L’une des très grosses surprises de l’année 2023 est sans nul doute Lies of P, un jeu sorti le 19 septembre dernier sur Xbox One et Series. Il est disponible depuis le jour de sa sortie dans le Game Pass. Il s’agit d’un Souls-like développé par Round8 Studio et édité par Neowiz Games inspiré du roman de Carlo Collodi « Les aventures de Pinocchio ». On incarne donc Pinocchio qui déambule dans la ville fictive de Krat. Dans cette aventure, inutile de rechercher l’histoire de Pinocchio car il s’agit ici d’une réécriture totale de l’histoire. Par contre, de nombreux personnages sont présents dans cette adaptation comme Geppeto bien sûr, la fée bleue, l’âne fou et d’autres encore. Même Gémini est présent par l’intermédiaire d’une lanterne accrochée à notre ceinture. Dans son aventure Pinocchio va devoir comprendre ce qu’il est advenu de la ville, entre la frénésie de Marionnette et la pétrification qui semble avoir contaminé ses habitants. Le titre est composé de onze chapitres au total, chacun vous plongeant dans un univers différent du précédent et cassant un peu la monotonie que l’on peut parfois ressentir sur certains Souls.
Le jeu s’inspire bien évidemment de ses prédécesseurs et on retrouve donc ici la formule des Souls plutôt bien exploitée. Pinocchio a accès à une belle panoplie d’armes au fur et à mesure de sa progression dans le jeu ainsi que d’un bras mécanique qui pourra s’avérer être bien utile dans certaines situations pour des attaques à distance. On possède un inventaire avec la possibilité de nous équiper d’armes, de talismans et de divers objets permettant de booster nos stats et notre protection contre certains effets. De plus Pinocchio peut esquiver, faire des roulades, parer… mais la vraie bonne idée, qui en fait un titre un peu à part, c'est la possibilité de séparer les lames et les poignées sur les armes. En effet dans Lies of P, vous avez accès à beaucoup d’armes que vous pouvez obtenir de différentes manières, que ce soit via des marchands ou en explorant mais le studio a introduit une mécanique plutôt intéressante : le concept de lames et de poignées interchangeables agrandissant alors le volume d’armes possible dans le jeu. Pour chaque arme, à l’exception des armes légendaires que vous pourrez trouver auprès d’un marchand en particulier, vous aurez la possibilité de séparer la poignée de la lame pour l’associer à une autre lame et ainsi obtenir une nouvelle épée avec de nouvelles caractéristiques. Vous pouvez donc tenter plusieurs combinaisons de manière à trouver l’arme qui correspondra le plus à votre façon de jouer. Chaque lame et poignée disposent de compétences spéciales activables par l’utilisation de Fable (que l’on peut comparer à la jauge de mana dans les Souls).
Le bras, quant à lui, est améliorable via l’utilisation de pièces que vous pouvez acheter ou trouver. Ce bras permet de réaliser des attaques à distance, comme tirer des projectiles, envoyer du feu, de l’acide ou de l’électricité. Côté bestiaire c’est assez varié sans être extraordinaire non plus. On se retrouve face à des ennemis du type marionnettes au début de l’aventure pour ensuite croiser des carcasses à partir du chapitre 4. On sent bien que le studio a clairement manqué d’inspiration de ce côté-là avec un bestiaire recyclé sous différentes formes au fur et à mesure de notre progression dans le jeu. A noter que certains mobs peuvent représenter une difficulté assez corsée et un véritable challenge pour les plus novices d’entre nous, à tel point que le studio a sorti un patch assez rapidement pour remédier au problème. Bien évidemment qui dit Soul-like, dit combat de boss. La difficulté est clairement au rendez-vous ici et peut-être même trop sur certains boss qui ont aussi fait l’objet d’un correctif avec le patch. Le pic de difficulté du jeu commence vraiment à grimper à partir du chapitre 4 pour vraiment partir dans des niveaux stratosphériques à partir du chapitre 6. Le jeu est clairement exigeant et il faut vraiment s’armer de patience et de courage pour arriver au bout.
Mais comme le studio est sympa il nous laisse la possibilité de nous faire aider par un spectre que l’on peut invoquer ou non à l’entrée des arènes de boss en échange de fragments de météorite à collecter dans l’environnement, quand on ne les achète pas directement auprès de quelques marchands. On a également la possibilité de donner un coup de main à notre spectre par l’utilisation d’un cube qui lui donne des capacités particulières. Le soft propose également un arbre de compétences passives à débloquer en échange de Quartz bien souvent récupérés à la fin de combats de boss. Il est ainsi possible d’ajouter des emplacements d’objets sur notre ceinture, de nous relever plus vite lorsqu’on est à terre pour esquiver un coup ou d’améliorer l’efficacité des potions de soin par exemple. A noter qu’il est impossible d’avoir un build magie dans cette aventure et il s’agit peut-être ici de l’un des aspects négatifs du jeu, qui refroidira peut-être certains adeptes de Souls qui ont une préférence pour ces build. Le seul moyen de faire de la magie, si on peut dire, c’est d’utiliser le bras mécanique qui permet de produire des dégâts élémentaux (comme le feu ou l’électricité). C'est tout, n'espérez pas faire un croisement entre Pinocchio et Harry Potter. Il est possible de recharger les capacités des bras par des recharges de légion, donc son usage est plutôt limité.
Notre progression dans l’aventure est très linéaire avec la possibilité de réaliser des points de sauvegarde sur les stargazer (qui sont un équivalent des sites de grâce dans Elden Ring). Ces points nous permettent aussi de réaliser diverses actions comme reconstituer notre stock de fioles de soin, échanger nos lames et poignées ou encore nous téléporter sur un autre stargazer. Comme dans tout Souls-like, un système de points gagnés à chaque ennemi vaincu est aussi mis à disposition. On ne parle plus d’âmes ou de runes mais d’ergo. Cet ergo est d’ailleurs un élément important du lore. Comme dans tout Souls, cet élément a plusieurs utilités comme permettre d'acheter du matériel aux marchands ou encore améliorer notre personnage. De même, ces ergos sont perdus en cas de mort et leur volume se voit également réduit à chaque coup encaissé par notre personnage avant d’avoir pu les récupérer. Leur nombre revient à la normale lors de l’élimination de l’ennemi qui nous a porté les coups. A la différence des Souls, les ergos perdus lors d’un combat de boss restent à l’extérieur de l’arène ce qui est une très bonne chose quand on veut « level up » avant de retourner au combat. A noter une caméra un peu capricieuse parfois, un peu comme dans tous les Souls d’ailleurs, qui peut être particulièrement pénible notamment lors des combats de boss.
Un autre gros point fort du jeu est sa direction artistique. Le titre propose de multiples environnements et nouveaux décors sur chaque chapitre. Chacun d’eux est soigné et nous plonge dans un univers lugubre et mystérieux. Que ce soit la ville de Krat de nuit, avec ses cadavres qui jonchent le sol ou la mystérieuse île des alchimistes en passant par le magnifique Opéra, tous les éléments sont là pour immerger les joueurs dans une aventure où chaque détail compte. La BO du jeu est également un point fort avec des musiques qui collent parfaitement aux environnements proposés. Le joueur a également la possibilité de collectionner des vinyles qui peuvent être écoutés à l’hôtel de Krat. En plus d’avoir un impact sur notre personnage, ces disques nous proposent des enregistrements de bonne qualité.
L’un des points fort de Lies of P, comparé aux autres titres du genre, est sa narration. On sort totalement de la narration version puzzle 10 000 pièces de certains Souls pour une histoire plutôt bien écrite et bien narrée. Le lore est distillé dans les dialogues que l’on peut avoir avec les divers personnages, dans les décors ou dans les documents collectables ici et là . Même si des indications supplémentaires sont présentes dans les descriptions d’objets, comme dans les Souls, elles ne sont pas essentielles pour recoller les morceaux et comprendre l’histoire du jeu. A la trame principale vient aussi s’ajouter des quêtes secondaires qui sont déclenchées lors d’échanges avec des PNJ. Ces quêtes ont l’avantage de venir compléter le lore de l’histoire et aussi d’avoir un impact sur l’évolution de notre personnage. En effet dans Lies of P vous serez souvent amené à faire des choix, que ce soit dans la quête principale ou les quêtes annexes et ces choix auront des conséquences sur Pinocchio. A noter que le principe des quêtes secondaires reste perfectible. Vous avez en règle générale une quête annexe par chapitre mais, attention, si vous passez à côté au moment de la réalisation du chapitre, c’est fini. Certains PNJ ne sont pas forcément sur votre chemin, il faut bien fouiller parfois pour tomber dessus et si vous les manquez c’est trop tard, les quêtes associées ne seront plus accessibles dès lors que vous serez passé au chapitre suivant.
On a adoré : Combats de boss mémorables Lames et poignées interchangeables Personnalisation Level design intéressant Techniquement solide et stable Narration D.A. Choix qui influent sur la fin du jeu Accessible pour débutant Rejouabilité |
On n'a pas aimé : La caméra qui fait rager parfois La difficulté mal dosée Le bestiaire recyclé Quêtes secondaires Pas de build magie |
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