[MXG+] Avis - The Council : Ep.1 The Mad Ones
- Publiée le 30.04.2018, à 12:32
- Par Vincent P.
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Créé par le studio français indépendant Big Bad Wolf, The Council est un jeu orienté sur la narration avec un mélange de RPG. Il vous plonge dans les années 1700 durant lesquelles complots, manipulations et rencontres avec différentes personnalités sont aux rendez-vous. Le titre est disponible depuis le 13 mars, il est vendu au format épisodique (cinq épisodes sont prévus) à une trentaine d’euros. Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir notre avis sur The Mad Ones, le premier épisode.
L’intrigue de départ
The Council se déroule dans les années 1700. Il vous place dans la peau d’un Français du nom de Louis De Richet, fils de Sarah de Richet, tous deux membres de la société secrète de l’Ordre Doré. Dès les premières secondes, vous serez en mauvaise posture, ligoté avec votre mère sur une chaise, un homme s’approchant de vous prêt à vous torturer afin de découvrir où se cache un livre d’une extrême importance que vous lui avez dérobé… A vous de choisir comment sortir de ce pétrin en sachant que votre choix pourrait avoir une conséquence sur le physique de votre protagoniste ! Le jeu vient à peine de se lancer que le joueur doit déjà prendre une décision importante et cela ne fait que commencer. Mesdames et messieurs, nous vous souhaitons la bienvenue dans The Council ! Trente jours plus tard, vous recevez une lettre de la part d’un certain Lord Mortimer, ce dernier vous invite à venir dans son manoir situé sur une petite île perdue au large des côtes anglaises. Une fois arrivé sur l’île, des serviteurs vous annoncent que votre mère a disparu depuis quelques jours. Etrange, pourquoi sa mère ne l’a pas informé de sa présence sur l’île et pourquoi a-t-elle disparu ? Vous décidez donc de rentrer dans le manoir afin d’élucider ce mystère.
Derrière les apparences d’une réception mondaine, où certains des plus grands noms de l’époque sont conviés, comme Napoléon Bonaparte ou bien encore le mythique Benjamin Franklin, nous avons l’opportunité de faire progresser l’enquête au travers des onze invités. Il faut faire preuve de finesse et jouer de ses compétences sociales afin de découvrir leur lourd secret. La liste des invités participe à la réussite narrative de The Council puisque le titre utilise un contexte et des figures historiques pour la plupart réelles dans le but de mettre en place une intrigue digne des plus grands classiques des romans d’enquête criminelle, comme ceux d’Agatha Christie ou de Sir Conan Doyle pour ne citer qu’eux. Louis sait qu’un important mystère lié à la récente disparition de sa mère plane sur l’île. Vous l’aurez compris, l’intrigue principale de The Council consiste à tout faire pour la retrouver en actionnant différents leviers narratifs aux effets plus ou moins directs sur le court, le moyen et le long terme. L’aventure se déroule sur cinq épisodes mais seul le premier est accessible pour l’heure. Nous verrons donc si les choix auront bien des conséquences dans la suite mais nous pouvons déjà vous dire que l’intrigue est bien ficelée et que nous avons hâte de voir la suite.
Du RPG dans un jeu narratif !? Alors ça donne quoi ?
The Council a l’audace de réinventer le genre… Contrairement à un Walking Dead ou encore à un Life is Strange demandant de prendre des décisions par rapport à nos émotions ou ressentis en fonction d’une situation, The Council aborde les interactions avec une approche assez unique en son genre, grâce à l’ajout de mécaniques typées RPG. Le joueur décide de l’orientation narrative de son personnage grâce à un choix de classes initiales, au nombre de trois. Ainsi, dès le début du jeu, vous avez le choix d’être un Diplomate, un Occultisme ou un Détective. Chaque classe est liée à un arbre de compétences sociales à débloquer au fil des événements. Rassurez-vous, il est possible de jouer avec ces trois classes en même temps mais cela vous coûtera plus de points de compétence. Réfléchissez donc bien afin de créer le personnage qui vous correspond le mieux. Ces aptitudes vont lui permettre de gérer les événements avec plus ou moins de réussite, de faire basculer certaines situations, mais aussi de manœuvrer le savoureux casting d'interlocuteurs en jouant sur leurs forces et leurs vulnérabilités afin de les percer à jour. Les compétences de Louis peuvent être développées grâce à un système classique de points à attribuer dans différentes branches. Que vous choisissiez la voie de la diplomatie, celle de l’occultisme ou du détective, le choix vous appartient de rendre le personnage plus doué dans certaines actions plutôt que d’autres.
Des compétences telles que la manipulation ou l’art de la psychologie ont un impact assez significatif sur les dialogues, tandis que d’autres comme la connaissance historique ou la perception des détails ouvriront d’autres opportunités d’interactions avec les invités et l'environnement. Mais ce n’est pas tout, chaque personnage que vous croisez dispose de capacités mentales, un ensemble d'immunités et de vulnérabilités propres à chaque interlocuteur qu'il conviendra d'exploiter. Ainsi, si un personnage s'avère faible psychologiquement, autant y aller à fond sur ce terrain-là ; inversement, si vous avez affaire à un dur à cuire, celui-ci fera valoir son immunité et vous octroiera un malus et peut-être aussi un œil au beurre noir au passage… De plus, chaque action spécifique exige de ce fait l'utilisation d'un certain nombre de points d'effort, qu'il est possible de récupérer à l'aide de gelée royale cachée dans chaque zone du jeu. Le malus précédemment évoqué contraint le personnage à déployer davantage de points d'effort, sauf si celui-ci "soigne" son altération négative avec une « potion » appelée Elexyre d’Or.
Round 1 : Louis Vs ?
Les développeurs on remplacé les combats traditionnels par des joutes verbales appelées « confrontations ». Nous pouvons comparer cela à un débat entre politiciens cherchant à savoir qui aura la plus grosse. À certains moments clés de l’aventure, Louis aura pour mission d’arriver à convaincre un personnage en plusieurs « rounds » .Les compétences acquises au fil du jeu, la dialectique, la compréhension du scénario et de la psychologie de son interlocuteur seront autant de facteurs avec lesquels jouer pour tenter de sortir vainqueur de ces duels verbaux. La facette RPG de The Council réside aussi dans la gestion de nos points d’action, une ressource limitée dans laquelle Louis de Richet devra piocher pour réaliser certains choix de dialogue. Pour augmenter sa maîtrise des relations sociales, Louis a plusieurs alternatives : explorer le manoir de Lord Mortimer et récolter des items permettant de gagner des points de talent bonus, dialoguer avec les invités ou encore s’équiper de livres afin de gagner des points de compétence supplémentaires (à ne surtout pas négliger). Hormis les duels de confrontation dans certaines situations, le jeu propose des phases d’énigmes qui donnent un aspect déjà-vu. Malgré tout, elles ont le mérite d’apporter un peu de diversité. Par exemple, il faut tourner des bustes pour ouvrir un passage secret ou encore lire de l’encre invisible.
Les conséquences de nos actes !
Nous avons déjà tous entendu cette phrase un jour dans notre vie : « Assume tes Actes ! » et sa variante : « Réfléchis aux conséquences ! ». Dans The Council, ces phrases prennent du sens. Nous avons réellement l’impression d’influer sur l’histoire ! Il n’y a guère de bonnes ou de mauvaises façons d’aborder une enquête. Il n’y a que vos actes, vos choix et les conséquences de ces derniers qu’il faudra assumer. Aucun retour en arrière n’est possible, il n’y a pas de sauvegarde pour rattraper une boulette lors d’un dialogue qui échoue. Ici tout est définitif ! La plupart des décisions auront des répercussions sur la suite de l’aventure (enfin on espère) au sein même de l’épisode en cours, mais aussi sur la suite des événements dans les prochains actes. Cela peut venir du fait de froisser la sensibilité d’un personnage ou de ne pas venir en aide à quelqu’un pour les plus petites décisions. Pour les plus importantes, c’est une autre histoire …
On vous demandera de choisir entre certains embranchements massifs de l’intrigue. La conséquence, ce sera de passer définitivement à côté de certaines rencontres et autres éléments de gameplay. En somme, certaines décisions impliquent de renoncer à d'autres possibilités d'approche ! Grâce à cela, le soft gagne en rejouabilité. Sans rentrer dans les détails, pour ne pas vous gâcher la surprise de la découverte, signalons qu’il y a quatre façons de terminer ce premier épisode. Bien sûr, certains choix laissent espérer de sympathiques impacts dès le début de l’épisode 2. Bien entendu, certains choix semblent un peu plus « forcés » afin de retomber sur le récit principal, mais ça reste assez rare et suffisamment subtil pour le genre. Au niveau de la durée de vie, nous avons mis un peu moins de 4h pour le premier run. La curiosité faisant, nous y sommes retournés pour voir les autres possibilités. Comptez au bas mot six à sept heures de jeu, ce qui est plus que correct pour le genre. Seul petit frein, il n’est pas possible de passer certaines scènes lorsqu’on recommence une partie.
L’Art et la Technique ?
Lorsqu’on parle d’immersion, on parle bien entendu de la capacité du jeu à nous inclure dans son monde, son époque. The Council fournit beaucoup d’efforts pour nous plonger dans son contexte historique. Outre la présence de personnages historiques cités un peu plus haut, nous apprécions fortement le sens du détail donné à tout l’aspect artistique. En effet, la demeure de Lord Mortimer est comparable aux plus grands musées du monde. Vous y trouverez des peintures et/ou des sculptures de Velasquez, Da Vinci ou encore Rodin… La liste est trop longue et tout amateur d’art sera émerveillé à chaque fois que son regard se portera sur une œuvre ! Nous noterons aussi que les jeux de lumière permettent de donner encore plus de réalisme à l’ensemble, notamment grâce à des effets de reflet sur la peinture et un vrai aspect textural. Rajoutez à cela du mobilier superbe, des tapisseries resplendissantes, des tenues de l’époque avec des tableaux authentiques et vous vous plongerez en 1793, profitant de la culture de cette époque. Quant aux graphismes, The Council s’en sort assez bien ! Le moteur permet de proposer un ensemble graphique plutôt convaincant.
Les décors sont variés, sans être exceptionnels, et la modélisation des personnages est très réussie (pour la plupart du moins). Malheureusement tout n’est pas rose… Techniquement, le jeu est inégal, il met à rude épreuve une Xbox One Standard : aliasing en veux-tu, en voilà, chutes de framerate pouvant survenir à certains moments, animations parfois un peu raides ou même étranges (exemple : Louis traverse une porte alors qu’elle est fermée)... Autre petit point agaçant, il est nécessaire de faire une pression prolongée sur la touche pour valider des choix. Quant aux musiques, elles soutiennent l’action, renforçant ce qui est à l’écran. Elles nous plongent dans l’ambiance. Ce qui nous a le plus conquis, ce sont assurément les doublages. Le jeu est en Anglais, avec des sous-titres dans la langue de votre choix, mais il se savoure comme tel, en profitant de l’accent de certains personnages comme notre bon Napoléon avec son accent français. Nous soulignons le travail d’orfèvre qui a été réalisé sur l’écriture. Les dialogues sont excellentes et les personnages très charismatiques. Emily Hillsboro a d’ailleurs une sacrée personnalité !
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On a aimé | | On n’a pas aimé |
La direction artistique, qu’elle est belle !
Ambiance sonore et doublages de qualité
Plein de personnages historiques
Le scénario est intrigant
Nos décisions ont de l’impact
La qualité d’écriture
L’aspect RPG, réussi et innovant
Les points de compétence liés au scénario
Bonne rejouabilité
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Des soucis sur la partie technique (aliasing, chutes de framerate)
Certaines animations sont à revoir
Impression de déjà-vu pour les énigmes
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Le point final de Yoann / kyl3rs95 : Un premier épisode tout bonnement excellent !
The Council est un jeu des plus ambitieux. Le mélange entre la narration et l’aspect RPG est très innovant et prenant au possible. Rajoutez à cela une intrigue avec des personnages de qualité, le tout accompagné par une direction artistique sublime ! De plus, le jeu dispose d’une bonne rejouabilité grâce à ses multiples choix/conséquences. Le joueur a vraiment la sensation que chacune de ses décisions aura un impact dans les épisodes à venir. Le seul véritable point noir de The Council reste sa partie technique, malheureusement inégale à certains moments. On peut aussi faire la grimace face à des énigmes qui ont un air de déjà-vu… Hormis cela, le studio Big Bad Wolf a fait un travail colossal. Ce premier épisode est excellent et il donne clairement l’envie de découvrir la suite ! |
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