XG Film Club - 300 La naissance d’un Empire
- Publiée le 27.04.2014, à 22:52
- Par Vincent P.

En 2007, Zack Snyder a réalisé un film sobrement nommé 300. Il s’agissait tout simplement de l’adaptation du roman graphique de Frank Miller, qui s’intéresse à la Bataille des Thermopyles. Durant celle-ci, 300 Spartiates ont tenu tête à Xerxès et à son armée perse. Cette année, un nouveau film, baptisé
300 : La naissance d’un Empire, propose de découvrir la suite de cette aventure, tout en s’imprégnant des événements qui se sont déroulés avant la bataille du premier, et même pendant… Pour le coup, Zack Snyder s’est mis un peu en retrait en laissant (au final) la réalisation à Noam Murro. Reste donc à voir si le réalisateur israélien a su saisir ce qui a fait la force du premier film ou s’il est passé à côté de son sujet…
La tambouille version Noam Murro
Le destin des 300 (enfin d’au moins 299) Spartiates étant scellé, ce nouveau long-métrage se focalise sur le général grec Thémistocle, un fin stratège qui tente lui aussi de mobiliser la Grèce pour repousser l’envahisseur perse. Si le premier film se déroulait sur la terre ferme, celui-ci déplace le combat sur l’eau, avec quelques belles trouvailles. Vu que les scénaristes semblaient un peu divisés entre l’idée de faire une préquelle ou une suite, ils se sont dits qu’ils pouvaient faire les deux en même temps. Sans trop en dire,
300 : La naissance d’un Empire situe les événements bien avant ceux du premier film, avant de poursuivre sur ceux qui se passent parallèlement au long-métrage réalisé par Snyder (ça permet de caler quelques minutes en plus), et de logiquement conclure sur ce qui se passe après… Ou presque puisque la fin offre une belle frustration. Ceci dit, n’attendez rien du scénario et des pseudos enjeux, celui-ci a été écrit à la va-vite pour donner un semblant de sens aux batailles. Il y a bien les personnages d’Artémise et de Xerxès qui sont un peu plus fouillés (à base de plusieurs flashbacks, jusqu’à en perdre parfois le fil de l’histoire), mais cela s’arrête là.
A cause de quelques longueurs, on a même l’impression qu’il est plus long que son aîné, alors qu’il est légèrement plus court. En plus, quelques passages risquent de vous faire lâcher le fameux « WTF? » tant ils sont improbables. Niveau casting, Sullivan Stapleton (alias Thémistocle) n’a pas le charisme de Gérard Butler (Léonidas), mais il se débrouille correctement dans son rôle. On apprécie de voir Callan Mulvey (Drazic de Hartley, Cœurs à vif – Scyllias dans le film) à l’affiche ainsi qu’Eva Green (Artémise). Cette dernière incarne la grande méchante, au point d’en éclipser quelque peu Rodrigo Santoro (Xerxès). Que l’on aime ou non ses cris et ses grimaces incessantes, l’actrice donne de sa personne et le résultat est plutôt probant. Le côté badass de son personnage ne fait qu’amplifier son charisme. Si le premier 300 a été un succès, c’est certainement car il profitait d’un aspect visuel bien particulier, d’effets spéciaux en tous genres, de répliques devenues cultes et de ce qu’on pourrait appeler la touche Snyder, même si tout le monde n’y accroche pas. Avec
300 : La naissance d’un Empire, Noam Murro a repris les codes du prédécesseur. On retrouve donc des tonnes d’hommes aux abdos parfaits, des combats des plus chorégraphiés et des effets spéciaux à foison. A ce sujet, lorsqu’on le regarde en version numérique classique (sans la 3D donc), on se rend compte que le réalisateur a clairement pensé la plupart des plans pour la 3D.
Tout semble à chaque fois venir sur le spectateur (les coups, les armes, les gerbes de sang, etc.) et ça en devient parfois fatiguant. Ceci dit, le réalisateur israélien a fait en sorte de reprendre la recette de Snyder, en mettant des ralentis, en augmentant la violence et en jouant sur les filtres graphiques et les couleurs pour bien accentuer le bleu de la cape des soldats grecs, ou le rouge des spartiates. Visuellement, le résultat est appréciable, mais les ingrédients ont tous été incorporés en même temps sans réelle maîtrise, sans compter qu’aucune réplique ne reste en tête. Même si le tout n’enlève rien à l’aspect grand spectacle garanti, il faut bien avouer que le réalisateur use et abuse des ralentis à tout va, à tel point qu’ils n’ont plus de sens, alors que dans le précédent ils accentuaient chaque moment-clé du film. De même, on gagne en violence et effusions de sang, au détriment parfois de la lisibilité de l’action. Enfin, les plus observateurs remarqueront également que Noam Murro a calqué le schéma du premier film, ce qui donne un petit côté déjà-vu, même lorsque le réalisateur tente de faire le contraire de ce qu’a fait Snyder. Dommage, ça renforce le sentiment de n’avoir finalement affaire qu’à un « film commercial ».
300, la maîtrise en moins
300 : La naissance d’un Empire assure le spectacle visuel, à grands renforts d’hommes des plus musclés, de ralentis, de filtres graphiques et d’éléments numériques en tous genres. Eva Green, en méchante totalement badass, donne de sa personne et cela plaira au plus grand nombre. Sullivan Stapleton, quand à lui, incarne correctement un héros brillant, même s’il n’a pas le charisme de l’acteur qui interprète le Roi Léonidas. Cela dit, Noam Murro s’est finalement contenté de calquer le schéma du premier film et d’y inclure tous les ingrédients de la touche Snyder, sans pour autant en maîtriser le résultat. Au final, on oublie l’histoire, les dialogues, et on se gave jusqu’à l’overdose de ralentis à tout va et de passages clairement pensés pour la 3D. Ca ne vaut pas le précédent, mais si on y va simplement pour profiter du divertissement, alors on peut passer un bon moment malgré quelques longueurs. En revanche, si on s’attend à plus, la déception peut être de mise. |
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