Tonton Damzema raconte... Dreamfall
- Publiée le 23.05.2016, à 14:03
- Par Vincent P.
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Si vous êtes un joueur exclusivement console, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : vous êtes passé à côté de l’un des plus grands point & click de tous les temps. Ce jeu d’aventure devenu culte se nomme The Longest Journey. Il proposait de suivre les aventures de la jeune April Ryan. Développée par Funcom, sortie fin 1999, cette petite pépite est restée sans suite pendant des années, et ce malgré la qualité de son scénario et la richesse de son univers. Si vous êtes un joueur console, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : vous pouvez jouer à sa suite sur PC… et sur cette bonne vieille Xbox. Toujours chapeautée par Funcon, il a fallu attendre avril 2006 pour la voir débarquer. Je m’en souviens comme si c’était hier. Le cadre ? Une belle après-midi ensoleillée, des volets fermés, une Xbox, une télé, un sandwich, une canette de soda et un jeune moi, encore empli de la fougue de l'adolescence… Rien ne me prédestinait à faire une rencontre aussi importante en ce jour d’avril qui s’annonçait banal et pourtant…
L’aventure avec un grand A de la taille de l’Everest !
Le lieu : Casablanca. L’année : 2219. Bienvenue dans le futur. Nous sommes dix ans après l’effondrement, un cataclysme qui a définitivement changé la face du monde. Après une séquence d’intro aussi cryptique que mystérieuse, où on assiste à une sorte de rituel inconnu, nous voici face à un lit. Dans ce dernier se trouve la jeune Zoë Castillo, qui est plongée dans un profond coma. Retour en arrière, une semaine avant, l’aventure de votre vie peut commencer. Zoë est un peu paumée, elle vient de stopper ses études, de rompre avec son petit ami et elle se pose beaucoup de questions sur son avenir. Bien malencontreusement, via un coup du sort, elle se retrouve mêlée à une affaire plus que trouble suite à la disparition de son ex. Ce dernier est journaliste et il s’est volatilisé dans de mystérieuses circonstances. Aux commandes de Zoë, en vue à la troisième personne, le joueur peut alors entamer son périple et quel périple ! Au menu ? Plein de choses.
Un tour du monde dans tout un tas de lieux où l’aspect futuriste est extrêmement bien rendu et crédible… Robots, technologies très avancées, tout y est. Une enquête absolument passionnante dont il est impossible de décrocher une fois commencée. Un monde parallèle, nommé Arcadia, où la magie règne en maîtresse. Des révélations, des twists, le retour d’April Ryan… N’en jetez plus, la coupe est pleine. Vous n’oublierez jamais ce voyage. Doté d’un scénario en béton armé qui sait rester très accessible à ceux qui n’ont pas fait The Longest Journey, porté par des graphismes sublimes et une bande-son de grande qualité, très varié dans ses décors, très efficace dans sa narration,
Dreamfall vous propose de vivre l’aventure avec un grand A. Que dire de son héroïne, Zoë, qui est absolument craquante. Belle, charismatique, intéressante, intrépide, elle est à mille lieux de la bimbo aux formes démesurées, une vraie leçon sur comment faire un personnage féminin réussi et crédible.
À première vue, vous vous dites « waow, mais ce jeu a l’air grandiose ? ». Malheureusement, quelques bémols viennent un peu ternir ce tableau idyllique. En premier lieu, le gameplay. Délaissant le point & click pour une maniabilité du personnage à la troisième personne,
Dreamfall se prend les pieds dans le tapis en voulant trop en faire. Si les déplacements du personnage ne posent aucun problème pendant les phases d’aventure/enquête, c’est loin d’être le cas lors des phases de combat et d’infiltration. Bien trop simplistes et peu intéressantes, ces dernières font vraiment taches au sein du jeu. Heureusement, elles restent d’une simplicité déconcertante. Une simplicité que l’on retrouve d’ailleurs, malheureusement, sur l’intégralité du jeu. Inutile d’en attendre un quelconque challenge, le but de
Dreamfall c’est avant tout de vous raconter une histoire… Cette dernière se veut d’ailleurs très linéaire. Si elle est passionnante, ne vous attendez par pour autant à des choix multiples ou à moult embranchements. Des défauts qui peuvent un peu gâcher la fête mais qui restent dérisoires comparés aux qualités.
Le verdict de Tonton Damzema // Zoé, je t’aime !
Zoë Castillo, c’est mon premier coup de foudre virtuel. Lara Croft, le gang des siliconées de Soul Calibur ou Dead or Alive ? Non merci. Si on m’avait demandé qui était la femme idéale selon moi, à l’époque, j’aurais répondu sans une seconde d’hésitation Zoë. Personnage bien écrit, preuve en pixels que l’on peut faire une femme réussie sans lui mettre une capacité pulmonaire surdéveloppée ou lui faire pousser des petits cris ambigus toutes les deux minutes, le perso donne une bonne leçon à pas mal d’autres développeurs… une leçon encore valable aujourd’hui. Mais pour en revenir au jeu, et malgré ses défauts, Dreamfall est pour moi l’un des plus grands jeux d’aventure de tous les temps. Le genre qui vous aspire littéralement dans son univers, donnant l’envie de s’immerger dans son monde, de le visiter et surtout de découvrir le fin mot de l’histoire. Une histoire réellement passionnante, bien rythmée, bien écrite et qui reste vraiment inoubliable. La fin peut décevoir ou mettre en colère certains joueurs mais elle est logique et cohérente bien qu’elle n’explique pas tout. En ce qui me concerne, pas de déception, juste de la tristesse parce que je venais de terminer l’une des plus grandes aventures de ma vie au bout d’une grosse dizaine d’heures. Dreamfall est presque un conte pour moi, j’ai souvent envie que l’on me raconte encore une fois l’histoire de Zoë, comme un enfant voudrait qu’on lui lise une énième fois un conte des frères Grimm. Le jeu est trouvable d’occasion sur Xbox mais il est également très facilement trouvable sur PC (GOG.com) et il ne demande pas une grosse config’. Sa suite, Dreamfall Chapters, est sortie récemment au format épisodique, grâce à Kickstarter. Ce n’est pas encore terminé, et c’est uniquement sur PC pour l’instant mais une version console verra le jour… en exclusivité sur PlayStation 4. |
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