Chez Xbox Gamer, nous sommes plutôt fans des jeux de ECC Games, et surtout de la licence Car Mechanic Simulator. Alors quand 505 Games a annoncé la publication sur notre chère Xbox du dernier né du studio polonais, DRIFTCE, notre enthousiasme est immédiatement monté dans les tours pour aller taquiner la zone rouge ! Un Car Mechanic Simulator dans lequel il est en plus possible d’aller faire drifter nos créations sur des circuits aussi mythiques que celui d’Ebisu au Japon ? Sur le papier, il n’en fallait pas vraiment plus pour nous convaincre, mais manette dans les mains, ça donne quoi ? Réponse avec cette critique basée sur une version numérique reçue de l'éditeur.
Dans DRIFTCE, on va droit au drift ! Ne vous attendez pas à un jeu de course scénarisé, avec un pilote personnalisable, des cinématiques et une toile de fond, ici tout est dirigé vers les automobiles et c’est à vous d’écrire votre propre histoire. Comme un grand nombre d’apprentis pilotes dans la vraie vie, vous commencerez votre carrière au volant d’une voiture incontournable, la Mazda MX-5 NB ! Avec ses quelques 145 chevaux, cette petite propulsion permet de commencer à appréhender en douceur l’art de la glisse. Enfin, en douceur, façon de parler… Les premiers passages en piste sont extrêmement laborieux et, si vous êtes habitués aux jeux hyper arcades dans lesquels vous pouvez drifter à l’infini en accélérant pied au plancher constamment, il va sûrement vous falloir un petit temps d’adaptation pour terminer proprement une session. Le gameplay en course est en effet assez exigeant et les succincts tutoriels en début de carrière ne permettent pas franchement de bien appréhender et prendre en main la conduite de DRIFTCE. Pas de secret, c’est à force de recommencer encore et encore que vous parviendrez à apprivoiser le savant mélange entre accélération, freinage et prise d’angle que demande le drift. Un peu trop vaillant sur la pédale d’accélérateur et c’est le mur, un coup de frein à main trop long ou une prise d’angle trop drastique et c’est le tête-à-queue… on ne s’improvise pas drifteur ! En ce sens, la physique du titre est satisfaisante car elle offre exactement ce qu’on attendait d’elle, une expérience viscérale et exigeante qui vise avant tout les joueurs en recherche d’une expérience se rapprochant de la simulation. Pour vous perfectionner, un mode course libre avec des voitures de séries ou des voitures déjà préparées vous attend, ainsi qu’un mode multijoueur. Ce dernier, très sommaire, vous permet de créer un salon ou d’en rejoindre un déjà existant pour enchaîner librement les drifts en mode bac à sable avec trois autres joueurs au maximum. Malgré son côté simpliste, il n’en reste pas moins très plaisant de s’essayer au « train drift » avec trois autres pilotes. Pas très peuplé, il est malgré tout simple de trouver des joueurs avec qui s’adonner aux joies du drift, on regrette néanmoins l’absence de vraies « courses » dans lesquelles les points des joueurs sont comptabilisés sur un temps donné.
Dans le garage, c’est une expérience de jeu bien différente qui vous attend. Si vous connaissez déjà Car Mechanic Simulator, vous ne serez pas trop dépaysé par l’interface et la façon dont le jeu gère les aspects de mécanique et de customisation. Néanmoins, les options sont ici bien différentes. On ne recherche pas une pièce en mauvais état pour permettre à la voiture de repartir, on cherche plutôt à remplacer des pièces parfaitement fonctionnelles par d’autres plus puissantes. Quoi de plus jouissif que de tranquillement transformer notre petite MX-5 en une véritable machine à drifter dépassant les 1000 chevaux, avant de retourner sur la piste pour voir l’impact de nos modifications ? Car en effet, chacune des modifications que vous allez apporter à la voiture a un impact drastique sur le pilotage et la facilité à drifter avec votre voiture. Si vous commencez les premiers défis avec ce qui s’apparente plus à un bateau qu’à une bête de course, une fois quelques chevaux en plus sous le capot, des pneus adaptés et une suspension dédiée au drift, vous verrez que les bons runs viennent beaucoup plus naturellement ! La courbe de progression est donc très intéressante, se faisant à la fois via l’expérience acquise sur le circuit, mais aussi grâce à la customisation de la voiture elle-même !
Vous avez ici le cœur du jeu, un enchaînement entre épreuves sur circuits et customisation de vos véhicules. On passe presque autant de temps dans le garage que sur la piste, ce qui offre donc une variété très appréciable et permet de rompre avec la monotonie d’un jeu dans lequel les courses s’enchaînent sans temps mort. Chacun des quatorze circuits vous propose différents challenges, de la simple session de drift dans laquelle il faut marquer le plus de points au run de précision qui vous fera passer dans des zones précises jusqu’au Gymkhana, l’épreuve ultime sur un circuit complet ! Le succès en course est récompensé par un trophée de Bronze, d’Argent ou d’Or, ainsi que par une dotation en précieux crédits qui vous permettront, une fois revenu au garage, de continuer à financer les modifications de votre machine. Cette partie du gameplay possède elle aussi ses propres objectifs, qui permettront de faire évoluer votre machine de manière exponentielle. Si l’installation d’un petit turbo et de quelques pièces annexes vient compléter facilement les premiers objectifs, il faudra travailler très sérieusement sur l’ensemble des aspects de votre voiture pour compléter tous les défis et pouvoir ensuite passer à une autre machine !
Dans son aspect carrière et les missions liées, le jeu est assez dirigiste dans l’ordre par lequel vous devez personnaliser votre voiture, mais vous avez néanmoins une liberté quasi totale dans ce qu’il est possible de faire subir à votre machine. À l’achat, vous recevrez une boite en tôle complètement vide. À vous de choisir un moteur et une transmission à insérer dedans. Eh oui, ça veut dire qu’il est parfaitement possible d’insérer un énorme moteur rotatif à quatre rotors dans votre petite MX-5 ou un petit quatre cylindres en ligne dans une grosse Mustang ! Si vous ne souhaitez pas être bridé par les contraintes budgétaires du mode carrière, un mode bac à sable vous permettra aussi de vous adonner à vos plus grandes folies, sans vous soucier des dépenses. Tout cet aspect peut sembler assez compliqué quand le joueur n’est pas vraiment initié à la mécanique et, dans ce sens, DRIFTCE assoit encore davantage son côté « jeu de niche » réservé à un public assez précis. Néanmoins, il reste accessible si vous faites preuve d’un peu de curiosité concernant le fonctionnement d’un moteur et d’une voiture en général.
Monter de toutes pièces un moteur hors de la voiture avant de l’insérer dans le compartiment moteur est extrêmement satisfaisant et on a ainsi vite l’impression d’être l’un des experts d’une émission sortie de RMC Découverte. Par chance, le jeu ne vous laisse pas totalement seul quand il s’agit de mécanique, vous aurez la possibilité d’afficher en surbrillance l’ensemble des pièces manquantes pour compléter votre voiture. Il ne vous laissera pas non plus rouler avec une voiture « bancale » et vous rappellera à l’ordre si par erreur vous avez installé des jantes de tailles différentes à droite et à gauche par exemple. Les plus experts veilleront à upgrader toutes les pièces possibles pour tirer un maximum de chevaux de leur assemblage et pourront ensuite s’intéresser aux réglages pour pousser les performances de leur machine toujours plus loin. Grâce à tous ces aspects, le jeu arrive même à se montrer pédagogique et enrichissant car vous comprendrez vite à quoi servent chaque pièce et la prochaine fois que vous ouvrirez en vrai le capot de votre voiture pour faire les niveaux, vous regarderez cette drôle de machine avec un autre œil, c’est certain !
Enfin, quand la mécanique n’aura plus aucun secret pour vous et que vous pourrez immédiatement désigner les trompettes d’admission ou bien les biellettes de barres stabilisatrices, il vous restera encore à installer l’intérieur de votre voiture et à en customiser l’extérieur ! Dans ces aspects cosmétiques, le jeu propose de nombreuses pièces, qu’il s’agisse de kits carrosseries, d’ailerons, de jantes ou encore de sièges, volants, leviers de vitesse, etc. Les peintures et livrées ne sont pas en reste et il est possible de réaliser de très belles créations avec un peu de patience et d’inspiration !
Bien que le jeu ne propose qu’un éventail très réduit de treize voitures, toutes sous licences officielles, on retrouve néanmoins les incontournables de la scène drift. Ce sont les voitures vers lesquelles vous seriez probablement allé naturellement même si le jeu en avait proposé 200 différentes. Vous retrouverez donc les BMW E30, E36, E46 et E92, la Ford Mustang dans sa version 2019, les Mazda RX-7, MX-5 et RX-8, les Nissan 180SX, Silvia S15 et 350Z, la Subaru BRZ et, enfin, la légendaire Toyota Trueno AE86 ! Eh oui, même la voiture de Takumi, le héros du manga Initial D est représentée pour notre plus grand plaisir ! Les joueurs habitués aux nombres stratosphériques d’automobiles des blockbusters du jeux vidéo trouveront cette sélection trop restreinte, mais il faut rappeler que le studio derrière DRIFTCE n’est composé que de quelques personnes et que le jeu est proposé au petit prix de 29,99€.
Vous pourrez emmener ces petites merveilles sur 14 circuits, dont les 7 vrais circuits de Ebisu au Japon, avec notamment le célèbre tracé de Minami, qui accueille les épreuves de D1 ! Le tracé de Haruna reproduit lui une route de montagne japonaise, à parcourir en descente ou en montée, dans la plus pure tradition Touge ! Les autres circuits sont naturellement situés en Pologne, pays des développeurs, et proposent un vrai circuit, le Motorpark de Koszalin ainsi que deux tracés d’entraînement, deux tracés dans des stades et un dernier dans un parking, lieu propice à quelques scènes mythiques à la Tokyo Drift !
Concernant les prestations techniques du titre, elles sont malheureusement assez inégales. Les véhicules sont très bien modélisés et proposent un beau niveau de détails, avec des intérieurs complets ou encore une très belle gestion des suspensions, notamment sur le train avant, qui se retrouvent vite complètement exposées dès que votre véhicule est équipé de pièces dédiées au drift. Les détails des moteurs et des pièces sont aussi très satisfaisants, tout comme les diverses pièces de personnalisation, qui bien qu’elles ne soient pas sous licences officielles (à la différence des voitures), sont bien modélisées et s’inspirent très visiblement de pièces réelles. Les différents angles de caméra proposés par le titre et largement paramétrables sont aussi très réussis et permettent à tous les joueurs de trouver le réglage idéal pour de bons drifts ! Enfin, la sonorisation des machines est elle aussi réussie, avec de beaux bruits de moteurs qui évoluent en fonction de vos modifications (eh oui, vous aurez bien le « Stutututu » caractéristique de la soupape de décharge du turbo). C’est comme bien souvent au niveau des circuits et surtout des environnements que le jeu déçoit. Bien que les tracés soient fidèles à ce qui existe en vrai (dans le cas d’Ebisu), l’ambiance n’y est pas vraiment. La qualité des modélisations pour les décors ou encore les textures très pauvres n’aident pas à se sentir immergé dans l’ambiance folle d’une piste de drift. Par chance, dans DRIFTCE, ce ne sont pas les aspects sur lesquels vos yeux divaguent le plus quand vous enchaînez les drifts, surtout si vous choisissez une vue intérieure !
On a adoré : Des véhicules de légende sous licences Tous les circuits d’Ebisu au Japon Un gameplay exigeant mais satisfaisant Des véhicules bien modélisés et sonorisés L’aspect garage et mécanique ultra poussé Une vraie liberté dans les modifications Un rêve pour les passionnés de Drift... Et à petit prix (29,99€) |
On n'a pas aimé : Peu accessible de prime abord Graphiquement inégal (environnements, textures) Un nombre réduit de véhicules et circuits Un multijoueur trop rachitique |
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