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Les premières heures du jeu posent l'ambiance. En pleine mafia, dans un monde dévasté par la drogue, l'alcool et la pauvreté, The Darkness se permet d'insérer une grosse partie de paranormal qui ne fait absolument pas tâche. Bien au contraire, le mélange est un délice et certains plans sont de véritables tableaux de génie. Certaines scènes le sont tout aussi, comme cette première visite chez une petite amie qui deviendra un pilier du scénario principal du jeu. Après avoir soufflé les bougies d'un gâteau très appétissant, il sera possible d'allumer la télé et de s'asseoir dans les bras de la douce qui n'attend qu'une chose : un baiser. Si le joueur prend le temps de "jouer le jeu" et de réellement regarder la télévision, certaines scènes s'activeront. La copine est par exemple très forte au ridicule jeu populaire du "c'est moi qui est la commande, c'est moi le chef". Des séquences complètement inutiles au scénario mais qui posent une ambiance et un réalisme salvateur pour la suite des événements. On s'attache très vite à tous les personnages du jeu, surtout au héros qui, même dévasté, possède une classe qu'il est bien trop dur d'imiter. Les écrans de chargement, assez fréquents par ailleurs, se chargeront de nous le rappeler puisqu'ils mettront en scène Jackie, son trench-coat, ses flingues et ses longs cheveux dans des séquences splendides bien que vite répétitives.
Le jeu est un FPS, certes, mais ne se limite pas aux pistolets. Si effectivement plusieurs armes seront disponibles tout au long du jeu, de toutes sortes et de toutes époques, l'arme principale est le Darkness. Celui-ci vous propose de vous battre avec vos deux tentacules dévoreurs de cœurs. Ceux-ci peuvent pourfendre un ennemi de façon très gore mais aussi ramper au sol, au plafond et sur toutes surfaces plates pour jouer la carte de l'infiltration et dévorer un ennemi de façon discrète. On retrouve d'ailleurs ici un peu de référence à la série des Hitman puisqu'il existe plusieurs cheminements permettant l'exécution des ennemis. Déverrouiller une porte, y aller franco ou passer par un conduit d'aération avec son tentacule… Les amateurs apprécieront. Servie par de très jolis effets, cette solution est clairement amusante et permet aussi de faire des chemins les plus étroits de véritables cavernes d'Ali Baba ou se trouveront quelques pages secrètes du jeu qui débloqueront des bonus sur lesquels il sera utile de revenir plus tard dans le test.
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Au fil de votre progression, il sera possible de débloquer plusieurs espèces de Darklings. Au début simple dévoreur d'ennemis, ils s'armeront d'une magnifique gatling pour se la jouer Rambo. Aussi, le kamikaze vous sera bien pratique en plein nid d'ennemis. Le plus intéressant reste toutefois le Tueur de Lumière puisqu'il se chargera de liquider toutes les sources lumineuses du coin. Car The Darkness porte bien son nom, ses pouvoirs ne pouvant être lancés que lorsque il se trouve dans l'ombre. Au mieux, un pouvoir lancé en pleine lumière sera effectif seulement quelques secondes et il restera impossible d'en lancer un second. Bien entendu, le rechargement est très rapide et il suffira de se trouver un joli coin d'ombre pour faire le plein. Mais en combat, cela reste un élément à ne surtout pas prendre à la légère ! Ce gameplay mixant infiltration et action pure permet un vrai échange lors des affrontements, et jongler entre armes humaines et démoniaques est une expérience particulièrement rafraîchissante et amusante. Mais qui dit gameplay original, dit aussi détracteurs. Nul doute que ce principe ne fera pas l'unanimité, surtout qu'elle est couplée à une vitesse de déplacement assez lente.
En effet, il faut bien comprendre que The Darkness n'a rien d'un jeu furieux comme le sont Doom 3, Quake 4 ou même Prey. Les déplacements sont humainement logiques et il sera impossible de franchir des barrières d'un mètre de haut ou de courir à pleine vitesse en direction d'une benne à ordure pour s’y cacher. Si vous vous retrouvez en pleine baston, vous devrez jouer intelligemment ou le Game Over s'en suivra rapidement. La mort vous atteindra extrêmement souvent. Heureusement, le Darkness vous permettra de reprendre à votre dernier checkpoint après vous avoir fait une jolie leçon de morale sur ses pouvoirs, mise en scène par des images chocs dévisageant vos amis et alliés ou vous montrant les pires atrocités possibles. L'ambiance est continuellement travaillée, même dans la mort.
Outre les grosses phases de scénario et d'action pure, on trouve un gros potentiel de découverte et d’exploration. Ces phases se déroulent principalement dans le métro, "niveau" présent de façon permanente tout au long du jeu et forcément point commun de tous les endroits du scénario. C'est dans le métro que vous vous rendez à votre prochain objectif mais aussi que vous parlerez à bon nombre d'individus tous très différents les uns des autres. Voir le badaud vivre sa vie n'est pas d'un grand intérêt mais cela rend l'atmosphère incroyablement réaliste. Surtout que les animations sont finement travaillées et que certains gestes restent très impressionnants. L'ère de la nouvelle génération de console est bien représentée malgré la présence de certaines textures qui jurent encore un peu avec le reste des effets graphiques.
Le métro sera considéré comme un vrai Q.G, une zone neutre pour le joueur. Certains citoyens vous proposeront aussi de petites missions. Certaines locales, comme de retrouver une bague sur les rails du métro (mortellement dangereux évidemment !), d'autres plus vastes puisqu'il s'agira par exemple de mettre la main sur un gang faiseur de troubles et de s'en débarrasser de façon définitive. Des petites missions qui, en plus d'allonger la durée de vie, vous permettront d'acquérir des numéros de téléphone. Représentés par des feuilles de papier ou des lettres, ces bonus devront être validés via un téléphone ou une boite postale pour que leur contenu soit débloqué dans le menu des bonus. Chaque numéro de téléphone est un pur plaisir puisque ceux-ci mènent à un petit gag toujours bien interprété par un doublage en V.O particulièrement réussi. Une quête secrète est aussi disponible via les téléphones du jeu puisqu'un curieux énergumène vous affirmera que si vous trouvez tous les numéros cachés sur les affiches publicitaires et autres panneaux du jeu, un bonus d'exception vous sera livré. L'occasion de prendre soi même un bloc-notes et un stylo pour noter tous les numéros que l'on croise au fil du jeu. Pas très passionnant sur le papier mais bien motivant une fois la manette en main !
Si ce test ne peut pas se permettre de vous en dire plus sur le scénario du jeu sans vous spoiler de façon outrancière, il est toutefois nécessaire de rappeler que l'atmosphère pesante et l'univers toujours plein de vie n'est pas mis en scène de façon excessive. Les relations entre les personnages sont fortes, la destinée de Jackie est d'une noirceur abyssale et le joueur l'accompagnera dans une histoire réalisée d'une main de maître et aux révélations fortes en émotion. Loin de nous exploser les rétines avec des effets spéciaux qui nous laissent bouche béante, The Darkness privilégie les relations. Une histoire de vie, de mort. Glauque à souhait.
Gros défaut cependant : le tout manque légèrement de rythme et ceux qui n'accrocheront pas directement au scénario pourront s'y perdre. En effet, les séquences de métro, la "fausse" liberté du jeu et la collecte incessante de bonus obligent le joueur à esquiver pendant quelques temps le scénario pour faire grimper ses compétences. Pour ceux qui se plongeront complètement dans l'univers, il n'y aura aucun problème. Mais ces courtes mais bien présentes petites baisses de régime empêchent le jeu d'être une grande œuvre linéaire et passionnante comme le fut la série des Max Payne. On gagne en durée de vie ce que l'on perd en intensité. Pas de panique toutefois, The Darkness reste un titre incontournable sur Xbox 360 qui va se faire de nombreux fans ! Pas de doute qu'un second opus sera réclamé par une horde de joueurs en furie.
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Très classique sur ses modes de jeu, celui-ci propose du simple Deathmatch ou Capture the Flag entre Humains et Darklings. D'autres modes sont bien présents mais s'approchent énormément des classiques du genre. Globalement, on retrouve des cartes plutôt sympathiques composées d'armes éparpillées et de cœurs permettant une régénération de la vie qui semble d'ailleurs un peu trop inutile. Les joueurs se retrouvent dans un univers franchement pas crédible et assez poisseux pour s'entretuer de façon extrêmement inégale. Pire encore, le lag est omniprésent sur la moitié des serveurs. Si vous tombez sur un serveur sans aucun problème de ralentissement, appréciez-le. Vous n'aurez pas toujours cette chance. Enfin, le gros problème reste que le solo est si prenant et excitant qu'il fait énormément d'ombre à un multijoueur classique et pas vraiment justifié.
Point complet
On a adoré : - L'univers très noir et dramatique - De bonnes animations - Un gameplay varié et amusant - Un scénario qui prend aux tripes |
On n'a pas aimé : - Une certaine lenteur d'action qui ne plaira pas à tout le monde - Un multijoueur franchement mauvais - Un rythme saccadé un peu gênant - Depuis "Riddick", les graphismes n'ont pas tellement changé… |
Consulter les commentaires | Article publié le 09-07-07 par William B. |