linéaires en couloirs prédéfinis et seuls les quelques secrets des niveaux, répertoriés sur une carte des objectifs, sont à découvrir dans des espaces clos ou des objets à briser. Aussi, en plus de la baston générale, il sera nécessaire d’emmener à bien quelques objectifs spéciaux comme trouver un personnage coincé dans une caisse ou encore réussir à éliminer plusieurs ennemis via un coup spécial. Car qui dit jeu bourrin, dit coups spéciaux ! Shrek le Troisième ne déroge pas à la règle puisque, lorsqu’un combo est lancé sur un ennemi, celui-ci laisse apparaître au dessus de lui une touche à appuyer pour enclencher une sorte de « coup final » comme Mortal Kombat le faisait si bien avec ses désormais célèbres Fatality. Aussi, de façon plus puissante via une jauge de pouvoir, l’ogre (mais aussi ses compagnons sur lesquels nous reviendrons plus bas dans le test) pourra lancer une super attaque. En l’occurrence, Shrek se lâche sans crier gare et dégage un gaz vert suivi d’un son très grave qui assomme immédiatement tous les ennemis. Utile !

Dommage que ces coups ne soient pas plus travaillés car les « fatalités » ne sont pas des mieux animées et surtout, les coups ne semblent pas vraiment portés. Aussi, il aurait peut-être été utile de mettre un peu plus de conviction dans les sons qu’enclenchent les coups de façon à donner un sentiment de force aux différentes attaques. Ici, tout est assez sommaire et semble sans gravité. Très lassant.

… de mauvaise adaptation !

Histoire de couper une linéarité franchement trop présente, les développeurs ont désiré intégrer tous les autres personnages de la franchise. Jouables, nous pouvons retrouver l’âne, le si mignon chat botté et la Belle au Bois Dormant dans un rôle de presque infiltration avec des pouvoirs permettant d’endormir des gardes ou de les faire se retourner contre leurs semblables. De son côté, l’âne n’est pas très intéressant à jouer puisqu’il reste beaucoup moins souple à contrôler. Le chat est par contre un véritable bonheur, tout d’abord via son pouvoir de persuasion reprenant de façon très fidèle la célèbre pose du chapeau apparue pour la première fois dans Shrek 2. Les gardes soupireront et se retrouveront cloués sur place pendant un petit moment, ce qui donne largement le temps au joueur de les finir au sabre. Le chat est clairement le personnage le plus jouable et passionnant du jeu. Dommage que ces phases soient si rares !

Globalement, le jeu ne manque donc pas de contenu mais il est très mal employé. Les meilleures vannes se trouvent dans les cinématiques qui sont ponctuées par des voix que l’on aura bien du mal à accrocher. De plus, techniquement, c’est une véritable honte que de retrouver ce genre de graphismes sur Xbox 360 ! Ceux-ci étant clairement dignes d’une Xbox clairement pas dans sa meilleure forme. Pour la petite information, le jeu est quasiment identique aux opus d’une certaine console portable concurrente, l’aliasing et les effets de lumière en plus. Un jeu du genre de ceux que les joueurs ont dû se coltiner lors de la toute première semaine de sortie de la console de Microsoft. Dommage qu’Activision fasse partager ses mauvaises idées à un public déjà habitué à bien mieux !

Point complet

On a adoré : + Plutôt fun dans l’immédiat + Des personnages fidèles au film

On n'a pas aimé : - Excessivement répétitif - Vraiment indigne de la 360 - Très court - Pas de voix officielles

Consulter les commentaires

Article publié le 25-06-07 par William B.