Plus d’un an après la sortie de Resident Evil Village (vous pouvez retrouver notre critique ici), Capcom nous propose un DLC intitulé L’Extension Winters. Découpé en trois contenus, il regroupe les ajouts de la vue à la troisième personne, du chapitre additionnel « Shadows of Rose » ainsi que du contenu supplémentaire pour le mode Mercenaries. Cet ensemble sent-il la Rose ? C’est ce que nous allons voir ensemble grâce à une clé fournie par l’éditeur. Le contenu a été testé sur Xbox Series X.
Au nom de la Rose, mon ami la plume…
Shadows of Rose se déroule 16 ans après les événements de Resident Evil Village. Nous retrouvons une Rose en pleine période de crise existentielle, cette dernière ayant hérité des pouvoirs transmis par son père (Ethan) qu’elle considère comme une malédiction. Rose souhaiterait vivre une vie normale, de ce fait, K, un collègue de Chris Redfield, la contacte afin qu’ils se rencontrent dans un parc. Après une longue discussion entre les deux personnages, K finit par annoncer à Rose qu’il existe peut-être une solution pour supprimer les pouvoirs, et ce de manière définitive ! Direction le laboratoire gouvernemental où se trouve la dernière source du mutamycète. K explique à Rose qu’il y a un cristal purifiant à l’intérieur mettant fin à cette « malédiction ». Pour cela, Rose doit effectuer une connexion mentale avec le mutamycète afin de se retrouver dans la conscience de celui-ci… Les scénarios de la saga Resident Evil n’ont jamais brillé par leur excellence, frôlant à de nombreuses reprises un côté « nanardesque »… Et avec cette intro, nous comprenons de suite qu’il en sera de même, voire pire. Restons tout de même positif, sait-on jamais, une agréable surprise peut vite arriver, n’est-ce pas ?
C’est ce que nous avons pensé durant les trente premières minutes du jeu. Exit la vue à la première personne, ici on retrouve cette bonne vieille caméra à l’épaule bien connue de la licence, celle qui a déjà fait ses preuves. Le jeu débute dans les sous-sols du château des Dimitrescu, proposant une ambiance horrifique très prononcée, se retrouvant souvent dans le noir ou face à des horreurs indescriptibles ainsi que des clones de Roses qui ont passé un mauvais moment ! Assez rapidement, nous tombons sur nos premiers vilains, pas de zombies, pas de vampires, pas de loups-garous, cette fois-ci nous devons faire face aux « Face Eaters ». Ces ennemis constitués de moisissure n’hésitent pas à vous attraper afin d’aspirer votre visage ! S’en vient alors une course-poursuite durant laquelle vous devez vite chercher une issue de secours afin d’échapper à ces satanés monstres, le tout en étant désarmé. Deus Ex Machina oblige, un esprit du nom de Michael vient à votre secours ! Celui-ci a la particularité de pouvoir communiquer avec Rose en écrivant des mots en lettres dorées un peu partout. A force de progresser dans le château, vous tomberez sur le Duc. Mais il n’est pas là pour vous vendre des armes, bien au contraire… Bref, jusqu’ici, tout va bien ! Le jeu démarre plutôt fort et nous avons grandement apprécié cette séquence.
Après quelques heures de jeu, d’exploration dans le château et de résolutions d’énigmes, vous trouvez un amplificateur de pouvoirs. Rose développe ainsi un pouvoir télékinétique lui permettant de détruire les bulbes de moisissures et même de figer les ennemis, bien que cela ait un coût, Rose devant consommer une nouvelle variante d’herbe pour remplir cette capacité… C’est à partir de ce moment précis que nous avons commencé à comprendre que la licence Resident Evil venait de se manger un coup de pelle en pleine poire ! Auparavant nous avons déjà rencontré ce genre de « phénomènes », à savoir combattre des boss ayant des pouvoirs (coucou Wesker) ou encore de jouer un personnage ayant des « dons particuliers » comme Natalya dans Resident Evil Revelations 2 mais cela restait assez minimaliste. Ici, le fait que Rose dispose de tels pouvoirs nous a complètement sortis de l’univers, trahissant même l’ADN de ce qui fait la force de cette saga. Les fans de la première heure risquent de ne pas apprécier ce nouveau gameplay… Entendons-nous bien, loin d’être mauvaise, cette nouvelle mécanique serait plus adaptée dans une nouvelle licence, celle-ci n’ayant strictement rien à faire dans un Resident Evil.
Nous retrouvons tout de même un aspect « survival-horror » puisque les munitions se font rares. La plupart du temps vous allez devoir trouver des ressources afin de crafter vous-même vos propres munitions ou, par la même occasion, des trousses de soins. Il ne faut pas hésiter à esquiver les ennemis sous peine de manquer de munitions, du moins pendant un certain temps… Une fois de plus il y a un léger hic, Michael vous aide régulièrement, d’autant qu’il peut matérialiser un objet, c’est d’ailleurs ce dernier qui vous offrira votre pistolet ! Il n’y a rien de plus agaçant que de se faire chouchouter à longueur de temps, surtout dans un survival-horror dans lequel la gestion des ressources est essentielle afin d’apporter un facteur clé important, à savoir, le stress ! Que Michael donne des indications à suivre, pas de problème, mais de là à nous tenir par la main, c’est un grand non.
En revanche, une fois cette partie dans le château terminée, Capcom nous invite à nous rendre dans un lieu grandement apprécié par les fans de la licence. On retourne donc chez les Beneviento ! Bonne nouvelle, ce passage est clairement le meilleur du DLC. Les développeurs ont fait preuve d’une belle créativité en nous proposant de revivre certains moments importants de la vie de Rose. Ici, pas d’arme, ni de pouvoir, vous devez résoudre des énigmes et jouer à des « jeux d’enfants ». Attendez-vous à jouer à 1-2-3 Soleil avec des mannequins ou encore une partie de cache-cache avec des poupées en porcelaine. Le tout est parfaitement maîtrisé, offrant une ambiance vraiment pesante, un pur moment de bonheur (et de stress).
Malheureusement, la dernière ligne droite, et plus précisément le combat contre le boss final, est catastrophique. Sans trop rentrer dans les détails, attendez-vous à des « Twists » ultra téléphonés ainsi qu’à un combat totalement absurde ! Pire encore, une fois l’aventure terminée, vous allez vous rendre compte que ce DLC n’a servi à rien sur l’aspect scénaristique, n’apportant aucune réponse, recyclant même des cinématiques issues de Resident Evil Village… Pour en venir à bout, il nous a fallu moins de 3h, ce qui est assez court. Pour terminer, notons que le RE Engine fait toujours autant des merveilles, offrant des graphismes vraiment propres, le tout tournant en 60 FPS. Il en va de même pour le sound design qui est toujours aussi impeccable.
C’est toujours aussi bon d’être un Mercenaire !
L’Extension Winters rajoute deux nouvelles maps ainsi que trois nouveaux personnages. La première carte, intitulée « Village sanglant », dispose de trois nouvelles zones à parcourir. Quant à la seconde, « Rivière sanglante », elle en propose quatre. Ces nouvelles maps proposent de revisiter des lieux auparavant parcourus sauf que le nombre et le type des ennemis diffèrent radicalement ! Il faut savoir que Chris Redfield est disponible d’entrée de jeu, par contre pour débloquer nos deux antagonistes, il faut remplir certaines conditions ! A savoir, obtenir une note A sur toutes les cartes afin de débloquer Karl Heinsenberg, chose assez facile... Et obtenir au minimum la note S sur la carte Rivière sanglante pour débloquer Dame Dimitrescu. C’est très appréciable de pouvoir être récompensé en relevant un défi mais nous avons une petite pensée pour les novices qui auront beaucoup de mal à débloquer Lady Dimitrescu, obtenir une note S n’étant pas chose aisée !
Analysons ci-après les personnages et leurs caractéristiques : notre cher Chris Redfield est un combattant hors paire, avec les gâchettes LB et RB il peut donner des coups de poing. Lorsque la jauge de rage (située en bas de l’écran) atteint son maximum, en appuyant simultanément sur LB et RB, Chris devient aussi violent que Mike Tyson ! En effet, ses coups de poing deviennent dévastateurs, au point qu’il vous est possible d’arracher la tête de vos ennemis ! En plus de cela, notre ancien membre des S.T.A.R.S. dispose de son équipement de base, à savoir un pistolet USM-AI, un fusil mitrailleur Dragoon et son fameux couteau Karambit. Petite nouveauté de ce DLC, désormais vous pouvez acheter des compétences au près du Duc : Armes stimulantes (tuer un ennemi avec une arme à feu remplit légèrement la jauge de rage), Crochet stimulant (donner un crochet du gauche remplit grandement la jauge de rage) et Direct stimulant (donner un coup de poing direct remplit grandement la jauge de rage). En plus de cela, vous pouvez acheter un marqueur de cibles. Une fois un groupe d’ennemis marqués, celui-ci vous servira à envoyer des frappes aériennes ! Tout comme Ethan, Chris peut également améliorer ses armes depuis l’atelier du Duc. Vous pouvez augmenter la puissance, la cadence de tir, la vitesse de rechargement ou encore la taille de votre chargeur, en plus d’améliorer la puissance de vos gants tactiques (direct ou crochet).
Karl Heinsenberg peut utiliser son marteau avec la touche RB. Si celle-ci reste enfoncée, le marteau frappe le sol, créant une puissante onde de choc électrique ! Avec la touche directionnelle de gauche, Karl peut envoyer une scie circulaire sur les ennemis. Plus vous restez appuyé sur la gâchette RT, plus l’attaque sera puissante. Ensuite, depuis la flèche du haut, vous pouvez balancer des bouts de ferraille, avec le même procédé que la scie circulaire. Enfin, Karl peut envoyer l’un de ses soldats Jet au combat, pour cela, il suffit juste d’appuyer sur la flèche du bas et d’appuyer sur RT. Votre allié apparait fonçant sur les ennemis tel un kamikaze ! Depuis la boutique du Duc, vous trouverez trois compétences très utiles : Volonté de fer (les attaques ennemies n’interrompent pas le coup de marteau vertical ni la charge des projectiles), S.O.S : (réduit le temps d’attente nécessaire pour appeler un soldat Jet) et Coup rapide (la vitesse du coup de marteau latéral augmente). Toujours depuis l’atelier du Duc, vous avez la possibilité d’augmenter les caractéristiques de vos armes : dégâts, charges électriques, puissance des projectiles ainsi que la vitesse de recharge de vos capacités. Bien évidemment cela n’est pas gratuit, il vous faudra débourser quelques pièces durement gagnées au combat ou revendre des cristaux que vous aurez trouvés dans les différentes zones.
Quant à Lady Dimitrescu, avec les touches LB et RB, cette dernière attaque avec ses griffes. Depuis la gâchette RT, vous pouvez envoyer un essaim d’insectes prêts à dévorer vos ennemis ! En appuyant sur la touche X, notre chère Dame au grand chapeau balance une coiffeuse (le meuble, hein !) de toutes ses forces, idéal contre un groupe d’ennemis. Pour terminer, en appuyant simultanement sur les touches LB et RB, vous ferez apparaitre l’une de vos filles, qui viendra combattre à vos côtés… C’est beau l’esprit de famille ! A noter que le gameplay d’Alcina Dimitrescu est assez particulier puisque cette dernière mesure presque trois mètres de haut, cela se ressent pad dans les mains, les ennemis paraissant miniatures ! Ensuite, contrairement à Karl, Lady Dimitrescu possède une jauge d’extase qui augmente en attaquant les ennemis ou en utilisant du rouge à lèvres !? Cette jauge est liée à vos pouvoirs, ce qui fait que vous ne pouvez pas utiliser vos compétences à votre guise. Hop, un petit tour à la boutique, voyons voir ce que Dame Dimitrescu peut acquérir : Violence (la puissance et le niveau d’extase augmentent grandement lorsqu’un ennemi fracassé contre le sol touche d’autre ennemis, Réparation rapide (lorsqu’une coiffeuse touche au moins trois ennemis, le temps d’attente nécessaire pour en lancer une autre est grandement réduit) et Plaisir durable (augmente la durée pendant laquelle l’extase reste active). Pour terminer, depuis l’atelier vous pouvez augmenter les dégâts et le gain d’extase de vos ongles, les dégâts, le gain et la vitesse de rechargement de la coiffeuse ainsi que les dégâts et gain d’extase de la capacité essaim d’insectes.
Ces trois nouveaux personnages apportent une nouvelle dimension de gameplay à ce mode Mercenaries. Chris reste assez classique dans sa proposition, alors que les deux antagonistes proposent une montée en puissance vraiment jouissive, en plus de proposer un gameplay original. Préparez-vous à faire un sacré carnage ! Autant vous dire qu’avec Karl ou Dimitrescu, il est relativement facile d’obtenir de superbes notes… de quoi se frotter au mode difficile !
Avis complémentaire de Jérôme / jay2A
N’ayant fait que le contenu Les Ombres de Rose de cette Extension Winters, je vais me concentrer sur cet élément narratif. Ca a été un vrai plaisir de retrouver le RE Engine à l’œuvre et ça m’a fait me rendre compte que l’ambiance gothique de Resident Evil Village m’avait manqué. La première impression que j’ai eue en jouant à la troisième personne, alors que je n’ai connu le titre qu’à la première, c’est de ne pas pouvoir pointer la caméra après un angle dans un couloir sombre. Cela rajoute un peu au stress de plonger Rose dans l’inconnu. Les casse-têtes classiques et la clé spéciale fidèle à la série nous font avancer dans cette histoire plutôt courte (environ 3h) mais assez intense. Personnellement elle en vaut le détour mais peut-être pas au prix de base même si je ne regrette pas du tout d’avoir payé ce tarif quand je vois les sensations de frayeur que ça m’a procuré. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais, de ma vie de fan de la licence (depuis les tout premiers), je n’ai jamais autant stressé et sursauté que dans Village et encore plus dans Les Ombres de Rose. Certes, on s’éloigne toujours plus de nos premiers amours sur la licence mais force est de constater que Capcom veut nous faire peur en nous proposant une vraie expérience horrifique, tout en gardant le gameplay action/survival cher aux opus de ces dernières années. Ça fonctionne très bien sur moi et j’ai notamment beaucoup apprécié le passage au domaine Beneviento.
On a aimé
On n’a pas aimé
Une ambiance horrifique Le passage chez les Beneviento Le gameplay des deux antagonistes dans le mode Mercenaries Le choix entre vue subjective et à la troisième personne Débloquer Lady Dimitrescu, un défi…
Qui n’est pas à la portée de tout le monde ! Scénario de Les Ombres de Rose inintéressant Un combat final complètement WTF Les pouvoirs de Rose, de quoi trahir la licence ! Michael nous tient par la main Contenu narratif assez court (- de 3h) Du recyclage de lieux à outrance
Le verdict de Yoann / Kyl3rs95 // La Rose, c’est beau, c’est attirant mais ça peut piquer…
Même si l’ambiance générale dégage un aspect très horrifique, que la vue à la troisième personne fonctionne et que Rose est un personnage intéressant, nous n’avons pas accroché aux nouvelles mécaniques de gameplay qui trahissent tout bonnement ce qu’est un Resident Evil ! Rajoutez à cela une durée de vie relativement courte et un scénario plus qu’anecdotique, téléphoné et n’apportant aucune réponse, et vous obtenez une certaine déception, accentuée par un Michael qui annihile toute dose de difficulté en nous prenant constamment par la main, sans parler d’un sacré recyclage des zones de jeu qui enlève tout notion de découverte. Fort heureusement, quelques belles surprises se cachent également dans ce contenu, à commencer par un passage chez les Beneviento qui nous a complètement séduits avec son approche originale. Du côté du mode Mercenaries, les nouveautés sont plaisantes, à savoir l’ajout de trois nouveaux personnages apportant un gameplay vraiment jouissif. Cependant, le fait de devoir obligatoirement obtenir une note S afin de débloquer Lady Dimitrescu pourra poser problèmes aux novices. Les autres seront récompensés de relever le défi. En bref, cette Extension Winters a de quoi diviser les fans avec certaines qualités indéniables et des éléments plus clivants. Réfléchissez donc à deux fois avant d’investir une vingtaine d’euros pour vous la procurer… A moins que vous n’obteniez l’accès à tout cela en optant pour l’édition Deluxe du jeu.
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Avis - L'Extension Winters de Resident Evil Village