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Commençons par le scénario qui n’est qu’un mélange vulgaire de la mythologie scandinave et de Matrix. Dans Too Human, vous incarnez Baldur, un guerrier légendaire qui combat aux côtés des dieux. Mais contrairement à eux, il se soucie des êtres humains. Dans sa quête, Baldur tentera de venger la mort de son épouse et de tuer Loki, le dieu déchu qui prépare une terrible rébellion contre les forces célestes. Difficile de faire plus simple comme scénario. Il y a les bons, les méchants et le tout baigne dans un univers post-apocalyptique plutôt étrange. Il faut dire que l’apparition de machines gigantesques (les trolls) et d’armées de robots (les gobelins) qui luttent tous contre les dieux est pour le moins étrange. Le comble, c’est que le background scénaristique n’est pas expliqué. On est dans l’avenir, mais on ne sait pas exactement quand. On sait que les choses ont changé sur Terre, qu’il y a plusieurs espèces (robots, dieux et humains), mais tout cela n’est pas expliqué correctement dans l’aventure solo. La trilogie Too Human aurait dû débuter plus tôt dans l’Histoire et nous en apprendre davantage, là, on a juste l’impression de prendre part à une quête dans un univers totalement inconnu et qui ne réserve pratiquement aucune surprise.
D’un autre côté, il faut reconnaître que le mélange Viking-Matrix a un style bien particulier. Les modélisations des décors cybernétiques sont sublimes et les créatures disposent d’un design tout simplement magnifique. Ajoutez à cela des cinématiques qui comblent quelques vides scénaristiques et qui sont plutôt bien mises en scène et une bande sonore épique, et vous comprendrez que Too Human est une sorte de beat them all / hack & slash qui dispose d’une ambiance particulière, ce qui est sans aucun doute son plus gros atout. A côté de cela, le côté ludique n’est qu’une grosse déception. On s’attendait à un jeu de rôle mâtiné de combats, voire à un hack & slash fort sympathique, et au final on a juste droit à un hack & slash bourrin qui semblait destiné à voir le jour sur Wii. Le concept du jeu est simple, avancer et éliminer tous les ennemis qui se présentent devant vous, le tout dans des décors ultra-linéaires dans lesquels il est impossible de se perdre.
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En fouillant dans les menus, on se rend rapidement compte qu’on peut sauvegarder quand bon nous chante, un petit plus pour ceux qui ne se sentiraient pas prêts à jouer plus d’une heure d’affilée. On découvre aussi un système de customisation du personnage assez poussé qui donne un petit côté RPG. En gros, vous accumulez de l’expérience au fil du jeu et vous pouvez acquérir de nouvelles facultés, mais aussi améliorer votre armure, acheter de nouvelles armes, etc. Une fois de plus le système est simple et surtout nécessaire pour avancer dans le jeu. Si vous n’améliorez pas votre guerrier (ce qui sera sans doute le cas au début de l’aventure étant donné que le menu est bien caché), vous risquez d’avoir beaucoup de peine à avancer. Mais une fois que vous avez les bonnes armes et les bonnes armures, le jeu devient d’une facilité déconcertante… Si les ennemis ne sont déjà guère puissants, ce n’est encore rien face à la prise en main en général : Too Human est le seul hack & slash où il n’est pas nécessaire de regarder l’écran pour gagner les combats. Surfer sur Internet pendant que vous orientez le stick droit dans toutes les directions est une dure réalité avec Too Human. Et l’intérêt de l’aventure en prend un sacré coup !
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Plus vous avancez dans le jeu, plus vous découvrez de lacunes : l’aventure alterne moments paisibles où l’on se balade d’une pièce à l’autre et combats groupés face à une cinquantaine d’ennemis. Ces derniers, aussi intelligents que des carpes, se contenteront de vous foncer dessus sans préparer la moindre tactique. Une fois le combat engagé, vous vous rendrez rapidement compte qu’il y a plusieurs sortes d’ennemis : ceux qui meurent en un coup, ceux qui meurent en 20, les demi-boss (qu’il est préférable d’éliminer à l’arme à feu) et les boss (encore plus pénibles). A croire que Silicion Knights n’a fait preuve d’aucune demi-mesure !
Dernier défaut et non des moindres, il est impossible de mourir. Enfin, d’une certaine manière si : une fois que vous n’avez plus d’énergie vous mourrez et un envoyé des cieux vous prendra dans ses bras pour vous redéposer avec toute votre énergie un peu à l’écart. Etant donné que le jeu est d’une simplicité déconcertante, il ne vous arrivera pas souvent de décéder. Néanmoins, si vous avez le malheur de « mourir », sachez qu’il vous faudra environ 30 secondes avant de reprendre vos forces. Chaque fois, vous devrez endurer la même cinématique avec cette espèce d’ange qui descend et qui vous emmène. Tout simplement pénible. Le comble, c’est que les ennemis que vous avez tués sont définitivement morts. Il est tout simplement impossible d’être coincé dans le jeu. A croire que Too Human était destiné principalement à un public de joueurs occasionnels…
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Au final, on se demande bien ce que Silicon Knights a pu faire durant autant d’années. Dyack a récemment annoncé qu’ils « n’avaient travaillé que 10 ans » sur le projet. Certes, mais 10 ans pour cela ? Un simple hack & slash, bourré de défauts et qui accuse le poids des années ? Sur Xbox première du nom, le jeu aurait sans doute fait son petit effet, mais en l’état, Too Human est une grosse déception, sans doute le plus mauvais jeu édité par Microsoft Games cette année. Quoi qu’il en soit, on se demande sincèrement ce que faisaient les développeurs dans leur studio durant autant de temps !
Point complet
On a adoré : + Plutôt joli graphiquement + Le character design + La bande-son + La customisation du héros + Les cinématiques + Les sauvegardes |
On n'a pas aimé : - Une durée de vie juste honnête - Le scénario, bancal - La prise en main, approximative - Pas plus de 2 joueurs et online seulement - Gameplay répétitif à outrance - Trop de bugs ! - La caméra - Linéaire à outrance - Impossible de « mourir » - Certains succès ridicules - Aucune replay-value - Peu d’ennemis différents |
Consulter les commentaires | Article publié le 14-09-08 par Etienne F. |