Si vous êtes né au plus tard au début des années 90, il est impossible pour vous de ne pas connaître la série Friends. Pendant une vingtaine d’années, l’histoire de cette bande d’amis new-yorkais a connu un succès phénoménal et s’est imposée sans l’ombre d’un doute dans le classement des séries les plus cultes de l’histoire. Mais, à l’arrêt de la série en 2004, son spectre continuait à hanter les fantasmes des téléspectateurs... Ainsi que ceux des grandes chaînes américaines. Voilà comment est née How I Met Your Mother, qui n’est rien d’autre qu’un Friends 2.0, il faut bien se l’avouer.
How I met my Friends
Le concept de base est donc un très joli copié-collé de son illustre modèle. On suit le quotidien tantôt banal, tantôt farfelu, d’une bande d’amis new-yorkais, se retrouvant fréquemment dans une caf… Ah non, ici c’est un bar, au temps pour moi. Dans ce petit groupe, on retrouve donc l’obsédé sexuel (Barney), la jolie plante qui essaie de percer dans son milieu de prédilection (Robin), le petit couple bien sage mais dont la femme a quelques névroses et l’homme un manque flagrant de courage et de virilité (Lily et Marshall), et le pauvre garçon un peu perdu et maladroit qui a du mal à avoir une stabilité amoureuse (Ted). Toute ressemblance avec les personnages d’une série précédemment citée est totalement fortuite, bien entendu. Heureusement, là où on aurait pu croire que HIMYM (How I Met Your Mother) allait gentiment suivre le chemin tout tracé qui se dessinait devant elle, la série a su trouver sa propre identité et surtout son propre style. Sur la forme, chaque épisode est commenté par une voix off, celle de Ted « adulte », racontant à ses enfants l’histoire de sa rencontre avec leur mère. On a donc sporadiquement des plans montrant lesdits enfants sur un canapé écoutant plus ou moins attentivement leur paternel. Ces scènes, relativement inutiles, ont été supprimées au fil des saisons pour ne plus laisser que la voix off, à quelques très rares exceptions près. Ce choix stylique est plutôt intéressant, puisqu’on a souvent des commentaires assez drôles sur l’action qui se déroule. Par exemple, dans certains épisodes, le père remplace volontairement l’expression « fumer un joint » par « manger un sandwich », ce qui se traduit à l’écran par une scène loufoque mais géniale où, Ted, Lily et Marshall sont tous les trois assis sur un canapé, complètement défoncés en « mangeant un sandwich », avec des dialogues haut perchés.
La mise en scène exploite d’ailleurs bien le côté « souvenir » de la série et on a souvent un bout d’une histoire parallèle sur lequel le narrateur « reviendra plus tard », et qui est effectivement développé plusieurs épisodes après, voire même la saison d’après. Par exemple, cela est arrivé avec la scène de la chèvre, qui ne sera pas détaillée ici pour éviter tout spoilage intempestif. D’ailleurs, en parlant de l’histoire de la chèvre, HIMYM fourmille vraiment de scènes hilarantes, aussi bien quand Barney promet une soirée « hallucinante » qui ne se passe pas du tout comme prévue, ou quand le petit groupe découvre une bestiole qui semble être une mutation entre un oiseau et un rat. Les aventures de la petite bande sont vraiment agréables à suivre, on passe toujours un bon moment, même si les séquences où Ted exprime ses peines de cœur sont un petit peu trop niaises. Heureusement, elles sont toujours très vite effacées par un nouveau défi de Barney, ce qu’il affectionne tout particulièrement, ou par n’importe quelle autre scène comique. Les personnages sont tous hauts en couleur, même si globalement Barney se détache vraiment du lot. Le jeu d’acteur est particulièrement bon par ailleurs et tous y mettent vraiment du cœur, ce qui est appréciable. Dommage en revanche que la VF, vraiment très médiocre, le plombe… La réalisation, quant à elle, est assez classique, mais on ne demande pas non plus à ce genre de séries de révolutionner la façon de filmer. On peut noter tout de même parfois quelques incrustations à l’écran du plus bel effet, tandis que le rythme de chaque épisode est plutôt bien maîtrisé. En partant du constat global de la série, on serait donc en droit de croire que, elle aussi, devrait être érigée au rang du cultissime.
Elle y aurait tout à fait eu sa place, si seulement elle avait été amputée de la dernière moitié de ses saisons. Soyons clairs, les trois premières saisons envoient du lourd. Situations improbables, personnages frappés mais attachants, une bonne dose d’humour, le tout lié par une trame de fond sentimentale à l’eau de rose, mais qui reste en retrait. Rien à redire de ce côté-là. Seulement voilà, à partir de la saison 4, le sentimentalisme commence sérieusement à prendre le pas sur le reste, avec à la clé la formation d’un couple improbable, mais dans le mauvais sens du terme cette fois-ci. Le ton devient un peu plus sérieux, mais l’humour toujours omniprésent retient finalement le téléspectateur. Les personnages évoluent, mais pas vraiment comme on l’aurait voulu, leurs personnalités s’estompant peu à peu. Alors certes, la série raconte la vie d’une bande de jeunes amis, forcément on ne peut pas tourner éternellement autour de soirées arrosées, de filles dévêtues et de comportements dignes d’adolescents de 15 ans. Mais de là à écorcher ce qui faisait le succès de la série… Mais le coup de grâce est donné avec le début de la saison 6, alors qu’un des protagonistes doit faire face à un événement tragique. À partir de là, les épisodes prennent un ton lourd, à des années lumières de la légèreté des tous premiers épisodes. Et autant dire que le côté comédie a quasiment disparu, à l’exception de quelques soubresauts de la bête désormais agonisante. Rien ni fera, la série ne retrouvera plus jamais son éclat d’antan, malgré une dernière saison qui tente de réhausser un peu le niveau, mais qui échoue lamentablement, offrant même un final parmi ce qu’on a vu de plus mauvais sur les vingt dernières années. À tel point qu’une fin alternative à été tournée après coup, suite aux plaintes des fans, et diffusée à la vite sur le net.
On a aimé
On n’a pas aimé
Humour décapant Personnages hauts en couleur Situations rocambolesques Narration bien pensée Les 3 premières saisons
Une série qui dérape au bout de la 4ème saison Le ton lourd et pesant des dernières saisons La VF à la limite de l’acceptable
Excellent début, arrivée fastidieuse…
Partie sur les chapeaux de roues, HIMYM avait tout d’une grande série, avec une base certes peu originale mais en béton armé. Des acteurs inspirés incarnant des personnages barrés, un ton léger et drôle… Certains épisodes marqueront à coup sûr les esprits ! Malheureusement, le choix de greffer aux dernières saisons un ton vraiment très lourd et pesant, collant cependant bien au scénario, tue littéralement l’intérêt de la série, rendant même parfois pénible le visionnage de certains épisodes. Le potentiel était là mais les producteurs ont voulu jouer une carte différente, ils se sont plantés et ce sont les téléspectateurs qui en pâtissent. Du beau gâchis en somme !