En 2013, la série Defiance est lancée à la télé. Un projet ambitieux sur le papier est créé en parallèle par Trion Worlds : un jeu en ligne basé sur la série éponyme (sur PC, PS3 et Xbox 360). Le but était bien entendu de faire cohabiter les deux projets pour créer une expérience transmédia. Le titre était un shooter avec une composante MMO dont le succès dépendait en grande partie de celui de la série, qui fut annulée en 2015 après trois saisons. J’avais personnellement accroché à la série… Gros joueur de MMO, je m’étais également lancé dans le jeu qui ne m’avait laissé aucun bon souvenir. Il était assez générique, techniquement faible, guère intéressant une fois la manette dans les mains. J’avais donc vite délaissé le MMOShooter, et ce même si j’ai essayé de le relancer plus tard en vain. Payant de base, il était assez rapidement passé en free-to-play. Cinq ans plus tard, Trion Worlds annonce Defiance 2050. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité... En cinq ans, les standards ont évolué, tout comme les attentes des joueurs. Comme il est directement arrivé en free-to-play, il fallait forcément qu’il propose quelque chose de plus concret et de plus séduisant pour se démarquer, surtout que la série n’est plus vraiment présente pour donner de la consistance à l’univers proposé…

Après une création d’avatar toujours aussi maigre en options, nous découvrons une première nouveauté : l’ajout de quatre classes. C’est toujours un petit plus à prendre. Ce paramétrage terminé, nous assistons à la première « cinématique ». Premier constat, malgré la promesse de visuels retravaillés, on se demande clairement si nous sommes bien sur Xbox One. Nous arrivons en jeu, le constat est encore plus prononcé. Les graphismes sont dépassés et semblent venir tout droit du début/milieu de la génération précédente. C’est vrai, Defiance 2050 est un F2P mais cela n’excuse pas tout. Techniquement, ce n’est pas plus reluisant. Les animations sont rigides, les textures sont vieillottes. Bien entendu, le titre n’est pas optimisé Xbox One X. En revanche, il faut bien l’avouer, le constat est supérieur à celui de la première version du jeu… Mais le travail fourni est clairement insuffisant. Ceci, c’est sans parler des nombreux soucis de collisions, des personnages qui se « collent » dans les textures, passent au travers des véhicules, etc. Pire, le code réseau n’est pas à la hauteur, alors que ce qui est à afficher ne demande pas des ressources folichonnes. Rollbakc à tout va, lags récurrents, téléportations intempestives, crash du jeu avec retour menu, les problèmes sont suffisamment nombreux pour gâcher totalement l’expérience.

Malgré tout, on tient à persister et à voir si tous ces défauts techniques, qui pourraient être réglés par la suite avec quelques patchs, ne masquent pas un gameplay de qualité… Hélas, le constat est assez mitigé. Avec la manette dans les mains, on a le droit à du classique un peu vieillot sur les bords. Point de système de couverture, des chutes sans dégâts… On est loin des standards actuels. Et pour cause, si on s’attarde un peu sur le contenu, on constate qu’il s’agit simplement de celui du Defiance sorti sur la génération précédente. Dans le fond, il s’agit simplement d’un portage avec une petite poignée de nouveautés. On retrouve donc la même map et les mêmes activités. Comme tout bon F2P qui se respecte, Defiance 2050 propose son cash shop avec skins, armures, bonus et co à acheter. Les éléments ne sont pas que cosmétiques, celui qui y met le prix aura clairement un avantage sur les autres, surtout s’il se procure des boost d’XP, des boost d’armes, voire carrément des armes. La pratique est tout à fait normale et tolérable dans un F2P (après tout le jeu est gratuit et il faut bien que les développeurs touchent de l’argent) mais l’équilibre de ces boosts semble un peu trop pencher en faveur de celui qui sortira facilement sa CB.

Maintenant que nous avons évoqué les points qui fâchent, revenons au jeu en lui-même. Nous incarnons un chasseur de l’Arche en Californie. La map est assez grande et propose son lot de missions principales et annexes (en mode Fedex). Vous pouvez d’ailleurs vous déplacer en véhicule assez rapidement. Au milieu de cette monotonie, il y a des événements aléatoires intéressants, les chutes d’Arche. Il est difficile de louper ce type d’événements puisqu’ils sont marqués par une grosse tempête qui se lève sur la map. Il est conseillé d’y participer car cela offre des moments plutôt agréables demandant de dézinguer de l’alien en masse, en sachant qu’il vaut mieux être assez nombreux pour en venir à bout. L’action manque parfois de lisibilité mais on canarde à tout va, bref, ça défoule. Bien entendu, une fois les fusillades terminées, les joueurs attendent de récupérer le loot. Lors des missions, des objectifs sont à accomplir, dont certains du type assaut ou capture. Il est bon de noter qu’il n’est pas nécessaire de valider soi-même l’objectif, il suffit simplement qu’un joueur le valide pour la validation soit étendue aux chasseurs de la zone. Ainsi, les joueurs s’entraident assez aisément, ce qui est plutôt sympathique niveau communautaire. Dernier petit point, selon la classe choisie, vous commencez avec un paquetage différent, ce qui implique également une arme différente. La nouveauté dans cette version 2050, c’est qu’il est possible de personnaliser ses armes, ce qui permet d’adapter un minimum son équipement à sa façon de jouer.

Comme vous l’avez sûrement compris, malgré les nouveautés, mon expérience sur Defiance 2050 ne change pas de celle d’il y a cinq ans et reste donc plutôt moyenne. Qu’on se le dise, il s’agit purement et simplement d’un portage de la mouture de 2013 avec quelques ajouts qui pourraient relever d’un simple petit patch. Même s’il a bénéficié d’une mise à jour visuelle, le résultat est loin d’être satisfaisant. Ajoutez un gameplay vieillot, un contenu similaire à la version de l’époque, peu de plus-value, un réseau de piètre qualité et un cash shop de compétition et vous obtenez une déception. Personnellement, j’ai fini par désinstaller le jeu et je doute le réinstaller un jour. J’adore la licence et son univers, j’adore les jeux de shoot et les MMO mais les qualités du titre restent surtout sur le papier. Une fois la manette dans les mains, le titre ne tient pas la route, surtout face à des titres comme The Division ou Destiny 2 du côté des jeux payants ou Warframe dans le domaine des free-to-play.

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