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Test - Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons - Feu follet

- Publiée le 08.08.2023, à 22:56
- Par Vincent P.
Test - Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons - Feu follet

Mine de rien, la licence Double Dragon a réussi à traverser les âges, même si pour cela elle a connu quelques pauses plus ou moins longues entre certains opus. Débutée en 1987, elle avait su séduire les amateurs de beat them up, au point d'avoir le droit en 1993 à une série animée et l'année suivante à un film avec notamment l'excellent Mark Dacascos en Jimmy Lee. Cet été, celle-ci est revenue donner quelques coups sur nos consoles avec Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons, un opus développé par Secret Base qui veut se différencier un peu en proposant une progression façon roguelite... Vouloir proposer de la modernité en faisant ce que beaucoup d'autres font était-il une bonne idée ? L'éditeur nous ayant fourni une version numérique, nous allons y répondre...

Petit dragon mélange passé et modernité

Premier élément que nous avons pu voir lors de la diffusion des médias visant à promouvoir le jeu, la direction artistique n'est clairement pas à notre goût. Même si on sent un réel effort dans la modélisation des personnages, il faut reconnaître que nous avons beaucoup de mal avec leur rendu déformé et caricatural qui tranche clairement avec le sérieux et le réalisme des modélisations du passé. Certes, cela permet d'afficher bien des expressions faciales exagérées mais ce design qui tire vers le chibi, avec cet aspect très enfantin, est déroutant. Dommage car le pixel art utilisé est ici assez propre, avec en prime des environnements plutôt travaillés au niveau des décors même si parfois ils paraissent un poil vides. En tout cas, les quelques éléments destructibles sont bien réutilisés... Dans d'autres cas, il y a quelques trouvailles sympathiques, comme des pièges ou encore des passages dans l'obscurité. En revanche, on apprécie moins les quelques phases de plateforme qui pêchent par l'imprécision des sauts et la délicate appréciation des profondeurs. Côté son, il n'y a pas grand-chose à redire en revanche, les musiques collent à l'action, sont dynamiques et assez variées. Les bruitages sont également réussis.

Ceci étant dit, Secret Base a misé sur un aspect roguelite. Cela implique plusieurs choses. Déjà on peut ajuster son expérience de jeu avant de démarrer la partie. Ainsi, on peut choisir d'avoir des « Continues » infinis, d'en avoir en échange de trois jetons ou d'opter pour une mort définitive. On peut également ajuster sur cinq niveaux la santé du joueur, le coût d'une réanimation, le coût des améliorations, les statistiques de l'ennemi et son agressivité. La conséquence, c'est que le taux de change du jeton va varier entre $500 en optant pour tous les éléments les plus difficiles et $2000 en choisissant la voie de la facilité. Autre bon point, on peut lancer l'aventure en solo ou à deux joueurs en coopération locale (pas de jeu en ligne). Dans le premier cas, on choisit un duo et on peut switcher entre les deux personnages tant que la barre prévue à cet effet est pleine. Dans le deuxième cas, chaque joueur choisit un duo et peut faire exactement la même chose. Cela signifie donc qu'on peut profiter de quatre personnages (même s'il n'y en a que deux en même temps en jeu, en dehors des transitions lors des switchs) et profiter d'un plus grand nombre d'ennemis pour les massacrer joyeusement et affoler son compteur de combo.

D'ailleurs le gameplay est archi basique pour un beat them up. On matraque X pour taper l'ennemi, on saute avec A, on fait des chopes avec B et on lance le coup spécial, si la jauge le permet, avec Y (au besoin, les commandes sont personnalisables). Parmi les quelques subtilités, il y a la possibilité de courir avec la gâchette haute droite, ce qui peut faire une attaque après la charge, la possibilité de faire une attaque ascendante ou descendante ou encore, pour Duke, Billy et Jimmy, la possibilité de récupérer les armes lâchées par les ennemis pour s'en servir contre eux. On retrouve des bouteilles, des épées, des couteaux, des barres de fer... En revanche, les ennemis avec des armes à feu ne lâchent pas leur arsenal. Par contre, les tirs traversant l'écran, mieux vaut ne pas être sur la trajectoire (parfois mal jaugée à cause de l'imprécision de l'appréciation des profondeurs) ou s'en occuper en priorité. Les adversaires sont assez variés : ennemis de base, armés (pistolet, bombes et autres armes blanches déjà citées), plus lourds avec des attaques aériennes, plus agiles, plus costauds, etc., chacun ayant son pattern. Malgré tout, on se retrouve très rapidement, trop même, à faire à peu près toujours les mêmes choses. C'est assez inhérent au genre même s'il faut reconnaître que ce Double Dragon est moins technique que d'autres jeux du genre.

Le dragon s'est bon mais il se mord la queue

Par contre les développeurs ont intégré une bonne idée, en plus de quelques éléments à casser pour gagner des dollars, voire récupérer de la nourriture pour recouvrer de la santé, à savoir le contrôle de foule. Celui-ci se déclenche dès qu'on neutralise au minimum trois ennemis avec un KO Spécial, ce dernier étant obtenu avec une attaque spéciale, en éliminant l'adversaire avec une arme (en coup ou en la lançant dessus) ou en utilisant les pièges et armes des adversaires contre eux. Dès trois ennemis contrôlés, on obtient un hot dog pour recouvrer un peu de santé. Dès quatre, on a un burger pour en récupérer un peu plus et, dès cinq, c'est la dinde qui permet de refaire le plein. Autant dire qu'il faut savoir être malin parfois pour s'assurer un bonus non négligeable. En parlant de bonus, à chaque fois que l'on bat un boss ou un boss intermédiaire, on a le droit à un écran de sélection permettant d'acheter un petit bonus (exemples : améliorer l'efficacité et les dégâts de l'attaque courue, augmenter la vie, bloquer les attaques légères si le partenaire de tag est vaincu, etc.) ou de prendre $500 en renonçant au bonus. Chaque personnage de tag a le droit à son bonus, du moins si vous avez suffisamment d'argent. En effet, l'argent est primordial dans le titre. A récolter en cassant tous les éléments du décor qui peuvent l'être et en se défaisant des ennemis, il permet de s'offrir les améliorations mais aussi de s'octroyer un 1UP une fois le duo KO. Attention, pour chaque 1UP pris, le prix du suivant augmente ! Quand on n'a plus assez d'argent, il faut avoir des jetons (sauf en mort définitive) pour tenter de repartir du dernier checkpoint. Sinon c'est Game Over et on repart de zéro. De quoi se mettre quelques coups de pression...

En cas de Game Over, vous encaissez les jetons obtenus en fonction de vos gains et vous pouvez les dépenser dans la boutique de jetons pour débloquer neuf personnages, en plus des quatre de base, vingt-huit astuces de jeu et tout autant d'illustrations (des personnages et des environnements) et de musiques (dont quatre non utilisées au sein du jeu). Hélas, pour notre part, nous avions assez de jetons après notre premier run réussi pour tout acheter. Autant dire que cela ne motivait pas forcément à se lancer dans d'autres runs... Et c'est bien dommage parce que la progression repose justement sur un système de quatre missions (on vous passe l'histoire qui consiste juste à nettoyer les rues de la vermine prenant le visage de quatre gangs) que l'on peut parcourir dans l'ordre que l'on souhaite. A nous de choisir qui on affronte en premier, deuxième, troisième et quatrième entre les membres des gangs Killers (ambiance entrepôt), Royals (ambiance ferroviaire), Triangle (ambiance égyptienne) et Okada (ambiance japonaise). La subtilité, c'est qu'en fonction de l'ordre, le parcours du niveau est différent. Ainsi, quel que soit le niveau, s'il est pris en premier, il permet d'affronter le boss de fin en premier. S'il est pris en deuxième, il est divisé en deux étapes, la première commune à tous les ordres et la deuxième commune uniquement aux niveaux choisis en deuxième à quatrième. Entre les deux, il y a un semi boss. S'il est pris en troisième, c'est la même chose mais avec trois étapes, deux semi boss et après le boss final. S'il est prix en quatrième, c'est comme dans le cas du troisième, avec en revanche un boss encore plus corsé à la fin (on reste donc sur trois sections). Bien entendu, en fonction de la position, il y a également entre un et trois défis annexes à accomplir pour engranger toujours plus de dollars, comme enchaîner x coups dans un combo, x KO Spéciaux, etc.

Le principe est intéressant et permet ainsi de profiter d'itinéraires rallongés quand un niveau est choisi plus tard. En revanche, comme ce n'est que le quatrième gang battu qui débloque le Succès associé, c'est surtout le niveau choisi en dernier qui compte dans la run. Autre bon point, même si l'histoire ne vole pas haut et qu'on passe très rapidement les quelques images fixes avec les dialogues, les développeurs ont ajouté un choix de fin qui permet de découvrir une fin A (accessible en moins de 50 minutes) ou une fin B (accessible au bout d'une heure) qui se cache derrière un niveau bonus et un boss supplémentaire. Bien vu pour les amateurs de défis, surtout que ce dernier niveau est un peu plus relevé, notamment quand on découvre la petite surprise qu'il nous réserve avant d'affronter le boss final... A vrai dire, c'est pour nous le seul pic de difficulté que nous avons rencontré. Nous avons trouvé le jeu majoritairement très facile, même avec les ajustements, les patterns étant simplistes et les actions assez répétitives. Avec la fin A et un peu de patience contre les boss principaux (il est rapide et aisé de savoir quand les attaquer en toute sécurité), on s'en sort haut la main.

Dernier point et non des moindres, même si le gameplay est forcément répétitif, surtout avec un même personnage et ce sentiment de manque de technicité dû à la possibilité d'attaquer de la même manière tous les ennemis (on aurait apprécié de devoir varier ses approches en fonction de la spécificité de l'ennemi par exemple), on apprécie que chacun des treize personnages jouables se joue réellement différemment. Variations de la vitesse, de l'agilité, des distances d'attaque, les curseurs sont assez variés pour qu'on prenne du plaisir à jouer aussi bien avec l'un qu'avec l'autre. Cela permet aussi de compléter les duos, avec par exemple un personnage vif pour les corps à corps et un autre qui utilise les attaques à distance. En plus, chacun a ses coups spéciaux. Dommage en revanche qu'on ne puisse pas se servir des armes avec les personnages autres que les deux frères Lee et Duke.



Point complet
Avec quelques bonnes idées et une réalisation globale plutôt satisfaisante, on ne peut pas nier que Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons arrivera à séduire bien des joueuses et des joueurs, à condition d'adhérer à la direction artistique plutôt enfantine qui divisera certainement. Heureusement, le pixel art est quant à lui réussi, tout comme toute la partie audio. Les ennemis sont variés, les idées qui accompagnent la progression façon roguelite sont bien implémentées et les deux fins, dont la B avec le niveau bonus, sont appréciables. Le souci, c'est que le titre, malgré une certaine générosité dans le bestiaire, se loupe sur des points assez importants, à commencer par le manque de technicité imposé par le gameplay. Certes, le contrôle de foule est un plus non négligeable qui, bien utilisé, facilite (trop) grandement la progression, mais le reste se contente de patterns ennemis ultra basiques, de combos très répétitifs et de séquences de jeu qui se répètent finalement inlassablement, et ce malgré quelques pièges de temps en temps pour tenter de dynamiser un peu plus le gameplay (pics, éclairs, jets de pierres...). Les quelques phases de plateforme sont également loupées, à cause d'une gestion approximative de la profondeur et surtout d'une appréciation difficile de cette dernière. Cela vaut d'ailleurs lors des esquives des balles ennemies, qui nous touchent alors qu'on ne se voit pas sur la trajectoire. De même, on touche parfois des ennemis avec nos attaques qui pourtant paraissaient hors de portée. Autre souci pour nous, après le premier run, nous avions suffisamment de jetons pour débloquer tous les bonus, ce qui ne donnait pas envie d'en lancer d'autres malgré le principe de devoir faire quatre run pour terminer le jeu à 100%. D'ailleurs, cela se fait en moins de quatre heures environ (plus ou moins selon que vous optiez une, deux ou trois fois pour la fin B) et après vous n'aurez plus vraiment envie d'y retoucher. Autant dire que vous risquez même de ne pas exploiter le potentiel des treize personnages jouables. Par contre, à deux, pour une soirée, le divertissement est très appréciable !

On a adoré :
13 persos bien différents
Le contrôle de foule
Ajuster son expérience à sa guise
La gestion des bonus
Les musiques collent bien
Les niveaux rallongés ou non selon l'ordre
Un certain travail sur les décors
Vraiment sympa en coop !
Ennemis assez diversifiés
Deux fins, dont la B avec un niveau bonus
Quelques éléments à débloquer...
On n'a pas aimé :
Mais tout peut être débloqué en un run
Direction enfantine qui laisse de marbre
Pas très technique
L'appréciation de la profondeur
Une histoire vite oubliée
Patterns des ennemis très basiques
Plutôt facile dans l'ensemble
Run pas bien long (moins d'une heure)



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VOS REACTIONS
Posté le 09.08.23 @ 11:33

En promo,ce sera parfait
Posté le 15.09.23 @ 17:33

Les graphismes me dérange.

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