The Outfit est encore l’un de ces jeux qui avait la promesse de sortir pour le lancement de la nouvelle bête blanche de Microsoft mais qui, pour sa propre gloire, décida de quitter les rangs du line-up pour se démarquer avec une sortie en solo. Relic Entertainment est donc fier de proposer son bébé quelques mois après le lancement officiel de la console. Fier car pour la première fois, le développeur s’essaie à la conception d’un jeu sur console. Maître de la stratégie, Relic avait conquit l’espace avec la célèbre série des Homeworld et s’était parfaitement approprié la licence Warhammer avec Down Of War. C’est donc avec surprise et envie que le public avait appris le développement de The Outfit, un jeu d’action sur 360. De quoi rompre parfaitement avec la tradition mais aussi, de se faire malheureusement attendre au tournant : les joueurs n’aiment pas le changement et quand celui-ci a lieu, il se doit d’être impeccable. Alors, essai réussi ?
Debout soldat, vous allez libérer la France.
Si Relic a rompu la tradition avec le développement de The Outfit, on ne peut pas dire que l’univers a été choisi avec la plus grande subtilité et originalité. Oui c’est encore à la seconde guerre mondiale que vous allez assister, oui vous avez encore le contrôle d’un commando d’élites et oui, vous allez sauver le monde. Cependant, c’est dans un univers légèrement décalé que vous allez prendre le contrôle de cette équipe fortement caricaturée par le stéréotype même du militaire américain. Vous devrez donc faire un choix, en début de chaque mission ou à chaque fois que vous mourrez, entre trois bras cassés qui diffèrent chacun par leur équipement et leurs caractéristiques. C’est donc avec le capitaine Deuce Williams (disposant d’un lance-roquette et d’un revolver) et de ses deux acolytes JD Tyler (sniper et fusil à pompe) et Tommy Mac (mitrailleuse et lance-flamme) que vous prenez part à un scénario captivant. Du moins captivant pour le Gamer en manque de séries B car je l’avoue, celui-ci m’a tellement passionné que j’ai outre passé chacune des vidéos qui ouvraient et concluaient les missions. On part à la poursuite d’un grand méchant allemand au nom ridicule qui s’est associé à un prêtre français. De quoi nous tenir éveillé quelques minutes mais pas bien plus. Je cite directement le gros point noir du jeu : il est strictement impossible de voir apparaître les mots Game Over sur l’écran pour la simple et bonne raison que l’on reprendra toujours notre partie au dernier et très nombreux check point atteint. Et c’est cette facilité qui va nuire gravement non pas à la santé, mais à l’intérêt propre du jeu au bout de seulement quelques missions.
C’est dans le gameplay que l’on va trouver cette pincée d’originalité qui va nous faire rester sur le jeu un peu plus longtemps. On dirige notre soldat à la troisième personne et nos deux coéquipiers nous suivent au pas. Il aurait été logique de pouvoir leur donner des ordres mais ce n’est hélas pas le cas. Nos objectifs nous sont signalés en début de mission et d’autres, secondaires, peuvent apparaître au fur et à mesure de l’avancée de la mission. Pour arriver au bout de celles-ci, les développeurs ont mis à disposition du joueur une commande qui permet d’appeler du renfort à n’importe quel moment : Le Destruction On Command. On peut donc demander une équipe en renfort si la nôtre s’est fait dilapider par les troupes ennemies que ce soient une tourelle, une jeep, un tank, un raid aérien. En résumé, du gros, du lourd, pour toujours plus d’efficacité. Cette commande est très jouissive au début du jeu mais on constate ses propres limites avec un manque flagrant d’équilibrage. Ainsi, on est tellement vulnérable à pied que le premier réflexe est de se faire parachuter un véhicule blindé. On parcourt ainsi la totalité du jeu à bord des véhicules qui malheureusement présentent une jouabilité des plus approximatives. Approximation qui se retrouve d’ailleurs dans la visée qui se veut très aléatoire. Une ressemblance avec les armes d’époque ? Mais c’est bien là que le bas blesse : on a souvent la forte impression que les développeurs ont hésités entre l’arcade et la simulation (même si je vous rassure on en est loin) sans vraiment prendre part à l’un des deux camps. Le jeu nous donne les outils pour imposer de réelles stratégies mais on remarquera vite que la meilleure des solutions sera de foncer dans le tas. Pourquoi pas me direz-vous ? Mais alors pourquoi un tel manque de fun? Le soft aurait mérité à être plus « arcadisé » (comme par exemple une vitesse de déplacement amélioré) pour mettre en valeur ses atouts et surtout nous faire apprécier le soft jusqu’au bout.
La destruction entre vos mains
Le jeu n’a pas que des défauts et des qualités mal utilisées, on remarquera un moteur physique qui sans être remarquable, fait honneur au titre. Vous pouvez absolument tout détruire sur votre passage. Vous rentrez dans un village ? Rasez-le jusqu’au moindre parpaing. Des troupes ennemies forment un barrage devant vous ? Foncez dans le tas pour voir les hommes fuir et les sacs de sable explosés devant vos roues. Alors oui, la technique du jeu est loin d’être critiquable. Une intelligence artificielle qui se veut particulièrement hargneuse, une bande son quasiment irréprochable avec des voix en vost, un framerate élevé qui reste constant et des graphismes qui, sans faire surchauffer la 360, restent tout à fait honorables. Mais on peut penser que le joueur est en droit de demander beaucoup plus sur 360 car techniquement, on a l’impression d’évoluer dans un jeu Xbox, de très bonne facture certes, mais pas pour une console next gen.
De plus, si le jeu se révèle déjà très répétitif en lui même, on retrouvera malheureusement cet aspect dans les décors. On reste tout le long du jeu dans le même thème et le plus incroyable est qu’on a l’impression que les graphistes ont utilisés une palette de trois couleurs pour peindre leur monde, vert, gris et marron. Ces couleurs composent à 95% les teintes du soft, de quoi lasser le plus persévérant des joueurs non ? Les vidéos qui servent de transition entre chacune des missions sont réalisées avec le moteur du jeu. Celui-ci se déroulant constamment à la troisième personne et donc avec une caméra éloignée de la scène, on ne peut réellement s’apercevoir de la limite du moteur graphique mais hélas, ces vidéos nous laissent voir un côté beaucoup moins propre du moteur, le soft méritant une meilleure finition.
Fort heureusement, le jeu est sauvé par un mode multijoueur beaucoup plus intéressant. Si les défauts du mode solo restent récurrents, les possibilités se révèlent beaucoup plus nombreuses. Le Destruction On Command trouve ici son utilité avec la possibilité de créer ses stratégies, ses propres défenses voir même une base de fortune. Les cartes sont assez grandes et bien conçues pour des affrontements d’une grande intensité si le nombre de joueurs est supérieur à six. On sent donc tout de suite que le jeu déploie tout son potentiel sur le Live et il m’est donc évident de le conseiller aux seuls possesseurs du réseau en ligne de Microsoft.
Point complet
The Outfit est un petit jeu qui se veut être sans prétention mais qui a quand même celle de coûter 70€. Une démo multijoueur est disponible sur le Live et il est vivement conseillé de l'essayer avant de tomber sous le charme de la boite verte. Bien évidemment le jeu est à conseiller aux seuls joueurs possédant le Live car c’est ici qu'il prend toute sa dimension. Le solo a une durée de vie très courte, gênant si toutefois on est tenté d'aller jusqu'au bout. Relic entre dans le monde de la console par la petite porte et on espère qu’ils prendront le temps de s’installer et de renouveler l’expérience.
On a adoré :
+ Mode multijoueur jouissif
+ Command On Destruction original
+ Un nombre conséquent de véhicule |
On n'a pas aimé :
- Facilité due à l’impossibilité de mourir
- Extrêmement répétitif
- Mauvais équilibrage des phases à pied et en véhicule
- Prise en main délicate |