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XG Film Club - Jupiter Le destin de l'Univers

- Publiée le 01.03.2015, à 20:39
- Par Vincent P.
XG Film Club - Jupiter Le destin de l'Univers

Quand on parle des Wachowski, on pense immédiatement à la trilogie Matrix, à Speed Racer ou encore à Cloud Atlas. Que l’on aime ou non leur travail, il faut reconnaître qu’ils cherchent toujours une forme d’esthétisme pour que les univers créés dans leurs œuvres soient percutants. A cela s’ajoutent généralement des propos plus fouillés pour amener diverses réflexions… En ce début d’année, frère et sœur, Andy et Lana donc, proposent un nouveau long-métrage orienté action et science-fiction. Reste alors à voir ce que vaut ce Jupiter : Le destin de l’Univers (Jupiter Ascending de son titre original)…

Quand l’artistique prend le pas sur le reste…




Avec Jupiter : Le destin de l’Univers, Lana et Andy Wachowski exploitent une fois de plus la ficelle de l’élu qui s’ignore. Cette fois-ci, c’est Jupiter Jones, incarnée par Mila Kunis, qui représente l’élue. Avec une situation familiale délicate et un travail qui ne la passionne pas (elle nettoie principalement des toilettes), elle devient bien rapidement vouée à suivre un destin hors du commun. Pour cela, elle est principalement aidée par Caine, incarné par Channing Tatum, un ancien chasseur militaire mi-homme, mi-canidé. Jupiter étant liée à une histoire familiale (entre deux frères et une sœur) qui dépasse l’échelle de la Terre, celle-ci va être amenée à découvrir de nouveaux horizons et à adopter un nouveau regard sur la condition humaine. Nous préférons ne pas en dire plus pour éviter tout spoiler, mais nous tenons tout de même à signaler que le scénario, de base, est tout ce qu’il y a de plus classique et convenu. Une princesse à sauver qui se met constamment en danger malgré elle, une bête qui fait office de preux chevalier, quelques manipulations téléphonées, un amour plus ou moins impossible et des passages prévisibles, il faut bien reconnaître que l’habitué un peu exigeant sera vraiment déçu par cette histoire qui relève plutôt du conte. Les moins exigeants, quant à eux, ne seront ni déçus, ni marqués, même si l’une des ficelles est utilisée de manière pataude, causant une certaine répétitivité dans la mise en scène.

Des maladresses se retrouvent également dans les dialogues, certains étant peu inspirés et les tentatives d’humour ne faisant pas mouche. Même si Mila Kunis interprète correctement son personnage, il faut bien reconnaître que l’écriture de celui-ci laisse à désirer. D’une candeur à toute épreuve, il souffre en prime d’une certaine passivité le reléguant simplement au rang de joli minois à sauver. Pourtant, il y a bien quelques tentatives pour lui donner un peu de relief, comme avec sa relation familiale, un ou deux choix cornéliens qui lui sont offerts, ou encore sa place dans la société et son envie de comprendre les rouages de certains mécanismes de l’univers (nous restons vagues exprès pour éviter les spoilers)… Mais les enjeux ne ressortent finalement pas assez et l’évolution très linéaire du scénario, couplée à une abondance de scènes d’action, fait rapidement oublier tous les sujets intéressants qui sont égratignés. Principes politiques, trahisons, condition humaine et notions de castes, place de la Terre dans l’univers, notions du temps, principes de la jeunesse éternelle, etc., il y a beaucoup de sujets qui auraient mérité un traitement plus en profondeur. En l’état, ils sont bien mentionnés, ce qui pourra amener les plus intéressés à y réfléchir, mais ils ne sont que sommairement traités, conférant un background plutôt riche mais bien trop sous-exploité. C’est clairement dommage, car les idées ne manquent pas. A côté de cela, les Wachowski ont préféré soigner l’univers visuel de leur production. Les effets spéciaux sont légion et les trouvailles nombreuses.

Que ce soit du côté de la technologie présentée, avec des idées très séduisantes, des costumes, tous plus splendides les uns que les autres, ou encore de l’architecture, avec des styles variés, l’inspiration pour créer cet univers assez riche n’a pas manqué. Les plans se renouvellent suffisamment et on adhère à cette présentation farfelue de l’univers. On y trouve également moult références aux productions que l’on connaît déjà, que ce soit du côté des space operas, de films comme Signes, des films d’action, des films de super héros (X-Men en tête) etc., avec même une scène qui n’est pas sans rappeler Astérix (scène ô combien dispensable et ridicule au demeurant)… Les habitués y verront même d’autres références plus subtiles, comme une phrase de Sean Bean, très sympathique dans son rôle de Stinger, qui prend tout son sens quand on connaît la filmographie de l’auteur. C’est peut-être ça qui est dommage d’ailleurs, à savoir empiler autant de références qui en empêcheront certains de totalement être subjugués par la réussite visuelle de l’univers du film. C’est un fait indéniable, le travail artistique est quasiment irréprochable, même si certains lâcheront un rictus en voyant les oreilles de certains personnages, rares éléments qui font un peu taches, avec quelques maquillages trop surchargés. Pour le reste, on sent que le budget a été important tant les effets spéciaux sont travaillés pour coller à la photographie. Cela donne des scènes bien souvent spectaculaires et des panoramas à couper le souffle. En étant très pointilleux, on peut tout de même regretter certaines incrustations qui laissent clairement voir l’utilisation du fond vert (notamment dans une scène de fin…).

Bien entendu, nous chipotons puisque le reste est plutôt réussi, mais c’est vrai que la surabondance d’effets ne joue pas toujours en la faveur du long-métrage, et ce malgré une réalisation assez réussie. A ce sujet, on avait un peu peur de se retrouver avec des scènes d’action filmées un peu trop n’importe comment, avec une multiplication de plans serrés, à l’image du début, mais cet effet s’estompe assez rapidement. Mieux, il est même contrasté avec des scènes qui multiplient les plans larges pour accorder encore plus d’importance à l’univers dans lequel se déroule l’action plutôt qu’à l’action elle-même. Par exemple, la poursuite dans Chicago est très appréciable. Beaucoup apprécieront, là où d’autres plus terre à terre n’y verront que des scènes pas forcément toujours très lisibles qui multiplient les effets visuels. Enfin, il est tout de même bon de dire quelques mots sur le casting. Outre Mila Kunis, on a un Channing Tatum qui se débrouille vraiment bien, donnant une part d’humanité à un personnage qui en semble pourtant bien dépourvu. On peut ne pas apprécier l’acteur, mais il garde un certain charme. Douglas Booth (Titus) et Tuppence Middleton (Kalique) s’en sortent également correctement, surtout que les personnages sont loin d’être des modèles d’écriture, à commencer par Kalique qui sert pour quelques artifices et deux réflexions, avant d’être quasiment totalement oubliée… L’un des personnages principaux sur lequel on voulait revenir, c’est Balem, incarné par Eddie Redmayne. Avec des airs shakespeariens et un costume adapté, il a visuellement une certaine classe. En revanche, son jeu est trop accentué, à un point où il en devient quasi caricatural, ce qui au lieu de lui conférer une attraction presque mystique, ne fait que donner un effet ridicule… Et le doublage français n’arrange absolument pas ce ressenti.



Un beau divertissement pas forcément des plus intéressants…
Lana et Andy Wachowski ont assurément soigné l’univers de leur Jupiter : Le destin de l’univers. Artistiquement, il n’y a pas grand-chose à lui reprocher (à part les oreilles de certains personnages qui font assez taches). Les univers présentés sont travaillés, plusieurs architectures sont mises en avant et les trouvailles quant à l’équipement technologique sont très appréciables, sans parler des nombreux costumes. Visuellement, c’est très beau, les effets spéciaux se multiplient sans cesse et, si quelques uns font « too much », il faut bien reconnaître qu’ils sont majoritairement bien intégrés pour coller à la photographie. Que ce soit à l’œil ou à l’oreille, on salue la belle prestation de Michael Giacchino pour la bande-son, il faut bien reconnaître que le film fait son effet. Les nombreuses scènes d’action et les courses-poursuites ajoutent en prime à l’effet spectacle (même si tout n’est pas parfaitement lisible et propre). Sur ce point, c’est réussi, le long-métrage est un divertissement plutôt plaisant avec un univers travaillé. Hélas, c’est bien le scénario, convenu, empli de clichés et empilant simplement les références, sans forcément grande subtilité (à une ou deux près) qui fait clairement défaut. L’écriture des personnages, les tentatives d’humour qui ne touchent pas, la répétitivité de la ficelle « princesse qui doit être secourue » et les sujets les plus intéressants à peine égratignés, sont malheureusement autant de points qui pourront en décevoir, voire rebuter certains.

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