Il y a un peu plus d’un an sortait outre-Atlantique un titre fort original et diablement coloré qui répondait au nom de Thrillville. A l’époque, ce jeu de gestion de parc à thème n’avait pas remporté un grand succès dans les bacs, raison pour laquelle seules les versions PlayStation 2 et PSP avaient pu voir le jour chez nous, Atari ayant décidé de laisser tomber la version Xbox du titre. Aujourd’hui marque le retour de cette série déjantée, dont le principal mérite est de mélanger allègrement l’aspect gestion et l’aspect party-games à travers des modes de jeu funs et variés. Mais les quelques rares nouveautés de cette suite seront-elles suffisantes pour nous pousser à investir dans ce premier opus « Next Gen » ? La réponse dans notre test complet !
On s’éclaaaate ! En fait, non…
Thrillville s’inscrit clairement dans la fluctuation actuelle du petit monde des jeux vidéo : créer un jeu simple, drôle et accessible à tous. Le titre nage donc à contre courant des autres jeux de gestion de parc à thème en se parant d’un univers très particulier et d’un système de progression simplifié à l’extrême pour permettre à Monsieur tout le monde de jouer sans prise de tête. Au début de l’histoire, le joueur incarnera le nouveau responsable des parcs Thrillville et aura la lourde tâche d’attirer de plus en plus de gens dans ses parcs à thème pour engranger des bénéfices gigantesques. Pour rendre les choses plus simples, Frontier a bien entendu introduit un système de missions qui vous catapultera à chaque fois dans une nouvelle zone de jeu à l’ambiance radicalement différente (désert, sport automobile, far-west,…) et au design unique. Chacune d’elles disposera déjà de quelques mini-jeux prédisposés, mais aussi de zones qui donneront libre cours à votre imagination puisque vous pourrez y construire vos propres attractions pour ensuite vous y balader en toute quiétude.
Avec Thrillville 2, exit l’aspect gestion. Le soft se contente tout au plus de nous proposer quelques constructions extrêmement basiques (notamment les fameuses montagnes russes), mais aussi des réglages de prix et quelques maigres possibilités d’embauche. Pour pallier à ce manque de profondeur, les développeurs ont jugé judicieux d’incorporer un aspect contact qui nous permet de nous balader où bon nous semble dans notre parc pour admirer nos créations et discuter avec les visiteurs afin de connaître leur avis. Le problème, c’est que le joueur n’a strictement aucun intérêt à discuter avec les gens tant les réponses sont inintéressantes et les promenades ennuyantes. Deux points qui caractérisent aussi l’aspect party-games du titre qui propose, en plus d’un système de communication raté et d’un aspect gestion bancal, quelques mini-jeux sans le moindre intérêt.
Le joueur pourra ainsi s’essayer à différentes courses de kart, mais aussi à des balades en montagnes russes, des mini-jeux 2D, des combats, des parties en mode FPS et même du mini golf. Au total, pas moins de 30 mini-jeux se sont donnés rendez-vous. Malheureusement, seuls 5 ou 6 d’entre eux valent vraiment le coup d’œil. Pour varier un peu les plaisirs et rendre le tout plus convivial, Frontier a également proposé aux joueurs d’inviter plusieurs de leurs amis pour participer à des parties en multijoueurs sur un même écran. Un petit plus qui permet de parcourir les mini-jeux à plusieurs et de pimenter un peu les parties.
Mais malgré toute la bonne volonté des développeurs, Thrillville 2 ne parvient pas à sortir des sentiers battus, et encore moins à se défaire de son image de simple add-on (ou de léger remake, c’est selon). Thrillville 2 est horriblement plat, ennuyant et simpliste et horripilera à coup sûr les vrais amateurs de parc à thème qui préfèreront attendre de mettre la main sur un nouveau Rollercoaster pour avoir droit à quelque chose de plus complet, de plus joli et de plus intéressant. Pour l’aspect party-game, Thrillville ne se montre guère plus convaincant et se révèle même relégué par les moins bons titres du genre (comme Fuzion Frenzy 2) qui parviendront sans difficulté à combler les quelques rares fans de ce titre bancal.
Aussi plat que la Flandre
Le principal défaut de Thrillville : Le parc en folie est donc de se satisfaire des acquis du précédent volet et de n’apporter que de très maigres nouveautés. Concrètement, si vous avez déjà joué au premier épisode, vous aurez presque l’impression de rejouer au même jeu. Inutile de dire que l’intérêt est plus que minime pour les fans. Et ce, d’autant plus que la durée de vie est tout simplement ridicule pour un soft de ce genre : cinq parcs qui se débloquent en quelques heures seulement, des attractions qui se ressemblent toutes, un manque flagrant de profondeur dans le gameplay, très peu de possibilités mais aussi et surtout un manque cruel de fun qui fera décrocher la plupart des joueurs après seulement 2 petites heures de jeu. Difficile dès lors de ne pas penser que Thrillville 2 aurait dû voir le jour sur le Xbox live Arcade plutôt que de sortir au prix plein dans les boutiques, et sur une console de nouvelle génération qui plus est.
En dehors des rails
Techniquement aussi, Thrillville : Le parc en folie ne parviendra à convaincre que les joueurs peu exigeants. Le titre n’a en effet subi qu’un très léger lifting depuis son passage sur PlayStation 2. Raison pour laquelle cette version haute définition d’un titre qui passait déjà difficilement sur une console 128 bits a de quoi faire un choc au premier contact. Frontier semble en effet s’être contenté du minimum syndical en matière de modélisations, avec des décors souvent très simplistes et des personnages au design épuré. Difficile dans de telles conditions d’apprécier pleinement le divertissement qui donne l’impression de s’être échappé in extremis de la précédente génération de console pour tenter un retour salvateur sur Xbox 360. Pour le coup, le studio aurait clairement mieux fait de s’abstenir. Le résultat n’est guère plus convaincant pour ce qui est de la bande sonore qui se compose de quelques bruitages tout juste passables et de commentaires audio qui manquent cruellement de sincérité. Reste quelques musiques assez efficaces qui plairont assurément aux plus jeunes mais qui ne parviendront pas à sauver Thrillville de sa chute mortelle.
Point completAu final, Thrillville : Le parc en folie est loin d’atteindre le niveau de qualité qu’on était en droit d’attendre d’un tel jeu sur une console aussi puissante que la Xbox 360. Laid, simpliste et sans le moindre intérêt, le dernier titre de Frontier Development ne parvient pas une seule seconde à nous amuser. Pourtant tout était plutôt bien parti avec le premier volet sorti sur Xbox à l’époque. Le titre inaugurait en effet un système de création de mini-jeux unique et diablement sympathique. Malheureusement, cette suite se contente de reprendre le même moteur graphique (sensiblement amélioré), les mêmes possibilités et le même univers sans ajouter la moindre nouveauté. Résultat : un add-on ridicule qui parviendra peut-être à combler quelques joueurs peu exigeants n’ayant pas encore goûté à l’univers Thrillville.
On a adoré :
+ Quelques jeux
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On n'a pas aimé :
- Les graphismes
- Trop peu de possibilités
- Minimaliste
- Les dialogues, inintéressants
- Ennuyant
- La durée de vie |