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Too Human



Développeur
Silicon Knights
Genre
Action Jeu de rôle (RPG)
Statut
Disponible
Date de sortie
  29.08.2008
  19.08.2008
  28.08.2008
Nombre de joueurs
1 à 2
Online
- Jeu en ligne
Classification PEGI
Thème
Futuriste
Résolutions gérées
720p, 1080i, 1080p
Prix de lancement
64,00 €
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En développement depuis plus longtemps que Duke Nukem Forever, Too Human, le jeu de Silicon Knights, aura décidément pris son temps pour voir le jour. Il faut dire que le développement a commencé un peu avant le lancement de la PlayStation première du nom et que le titre a ensuite été porté sur une multitude de supports, passant par la Gamecube, la Xbox et enfin la Xbox 360. Difficile de penser qu’après un tel parcours du combattant, le jeu parviendrait encore à nous surprendre… Avions-nous tort ou raison de nous méfier d’un tel titre ?

Chevauchée viking post-apocalyptique




Denis Dyack, fondateur de Silicon Knights, nous avait fait une multitude de promesses concernant Too Human : le jeu allait être long (15 heures de solo, 50 heures pour trouver tous les artefacts et atteindre le niveau 50), difficile, bénéficier de jolis graphismes et proposer un scénario tout simplement excellent. De biens jolies paroles pour un beau parleur… Le résultat final est loin d’être aussi savoureux que prévu !

Commençons par le scénario qui n’est qu’un mélange vulgaire de la mythologie scandinave et de Matrix. Dans Too Human, vous incarnez Baldur, un guerrier légendaire qui combat aux côtés des dieux. Mais contrairement à eux, il se soucie des êtres humains. Dans sa quête, Baldur tentera de venger la mort de son épouse et de tuer Loki, le dieu déchu qui prépare une terrible rébellion contre les forces célestes. Difficile de faire plus simple comme scénario. Il y a les bons, les méchants et le tout baigne dans un univers post-apocalyptique plutôt étrange. Il faut dire que l’apparition de machines gigantesques (les trolls) et d’armées de robots (les gobelins) qui luttent tous contre les dieux est pour le moins étrange. Le comble, c’est que le background scénaristique n’est pas expliqué. On est dans l’avenir, mais on ne sait pas exactement quand. On sait que les choses ont changé sur Terre, qu’il y a plusieurs espèces (robots, dieux et humains), mais tout cela n’est pas expliqué correctement dans l’aventure solo. La trilogie Too Human aurait dû débuter plus tôt dans l’Histoire et nous en apprendre davantage, là, on a juste l’impression de prendre part à une quête dans un univers totalement inconnu et qui ne réserve pratiquement aucune surprise.

D’un autre côté, il faut reconnaître que le mélange Viking-Matrix a un style bien particulier. Les modélisations des décors cybernétiques sont sublimes et les créatures disposent d’un design tout simplement magnifique. Ajoutez à cela des cinématiques qui comblent quelques vides scénaristiques et qui sont plutôt bien mises en scène et une bande sonore épique, et vous comprendrez que Too Human est une sorte de beat them all / hack & slash qui dispose d’une ambiance particulière, ce qui est sans aucun doute son plus gros atout. A côté de cela, le côté ludique n’est qu’une grosse déception. On s’attendait à un jeu de rôle mâtiné de combats, voire à un hack & slash fort sympathique, et au final on a juste droit à un hack & slash bourrin qui semblait destiné à voir le jour sur Wii. Le concept du jeu est simple, avancer et éliminer tous les ennemis qui se présentent devant vous, le tout dans des décors ultra-linéaires dans lesquels il est impossible de se perdre.

Seulement quelques erreurs ?




Là où le jeu perd une grosse partie de son intérêt, c’est du côté de la prise en main. Too Human est tellement simple à prendre en main qu’on a l’impression qu’il a été conçu pour une autre console. Concrètement, vous n’utilisez aucun bouton de votre manette pour jouer : vous bougez votre personnage avec le stick gauche et frappez dans toutes les directions en orientant le stick droit. Le problème, c’est qu’avec une manette de jeu traditionnelle, le jeu perd énormément de son intérêt. Bien sûr, il y a quelques variantes : vous pouvez utiliser des armes à feu en appuyant sur les gâchettes gauches et en orientant encore ce satané stick droit. Vous pouvez aussi effectuer quelques attaques spéciales fort pratiques pour vous défaire des ennemis, mais encore une fois, la manière est simple et sans ambigüité.

En fouillant dans les menus, on se rend rapidement compte qu’on peut sauvegarder quand bon nous chante, un petit plus pour ceux qui ne se sentiraient pas prêts à jouer plus d’une heure d’affilée. On découvre aussi un système de customisation du personnage assez poussé qui donne un petit côté RPG. En gros, vous accumulez de l’expérience au fil du jeu et vous pouvez acquérir de nouvelles facultés, mais aussi améliorer votre armure, acheter de nouvelles armes, etc. Une fois de plus le système est simple et surtout nécessaire pour avancer dans le jeu. Si vous n’améliorez pas votre guerrier (ce qui sera sans doute le cas au début de l’aventure étant donné que le menu est bien caché), vous risquez d’avoir beaucoup de peine à avancer. Mais une fois que vous avez les bonnes armes et les bonnes armures, le jeu devient d’une facilité déconcertante… Si les ennemis ne sont déjà guère puissants, ce n’est encore rien face à la prise en main en général : Too Human est le seul hack & slash où il n’est pas nécessaire de regarder l’écran pour gagner les combats. Surfer sur Internet pendant que vous orientez le stick droit dans toutes les directions est une dure réalité avec Too Human. Et l’intérêt de l’aventure en prend un sacré coup !

Déception totale ?




A côté de ces « gros défauts », on retrouve toute une multitude de plus petits défauts qui entachent encore le jeu : le mode multijoueur se limite à de la coopération à 2 joueurs en ligne et le système de caméras est tout simplement pénible (mauvais axe, hors champ, vue aérienne ridicule…). De plus, le titre est infesté de bugs (personnages qui traversent des portes, qui sont coincés par des champs invisibles) et n’a strictement aucune replay value, sans compter qu’il doit y avoir au maximum 5 sortes d’ennemis différents (avec quelques variantes bien sûr), les boss sont trop simples à battre et enfin la plupart des succès sont inintéressants (mourir 100 fois par exemple). Bref, ça sent le roussi !

Plus vous avancez dans le jeu, plus vous découvrez de lacunes : l’aventure alterne moments paisibles où l’on se balade d’une pièce à l’autre et combats groupés face à une cinquantaine d’ennemis. Ces derniers, aussi intelligents que des carpes, se contenteront de vous foncer dessus sans préparer la moindre tactique. Une fois le combat engagé, vous vous rendrez rapidement compte qu’il y a plusieurs sortes d’ennemis : ceux qui meurent en un coup, ceux qui meurent en 20, les demi-boss (qu’il est préférable d’éliminer à l’arme à feu) et les boss (encore plus pénibles). A croire que Silicion Knights n’a fait preuve d’aucune demi-mesure !

Dernier défaut et non des moindres, il est impossible de mourir. Enfin, d’une certaine manière si : une fois que vous n’avez plus d’énergie vous mourrez et un envoyé des cieux vous prendra dans ses bras pour vous redéposer avec toute votre énergie un peu à l’écart. Etant donné que le jeu est d’une simplicité déconcertante, il ne vous arrivera pas souvent de décéder. Néanmoins, si vous avez le malheur de « mourir », sachez qu’il vous faudra environ 30 secondes avant de reprendre vos forces. Chaque fois, vous devrez endurer la même cinématique avec cette espèce d’ange qui descend et qui vous emmène. Tout simplement pénible. Le comble, c’est que les ennemis que vous avez tués sont définitivement morts. Il est tout simplement impossible d’être coincé dans le jeu. A croire que Too Human était destiné principalement à un public de joueurs occasionnels…

Chef d’œuvre technique ?




Heureusement, d’un point de vue technique, Too Human tient plus ou moins la route : les bruitages et musiques sont excellents et nous plongent parfaitement dans le côté épique du soft. Les voix françaises s’avèrent globalement réussies, même si on sent parfois que les acteurs ont voulu en faire trop. Les graphismes ne sont pas en reste. Il faut dire que l’Unreal Engine 3 est puissant. Néanmoins, on est loin des belles productions actuelles. On sent que la longue période de développement a été un frein à l’épanouissement du moteur graphique. Silicon Knights a sans doute éprouvé de nombreuses difficultés à maîtriser le moteur graphique et il faut le dire : ce n’est pas parfait. Le principal défaut de ce point de vue là étant la caméra distante qui empêche d’apprécier la beauté des modélisations.

Au final, on se demande bien ce que Silicon Knights a pu faire durant autant d’années. Dyack a récemment annoncé qu’ils « n’avaient travaillé que 10 ans » sur le projet. Certes, mais 10 ans pour cela ? Un simple hack & slash, bourré de défauts et qui accuse le poids des années ? Sur Xbox première du nom, le jeu aurait sans doute fait son petit effet, mais en l’état, Too Human est une grosse déception, sans doute le plus mauvais jeu édité par Microsoft Games cette année. Quoi qu’il en soit, on se demande sincèrement ce que faisaient les développeurs dans leur studio durant autant de temps !

Point complet

On nous promettait monts et merveilles, Too Human était censé enflammer les foules et tirer partie de la puissance de l’Unreal Engine 3. Au final, après plus d’une dizaine d’années de développement, Too Human n’est rien d’autre qu’un hack & slash ultra-classique et souffrant d’un nombre incalculable de défauts. Difficile de croire que Microsoft Games ait « payé » pour un tel résultat tant ce Too Human a tout du gigantesque pétard mouillé. Une vaste comédie qu’on aura tôt fait d’oublier ! Dommage, tout n’était pas forcément mauvais.

On a adoré :
+ Plutôt joli graphiquement
+ Le character design
+ La bande-son
+ La customisation du héros
+ Les cinématiques
+ Les sauvegardes
On n'a pas aimé :
- Une durée de vie juste honnête
- Le scénario, bancal
- La prise en main, approximative
- Pas plus de 2 joueurs et online seulement
- Gameplay répétitif à outrance
- Trop de bugs !
- La caméra
- Linéaire à outrance
- Impossible de « mourir »
- Certains succès ridicules
- Aucune replay-value
- Peu d’ennemis différents


Consulter les commentaires Article publié le 14-09-08 par Etienne F.


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