Les jeux de stratégie n’ont jamais eu une très bonne réputation sur consoles… C’est un fait. Il faut dire que les PC sont plus appropriés pour accueillir ce type de jeu, grâce notamment au combo clavier/souris. Néanmoins, quelques cas marquants ont prouvé que les RTS (Real Time Strategy) pouvaient parfois trouver une place sur le marché des consoles de salon… Bien décidé à succéder au succès de Command & Conquer 3, Sega a tenté de développer un nouveau jeu de stratégie futuriste répondant au nom d’Universe at War. Mais le marché est-il suffisamment large pour accueillir un nouveau venu ?
L’univers entre en guerre…
Dans un futur plus ou moins proche, la Terre deviendra un champ de bataille sur lequel s’affronteront trois factions extra-terrestres lutant pour la suprématie de l’univers. Disposant chacun de technologies propres et d’unités uniques, les Masari, La Hiérarchie et les Novus ont surpris les forces terrestres en débarquant sans crier gare sur la belle planète bleue et en semant le chaos dans la plupart des pays du monde. Dans ce bourbier général, les forces américaines semblent prédestinées à reprendre les choses en main et à être le dernier rempart contre l’invasion. Malheureusement, le président des Etats-Unis se trouvait au capitole lors de l’attaque, votre première mission en tant que commandant de l’armée sera donc de le sauver d’une mort quasi-certaine…
Les habitués du genre ne seront pas surpris de découvrir un conflit interplanétaire entre différentes factions. Une forme assez classique de création dans l’univers des jeux de stratégie puisque ce type de conflit est monnaie courante. Néanmoins, Universe at War parvient sans trop de difficulté à se différencier de la concurrence grâce à un gameplay qui a été conçu pour la Xbox 360. Loin d’être un simple portage de l’opus PC, cette version Xbox 360 a en effet bénéficié d’une sérieuse attention de la part des développeurs qui ont imaginé toute une série de raccourcis et de fonctionnalités en utilisant tous les boutons de la manette. S’il est clair que le gameplay s’avère relativement difficile à prendre en main à la base, vu le nombre de touches utilisées, il faut reconnaître que cette approche permet de rendre le titre plus complet et vivant que jamais. Après deux petites heures de jeu, la plupart des joueurs devraient dominer le gameplay et s’en tirer sans trop de difficulté avec cette maniabilité extrêmement bien pensée.
A l’assaut !
Mais avant de poursuivre dans ce registre, il est important de préciser qu’Universe at War nous propose d’incarner les différentes factions en guerre et non pas une seule et simple armée. D’ailleurs, on remarquera d’entrée de jeu que si le design général risque de déplaire à pas mal de joueurs, les différentes forces en présence ont toutes bénéficié d’une attention très particulière et disposent d’unités propres et de techniques de combat variées. Chacun devrait donc y trouver son compte, que ce soit dans la partie solo, particulièrement longue, ou la partie multijoueur en ligne. D’ailleurs, pour faciliter l’adaptation au gameplay, un tutorial a été implanté. Si l’idée n’est pas mauvaise, il faut reconnaître que ce passage, aussi nécessaire soit-il, est extrêmement ennuyant et risque d’assoupir plus d’un joueur vu la simplicité des commandes de base et la répétitivité des actions à accomplir. Heureusement, ce premier contact permettra aux débutants de découvrir les bases d’un STR et d’en apprendre un peu plus sur le background des Novus et de leur armée de robots.
La première chose à noter, au niveau des différentes factions, c’est que si leur prise en main demeure classique et simple, elles disposent d’unités radicalement différentes et de styles de jeu variés. Comprenez par là que certaines factions privilégient le rush tandis que d’autres attaquent en groupe de manière puissante. Chacune de ces factions disposant d’une dizaine d’unités et d’un héros, les affrontements sont suffisamment variés et complexes pour s’avérer intéressants. En revanche, on ne peut que regretter que le côté gestion du soft soit réduit à sa forme la plus simple, chacune des armées produisant elle-même ses ressources. Mais peu importe puisque le gameplay demeure efficace, simple à prendre en main, du moins une fois le temps d’adaptation passé, et varié. D’ailleurs, son portage dans la partie multijoueur du titre lui assurera une bonne durée de vie auprès des amateurs du genre qui participeront à différents types de partie sur des cartes aussi nombreuses que variées. Pour la partie solo en revanche, le constat est moins positif. Si certaines cartes sont ouvertes et offrent un aspect stratégique intéressant, d’autres obligent à arpenter un chemin prédéfini et linéaire. C’est mou, c’est fade et ennuyant. Heureusement, celles-ci ne sont pas très nombreuses. Passé le mode campagne solo, les plus courageux découvriront enfin plusieurs missions annexes qui permettent d’allonger la durée de vie et d’augmenter l’expérience de jeu.
Une guerre de retard
Techniquement parlant, Universe at War ne met malheureusement pas une claque. Si les décors sont tout de même riches en éléments et détails, il faut reconnaître que l’ensemble manque cruellement de style et tient assez mal la comparaison avec un Command & Conquer. Il faut dire que le design très particulier du soft ne plaira assurément pas à tous et que les modélisations des différents combattants sont loin d’être excellentes. Reste que pour un RTS, le constat demeure correct, d’autant plus qu’on se retrouve ici sur une console de salon… Pour ce qui est de la bande sonore en revanche, difficile de passer sur les défauts tant les musiques s’avèrent molles et ennuyantes et la version française exécrable. Les dialogues sont lourds, joués, ultra répétitifs et caricaturaux à l’extrême.
Point completBourré de bonnes intentions, le dernier né de Petroglyph s’impose comme une valeur sûre du jeu de stratégie en temps réel sur Xbox 360. S’il est clair que ce style de jeu continue de prêter à débat de par la difficulté de porter les contrôles sur une console de salon, il faut reconnaître que ce volet s’en sort tout de même très bien et parvient sans trop de difficulté à concurrencer les ténors du genre. S’il avait bénéficié d’un petit effort au niveau de la version française et d’une campagne solo moins assommante, le titre serait sans doute devenu un immanquable. Mais en l’état actuel il s’impose juste comme un bon jeu, ni plus, ni moins.
On a adoré :
+ Plutôt joli
+ Un gameplay riche et varié
+ Le mode Live
+ Une excellente durée de vie
+ La prise en main |
On n'a pas aimé :
- La version française
- Les musiques
- Quelques missions très linéaires
- Le design, très particulier
- Le tutorial |