Touchant plusieurs générations, la licence Jumanji nous revient avec un nouveau jeu : Jumanji : Aventures Sauvages. Développé par Cradle Games et édité par Outright Games, nous avions déjà pu en écrire un aperçu en septembre. C’est à présent la critique complète que nous vous livrons, afin de voir si le jeu fait juste appel à notre fibre nostalgique ou s’il offre une belle expérience, basée sur le multijoueur local à quatre. Alors, un aller pour Jumanji ?Réponse avec cet avis basé sur une version numérique reçue de l'éditeur.
Accueillis par la boîte traditionnelle de Jumanji, nous plongeons tout de suite dans l’ambiance, grâce à une cinématique façon comics (plutôt bien réussie) nous dévoilant le scénario : il faudra bien sauver Jumanji. Rien de très original, Nigel nous demande de récupérer le joyau volé mais le jeu a le mérite de ne pas proposer un copié/collé du film, se plaçant juste dans son univers. Le jeu s’organise à l’intérieur d’une grande carte divisée en zones. Pour arpenter le terrain, nous pouvons compter sur une jeep, assez maniable, qui passe même intégralement sous l’eau (bug ou délibéré ?…). Ce hub nous permet d’accéder aux trois niveaux et au boss de chaque zone. En se promenant entre deux niveaux, on peut ainsi explorer la carte, mais cela reste très sommaire hormis quelques coffres et pierres à trouver. Nous pouvons ainsi explorer des côtes infestées de pirates, la jungle, des temples mayas, des cavernes volcaniques ou encore des hauteurs himalayennes enneigées. Les décors sont assez variés, colorés. Sans être extraordinaires, les textures et graphismes sont honnêtes et nous plongent bien dans l’ambiance. Nous regrettons en revanche le manque de variété du bestiaire et le peu de variation de gameplay face aux différents ennemis.
Jouable jusqu’à quatre joueurs, en local uniquement, le titre offre une flexibilité intéressante du nombre de joueurs : en début de niveau, bien sûr, mais également à tout moment. Les joueurs secondaires peuvent même changer de personnage en cours de niveau, ce qui est confortable, surtout lorsqu’on arrive à court de vie. Côté persos, on retrouve les héros du film, bien modélisés, façon cartoon. Les voix, sans être celles d’origine, sont cohérentes, tant en VO qu’en VF, avec un petit bémol pour le « Ouaiis » de Ruby, digne d’une psychopathe… Hormis ce détail, c’est convaincant et on reste dans l’esprit des personnages du film. Le joueur peut choisir, pour chaque niveau, entre Smolder Bravestone, Mouse Finbar, Ruby Roundhouse ou Shelly Oberon, chacun ayant ses propres armes et capacités. Ainsi, entre autres, Ruby pourra atteindre des plateformes plus élevées grâce à sa hallebarde, Bravestone, lui, pourra activer des interrupteurs hors de portée avec son boomerang, quand Shelly dégainera son insecticide… Mais attention, ce sont des capacités spéciales qui ne sont pas disponibles en permanence, il faudra les gagner dans des caisses bonus à casser en cours de niveau, et qui se désactivent en cas de mort (réapparition en direct du ciel !).
En début de partie, il est possible de choisir entre trois difficultés, la résistance des ennemis ne variant que peu (de même en fonction du nombre de joueurs, ce qui rend l’expérience un peu plus difficile en solo), c’est surtout les pièges qui vous feront perdre un cœur au lieu d’un demi... Mais de toute façon, même en cas de vie à 0, le joueur malchanceux rejoint son équipe au checkpoint suivant. Comme ils sont assez nombreux, on ne reste jamais très longtemps sur le carreau... Dans chaque niveau, trois objectifs secondaires pimentent les choses : les lettres JUMANJI à récolter, un score cible et, au choix, quatre statuettes d’animaux à trouver, le devoir de tuer tous les ennemis du niveau ou battre un chronomètre. Sans être trop difficiles, certains demandent de refaire le niveau à plusieurs reprises pour avoir la bonne capacité, le bon personnage au bon moment, ou car on a raté un recoin. A ce sujet, les décors sont touffus et l’exploration est rendue un peu laborieuse par les murs invisibles : passage ou impasse, il faut longer tous les côtés pour le savoir, car peu d’indices visuels sont présents. Les niveaux sont assez variés : exploration classique, arènes, courses d’obstacles ou fuite, ce qui permet une expérience assez agréable de ce point de vue.
Nous avons déjà évoqué la difficulté assez peu relevée, même en difficile, le jeu se veut clairement familial, avec un système de premier joueur qui mène la partie : les autres doivent rester proches de lui sous peine de se retrouver transformés en bulle et ramenés dans le droit chemin. Ce qui peut être assez pratique pour aider un joueur plus jeune à passer une phase difficile, devient vite assez gênant pour l’exploration, car la possibilité d’éloignement est minime. Au lieu de se dire, j’explore à droite tu prends à gauche, il faudra plutôt opter pour « on file tous par là » si les joueurs secondaires veulent garder le contrôle de leur personnage et ne pas passer la moitié du niveau à flotter dans une bulle. Aucune difficulté concernant les boss, le premier ayant survécu 30 secondes, le dernier moins de trois minutes, dans une partie à deux, en moyen, ce qui, il faut l’avouer, est très peu, surtout que l’on peut pour certains se contenter de marteler le bouton d’attaque, sans même se donner la peine d’esquiver. Globalement la maniabilité des personnages est assez sommaire, même si ayant eu l’occasion de tester sur une Xbox One et sur une Xbox Series, la situation s’améliore avec cette dernière.
A notre grand regret, de nombreux bugs viennent gâcher l’expérience : il n’est pas rare de se retrouver coincé dans le décor, voire de s’élever au-dessus du niveau, ou au contraire de tomber sans fin en-dessous du sol si l’on a le malheur d’un peu trop insister sur les limites de l’écran. Nous avons également rencontré des ennemis gelés ou des coffres impossibles à ouvrir… La caméra elle-même semble parfois faire partie de Jumanji, tant elle peut nous gêner lors de certaines phases de plateforme en changeant inopinément de cadrage...
Chaque personnage a ses propres armes et améliorations, disponibles dans la boutique de Nigel, en échange des pièces récoltées tout au long des niveaux. Elles apportent un vrai plus, comme le sac de Mouse, qui rend malade les ennemis, ou les bottes de Ruby, qui lui permettent de planer un peu et aident bien lors des phases de plateforme impactées par la caméra. Outre ces améliorations d’armes et de tenue, on peut s’octroyer la présence d’un familier, malheureusement uniquement cosmétique. On regrette qu’il n’ait pas un réel effet.
Malgré ces désagréments, nous n’avons pas pu résister au petit plaisir coupable de crier « Jumanji » après avoir botté les fesses du dernier boss… L’aventure se boucle en ligne droite en un petit 6 heures de temps, en ayant exploré raisonnablement (70% de complétion pour un premier passage, à deux joueurs, en sachant que pour tous les objectifs de collection, s’il manque un seul item, rien n’est comptabilisé, il faut tout récolter en une seule fois). La durée de vie est bien sûr augmentée si vous rejouez les niveaux pour réaliser le 100%. Le jeu peine un peu à trouver son public, trop simple et frustrant pour des adultes, trop difficile pour des enfants, la configuration idéale pour l’apprécier semble être un adulte et un enfant. A moins d’aborder la chose en joyeux affrontement et de se tirer la bourre à quatre, mais on approche alors plus du party-game que du jeu d’aventure prévu initialement.
On a adoré : Ambiance bien rendue Personnages fidèles aux films… Et aux capacités propres Les zones à l’identité marquée Le multijoueur flexible Des phases de jeu variées La carte hub à explorer... |
On n'a pas aimé : Beaucoup trop simpliste La caméra récalcitrante Les familiers qui ne servent à rien Les nombreux bugs Peu de challenge |
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