En juin 2022, Dotemu et Tribute Games ont sorti Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge, un beat them up faisant office de véritable lettre d’amour à la licence. Hélas, quelques défauts pouvaient être rapidement pointés du doigt, à commencer par un mode Arcade décevant, un gameplay manquant de profondeur ou encore un mode Histoire bien trop court et facile. Ce mois-ci, soit un peu plus d’un an plus tard, les développeurs ont sorti Dimension Shellshock, un DLC visant à ajouter un nouveau mode et deux nouveaux personnages en échange de 7,99€, en plus de quelques palettes de couleurs supplémentaires. En a-t-on pour notre argent ? Réponse avec cet avis basé sur un code reçu par l’éditeur.
Passons rapidement sur les ajouts des nouvelles couleurs des personnages. C’est un petit plus qui permet de faire écho au film de 1990, à la toute dernière série ou encore aux jeux Game Boy. Certaines personnes apprécieront, d’autres noteront quelques palettes de couleurs qui s’accordent moins que d’autres. Pour renouveler un peu le gameplay, nous avons surtout le droit à deux nouveaux personnages, à savoir Karai du Clan des Foot et Miyamoto Usagi, un lapin rônin issu de la licence Usagi Yojimbo qui a eu le droit à plusieurs crossovers avec les Tortues Ninja. Ces deux ajouts font plutôt plaisir, surtout que les personnages sont jouables dans tous les modes de jeu. Karai est assez traditionnelle dans sa prise en main, celle-ci se démarquant un peu avec ses attaques tournoyantes ou son attaque spéciale laissant ses clones attaquer. Miyamoto Usagi est quant à lui un personnage plus intéressant à jouer qui offre un petit bol d’air frais avec ses attaques aériennes et son dynamisme.
Ne vous attendez pas à poursuivre l’Histoire du jeu principale, ce DLC ne l’étend pas. Il ajoute en revanche un nouveau mode de jeu, à la manière de ce qui a été fait avec Streets of Rage 4, à savoir un mode Survie. Dans les grands lignes, Shredder veut s’emparer des cristaux multidimensionnels pour faire le mal et les Neutrinos demandent à nos héros de les aider à les récolter avant le grand méchant. Côté scénarisation ça s’arrête là , avec quelques écrans fixes à peine animés et une poignée de lignes de dialogue pour introduire la mission. Et il y a tout autant lorsqu’on parvient à vaincre le grand boss qui permet de récolter le sixième et dernier cristal.
Oubliez également la montée en niveau de vos personnages, le mode Survie a son propre système et demande donc de recommencer de zéro. Rapidement, il faut enchaîner les niveaux dans une dimension (des plans fixes aux allures d’arènes) pour récolter des fragments du cristal lié à ladite dimension. Une fois que l’on a récolté ce qu’il faut (de 50 à 90 et plus par la suite), on obtient le cristal en question et une augmentation du niveau du défi. On peut alors se lancer dans la dimension suivante et ainsi de suite. Là où ça devient intéressant, c’est qu’il y a très peu de loot. Il faut donc nettoyer une arène et attendre le choix de fin, après un certain « Génial », pour savoir ce que l’on récupère. Cela peut être un lot de 10, 20 ou 30 fragments de cristaux, comme ça peut être un power-up, allant des pizzas pour recouvrer la santé à des fioles permettant d’incarner temporairement (avec une petite barre de vie) Bebop, Rocksteady ou Shredder (ce dernier étant clairement le plus intéressant). Le souci, c’est qu’il n’y a pas de description sur la récompense, donc on doit expérimenter avant de savoir quoi prendre, ce qui peut nous jouer des tours… Par exemple, le pansement semble être un bonus de santé… Mais il double les dégâts reçus sur trois tours et ne permet de recouvrer toute sa santé après… Encore faut-il tenir les trois rounds !
Car oui, si le jeu de base était plutôt aisé, le mode Survie porte relativement bien son nom en offrant un défi plus corsé. Les ennemis sont aléatoires, donc certains rounds sont rapides et faciles et d’autres sont bien plus chargés en ennemis, parfois spéciaux, et donc demandent plus d’attention. Cela c’est sans oublier quelques rares modificateurs de niveaux, comme des missiles qui tombent du ciel, des vents violents, une gravité plus faible ou encore des ennemis qui explosent une fois vaincus ou qui rebondissent contre les parois du niveau. Cela apporte un peu de diversité à un mode de jeu qui donne rapidement un sentiment de répétitivité dû à un gameplay qui manque toujours autant de profondeur, et ce malgré des ennemis nouveaux et l’intégration de boss au sein des rounds (par deux en général). Bien sûr, c’est toujours plus fun lorsqu’on joue à plusieurs, jusqu’à six, mais la lisibilité ne fait que décroître avec la croissance du nombre d’alliés.
Nous en parlions plus haut, le mode Survie a son propre système de progression, de quoi assurer un peu plus la rétention des joueuses et joueurs. Ainsi, en collectant les cristaux, on parvient à monter en niveau, de 0 à 10. Chaque niveau gagné octroie un bonus, d’une nouvelle palette de couleurs à des éléments plus intéressants, comme une vie supplémentaire, une barre de spécial en plus (on peut en cumuler trois) ou la possibilité de passer une dimension (on choisit alors la dimension à partir de laquelle on souhaite démarrer, à condition de l’avoir débloquée au préalable). Cela pousse ainsi à enchaîner les runs et à cumuler de la durée de vie, en plus de pousser à faire au moins un run parfait avec les six cristaux à collecter. Si vous y arrivez, sachez que vous aurez le choix de retourner au début et de profiter de la cinématique de fin ou de continuer l’aventure au niveau 6+ (avec 100 cristaux à collecter et c’est reparti pour refaire les six niveaux du mode).
Côté enrobage, les développeurs ont soigné les niveaux proposés, notamment les deux premiers, à savoir Edo et Mirage. Le premier offre un univers japonais en adéquation avec les deux nouveaux personnages, tandis que le second reprend les codes visuels d’une BD en noir et blanc, faisant référence à Mirage Studios, l’entreprise de Kevin Eastman et Peter Laird (les créateurs de la licence TMNT) qui a permis d’assurer l’édition des comics. Les autres dimensions, Omnicanal 6, Champ de Bataille 8 Bits et Futur Imparfait (sans oublier le Néant du boss final) sont bien moins marquantes. Omicanal 6 est même la dimension la moins inspirée, malgré la présence des tapis roulants. Futur Imparfait a le mérite d’ajouter parfois des pics qui sortent du sol pour corser le défi tandis que Champ de Bataille 8 Bits fait référence aux jeux de l’époque, avec un petit plaisir nostalgique coupable. Enfin, côté son, on salue le travail de Tee Lopes qui a ajouté une quinzaine de nouveaux morceaux travaillés et en adéquation avec les univers proposés.
Si vous attendiez une bonne raison pour vous lancer dans Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge, alors Dimension Shellshock peut être le déclencheur. Outre les nouvelles palettes de couleurs, le DLC apporte un Miyamoto Usagi très agile et avec de belles attaques aériennes et une Karai électrisée plus classique dans son maniement mais assez tournoyante. En plus, les deux personnages sont jouables dans tous les modes. Il ajoute également un mode Survie qui relève enfin un peu le défi, jouant sur les récompenses et ennemis aléatoires pour pousser les joueuses et les joueurs à retenter une fois de plus un run. Malheureusement, l’histoire des Neutrinos n’est guère développée, servant simplement de prétexte pour se lancer dans la Survie. Il n’y a pas d’extension du mode Histoire non plus et le mode Survie, aussi sympathique soit-il de prime à bord, ne fait qu’accentuer les défauts pointés du doigt dans le jeu de base, à savoir un gros manque de profondeur du gameplay et une lisibilité qui diminue au fil des alliés qui se joignent au combat. Pour 7,99€, à vous de voir si vous pouvez vous accommoder d’une certaine répétitivité pour aller castagner encore et encore Shredder et ses sbires. |
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