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Street Fighter IV



Editeur
Capcom
Développeur
Capcom
Genre
Combat
Statut
Disponible
Date de sortie
  20.02.2009
  17.02.2009
  12.02.2009
Nombre de joueurs
1 à 2
Online
- Jeu en ligne
- Classements
Classification PEGI

Mémoire
140 Ko
Résolutions gérées
720p, 1080i, 1080p
Prix de lancement
59,00 €
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Cela fait plus de huit ans que les fans de baston attendent le digne successeur du mythique Street Fighter III 3rd Strike. Huit ans qui auront vu apparaître un paquet de remakes plus ou moins réussis ainsi que quelques nouveaux opus en 3D très peu convaincants. La question était donc de savoir si Capcom avait encore les moyens de rallier à lui tous les fans de la série sur next-gen ? Après avoir mené une campagne promotionnelle d’une intensité rare, la firme nipponne a-t-elle tenu son pari ?

Retour vers le futur




C’est presque en tremblant que l’on pose les doigts sur la boite du jeu : voilà enfin le véritable nouvel opus de la série culte. Et s’il est tout simplement affublé d’un IV c’est bel et bien pour annoncer la couleur : il se pose comme la suite tant attendue de 3rd Strike et pas un titre à la va-vite. Une fois la galette dans la console, joie et peur se mêlent dans un premier temps. L’introduction façon aquarelle est magnifique et originale mais le thème l’accompagnant nous rappelle les pires boys bands des années 90. L’intro s’achève, le menu principal apparaît. Horreur, l’ignoble musique précédemment entendue est bien le thème principal du jeu et viendra torturer nos oreilles à chaque passage dans les menus. Voilà qui donne en tout cas envie d’aller combattre au plus vite. Qui plus est, le design des menus est franchement has-been et l’on se met à douter du bon goût des développeurs japonais. Mais pas pour longtemps !

Street Fighter IV n’étonne pas franchement par son contenu mais propose un ensemble complet et bigrement efficace. Aux classiques modes Arcade et Xbox Live sur lequel nous reviendrons ci-dessous, s’ajoutent le traditionnel mode Versus pour des combats contre l’IA ou contre un ami ainsi que le mode Défis qui regroupent des modes classiques comme le mode Time Attack et le mode Survie ainsi que le mode Épreuves qui est un entraînement progressif pour chaque personnage. N’oublions pas non plus le mode Entrainement qui va rapidement devenir votre mode favori tant le niveau de jeu est corsé aussi bien en solo que sur le Live. En effet SF IV ne plaisante pas lorsqu’il s’agit de parler de difficulté. Parmi les huit niveaux à disposition (débutant, très facile, facile, normal, moyen, difficile, expert, maître), seuls les deux premiers sont à la portée des nouveaux joueurs. Et encore, la difficulté pas très bien dosée fera rompre les nerfs de plus d’un joueur. La faute notamment à un boss de fin étonnamment difficile à battre quelque soit le niveau de difficulté choisi. Seth (c’est son nom), possède ses propres coups (puissants et difficiles à parer), les meilleurs coups d’autres personnages du jeu ainsi que la faculté de se téléporter ou de vous aspirer vers lui. De ce fait, on gagne souvent les sept premiers combats les doigts dans le nez avant de recommencer plusieurs fois le boss de fin. Après un passage de quelques heures par la case entraînement, le mode Normal devient accessible tout en offrant tout de même un challenge relevé. C’est dire si les quatre derniers modes de difficulté se destinent avant tout au hardcore gamer.

En ligne, on ne fait pas forcément le fier. Le niveau est élevé, certains joueurs passant leur vie sur le jeu et ayant passé les précédentes années de leur vie sur ses prédécesseurs. Malgré quelques lags de temps à autre, l’ensemble est fort stable et fluide et ce sont donc bien les meilleurs joueurs qui sont récompensés. À l’image de l’ensemble du titre, le Live gratifie ceux qui s’investissent pleinement dans le jeu en apprenant les nombreuses techniques des 22 combattants. En cas de victoire, on gagne des points mais aussi parfois des titres et des icônes permettant de refléter notre niveau, notre expérience.

Fight Club




Côté personnage, on retrouve sans surprise les Ryu, Ken, Chun-Li, Honda, Bison et autre Dalsim mais également quelques petits nouveaux. Crimson Viper joue la femme fatale avec un style très offensif et une tenue spéciale lui permettant d’électrocuter ou brûler ses adversaires. El Fuerte est un cuisinier déjanté qui court en permanence, très difficile à saisir. Rufus est un gros biker au style déstabilisant. Et enfin, Abel est un français très agile pour les chopes et dont les coups sont puissants mais de faible portée. Évidemment, plusieurs personnages sont à débloquer, dont des têtes connues comme Cammy ou Rose. Gouken, le mentor de Ken et Ryu, est également au programme ainsi bien évidemment que Seth, le boss de fin. Vient alors la fameuse question : les 22 personnages sont-ils équilibrés ? Dans l’ensemble oui mais hélas pas tous. La résistance de Zangief et la puissance de ses chopes une fois bien maîtrisé en font un personnage globalement au dessus du lot. De même que Sagat très fort et polyvalent et Seth, clairement le plus favorisé. Abel bien maîtrisé semble également avoir quelques facilités pour dominer l’adversaire. En ligne on retrouve sans surprise Ken, Ryu et Sagat dans le top 3 des personnages les plus joués, leur prise en main rapide n’y étant pas étrangère.

Il faudrait bien évidemment des heures pour faire le tour des forces et faiblesses de chaque personnage, attardons nous donc plutôt sur le cœur du jeu : son gameplay. L’héritage Street Fighter a-t-il été respecté ? Des nouveautés majeures ont-elles fait leur apparition ? Dans les deux cas, la réponse est oui. Street Fighter IV pioche dans les différents volets de références de la série pour nous proposer un gameplay technique à la profondeur inouïe. Comme dit précédemment, il faut de nombreuses heures de pratique pour bien maîtriser un personnage et c’est l’une des raisons pour laquelle les tournois organisés dans le monde entier autour de la série sont populaires. L’ambition rime avec la patience et le courage. Sans surprise on retrouve les six coups classiques (poing faible, poing moyen, poing fort, pied faible, pied moyen, pied fort) ainsi que les coups spéciaux à base de mouvements de stick combinés à un coup classique. Les variantes EX des coups spéciaux répondent elles aussi présentes. Elles utilisent un quart de la barre de combo mais sont en contrepartie plus puissantes. La barre de combo se remplit au fil des coups donnés à l’adversaire. Une fois complète, il devient alors possible de déclencher un super-combo, manipulation relativement complexe permettant de causer des dégâts notables en plus de s’accompagner d’effets visuels fort convaincants. Mais la nouveauté se situe au niveau de l’ultra-combo. Une barre de « Revenge » se remplit au fil des coups reçus et permet une fois pleine de réaliser un ultra-combo. Évidemment difficile à sortir, cet ultra-combo peut toutefois bouleverser l’issue d’un combat puisqu’il enlève environ la moitié de la barre de vie lorsqu’il n’est pas paré !

L’autre grosse nouveauté côté gameplay, c’est la Focus Attack. En appuyant simultanément sur les boutons poing moyen et pied moyen, on peut réaliser une Focus Attack relativement faible. Mais en maintenant appuyés plus longuement ces deux boutons simultanément, on atteint alors le second puis le troisième niveau de la Focus Attack, réalisant ainsi un coup puissant, brutal et cassant la garde ennemie, le rendant alors vulnérable. Au fil des rounds, on apprend à maîtriser ce type d’attaque et on découvre qu’elle est finalement d’une importance cruciale dans le système de jeu de ce nouvel opus. Vous l’aurez compris, le gameplay de Street Fighter IV est une petite merveille : il est aussi dur à dompter totalement que jouissif une fois cela fait. On ne regrettera alors qu’une seule chose : la frustration de jouer à la manette. Le prix très onéreux des véritables sticks arcade les réservent aux fans les plus passionnés et fortunés. Les autres devront réaliser des mouvements parfois complexes (je pense notamment à tous les quarts de stick à enchaîner) avec les flèches directionnelles ou le stick gauche manquant clairement de précision.

Ça cartoon !




Si l’on s’attarde évidemment sur le gameplay remarquable du titre, il ne faut pas non plus mettre de côté son aspect graphique. Lors de ses premières apparitions, le soft avait clairement fait débat, l’heure étant d’ailleurs clairement à la méfiance. Pourquoi diable vouloir cartooniser les personnages ? Au fil des médias dévoilés, ce parti pris a semblé de plus en plus convaincant et, manette en main, il l’est d’autant plus. Les personnages sont tous plus musclés que jamais, mais jouissent surtout d’animations au top tout en restant dans le plus pur style Street Fighter. Les animations faciales ont notamment fait l’objet d’un travail tout particulier. Lors d’un K.O, les combattants se figent quelques secondes permettant de contempler la rage sur le visage du vainqueur et la douleur sur le visage du perdant. L’aspect cartoon renforce fortement ces expressions. Les décors sont eux aussi très jolis dans l’ensemble mais toutefois inégaux, certains manquant clairement de vie. Le côté dessin animé est renforcé par les prologues et épilogues du mode Arcade (différents pour chaque personnage), prenant la forme d’un anime japonais de quelques secondes. La réalisation de ces derniers est honnête, mais leur contenu demeure maigre. Un jeu de combat ne mise pas sur son scénario et Street Fighter IV en est l’un des exemples les plus probants. Notons tout de même que toutes ces vidéos apparaissent dans la galerie une fois débloquées. On y trouve également moult artworks et quelques autres vidéos comme la longue introduction du jeu. La plupart de ces éléments sont bien entendu à débloquer au fil des combats, tout comme des costumes pour les personnages ou des provocations (n’ayant d’ailleurs aucune réelle utilité).

Convainquant visuellement, ce nouvel opus n’offre en revanche pas le même menu aux oreilles. On l’a dit et on le répète, le thème principal est tout simplement honteux. Les musiques sont d’une façon générale reléguées au second plan : elles sont très discrètes pendant les combats et ne marquent pas autant les esprits qu’on l’aurait espéré, même en se donnant la peine de baisser le volume des bruitages pour pouvoir les apprécier. Bon point en revanche pour la voix off et pour la possibilité offerte de mettre les voix japonaises en lieu et place des anglaises après avoir terminé le jeu une fois. La cerise sur le gâteau étant le réglage de ce paramètre de façon indépendante pour chaque personnage. Perfect !

Point complet

Street Fighter IV est enfin là et il ne déçoit pas. Les nouveaux joueurs découvriront un titre frais et réussi visuellement ainsi qu’un gameplay tirant le meilleur de la série en lui ajoutant des idées tout simplement excellentes. Ils seront toutefois vite rebutés par une difficulté très relevée et n’auront d’autres choix que de s’entraîner vaillamment. Les fans de la série eux, retrouveront des sensations grisantes dès les premiers rounds et apprécieront sans doute le tour de force de Capcom de faire du neuf avec du vieux, autrement dit de passer à la 3D en conservant un gameplay extrêmement profond où la notion de timing prend tout son sens. Bien sûr on pourrait chipoter sur quelques personnages déséquilibrés ou critiquer des heures durant l’infâme thème principal, mais ces quelques bévues ne pèsent finalement pas bien lourd dans la balance. Steet Fighter IV marque le retour du roi, un fantastique tour de force qui redonne à la série ses lettres de noblesse et aux joueurs de quoi s’éclater pendant quelques années.

On a adoré :
+ Gameplay remarquable
+ Profondeur de jeu colossale
+ Esthétiquement réussi
+ Animations, notamment faciales
+ Fun
+ Solide durée de vie
+ Un live (presque) au top
+ Voix-off excellente, voix japonaises présentes
On n'a pas aimé :
- Difficulté trop corsée
- Sagat, Zangief, Seth trop forts
- Thème musical principal ignoble
- Quelques stages décevants
- Mieux vaut un vrai stick pour profiter pleinement


Consulter les commentaires Article publié le 10-03-09 par Nicolas T.


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