Après quatre Project Gotham Racing, Bizarre Creations s’est dit qu’il était temps de changer de registre et de concevoir un titre qui sortirait un peu des sentiers battus. Ainsi est né The Club, un jeu d’action se jouant à la troisième personne où le but n’est pas tant de finir le niveau en vie, mais bien de faire un maximum de points en enchaînant les frags dans les temps et en accumulant les bonus. Un concept particulièrement novateur qui laissait présager de très bonnes choses. Mais après une démo plutôt décevante, nos espoirs étaient vite retombés. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Règle n°1 : ne parlez du Club à personne
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le scénario du Club n’est pas sans rappeler un certain Fight Club. En gros, des milliardaires s’amusent à organiser des tournois desquels des ex-mercenaires tentent de sortir vivants. Bien entendu, ces tournois ne sont pas légaux et personne ne doit savoir qu’ils sont organisés. En pratique, le joueur incarne donc l’un des 8 personnages qui lui sont proposés et participe à des tournois de 6 épreuves. Chaque tournoi se déroule dans un décor unique, allant du simple manoir en passant par un vieux cargo, une ville abandonnée, Venise ou encore un bunker soviétique. Chaque compétition propose donc des épreuves très variées, allant du simple sprint d’un point A à un point B à la survie, en passant par un sprint se prolongeant sur plusieurs tours. En pratique, le soft ne ressemble donc à aucun autre jeu d’action. Pour être bon à The Club, il ne suffit pas de finir les niveaux, il faut également marquer le plus de points possible. C’est là que The Club prend tout son intérêt, surtout que l’on peut choisir une arme parmi un vaste panel, allant du simple shotgun au lance roquette.
Au cours de vos compétitions, vous devrez tirer le plus rapidement et le plus précisément possible sur les ennemis qui vous font face, chaque partie du corps valant un certain nombre de points. Une fois un adversaire éliminé, vous n’aurez que peu de secondes pour tirer sur un autre, sans quoi vous perdrez le combo multiplicateur. Il vous faudra donc sprinter d’un ennemi à un autre tout en évitant les balles et en retenant le parcours (le jeu demeurant très linéaire, ce n’est pas très difficile). Pour vous aider dans votre tâche, vous trouverez divers bonus tels que des panneaux avec un crâne qu’il faudra détruire pour marquer plus de points et relancer le combo multiplicateur. Bien entendu, diverses munitions et packs de santé sont éparpillés aux quatre coins de la carte et vous aideront dans votre progression. En plus des ennemis traditionnels, vous devrez également affronter d’autres ennemis plus coriaces tels que des snipers, des mitrailleurs lourds ou encore des types armés de boucliers.
Alors que l’on s’attendait à un jeu qui devient vite ennuyant, on découvre un titre au concept unique et finalement assez accrocheur, du moins si l’on apprécie un tant soit peu le genre. Extrêmement fluide, dynamique, fun et élitiste, The Club n’en demeure pas moins trop peu varié pour nous convaincre pleinement. Les décors ont beau être nombreux, on aurait aimé découvrir des niveaux plus vastes et plus originaux (une forêt ? de la neige ?). De même que des modes de jeu plus nombreux que de simples sprints chronométrés ou de simples survies… Certes, The Club est très agréable à parcourir et finalement addictif avec son système de points, mais le soft montre vite ses limites, surtout en solo où la durée de vie n’excède pas les 3 ou 4 heures.
Règle n°2 : … mais parlez-en entre membres
Mais bien entendu, c’est dans ses modes multijoueurs que The Club prend tout son intérêt. Le soft propose en effet les traditionnels Deathmatch et Team Deathmatch, mais aussi d’autres modes plus originaux comme le Mode Assaut où une équipe défend un lieu et une autre équipe l’attaque, le mode Chasse où une équipe chasse une cible et l’autre est chargée de la défendre, ainsi que les inévitables tableaux de score. Si vous disposez d’un compte Gold, à vous les joies du online puisque, dans l’ensemble, le multijoueur de The Club s’avère plutôt consistant, bien qu’assez traditionnel.
Le titre de Sega nous propose donc deux principaux modes de jeu bien distincts, avec une aventure solo intéressante mais assez courte et un mode multijoueur assez classique mais très fun. Rien de révolutionnaire en soi, d’autant plus que le gameplay reste très limité (pas de saut, de couverture, de mouvement artistique, juste des roulades) et que le level design force une progression des plus linéaires. Néanmoins, on reconnaîtra que malgré ses insuffisances, The Club demeure un jeu agréable à parcourir, fun et élitiste (puisqu’il faut connaître le niveau sur le bout des doigts pour les High Scores).
Règle n°3 : réglez vos téléviseurs
D’un point de vue technique, The Club parvient sans trop de difficulté à nous faire oublier nos craintes. La bande sonore colle parfaitement à l’univers avec des voix glaciales, des musiques électroniques excellentes et des bruitages très réussis, tandis que l’esthétique globale du soft parvient à nous convaincre grâce à son dynamisme. Sans être une révolution technique, The club parvient à faire son petit effet grâce notamment à la modélisation de quelques personnages et à la beauté de certains décors. On regrettera néanmoins le manque de variété au niveau du design, la plupart des décors semblant sortir du même moule… Dommage.
Point completAu final, The Club est loin d’être aussi mauvais que certaines mauvaises langues le disaient… Visuellement très correct, fun, original et rudement efficace, tant en solo qu’en multijoueur, le soft de Bizarre Creations saura sans doute trouver son public, celui qui est friand de High Scores. Néanmoins, on regrettera que les décors ne soient pas plus variés, que le soft soit aussi court en solo et que le gameplay manque de possibilités. Avec plus de finition, le soft de Sega aurait assurément marqué les esprits, mais en l’état actuel des choses, le concept reste juste « prometteur ».
On a adoré :
+ Fun à jouer
+ Le multijoueur
+ Le système de jeu
+ Très correct techniquement |
On n'a pas aimé :
-Court en solo
-Peu de variété dans les décors
-Trop peu de possibilités |