Dès demain, soit le 5 octobre 2023, la licence Assassin's Creed signera son retour avec Assassin's Creed Mirage. Souhaitant revenir aux sources des Assassin's Creed de l'époque, Ubisoft mise beaucoup sur cet opus afin de redorer le blason d'une licence qui s'essouffle à chaque cycle. En 2017, Assassin's Creed Origins avait relancé la machine en proposant un jeu remanié et avec beaucoup plus de notions de RPG. Cependant, cette mécanique commence à s'essouffler et cela s'est ressenti dans le tout dernier Assassin's Creed Valhalla. Ubisoft l'avait annoncé : cet épisode doit être un retour aux sources de la franchise, proposant au passage une durée de vie bien moindre que celle des derniers opus. Voici notre avis sur Assassin's Creed Mirage, jeu que nous avons parcouru grâce à un code reçu par l'éditeur sur Xbox Series.
Cet épisode propose de suivre les origines de Basim que nous avions déjà vu dans le dernier AC Valhalla (à la base Mirage devait être un DLC de ce dernier). Nous allons vivre ses débuts en tant que membre de Ceux qu'on ne voit Pas au travers de ses premières missions à Bagdad. Rapidement, nous comprendrons que notre combat sera d'anéantir l'Ordre. Comme dans les précédents opus, ce sont des ennemis masqués qui mènent la vie dure à la population mais qui, dans l'ombre, préparent un vrai sale coup. Au fur et à mesure de notre avancement dans l'histoire, nous en apprendrons plus sur Basim, ses doutes, ses peurs mais également sa destinée. Le tout est condensé dans un jeu avec une durée de vie bien plus courte que ce que nous avions l'habitude d'avoir dans les précédents opus. Ici, vous pouvez finir la trame principale en une douzaine à quinzaine d’heures (16h précisément pour nous) comme c'était le cas dans les tout premiers Assassin's Creed. De notre côté, nous avons trouvé le scénario un peu simpliste sans pour autant être sans intérêt.
Mais ce n'est pas le seul changement qu'Ubisoft Bordeaux a opéré pour rendre cet AC proche des premiers jeux de la franchise. Le côté RPG a été radicalement réduit. Certains diront même qu'il n'y a quasiment plus du tout d'aspect RPG. En effet, le jeu ne propose plus de monter en niveau afin d'acquérir des points de compétence. Dans ce titre, vous obtiendrez des points de compétence uniquement en réussissant des missions. Vous pourrez ensuite les utiliser pour acheter des compétences. Et sur cet aspect aussi le jeu a connu une petite réduction. Bien qu'il y ait toujours un arbre de compétences, celui-ci est bien moins fourni qu'avant. En réalité, ce n'est pas plus mal. Cela évite de débloquer nombre de compétences qu’on n’utilisait finalement jamais. La gestion de notre personnage a également été revue. Tout d'abord, vous n'aurez plus à gérer les différentes pièces de votre costume/armure (casque, gants, bottes, pantalon, etc.). La gestion de votre personnage se réduit à costumes, teintures, épées et dagues. Exit les armes à distance (arc) et également les mods (runes) pour améliorer vos armes avec des compétences. Dans Mirage, chaque arme a sa caractéristique propre, que vous ne pourrez améliorer que trois fois auprès d'un forgeron.
En somme, vous passerez moins de temps dans les menus et plus de temps dans le jeu. La perte de cet aspect RPG permet clairement d'apprécier encore plus le jeu et de jouer ! Comme dans les premiers titres, vos seuls objets secondaires seront vos outils (couteaux de lancer, bombes fumigènes, sarbacane, etc.) que vous pourrez débloquer au fur et à mesure de votre aventure et les améliorer. Chacun de ces outils (au nombre de cinq) pourront être améliorés selon trois niveaux et, pour chacun des niveaux, il vous faudra choisir une caractéristique (plus de portée, plus de dégâts, etc.). Pour améliorer vos outils et/ou épées/dagues et/ou costumes, vous devrez dépenser des matériaux (lingots d'acier, etc.) que vous trouverez dans des coffres disséminés un peu partout dans Bagdad. Pour vous aider, vous serez aidé par votre aigle, Enkidou, qui pourra scanner les environs. Sur ce point, rien de nouveau par rapport à Valhalla.
Pour celles et ceux qui s'attendent à un Assassin's Creed de l'ampleur de Valhalla, vous serez malheureusement déçus. Mirage n'est pas un Assassin's Creed comme les derniers, on pourrait même parler de spin-off. Un jeu beaucoup plus simplifié sur l'aspect RPG... Donc forcément, par rapport à Valhalla, vous aurez l'impression d'avoir plus perdu de fonctionnalités que d'en avoir gagné. Mais il est important de le redire : il ne s'agit pas là d'une suite à Valhalla mais bien d’un DLC qui s’est transformé en épisode AA à part.
L'exploration est toujours aussi importante dans cet opus. Bien que la carte soit dix fois moins grande que celle de Valhalla, il y a toujours des recoins à visiter. Et question décors, Ubisoft Bordeaux a fait du très bon boulot. Bagdad est magnifique, très détaillée et très grande à parcourir. Les rues sont vivantes, bourrées de passants, c'est vraiment un régal de se balader. Les paysages dans le désert sont également jolis et vous aurez encore de nombreux coffres à trouver afin d'acquérir de nouveaux costumes, épées et dagues, mais également des schémas d'amélioration. Chaque arme/costume détient son propre schéma d'amélioration nommé. Si vous souhaitez améliorer une arme précise, il vous faudra trouver son propre schéma. C'est pourquoi, l'exploration est toujours aussi primordiale !
Là où le retour aux sources souhaité par Ubisoft est réussi, c'est dans son gameplay. On revient à l'aspect principal de la franchise : l'infiltration ! On est un Assassin, pas un Viking, on n'y va pas en bourrin tel Ragnar débarquant en Angleterre. Le mot assassin reprend tout son sens dans Mirage avec les exécutions. La grosse nouveauté côté compétence c'est l'aptitude Concentration d'Assassin qui permet d'exécuter plusieurs ennemis d'un coup en mettant un focus sur chacun. Cela rend le jeu plus simple mais ça permet de débloquer des situations complexes. Basim doit être discret et on est obligé de planifier ses plans à l'avance, analyser les allers/retours des gardes pour attaquer au bon moment… Mais également se cacher dans divers endroits comme les tas de foin, l'herbe, des placards, etc. Si toutefois vous êtes repéré, gare à vous ! Votre personnage sera doté d'une jauge de notoriété et, à mesure qu'elle se remplit, vous serez recherché. De ce fait, si tel est le cas, les gardes vous reconnaîtront mais également les passants qui pourront vous dénoncer. Il est important de ne pas faire trop grimper votre notoriété. Si c'est le cas, il vous faudra soit arracher les affiches de recherche, soit payer un parleur de rue afin de faire descendre votre notoriété. Pour confirmer que le côté infiltration est mis en avant, la fonctionnalité de "dérober" les gens dans le jeu a été un petit peu revue afin d'ajouter un semblant de difficulté. En effet, lorsque vous essaierez de faire les poches d'un passant, un petit test d'habileté s'affichera, demandant d’appuyer au bon moment. Réussissez et le malheureux passant aura perdu sa fortune. Ratez et le garde sera averti que vous n'êtes qu'un malandrin. Fuyez, pauvres fous !
Côté combat, on revient également à un aspect plus basique. Avec uniquement trois possibilités : Attaquer / Parer / Esquiver. Cela peut paraître limité mais les combats dans Assassin's Creed sont censés être secondaires. Là où les exécutions sont quant à elles primaires. En réalité, on se retrouve avec un mélange entre les premiers AC et les derniers. Les combats sont nettement plus dynamiques que ceux de l'épisode avec Altaïr (dans lequel les combats étaient mous) mais moins sophistiqués que ceux de l'épisode avec Eivor. Vous n'aurez plus de compétences de combats, toutes les compétences à débloquer sont pour le côté assassin. De fait les combats ne sont pas hyper sexy, moins épiques. En revanche, la difficulté a été accrue lorsque vous aurez sur vous plein de gardes. Ce que l'on peut reprocher au jeu, c'est que l'IA n'est pas toujours très intelligente. Un souci qui revient souvent dans les jeux vidéo, on en convient. Cependant, quand on est en combat à l'épée avec un garde et que son pote au bout du couloir n'est pas alerté par le fracas des épées qui s'entrechoquent, c'est bof. Tant mieux pour nous, on n'a pas été alerté, mais niveau immersion c'est parfois dommage.
En ce qui concerne l'aspect Parkour du jeu, Ubisoft fait avec ce qu'il connaît déjà. Les déplacements sont fluides mais Basim à tendance à se coller à tout, même lorsqu'on ne le veut pas. Un souci déjà rencontré dans les anciens épisodes, ce qui peut s'avérer embêtant lorsqu'on est en course-poursuite. On regrette toujours quelques bugs de collisions mais hormis cela, le reste est toujours très bon.
Graphiquement, comme on le précisait plus haut lors de la présentation de l'aspect exploration, Bagdad est magnifique. Les effets de lumière quand le soleil se couche ou se lève, les décors détaillés de la ville et de ses environs. Mention spéciale pour le Bazar, ce marché couvert qui est immersif à souhait. Une immersion accrue quand les passants parlent arabe. On s'y croirait ! Et il est bon de noter que le jeu est pour la première fois jouable intégralement (avec doublage) en arabe. Pour le côté immersif, il n’y a pas mieux. Et la bande-son proposée est d'excellente facture, ce qui renforce l'immersion. Sur le reste de l'aspect technique du jeu, on peut reprocher quelques détails sur les visages assez inégaux. On a parfois l'impression d'avoir des visages pas hyper nets.
On a adoré : Un bon retour aux sources L'infiltration, maître mot ! Une simplication bienvenue Bagdad et une excellente immersion On est plus dans le jeu que dans les menus Basim ! Un plaisir de découvrir son apprentissage Bonne bande-son Intégralement doublé en arabe |
On n'a pas aimé : Un scénario un peu trop simpliste Des combats pas vraiment épiques Une IA capricieuse Quelques inégalités dans les visages Quelques bugs de colissions Peu de grande nouveauté (dû à sa simplification) |
Partager : |