Deux ans après la sortie de Maneater, pour lequel vous pouvez lire notre critique à cette adresse, Tripwire Interactive nous propose une Apex Edition qui regroupe le contenu original et le premier gros contenu intitulé Truth Quest. C’est pour nous l’occasion de ressortir le titre et de faire le point sur ce premier DLC scénarisé qui propose un nouvel environnement. Mais renouvelle-t-il l’expérience ? Cette Apex Edition, qui réunit le titre initial avec le DLC, ainsi que les ajouts new-gen, est-elle intéressante ? C’est ce que nous allons voir avec la version que nous avons reçue de la part de l’éditeur.

Avant de lancer ce DLC, vous devrez préalablement avoir terminé l’histoire du titre. Que l’on soit clair : Truth Quest ne renouvelle en rien l’expérience du titre original. Les actions et séquences sont identiques à Maneater et il y a finalement assez peu de renouveau dans le gameplay. C’est avant tout dans l’histoire et les nombreuses blagues du narrateur (qui vous feront souvent esquisser un sourire) que vous devez chercher la nouveauté, d’autant que le titre est toujours aussi ironique (envers la classe politique, sur le rapport aux humains avec la planète, la pollution, notre rapport avec les requins, etc.). Nous rappelons en effet que Maneater est un titre à prendre au second degré puisque les « mangeurs d’hommes » ne sont finalement pas vraiment les « méchants » du jeu.

Il convient encore et toujours de manger les animaux environnants (tortues, poissons, petits requins, phoques, etc.), de compléter les missions et récupérer les collectibles afin de récupérer de l’expérience et d’atteindre une taille encore plus importante ainsi que le niveau 40 (niveau maximum actuellement possible). Il faudra bien sûr récupérer des ressources pour faire évoluer son requin et débloquer les nouvelles évolutions possibles (notamment atomiques). Un nouveau bestiaire fait son apparition avec des « monstres » encore plus imposants qu’il faudra affronter afin de mener à bien cette histoire sur la nouvelle île Plover. Bien sûr, de nouveaux capitaines toujours plus forts et mieux équipés (hélicoptère, bateau façon série Caraïbes Offshore, sous-marin, etc.) interviennent au fur et à mesure de votre progression sur le niveau d’infamie (qui augmente quand vous tuez des marins et détruisez des bateaux). Un boss final par ailleurs très imposant et sacrément balèze viendra bien sûr vous barrer la route, mais n’espérez pas plus de nouveautés puisque les actions sont toujours aussi répétitives. Il vous sera demandé à de nombreuses reprises de manger dix marins. Globalement, le principe de ce DLC repose sur les bases du titre original, c’est exactement la même structure pour les missions, les mêmes objectifs. Le level design de l’île Plover est très semblable à celui des autres zones. Dommage, on aurait apprécié des situations originales, des missions un peu différentes et de vraies surprises (autrement que par le bestiaire notamment).

Reste que le contenu de ce DLC est tout à fait correct, avec une nouvelle zone, de nouveaux boss et capitaines, et forcément, de nouveaux collectibles à récupérer (les points de repères, les plaques d’immatriculations, les aventuriers, etc.) ainsi qu’un nouveau type d’épreuves : le contre-la-montre. Dans cette dernière, l’objectif est de passer des portails le plus rapidement possible. Si les premiers sont très simples, les suivants demanderont un peu plus d’habileté et un changement d’évolution (afin d’améliorer la rapidité par exemple). Comptez environ 5 à 6 heures en ligne droite pour faire l’histoire et quelques heures supplémentaires afin de compléter l’ensemble de la nouvelle zone et, surtout, vous occuper des nouvelles épreuves dans les anciennes zones.

Mais qui dit même contenu et même base dit aussi mêmes défauts et, encore une fois, la difficulté du titre est plutôt mal dosée. Vous aurez dans certaines situations plusieurs mini-boss qui vous affronteront ensemble, ce qui rend dans certains cas l’action très confuse tant vous avez à faire (entre les monstres et les capitaines ainsi que les marins lambdas). Chaque fin de niveau d’infamie vous fera rencontrer, comme dans le titre original, un nouveau capitaine, qui viendra potentiellement avec d’anciens capitaines, histoire de bien vous compliquer la tâche, tandis qu’on aurait apprécié affronter les capitaines de manière individuelle. En résumé, ce DLC ne relancera sans doute pas l’intérêt du titre si vous n’étiez pas intéressé, surtout qu’il n’apporte rien de concret et que même les « fans » resteront un peu sur leur faim.

Au rayon des nouveautés new-gen liées à cette Apex Edition, rien de finalement « incroyable » ne pointe le bout de son nez. Le framerate est meilleur lorsque l’action est intense (comme cela arrive souvent lors d’un niveau d’infamie élevé), ça tourne à 60 FPS à peu près tout le temps (on note quand même des ralentissements), le titre est plus fluide sur Xbox Series X et l’ensemble est plus propre. Les textures ont bénéficié d’une légère amélioration et on note que les effets de lumière sont plus réussis (notamment ceux liés aux évolutions atomiques par exemple, visibles en gros plan sur votre requin, principalement au niveau de sa queue ou lorsqu’on saute avec A). On apprécie les quelques améliorations mais il en faut sincèrement plus pour attirer les anciens joueurs. Fort heureusement, cette Apex Edition ne se destine absolument pas aux joueurs ayant déjà terminé le titre (et son DLC potentiellement), mais bien aux nouveaux joueurs qui peuvent y trouver un réel intérêt.

On a aimé			On n’a pas aimé
Un contenu correct Le nouveau bestiaire Visuellement (encore plus) agréable L’humour du narrateur Quelques cut-scènes sympathiques Ce petit boss de fin surarmé Quelques améliorations techniques C’est plus fluide			(Toujours) Très répétitif Mêmes défauts que le titre initial Peu d’originalité Difficulté mal dosée Structure et level design identiques Clairement destiné aux nouveaux joueurs

Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, cette Apex Edition de Maneater n’apporte finalement que peu de réelles améliorations. Le DLC est l’exacte continuité du titre initial. C’est-à-dire qu’il a les mêmes défauts et les mêmes qualités. Cependant, même si vous avez aimé la formule initiale, pas sûr que ce contenu vous plaise, tant les défauts mentionnés semblent encore plus gros deux ans après avoir terminé l’histoire principale. Répétitivité des actions et des situations, une difficulté parfois mal dosée, une absence de séquence originale font de ce DLC un moment parfois agréable mais finalement clairement dispensable. Et de manière générale, cette Apex Edition se destine plutôt aux nouveaux joueurs qui n’ont pas (encore) le Xbox Game Pass et qui souhaitent découvrir le titre, les améliorations étant plutôt limitées. On a clairement une version « all inclusive » pour les nouveaux venus, ce qui limite le public ciblé.

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